Double Face - Récit Narratif [11 Chapitres]

Modérateur: Animateurs récits

Re: Double Face - Ch8 : At the bottom of the world

Messagepar Alessiocortez » 16 Juil 2018, 18:39

Toujours aussi bien écrit :up
Tu nous tiens en haleine et on a hâte de connaître la suite et ce mystérieux objet volatilisé

Avatar de l’utilisateur
Alessiocortez
Jersey rojo
 
Messages: 7080
Localisation: Squat

Re: Double Face - Ch8 : At the bottom of the world

Messagepar Bad_Neos » 17 Juil 2018, 20:55

Alessiocortez a écrit:Toujours aussi bien écrit :up
Tu nous tiens en haleine et on a hâte de connaître la suite et ce mystérieux objet volatilisé

Pas très compliqué de trouver ce qui a disparu ;)

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)

Re: Double Face - Ch9 : Even when the mind falls

Messagepar Bad_Neos » 18 Juil 2018, 17:47

Image


7 Janvier 2027 – 17:01
Cour Suprême de Caracas – Venezuela
Tribunal n°1


“…Et c’est sur cette délibération que se clos ce procès. Le jury va maintenant rendre son verdict. Accusé Tarrio Quereno, veuillez vous lever. En considération des divers témoignages, preuves et indices fournies par les polices espagnoles, vénézuéliennes et américaines, l’accusé, âgé de 26 ans, se voit accusé des motifs suivants : détention, vente et trafic de drogue ; tentative de viol sur la personne d’Olivia Auldarrio ; Meurtre sur la personne de Dirk Verstrooete. En considération de l’ensemble des accusations, des précédents de l’accusé en matière de violence, et selon la réforme établie sur le Code National prenant acte à partir du 1er Janvier 2027 ; l’accusé Tarrio Quereno ne se voit plus affligé la peine de mort, mais selon le nouvel article 276:3, se voit condamner à 45 ans de prison à compter d’aujourd’hui. La cour à jugé et rendu son verdict, et sa sentence est irrévocable. L’assemblée est priée de se disperser“

A l’annonce du jugement, une bouffée de haine avait envahit la salle telle une vague immense, aspergeant tout sur son passage. Tous n’avaient que la « chance » au bout des lèvres, la chance pour le condamné de se voir affliger cette peine et d’échapper à l’ultime sentence. Mais leur fureur n’avait pas lieu d’être en ce lieu de justice où les juges avaient rendus la peine en toute impartialité, et rien désormais n’y changerait quelque chose. Tarrio fixait la foule, non afin de se gorger de tous ces parasites qui bourdonnaient dans l’air, non, pour s’en nourrir afin de se souvenir, afin de lui laisser le temps d’élucider l’obsession qui s’était emparée de lui depuis plusieurs années. Car Tarrio était homme à finir ce qu’il avait entrepris. A la recherche de la vérité qui lui échappait. De plusieurs coups secs, le marteau de bois, rendu grand par ce qu’il symbolisait, mis fin à la pestilence des bavardages, le laissant en paix, lui permettant de faire taire les voix dans sa tête, qui lui soufflaient en boucle plusieurs voies à suivre. Toutes, sauf une, qui réfléchissait furieusement.

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)

Re: Double Face - Ch9 : Even when the mind falls

Messagepar Orodreth » 19 Juil 2018, 20:19

:up :up

Avatar de l’utilisateur
Orodreth
Directeur sportif
 
Messages: 9995

Re: Double Face - Ch10 : Where everything will collapse

Messagepar Bad_Neos » 20 Juil 2018, 20:51

Orodreth a écrit::up :up

:ok: (ça en fait des trucs à dire :mrgreen: :cry: )





