CR EDT 2018Enfin ! J'ai eu du mal à le finir avec la CDM ... Post assujetit quand même à modification pour : orthographe, photos / videos, et quelques AVANT L’EDT :
Annecy - Le Grand Bornand ! Station où je vais depuis que je suis née. Et par Croix-Fry, Romme, Colomière, cols que je connais comme ma poche et ainsi que Glières si atypique. Je ne pouvais pas ne pas la faire après une expérience malheureuse en 2016.
J’aurais dû y participer mais mon père avait eu une grosse chute à vélo 1 mois avant, donc bye bye pour cette année là. Pas très grave, j’étais à l’époque en stage en Ecosse et je serai arrivée au départ avec presque 0 km d’entrainement. Mais l’EDT 2016 (sans Ramaz) n’était pas aussi dure que celle de 2018 !
C’est donc clairement mon objectif de l’année. Même mon semi de Paris début Mars était plus une excuse pour s'entraîner pendant l’hiver. D’ailleurs, je m’étais fais une dernière sortie vélo le vendredi avant la course, et je pensais déjà plus à l’EDT qu’à mon semi !
*Bizarre, mais juste avant l’EDT je pensais déjà à mon futur bloc de course à pied afin de repréparer un triathlon prochainement. Source de déstress ? Ou seul besoin de se fixer des objectifs ? Je ne sais pas.
Concernant ma préparation, sa principale contrainte est mon rythme d’alternance étude / entreprise à deux endroit différents. En somme, vélo de route en entreprise, que VTT (ou course à pied) en école. Ce n’est donc pas toujours simple pour borner quand on passe ses week-end dans les transports ou bien ses soirées à taffer au boulot jusqu’à des heures où il commence à faire nuit (18h-19h généralement) …
J’arrive malgré tout avec plus de 2000km et en ayant plutôt bien respecté mon tableau d’entrainement mois/mois.
une cyclo : la Vélostar abordé avec pas tant de km que ça, qui fut une bonne expérience en peloton en vue du départ sur le Lac d’Annecy
ma plus longue sortie : 155km qui a été encourageante, mais sur le plat donc on reste loin des dimensions de l’EDT
plusieurs sorties sur des forts % avec mon VTT à Niort
et une bonne sortie de foncier / dénivelé à 1 semaine de la course
En gros, j’arrivais confiant avec la sensation d’être en forme et surtout pas fatigué ! C’était ma principale préoccupation de mal gérer mon état de fatigue.
J’arrive à obtenir 2 jours de congés (vendredi pour partir plus tôt et lundi pour rentrer) ! Je ne les aurais pas volé en 2 ans d’alternance, alors autant bien les utiliser au bon moment !
On part donc le tôt le vendredi avec mon père ce qui nous permettra de retirer le dossard à des heures plus creuses le midi.
A peine arriver, je sors le vélo et monte à mon appartement au Chinaillon (6km à 5%). Rien de bien méchant, juste histoire de tourner les jambes mais la pluie fera un peu son apparition, juste assez pour dégueulasser le vélo laver deux jours plus tôt ! Le lendemain je finis la Colombière en I2 pour me donnez rdv le lendemain à ce même endroit.
Le reste du samedi sera d’une longueur … Je n’ai qu’une envie être au départ, mes jambes ne tiennent pas en place.
Je vais me coucher après la prolongation du match du soir, sans stress et toujours l’impatience d’y être. Je m’endors vite comme souvent maintenant avant ce genre de compétition.
LE JOUR J - 8 juillet 2018 - EDT 2018 :
Réveil à 4h, comme on a pu en parler, tout ce passe bien dans ma préparation notamment au toilette
. Petit déjeuner : riz au lait pour tenir au corps, pain de mie pour la légèreté et café (ricoré) comme d’hab’.
A 5h15 nous sommes partis, et à 6h on arrive en périphérie de Annecy-le-Vieux. Encore une fois, mon père s’occupe de tout comme tout le long de WE. Ca évite bien des tracas et permet de rester focaliser sur une seule chose. Merci à tous les papas qui comprennent ce qu’est l’organisation et l’approche d’un événement pareil.
Il doit vite filer avant la fermeture des routes, je pars donc à 6h en direction du départ. Je serai en avance, pas grave, ça permettra d’être bien placé au départ. Bien-sûr l’attente sera longue (2h) donc l’objectif est de rester concentré tout en restant détendu pour ne pas bouffer de l’énergie dont j’aurais besoin sur le vélo. Ca discute un peu avec quelques participants autour et on approche des 7h45, ça y est les fauves sont lachés ! Enfin, un peu car on progresse pas à pas vers la vrai ligne de départ quelques centaines de mètres plus loin. Mais c’est bien car ce n’est pas le bordel et je n’ai pas peur d’un départ où ça jouera des coudes.
