Pourquoi je ne crois pas à ce mythe qu'est le transgenrisme.
Ce post n'est en aucun cas un appel à la haine ou à quelque discrimination que ce soit sur les personnes concernées. Elles doivent être respectées en tant qu'individu et aucun argument ne justifiera jamais une quelconque violence. Cette précision est nécessaire dans un débat compliqué. Comprendre la question du transgenrisme nécessite finalement d'abord de savoir ce qu'est "être un homme" et "être une femme". Cette question est cruciale, c'est vrai, et une réponse définitive serait bien compliquée à donner tant ces mots peuvent englober des réalités différentes. Au delà des rôles sociaux classiques pendant longtemps acceptés par l'opinion publique (voire même forcés par le pouvoir politique), ce qu'est un homme ou une femme a évolué de manière impressionnante ces dernières années. Rappelons qu'au début du 20ème siècle, un homme ne pouvait aimer qu'une femme, et inversement. Ce n'est qu'un des nombreux exemples qui montre que cette définition est mouvante, et donc qu'il faut absolument, pour tenter de définir justement ce qu'est "être un homme/une femme", essayer de revenir à cette essence même, une définition la plus réduite possible.
Exit donc toutes les questions de ce que l'on fait. On n'est pas un homme ou une femme par ses actes, on l'est par essence, et c'est un point absolument fondamental. Cela peut paraitre évident, mais c'est à rappeler. On n'est pas non plus un homme ou une femme par rapport à des caractéristiques physiques communes, car, même s'il y a des disparités moyennes incontestables (taille, force, poids...), les contre-exemples sont suffisamment légion pour qu'ils empêchent l'existence de toute règle commune. On ne peut même pas affirmer non plus que l'on est homme ou femme par ses prédispositions mentales (floues, mais plus ou moins prouvées par les récentes études statistiques), à savoir que les hommes sont par exemple plus attirés par les mathématiques, car là encore les contre-exemples sont beaucoup trop nombreux pour en tirer une quelconque définition valable dans 100% des cas.
Après avoir abattu toutes ces distinctions qui ne sont pour la plupart que des projections moyennes, et ce faisant excluantes pour beaucoup d'individus, que nous reste t-il donc pour continuer à opérer cette distinction Homme/Femme ? Suivant le présupposé même du transgenrisme, qui se définit comme une transition de la nature d'homme à celle de femme, ces deux natures existent, ce n'est donc pas un argument qu'on pourra m'opposer, du moins pas si on veut défendre ce courant.
Personnellement, je ne vois que la distinction du sexe, et par sexe j'entends les organes génitaux, avec toutes leurs conséquences sur la vie. Ca n'a l'air de rien, mais c'est fondamental.
C'est la seule raison valable pour continuer à opérer cette distinction entre hommes et femmes. C'est la possibilité pour les femmes d'être enceintes et pour les hommes de produire du sperme. C'est la sensation affreuse de se prendre un ballon dans les testicules, tandis que les femmes doivent bien avoir quelques trucs spécifiques propres à leur appareil génital à raconter. C'est le fait de pouvoir avoir une érection ou de pouvoir uriner debout quand on est un homme quand ce n'est pas possible pour les femmes. C'est tout con hein ? Ca n'apporte pas grand chose au schmilblick, ce ne sont que des détails, même si très importants puisqu'ils traitent de la survie même de notre espèce, mais c'est la seule chose possible pour opérer ce distingo.
C'est l'essence même du fait d'être un homme ou une femme, et rien d'autre.
Je pense que la formule de Simone de Bauvoir, "on ne nait pas femme, on le devient", dans l'idéal d'une société qui veut supprimer toute injonction sociale liée au sexe, et ce faisant permettre un libre arbitre réel, devient fausse, puisque la seule chose qui doit à terme séparer hommes et femmes est ce qu'ils ont entre les jambes, et on nait directement avec.
Par ailleurs, je nie à une femme la sensation de savoir ce que ça fait d'avoir un pénis en erection en public, ou le malaise que provoque le fait de serrer les jambes sur nos testicules. Tout comme je dénie à n'importe quel homme le fait de savoir comment on gère une grossesse ou des règles.
Ce n'est tout simplement pas possible d'un point de vue biologique. Notre sexe, et ses conséquences biologiques et mentales, est quelque chose d'ancré en chacun de nous, la seule chose qui différencie deux moitiés de l'humanité. Malgré tout ce que l'on essayera, il n'y aura, de manière naturelle, jamais moyen de résorber cette différence. Ce que je veux dire par là est que oui, une femme peut comprendre ce que vit un homme si on lui greffe un pénis qui fonctionnerait parfaitement. Mais
elle ne pourrait jamais le ressentir sans cette intervention. Et inversement.
Par la conséquence syllogique des deux points sus-nommés, il est donc acquis qu'
aucun homme ne puisse ressentir l'essence même d'être une femme, tout comme il est logique qu'aucune femme ne puisse savoir ce que ça fait d'être un homme, au plus profond de soi, autrement que par ce qu'on n'en entend des autres. Par extension, toute volonté de dire "je me sens homme" quand on nait femme n'est que tromperie. Le désir de confronter son sexe à sa réalité mentale n'est donc pour moi pas naturel, le fruit d'une projection des constructions sociales genrées sur sa propre personne, pour ensuite estimer que ce qui nous plait dans la vie s'accorderait mieux avec un pénis/un vagin qu'avec ce que l'on a en realité entre les jambes.
Le transgenrisme est donc, à mon avis, typiquement l'exemple du fait de mettre la charrue avant les boeufs. On entame un processus de changement d'organes génitaux parce que l'on croit être quelqu'un du sexe opposé. Alors que finalement le seul argument valable pour dire de quelqu'un qu'il est homme ou femme, c'est bien l'organe génital qu'il possède.
On me répondra qu'il existe des contre-exemples nombreux avec les cas de personnes intersexes pour créer un troisième sexe et brouiller les séparations. Mais ces cas, marginaux, ne doivent pas remettre en question la réalité des personnes dont les appareils génitaux sont fonctionnels. De la même manière que l'Homme a dix doigts de pied, l'Homme a deux sexes possibles. Des malformations génétiques ne doivent pas remettre cela en question, d'autant plus lorsqu'elles ne sont pas viables (ie l'immense majorité des intersexes est stérile).
J'ai mis du temps à pouvoir mettre les mots exacts sur ce que je ressentais vraiment vis à vis du mouvement transgenre, et ce qui fait qu'il ne passait pas chez moi. Je crois que j'ai réussi d'une manière à peu près acceptable et surtout sans haine. Juste des faits, étalés de manière respectueuse.
Je sais que ce que je dis est polémique, d'autant plus à l'heure actuelle. Mais eu égard à ce post argumenté et construit, j'en attends de même dans vos futures réponses
A vous la France