Image


10 Janvier 2072 – 15:27
Prison Centrale de Caracas – Venezuela
Bloc n°3


La petite balle en mousse rebondissait contre le mur de pierre d’un bruit mou, spongieux, rassurant pour l’homme qui levait puis baissait son bras comme un automate. 45 ans…une période d’une longévité insoupçonnée, passée dans l’anonymat de barreaux de fer, à se morfondre sur son sort pour la plupart des mortels, à se triturer les méninges pour l’homme seul dans sa cellule. De son autre main, il lissait sa petite barbiche tout de blanc vêtue, son regard perdu dans le vague ressassant ces longues années de privation. Oh, il n’était pas dupe, il méritait en partie ce qui lui arrivait, il l’avait même bien cherché à certains égards, mais c’était tout simplement plus fort que lui, il devait sortir, et son attente arrivait enfin à son terme. Attendre ne lui avait fait ni chaud ni froid, car à qui sait attendre sourit la fortune, et que les audacieux aillent pourrir en Enfer, ce n’était après tout que son combat, contre la police, contre l’opinion, contre le monde, contre tous, mais au final contre une seule personne…mais après tout, cela faisait 45 ans, et son nom avait du s’effacer des esprits comme l’on oublie la dangerosité de la rivière avant d’avoir les pieds dans l’eau.

Sa quête, ce qui l’avait maintenu nuit et jour dans l’expectative, à se tourner sur sa pitoyable couchette par des nuits sans lune, à ressasser sans cesse la question. Son corps s’était asséché avec l’âge, malgré des exercices d’abdominaux et de pompes incessants. Son atrophie musculaire n’avait fait que se transférer à la puissance de ses neurones. L’illumination pour résoudre la dernière clé du puzzle n’était intervenue qu’après des années de lutte, en visionnant un certain documentaire sur l’un des 3 postes de la prison. S’il y avait bien une chose que la prison inculquait, c’était le respect aux ainés. Et Tarrio avait su se faire respecter au fil du temps, des bagarres sanglantes et des petites mesquineries balancées au coin d’un couloir ou d’une table. El Padre dans sa prison, lui rappelant les heures qui avaient précédées, rappelant le souvenir éthéré d’un membre de gang. Scrutant les pixels de couleurs, écoutant sans relâche la voix rêveuse, mais en même temps caverneuse. Tarrio avait pleuré, pleuré comme cela ne lui était pas arrivé depuis des lustres quand il avait finalement compris ce qu’il soupçonnait depuis déjà longtemps. Sa gorge, déjà sèche par des années d’isolement, s’était tarie à jamais, tout comme son cœur et ses yeux.

L’hermétique guichet s’ouvrit d’un coup sec, dans un crissement audible dans tout le bloc. Les yeux vairons d’un gardien fouillèrent la pièce d’un pas rapide avant de remettre la pièce métallique en place, et de faire entrer son embonpoint d’un pas guilleret à la suite de l’immense bloc qui faisait office de porte.

« Hep, Tartare, c’est ton jour de chance on dirait ! Je parierais mon petit doigt que tu l’as attendu longtemps ce moment ! »
Le gardien venait piquer Tarrio avec sa bonhommie et sa targue habituelle pour essayer de le faire réagir, mais son regard demeura placide, forçant l’homme engoncé dans son costume bleu à continuer sur sa lancée.

« Bon petit gars, suis moi, tu va enfin pouvoir te sentir libre, hein, héhé ! Bah de toute façon, à ton âge, moi, hein, j’aurais pas voulu être à ta place »

Trottinant à petit pas, le gardien et son prisonnier passèrent les postes de contrôle à la suite, répétant le cliquetis du trousseau, le grincement de la ferraille et les grommellements pour retrouver la bonne clé, à fourailler sur le petit cercle emprisonnant mille et une clés. Ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes, devant une gigantesque porte, que le garde donna quelques menues affaire à Tarrio, afin qu’il puisse s’acclimater un minimum à la nouvelle vie qui lui tendait les bras. Sauf que rien ne lui disait que celui-ci se jetterai dans ces bras réconfortants.