Comme l’on dit nailouj et freeze, l’enregistrement sonore et l’ambiance prenne quand même un peu aux tripes à quelques secondes de partir. 30sec avant de partir je sens l’émotion un peu monter quand même mais je me reconcentre car je sais qu’il y a un départ en peloton à gérer !
LE DÉPART
8:07:30 c’est parti !
Je passe à côté del diablo mais pas le temps, je veux rester aux avant-postes dans les bonnes roues. Mon expérience du peloton grâce à la Vélostar met utile je pense, je ne prend aucune bordures, jamais le vent et j’arriverai au pied des premières bosses du jours avec 35km/h de moyenne dans les premiers du SAS 13. On rattrape bien-sûr des personnes des autres SAS ce qui constitue les principaux danger (peu de mobilier urbains) tant la route est bonne et surtout magnifique en bord de lac au matin !
La côte de Talloires est assez impressionnante à voir et aborder tant on voit du monde dedans (des SAS 12 me concernant). Ce sera au final un bon résumé de la journée.
Je gère les deux ascensions successives, sans relances, juste en souplesse. Cela me suffit à voir qu’au niveau grimpette je serai pas le plus pourri.
Avant d’aborder la transition plate vers la Croix-Fry je fais l’effort pour rejoindre un très petit peloton. Ce ne sera pas très utile car c’est assez disloqué au final, presque le seul moment de l’étape où je vois aussi peu de monde autour de moi !
Comme beaucoup, j’avais prévu de ne pas faire le ravito de Thônes, et préfère soulager une envie pressante juste avant la Croix-Fry.
LES CHOSES SÉRIEUSES
Dès les premières pentes, ça tourne plutôt bien et comme prévu je rattrape beaucoup de monde. Je fais malgré tout attention à ne pas m’enflammer mais c’est plutôt agréable de pouvoir apprécier la difficulté des autres pendant qu’on profite du paysage.
Je vais faire court pour ce col, j’arrive au sommet sans difficultés et déjà tourné vers le prochain morceau (juste mettre en avant que c'est le col où il y a aura le plus d'ambiance et d'encouragement car c'est aussi le plus habité. Mais ces aides phychologiques auraient été plus utiles dans les Romme-Colombière
)
Je profite des deux ravitos pour apprécier le joyeux bordel que ce sera toute la journée pour poser son vélo et s’imposer dans la foule.
Bref, j’y arrive et entame le faux plat descendant vers les Glières. J’y croise un mec d’un club près de chez moi (Fontainebleau-Avon) on discute un peu. On a le même esprit cyclo, on se reverra encore après par intermittence.
Arrive donc le gros morceau, le Plateau des Glières ! Je l’avais reconnu en voiture, mais pas à vélo. Mes jambes vont encore bien et malgré les gros % qui apparaissent dès le pied je suis encore d’une extrême facilité à prendre des vidéos pour le groupe whatsapp familiale ou déconner pour dire que c’est pas si dure que ça. Un mec me répond de faire attention que c’est pas finis, je sais déjà qu’il a raison. Donc après 2km peut-être un petit trop rapide je diminue l’allure pour en garder un peu surtout que tout le monde parle de ces fameux derniers 1,5km.
Au final, la principale difficulté sera de doubler quand c’est possible (à gauche !! left !! attention !! laisser passer !!). Mais surtout ! De repartir quand tout le petit peloton est obligé de déchausser dans du 12-13% car les 3-4 personnes qui prenaient la route ont poser pied à terre. Ah je peux vous dire que ça à gueuler fort parmis les mecs qui fatiguaient déjà et étaient dégoutés de déchausser.
Je suis aussi énervé mais je préfère rester concentrer et compréhensif. Je profite de % plus faibles à l’extérieur d’un virage après 50m à marcher (les seuls de mon étape !) pour tant bien que mal recaler.
Je finirai en mode “ Froome la mobylette “ dans le dernier km à 15% en accélérant à 12km/h comme un dératé pour doubler quand c’est possible. Chaque opportunité doit être saisie dans ce contexte. A un moment, un des cycliste avec qui j’ai discuté dans le SAS me demande de m’écarter sur la droite pour me doubler. Je le fais mais dans la foulée je produit une grosse accélération pour reprendre ma place sur la gauche de la route, endroit dédié au plus fort. Il me dira de ne pas me vexer voyant mon accélération
https://www.strava.com/activities/16915 ... 2452/12657Le dernier km : 3 pointes à 13 puis 15 puis 19km/h …
Je finis le col bien et convaincu que ce sont des cols fait pour moi car pentu et irrégulier (comme Joux-Plane).
