Qui succèdera à André Greipel ? Le sprinteur Allemand n’est pas présent pour défendre son titre acquis l’an dernier. Beaucoup souhaitent remporter cette première épreuve de l’UCI World Tour, mais quelques grands noms ressortent plus souvent. Philippe Gilbert (Oméga Pharma) fait office de grand favori, mais le Belge devra faire face notamment à Rojas (Movistar), Van Avermaet (BMC), aux régionaux Matthew Goss (HTC), et Simon Gerrans (Sky) ou encore au fraichement naturalisé, Heinrich Haussler (Garmin). Wiggins (Sky), Klöden et Horner (Radioshack) ont aussi fait le déplacement, même si le profil ne leur convient pas forcément. Le grand absent au départ est Cadel Evans, récent champion d’Australie, qui a préféré les routes plus escarpées du Tour de San Luis.
Etape 1
La première étape de ce Tour Down Under version 2011, longue de 140 kilomètres, semble promise à un sprinteur. Bono est le premier attaquant de la saison. Il part en compagnie de son compatriote Davide Cimolai. Les deux Italiens sont rejoints après une dizaine de kilomètres par Meyer et Bulgarelli désireux de faire honneur à la wild-card de l'équipe Farnese. Le peloton laisse filer ce groupe.
Le jeune Australien dispose difficilement de ses compagnons dans la seule difficulté du jour, s’assurant ainsi le port du maillot bleu demain. Les échappés arrivent avec 5’ d’avance aux sprints bonifications où Bono fait la meilleure affaire avec 8 points engrangés. Peu après, Lodewyck est le premier à abandonner sur chute cette année, quelques kilomètres avant Martínez.
A l’avant de la course les kilomètres défilent, et l’écart fond sous le soleil australien. Bono tente de prolonger l’aventure, mais il ne peut rien face au peloton où les équipes de sprinteurs s’entendent à merveille, et il est avalé à 8 kilomètres de la ligne. A l’approche du sprint, seule l’équipe Quickstep met en place un train, tout le monde cherche à prendre la roue de Francesco Chicchi. C’est Appollonio (Sky) qui lance son sprint le premier, l’Italien résiste in-extremis à Rojas et s’empare du maillot ocre de leader. Hunter complète le podium. Le premier Australien, Simon Gerrans, n’est que 15e.
1 Davide Appollonio (Sky)
2 José Joaquim Rojas (Movistar)
3 Robert Hunter (Radioshack)
Etape 2
Cette deuxième étape ne présente aucune véritable difficulté, ce sont une nouvelle fois les sprinteurs qui devraient s’expliquer. Cimolai est le premier attaquant du jour. Il est d’abord rejoint par Ravard, puis De Maar et enfin Klemme et Hondo qui ne fait apparemment plus confiance à sa pointe de vitesse. Cimolai et Ravard se partagent les points et les bonifications. L’Italien profite de sa seconde échappée pour s’emparer du maillot bleu en passant en tête du seul GP de la montagne du jour.
Comme la veille, le peloton ne laisse aucune chance aux échappés qui sont rejoint sous la banderole des 10 kilomètres. Le sprint est très désorganisé, Renshaw produit son effort à près de 500 mètres de la ligne. Il prend plusieurs longueurs d’avance, mais Rojas est très costaud et le dépose dans les 50 derniers mètres. Renshaw parvient à garder sa 2e place face à Weylandt. Rojas s’empare du maillot ocre et accumule les bonifications. Il ne passe pas trop mal les bosses, attention à lui pour le général final !
1 José Joaquim Rojas (Movistar)
2 Mark Renshaw (HTC)
3 Wouter Weylandt (Leopard)
Etape 3
La troisième étape est courte (130 kilomètres), mais le final est difficile. Certains sprinteurs risquent d’être éliminés de la course à la victoire aujourd’hui.
La chaleur assomme les concurrents de ce Tour Down Under. Il faut attendre une quinzaine de kilomètres pour que Righi et Vanmarcke tentent de s’échapper. Le peloton laisse filer ce duo. L’écart atteint les 5’ à 100 kilomètres du but, puis décroit lentement. Dans le peloton Chicchi est le seul à faire l’effort pour grappiller les points et bonifications derrière l’échappée, ce qui lui permet de se rapprocher à 2 points de Rojas. Vanmarcke passe ensuite en tête au sommet du Germantown Hill, alors que Cimolai renforce son maillot en passant en seconde position du peloton.