Sortant de ses gonds, l’antique machinerie faisant s’engouffrer ses pans dans la muraille, Tarrio quitta finalement la prison en franchissant le vaste portail, vers la brume tournoyante de janvier qui l’attendait dans la fond de la vallée, lui promettant de disparaître en son sein, rejoignant l’Enfer qu’il recherchait tant, et laissant derrière lui le havre protecteur des murs de granit épais.

Ce n’était pas un fauve qui venait d’être lâché, car malgré leurs griffes affutées, ces félins conservent toujours un semblant de grâce au milieu du carnage. Oh non, c’était un vieux loup solitaire, couturé par les cicatrices, et qui dans la froideur agréable de la fin de journée, venait répandre une tâche nuit sombre sur le monde, un seul but en tête, chercher sa proie. Quel besoin de respecter les règles du jeu, quand il n’y en avait aucune ?

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)

Re: Double Face - Ch10 : Where everything will collapse

Messagepar Floflo59250 » 20 Juil 2018, 21:16

Ça pue pour Iquel et Olivia cette histoire :(

Avatar de l’utilisateur
Floflo59250
Maillot à pois
 
Messages: 3515

Re: Double Face - Ch10 : Where everything will collapse

Messagepar Alessiocortez » 21 Juil 2018, 08:28

Floflo59250 a écrit:Ça pue pour Iquel et Olivia cette histoire :(


Exactement, ils sont bien dans la merde

Toujours très bien raconté :up

Avatar de l’utilisateur
Alessiocortez
Jersey rojo
 
Messages: 7080
Localisation: Squat

Re: Double Face - Ch10 : Where everything will collapse

Messagepar Bad_Neos » 22 Juil 2018, 22:05

Alessiocortez a écrit:
Floflo59250 a écrit:Ça pue pour Iquel et Olivia cette histoire :(


Exactement, ils sont bien dans la merde

Toujours très bien raconté :up
Floflo59250 a écrit:Ça pue pour Iquel et Olivia cette histoire :(

Merci, mais Olivia est bien aux cieux si vous rappelez le bon chapitre...quand à Iquel, tout reste à voir…
Vite, faut que je finisse le chapitre :?

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Bad_Neos » 23 Juil 2018, 18:07

Image


26 Septembre 2072 – 22:56
??? - ??? - ??? - ??? - ??? - ???

L’œil laiteux de la lune révélait la terre de sa douce lueur, berçant les grains crissant sous les chaussures de Tarrio. Révélant également ses pensées, qu’il se plaisait à ressasser, car tout serait bientôt terminé. Le halo de lumière qui l’entourait ne faisait qu’éclairer sa mémoire. Tarrio n’était ni un homme bon, ni un homme mauvais. Le monde n’est pas un équinoxe de blanc et de noir, mais une plume blanchâtre veinée d’encre, et dont la pointe baigne dans les nuances grisées de la poudre à canon. Baigné par les teintes grisâtres, tout homme l’est, mais certains le sont plus que d’autres. Le seul défaut de Tarrio avait constitué en sa naïveté Sa naïveté d’avoir cru en Iquel toutes ces années. Quand bien même sa haine suppurait maintenant par tous les pores de sa peau, Tarrio savait qu’Iquel n’avait fait qu’une chose : lui voler sa vie. Iquel…avait toujours été un formidable acteur, et même Tarrio qui l’avait côtoyé toutes ces années n’avait fait qu’entrapercevoir la flamme de la jalousie qui couvait dans les yeux d’Iquel. Les apparences sont souvent trompeuses…La jalousie d’être dans son ombre, la volonté de le surpasser. Tarrio n’avait jamais été ni bête ni intelligent. Non, ça, c’était Iquel qui l’avait été, Tarrio suivant ses recommandations afin de remporter la gagne. Le génie de l’affaire avait été de faire passer Tarrio pour la tête pensante, utilisant à son avantage son caractère parfois enflammé. Tout lui avait volé, absolument tout. Sa carrière, Sa joie, Sa passion…Olivia.