On attaque ensuite le chemin, au final que dire … C’est très jolie mais par rapport à mes repérage rien à voir avec ce que c’était avant ! Le chemin est d’une propreté … N’espérez rien pour le passage des pro (***écrit avant la vraie course, j'avais plutôt raison sauf pour un
). La montée et descente feront plus de dégâts (crevaison ou étroitesse de la route).
Arriver en haut, je suis quand même content de ne pas avoir crever et poser le vélo je sens qu’il va falloir que je commencer à économiser mon énergie et arrêter les efforts inutiles. On a déjà fait 80km , mais pour moi je n’ai fait que 1 / 3 de la course !
Il faut ensuite s’attaquer à la descente. J’avais quelques échos qu’elle était technique et sinueuse. Sur terrain c’est le cas mais je la trouve au final assez prévisible avec 2-3 ‘’S’’ suivi de l’épingle qui se prend très bien de l’extérieur à l’intérieur. Je double d’ailleurs quelques personnes dans ces virages à l’intérieur.
Et je confirme les dires, beaucoup de crevaisons dans la descente.
Arrivée au ravito de Thorens-Glières, je sens le début d’une petite fatigue et le ravitaillement devrait être bénéfique. Ce sera mon plus long avec un peu plus de salé (saucisson, pain, et toujours bananes et raisins secs).
Au moment de repartir vers le col des Fleuries j’ai vraiment peur d’avoir les jambes dures, ce sera une mi-dure au final. Je gère toute la montée hyper régulière à 14 de moyenne. Je double plusieurs dizaines de personnes encore et doit me faire doubler 3 fois seulement.
Par contre dans la descente ça s’inverse bien et je perd pas mal de place.
La côte de Sixt que ne feront pas les pro est quand même bien chiante et confirme toute mes craintes de cette transition. Je ne suis pas en fringale mais mon ventre commence à tirer et je me dis qu’il y a encore du chemin avant l’arrivée … Bref, cette partie est la plus dure à gérer et je profite d’un groupe de 2 femmes. Généralement, les femmes sont entourées d’homme qui font le rythme. C’est le cas encore une fois, et je m’accroche à ce groupe quitte à faire un jump’ à 37km/h dans la zone industrielle de Saint-Pierre-de-Faucigny car je sens que le reste du groupe ne roulera pas. C’est vraiment le cas, je suis dans les bonnes roues (enfin 2 roues car un seul mec roule) qui m'emmèneront jusqu’à Cluses. Je remercie le gars de nous avoir tracter quand même et qui m’a permis de me refaire la cerise. Trop ? Je garde le rythme de 35km/h sur les 2-3 derniers km qui nous mène au pied de Romme.
LES CHOSES COMPLIQUEES
Le ravito de Romme sera le plus court, je rempli mon bidon de cette Vittel que je ne supporte plus. J’ai l’impression que le goût pétillant commence à me faire mal au ventre … Bref, signe de fatigue !
En repartant c’est un peu la cacophonie avec une ambulance qui souhaite rentrer, jamais bon signe mais apparement rien de grave ici. On pense quand même au deux personnes décédés sur la course malheureusement.
Mon col de Romme est une longue bataille. Je commence à 8-9km/h en gestion mais plus les mètres passent plus je suis obligé de me caler à 6km/h pour ne pas exploser. Surtout que ce sera le col le plus chaud de la journée comme on peut le voir à la fontaine de Nancy-les-Cluses qui devient une piscine. A chaque virage assez bien ombragé, les cyclistes faisant la sieste pullulent dans les fosses, mais je n’ai pas envie de faire la même chose ! J’arrive en haut en ayant jamais pu faire monter mon coeur ce qui est un signe de fatigue avancé (*je n’ai pas de ceinture cardio mais je le sais).
Les jambes ça va, quoi que j’ai un petite douleur dans le mollet gauche, et sur le replat avant la descente, CRAMPE ! Bon ça fait mal, mais j’arrive bouger ma jambe pour la faire disparaître. Du coup ma descente sera très compliqué, j’ai peur que la crampe réapparaisse.
J’arrive au final sans soucis au Reposoir, mais pas de jeux de mots hein
Cette fois je n’hésite pas à m'asseoir pour étendre les jambes et retrouver mes esprits.