Il reste encore 25 kilomètres à parcourir quand le duo de tête est rejoint par le peloton mené par l’équipe Euskaltel. Nieve aurait-il des jambes de feu aujourd’hui ? A un tour de l’arrivée, Gilbert, Wiggins et Klöden sont dans les premières positions du peloton. Ils semblent tous trois en bonne forme. Cependant personne ne semble vouloir se découvrir et c’est l’équipe Katusha qui imprime maintenant le tempo. Peu avant les 5 derniers kilomètres ça se regarde à l’avant du peloton. En fin tacticien Lucas Paolini essaie d’en profiter, mais la Sky le ramène à la raison en quelques hectomètres. L’étape se jouera donc avec un sprint sur une légère montée.
La Sky imprime un train d’enfer dans cette montée. Wiggins se sacrifie avec Gerrans dans la roue. L’Australien n’a plus qu’à déborder son coéquipier dans les 150 derniers mètres pour arracher son premier succès de l’année. Gilbert et Van Avermaet font 2 et 3. Rojas, 9e de l’étape conserve le maillot de leader. Aucun favori n’a perdu de temps aujourd’hui.
1 Simon Gerrans (Sky)
2 Philippe Gilbert (Oméga Pharma)
3 Greg Van Avermaet (BMC)
Etape 4
Les sprinteurs seront de nouveau à la fête sur cette quatrième étape. Krivtsov et Mortensen sont les premiers à s’échapper sur cette étape, avant d’être rejoints par Champion et Koren. De Maar et Wynants reviennent après une vingtaine de bornes en chasse. C’est le Danois qui passe en tête de la seule difficulté répertoriée du jour, privant ainsi De Maar de précieux points qui lui manqueront ce soir. L’avance de l’échappée dépasse les 6’, mais les équipes Radioshack, HTC et Movistar prennent les choses en main à 80 kilomètres de l’arrivée.
A 25 kilomètres de l’arrivée l’écart est encore bien supérieur aux 2’, et les échappés (qui ont perdu Krivstov) ont encore des ressources. Ce sont donc Wiggins, Klöden et Velits qui prennent les relais ! Ces relais de grand luxe ont pour effet de faire fondre l’écart qui diminue de moitié en 5 kilomètres. Les derniers rescapés seront rejoints par la Radioshack à 9 kilomètres de la ligne.
Le train HTC est de très loin le plus efficace et permet à Matthew Goss de lancer son sprint avec plusieurs longueurs d’avance. Rojas revient très fort, mais il lui manque une roue pour s’imposer. Chicchi complète le podium. A la veille de l’étape décisive du Willunga Hill, Rojas continue d’empiler les bonifications.
1 Matthew Goss (HTC)
2 José Joaquin Rojas (Movistar)
3 Francesco Chicchi (Quickstep)
Etape 5
L’arrivée se fera sur le plat, et plusieurs sprinteurs ont annoncés vouloir remporter cette étape. Mais même si les deux montées du Willunga Hill sont placés assez loin de l’arrivée, elles n’en restent pas moins difficile, et si une équipe décide de visser il pourrait y avoir des dégâts. Dans tous les cas il ne sera pas simple de déstabiliser Rojas qui semble bien accroché à son maillot.
Gardeyn, Meyer, Petrov, Ricci, Jörgensen, Champion, Wynants et Koren constituent l’échappée du jour. Compte tenu du profil de l’étape, il n’est pas impossible que ce groupe conséquent aille au bout. Le peloton est prudent et ne laisse pas plus de 5’ d’avance à ce groupe. Horner participe déjà aux relais. On dirait que les rôles sont bien définis chez Radioshack. Au pied de la première montée du Willunga Hill, l’écart est de 3’.
Champion passe au sommet en tête et revient ex-aequo avec Cimolai au classement de la montagne. Ricci, Jörgensen et Gardeyn sont lâchés. Horner emmène le peloton pendant toute la montée, beaucoup grimacent mais seuls quelques éléments sont distancés. Au pied de la seconde montée l’écart n’est plus que d’une minute trente. Cette fois c’est Klöden en personne qui emmène le peloton. Wynants passe au sommet en tête, mais c’est Koren qui prend la tête du classement de la montagne. Le Belge compte 1’15 d’avance au sommet sur un peloton réduit bonne trentaine d’unités. Haussler, Appollonio, Ciolek, Renshaw, Chicchi et d’autres manquent à l’appel. Wynants s’accroche, mais il ne peut résister au groupe des favoris.
Parmi les hommes rapides de ce groupe il reste Fernandez , Hunter, Goss, Van Avermaet, Feillu et bien-sûr Rojas. N’oublions pas non plus Gerrans et Gilbert qui devraient être plus frais que les coureurs cités précédemment. Le sprint est lancé de loin par Rojas. L’Espagnol s’écroule dans les 100 derniers mètres, laissant la victoire à Van Avermaet qui avait pris sa roue. Bazayev fait deux devant Matthew Goss.