Réminiscences de Tarrio – Caracas, 2014

Le petit corps de Tarrio se glissa sans bruit derrière un amas de vieilles caisses branlantes pour échapper à ses poursuivants. Ceux-ci passèrent, essoufflés, sans remarquer le garçon tout tremblotant dans l’ombre. Laissant passer les minutes, celui-ci ne s’extirpa de sa cachette sans un bruit afin de rejoindre des venelles plus sûres. Mauvaise idée que d’aller provoquer les gars de la bande à Jonto. Déjà qu’il devait finir de livrer le petit paquet, qui pendait à sa ceinture usée, à Nandio…Le jeune esprit de Tarrio n’avait pas forcément conscience d’être pris dans les engrenages des gangs, seul l’espoir de sen sortir le tenaillait. Enfin, surtout celui de guérir son père, atteint d’une maladie dont Tarrio ne connaissait pas le nom. Si le jeune garçon s’était laissé embarquer, c’était bien pour son père, lui qui souffrait et en piquait des accès de colère…C’était son plus grand, secret mais aussi sa plus grande faiblesse, aimer son père, aider sa famille, qu’importe les conséquences…D’ailleurs, il avait semblé à Tarrio avoir aperçu Iquel traficoter avec certains mafieux, mais dans la jungle de son insouciance, ce petit détail était passé inaperçu.


Réminiscences de Tarrio – Autour de San Cristobal, 2018

Dans un grand élan, la structure métallique du vélo à sa droite vint heurter sa cuisse, le projetant sur Iquel qui gravissait la pente à sa gauche, en danseuse. Heurté de plein fouet par le coude du type sur la même machine. Impossible de l’éviter, impossible de réagir. Choc, douleur, vol plané. Iquel gisait sur le bas-côté, sa main droite en sang, son côté raflé, la mine meurtrie. Dans un coin de sa tête, Tarrio avait senti la colère l’envahir, mais l’hébétement avait pris le dessus…pour un court instant.

« Tar’…Tar ? Écoute-moi, oh, garçon. Tu la vois cette racaille ? Maillot vert…et des touches de blanc. Dossard 113. Tar’. D-é-f-o-n-c-e-l-e. Ce bâtard nous a traités de Hijos de Puta. On insulte jamais la famille Tar’. Mets-lui un pain de ma part. Mets le lui bien profond dans sa petite face de rat. »

Le doute avait disparu en Tarrio. Seul restait la consigne, la tâche à abattre. Obéir. Comme un petit chien. Il n’avait pas vu le regard torve et ténébreux d’Iquel se poser sur lui au moment de remonter sur la selle. Il n’avait pas vu non plus le sourire dément qui s’était posé sur la face de son ami, brisant le masque.


Réminiscences de Tarrio – Bilbao, 2021

Tarrio tremblait de peur, mais également de froid, dans l’orangé soir s’installant sur la côte basque. Le temps se faisait frisquet, lorgnant sur le début septembre et ses teintes rousses. Pourtant, il était serein, confiant. Il ne savait pas comment ce contrôle avait pu arriver, mais il savait une chose : il ne s’était jamais dopé, au nom du grand Dieu, jamais. Ne restait qu’à convaincre les autres. Voir Iquel et Olivia le regarder l’avait blessé plus qu’il ne l’aurait cru. S’étaient-ils demandé s’il était vraiment coupable ou innocent ?

Dirk…ce mec de l’Uci devait l’attendre derrière cette porte. La 217. La porte était légèrement entrebâillée…Mouais, pas un gars consciencieux en dehors de son boulot. Un, Deux, Trois tocs…Pas de réponse. Un vrai charlatan, pour sûr ! Pas le choix, Tarrio entrouvrit la porte pour s’annoncer. Mais recula quelques instants après, la voix coupée. Aucun son ne sortait. Aucun neurone ne voulait se connecter. A 21h00, heure où Tarrio devait retrouver Dirk dans sa chambre d’hôtel, celui-ci était déjà mort, sauvagement assassiné. Une vague vert kaki était remontée du bas de son estomac pour venir s’épancher sur les bas-côté du couloir. Il était resté assis tout tremblotant à se tenir la tête, à ne penser à rien, à la vue du sang, de l’hémoglobine rouge vermillon. Plusieurs personnes avait fini par arriver. Son cerveau asphyxié avait alors saisi la seule opportunité à sa portée : s’enfuir. Mais laisser sa culpabilité d’une marque au fer rouge.