Juste une question à Freeze, as-tu laisser ton vélo à la femme qui faisait la police à l’entrée du ravito. Car pour être franc, j’ai trouvé ça pas cool de la laisser être le porte-manteau à vélo …
On part ensuite pour le dernier effort de la journée. Freeze part quelques secondes avant moi, je le rattrapais à mi-pente.
Le début de l’ascension me rassure, car la crampe ne revient pas quand je remonte sur le vélo et ainsi que dans les premiers km. Je me sens même mieux et je sens que mon cardio remonte à un niveau plus raisonnable pour au moins tenir les 8km/h de moyenne, c’est ouf non plus. Mais par contre le moral est bien là car je n’ai qu’une envie, affronter les 3 derniers km interminables et les ‘’défoncer’’.
Une fois arrivée dedans j’ai même des envies d’accélérer et d’augmenter d’un km/h mais je préfère quand même rester prudent pour conserver la même vitesse malgré la pente qui augmente.
J’ai l’impression que les km défilent vite et j’arrive dans le dernier vrai km de cette EDT. Je compte par centaine de mètre mais ça ne casse pas mon moral. Au contraire, à 300m je vois mon père, un regard et un petit geste pour dire que ça va bien quand je passe devant lui. Il me dit d’accélérer (le réflexe de compétiteur), je lui répond que non pas la peine, mais comme dans les Glières 5 sec après je ne peux pas m’en empêcher, je me lève sur les pédales pour tout de même faire une pointe à 20-21 km/h. Comme quoi ça allait plutôt bien.
L'ARRIVÉE :
Je finis avec la satisfaction de ne avoir la sensation de ne pas être cramoisis et m’arrête 100m après le sommet pour attendre mon père. On discute quelques minutes, je ne suis plus à ça près, peu importe le temps à l’arrivée maintenant … Une photo et il arrive à me convaincre de mettre un imper’ fluorescent pour la descente alors qu’il ne fait pas froid. Ca gâche un peu mes photos mais j’ai la lucidité de m’arrêter à 300m de l’arrivée pour l’enlever et être beau à l’arrivée !
Quand je vois ma vidéo de l’arrivée je vois que je finis sur un petit braquet, pas grave car je l’ai fait ! Mais bizarrement dès le pied posé par terre, la fierté et satisfaction de l’avoir terminé redescend car je ne concevais pas d’abandonner hors chute / blessure ou ennui mécanique.
Durant toute l’étape j’ai vu tellement de personne bien moins préparé à réaliser ce genre de défi que je me considère chanceux d’avoir mes 63kg pour passer partout sans soucis (et marcher dans les cols notamment).
J’estime qu’avec ma caisse physique il n’y a au final rien d'exceptionnel à finir cette EDT et je suis donc déjà tourné vers des objectifs plus compliqué que cela ! (ou bien faire une bien meilleure performance sur une EDT)
POST-COURSE :
Sur mon retour à mon appart’ car oui l’EDT n’est pas finis !, et ce sera mon seul point négatif de l’organisation : j’ai pas kiffé le chemin pour rejoindre les parking et la pasta party. Je connais bien le Grand-Bornand et la petite descente en béton avec nos chaussures de vélo, comment dire …
*gros gros coeur sur un handisport qui a fait l’EDT (aussi vite que moi je pense) avec un pied de moins, il devait lui aussi négocier cette transition pourri avec son handicap …
Preuve que c’était une mauvaise de passer par là, devant moi des cyclistes ont voulu poursuivre sur leur vélo. Résultat : deux sont tombés en contrebas d’une marche de 1m d’un petit amphithéâtre. Ca a fait du bruit et ça a dû faire mal … Pas top de clôturer son aventure comme ça même si plus de peur que de mal je pense.
Sinon retour à mon appart’ du Chinaillon avec les oeuf, petite descente et ensuite dernier taquet de 500m à 10% pour rentrer et enfin poser le vélo !
Je ne termine pas du tout vidé (sans douleurs ou courbatures) et le lendemain je serai donc encore apte à faire une belle sortie à vélo. Mais il est temps de rentrer et laisser mon vélo pour mieux revenir en Août.
Le retour sera un peu galère : bus à 10h30 direction Annecy → TGV à 12h30, bloqué 2h sur les voies → arrivée à Paris à 18h → sprint pour prendre un RER → dernier bus de la journée → arrivée à 20h soit presque autant de temps et galère que l’EDT !
Vivement que je retrouve mon vélo et les cols maintenant !!
Le Strava : https://www.strava.com/activities/1691536394/overviewLe Flyby avec Florian : :
https://labs.strava.com/flyby/viewer/#1 ... CszSZFRku2