1 Greg Van Avermaet (BMC)
2 Assan Bazayev (Astana)
3 Matthew Goss (HTC)
Etape 6 :
Dernière étape de cette épreuve australienne. Rojas occupe toujours la tête du général, et il sera difficile de l’en déloger. Goss et Van Avermaet peuvent s’imposer, à condition de remporter l’étape, et que l'Espagnol ne soit pas dans les 3 premiers. Les autres devront ruser pour distancer le sprinteur de la Movistar. Bono est le premier attaquant de cette dernière étape. Ils sont 6 à prendre sa roue, dont Jörgensen, Van Emden ou Navardauskas. D’autres coureurs viennent renforcer cette échappée qui compte finalement 11 membres. Et le peloton ne réagit pas tout de suite. Ils leur laissent 3’ de marge avant d’hausser le tempo. Bono chute peut avant le premier GP de la montagne. Il ne reverra pas la tête. A l’avant c’est Champion qui passe en tête et récupère le maillot bleu provisoire. Le Français se relève juste après.
Le groupe de tête perd des éléments au fil des kilomètres. Au sommet du second GP de la montagne il ne reste que Jörgensen, Navardauskas, Pérez Moreno et Van Emden. Le peloton peine à reprendre du terrain. Aux 15 kilomètres l’écart est encore de 1’20. A 10 kilomètres il reste 1’10. On commence à y croire à l’avant. Malgré la douleur qui leur brûle les cuisses, les 4 courageux continuent d’avancer. Au panneau des 5 kilomètres il reste 1’ d’écart malgré le relai de Bradley Wiggins. Si on ne se regarde pas ça va le faire !
Jörgensen est le premier à produire son effort aux 250 mètres, mais il se rassoit aussitôt. Navardauskas le dépose et semble s’envoler vers la victoire, mais Van Emden vient le cueillir sur la ligne ! Pérez Moreno vient prendre la 3e place. Rojas règle le sprint du peloton, pour la forme.
1 Jos Van Emden (Rabobank)
2 Ramunas Navardauskas (Garmin)
3 Ruben Pérez (Euskaltel)
Général :
1José Joaquin Rojas(MOV) 16h47’17’’
2Greg Van Avermaet(BMC) + 0’08
3Matthew Goss (HTC) + 0’08
4Simon Gerrans (SKY) + 0’12
5Philippe Gilbert (OLO) + 0’16
6Assan Bazayev (AST) + 0’16
7Robert Hunter (LAM) + 0’18
8Marco Marcato (VCD) + 0’22
9Serguei Ivanov (KAT) + 0’22
10Koldo Fernandez (EUS) + 0’22
Points :
1José Joaquin Rojas (MOV) 69 pts
2Matthew Goss (HTC) 56 pts
3Greg Van Avermaet(BMC) 55 pts
Grimpeurs :
1Dimitri Champion (AGR) 34 pts
2Kristijan Koren (LIQ) 28 pts
3Maarten Wynants (RAB) 24 pts
Jeunes :
1Matthew Goss (HTC) 16h47’25’’
2Geraint Thomas (SKY) + 0’14
3Michal Kwiatkowski(RSH) + 2’06
Équipe :
1Vacansoleil DCM 50h22’57
2Team Radioshack + 0’00
3Sky Pro Cycling + 0’00
José Joaquin Rojas (Movistar) a écrit:"Ca fait énormément plaisir de s'imposer sur le Tour Down Under, c'est une course que j'apprécie, sur laquelle j'avais déjà brillé. C'est un beau cadeau de bienvenue pour notre sponsor que de remporter la première épreuve World Tour de la saison. Cela donne également une bouffée d'oxygène à l'équipe qui se prépare à une saison difficile après la suspension d'Alejandro."
Matthew Goss (HTC) a écrit:"Evidemment que je suis déçu, la victoire finale était accessible, mais contrairement à Rojas, je n'ai pas été assez régulier. J'espère avoir prouvé à l'équipe que j'avais les capacités pour remporter les sprints, et que je pourrais de temps en temps jouer ma carte, en plus de lancer les sprints pour Mark."
Lance Armstrong (Radioshack) a écrit:"Après avoir longuement réfléchi, j'ai décidé de ne pas participer au Tour Down Under, et de me retirer définitivement du sport cycliste. Il est temps pour moi de prendre du recul et de m'occuper de ma famille, de Max et Olivia. Je profiterai également de cette retraite pour combattre le cancer, et participer de nouveau à des Triathlon. Vous n'entendrez plus jamais parler de Lance Armstrong