Son cerveau n’avait saisit que quelques informations essentielles, oblitérant ce qu’il voulait laisser à tout prix de côté. Tarrio avait discuté sur son portable avec Iquel et Olivia dans la soirée. Ils lui avaient laissé une adresse d’où ils étaient descendus. Tarrio avait toujours aimé Olivia. Sa petite fleur, comme il se plaisait à l’appeler seulement dans ses pensées. Avant le départ de la Vuelta, il avait voulu lui avouer ses sentiments. Il n’avait jamais eu l’occasion de le faire. Dans sa fuite éperdue, la localisation d’Olivia avait été son seul puits de lumière. Il avait prévenu de son arrivée par texto. Mais avait fracassé la vitre d’un coup d’épaule mal placé : il ne ressentait plus rien, physiquement parlant. Et il n’avait plus rien ressenti du tout quand il avait vu le regard effrayé, scandalisé d’Olivia. Quand elle l’avait rejeté, ne lui laissant pas le loisir de s’expliquer. Quand elle l’avait renié. Tarrio était ressorti comme un paria, ne comprenant pas un iota de ce qu’il s’était passé, où dans ce jour, tout avait basculé…


Réminiscences d’Iquel – Bilbao, 2021

Quelle délectation cela avait été d’enfoncer la type de ce sale rat de Dirk. Quelle plaisir cela avait été de mettre à bas Tarrio. Iquel en savourait les moindres ressentis, les yeux vitreux, comme s’il était drogué. Tout avait été si facile, si…oh oui, si merveilleux. Faire glisser un peu de cette substance dans le verre de Tarrio, lui qui ne pouvait s’empêcher quelques petits extras chaque soir. Organiser le meurtre de Dirk, pour prendre la place de Tarrio sur le podium des stars, en pleine lumière. Avec ses contacts de la pègre internationale depuis tout jeune, avoir tant de petits esprits mesquins à son service. Si facile de falsifier les caméras de surveillance, de déposer les empreintes de Tarrio sur le commissaire Uci. De l’accuser. Il en avait tant rêvé ! Oui, oui, oui, ouiiiiii. Tout ça, tout cet univers, il était maintenant à lui. Murmurer au creux de l’oreille d’Olivia, lui souffler les moindres incartades de Tarrio, la faire s’écarter progressivement de lui pour mieux lui retourner le cerveau et la faire sienne. Le monde de Tarrio tenait maintenant dans la paume de sa main. Il n’avait plus qu’à l’écraser afin d’ouvre son autre paume, et en faire ressurgir sa propre copie.


L’histoire…est écrite par ceux qui ont gagnés. Les perdants ne sont bons qu’à être traînés dans la fange et la boue des milles et unes lignes de textes les accusant et les rendant faibles, ingrats, ignominieux. Dans un monde où l’info fait le buzz, où tout tourne à la milliseconde afin de s’octroyer l’information, comment lutter ?

La vérité délivre la justice et la sentence.

La vérité est dictée par ceux qui écrivent l’histoire.

La vérité contient toujours une part de mensonge.

La vérité permet-elle alors d’y voir clair ? Ou peut-on décider de sa propre justice ?

Et y a-t-il même une réponse à la question ? Un chemin à aborder pour la trouver ? Tarrio ne le savait pas. Et il s’en fichait. Il avait suivi le dernier chemin qui lui restait, après avoir abattu lui-même les arbres, avoir provoqué des éboulements sur les autres routes qu’il pouvait prétendre emprunter pour garder une paix relative dans l’anonymat. Et tant pis s’il n’y avait rien au bout de ce chemin, quel besoin d’y avoir quelque chose, quand tout ce qui vous est associé brûlera en Enfer au même titre. Son nom résonnerait sûrement comme le pire des salauds. Mais détenir à lui seul la vérité, voilà qui le satisfaisait bien plus. Et surtout, la donner à la seule personne capable de la percevoir.

Un petit manoir tout de blanc vêtu se dressait devant lui, de l’autre côté de la route parsemée de fissures, le long de l’ancienne côte de Floride. Dans sa main, un vieux modèle de pistolet, poussiéreux mais toujours prêt à l’usage. Tarrio n’avait fait qu’un petit détour afin de le récupérer, enterré profondément sous les décombres épars d’un vieil entrepôt, dans les rues toujours sordides de San Juan. Dans l’autre, il tenait deux petites balles. L’une pour exorciser la vérité, l’autre pour soulager le mensonge.

Il fit un pas.


Image

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Floflo59250 » 23 Juil 2018, 19:21

Image


Bravo, c'était super bien écrit, et la chute m'a beaucoup surpris :shock: Avec une petite réflexion sur comment on perçoit les événements qui nous entourent, juste génial :love: Vivement la sortie de ton gros projet :love:

Avatar de l’utilisateur
Floflo59250
Maillot à pois
 
Messages: 3515

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Wings » 23 Juil 2018, 22:17

Iquel FDZP, bon par contre il va voir son passé le rattraper... Juste un truc, quel était l’objet manquant ?
Sinon super récit j’ai adoré :love:

Avatar de l’utilisateur
Wings
Légende du Gruppetto
 
Messages: 48341
Localisation: Let me soar (AFFC II)

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Varkana » 24 Juil 2018, 08:24

Wings a écrit:Iquel FDZP, bon par contre il va voir son passé le rattraper... Juste un truc, quel était l’objet manquant ?
Sinon super récit j’ai adoré :love:


Le pistolet enterré ;)

Super récit, très prenant !

Avatar de l’utilisateur
Varkana
Jersey rojo
 
Messages: 6284
Localisation: Un belge vivant en France

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Alessiocortez » 24 Juil 2018, 09:58

Iquel le grand manipulateur :shock:
Un retournement de situation très bien écrit , très prenant :up
La morale est en plus très intéressante
Ton récit fut très immersif , très bien écrit et passionnant :up
J’espere que tu nous prépares un nouveau récit

Avatar de l’utilisateur
Alessiocortez
Jersey rojo
 
Messages: 7080
Localisation: Squat

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar leon » 24 Juil 2018, 23:12

Wow quelle fin !
Beau retournement de situation, le titre prend tout son sens maintenant.
Merci pour ce récit, j’espere qu’il y en aura d’autre, car j’ai vraiment adoré celui là.

Avatar de l’utilisateur
leon
Gregario
 
Messages: 2175
Localisation: allez EF

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Bad_Neos » 25 Juil 2018, 10:53

Floflo59250 a écrit:
Image


Bravo, c'était super bien écrit, et la chute m'a beaucoup surpris :shock: Avec une petite réflexion sur comment on perçoit les événements qui nous entourent, juste génial :love: Vivement la sortie de ton gros projet :love:

Wings a écrit:Iquel FDZP, bon par contre il va voir son passé le rattraper... Juste un truc, quel était l’objet manquant ?
Sinon super récit j’ai adoré :love:

Varkana a écrit:
Wings a écrit:Iquel FDZP, bon par contre il va voir son passé le rattraper... Juste un truc, quel était l’objet manquant ?
Sinon super récit j’ai adoré :love:


Le pistolet enterré ;)

Super récit, très prenant !

Alessiocortez a écrit:Iquel le grand manipulateur :shock:
Un retournement de situation très bien écrit , très prenant :up
La morale est en plus très intéressante
Ton récit fut très immersif , très bien écrit et passionnant :up
J’espere que tu nous prépares un nouveau récit

ZePhil Sagan 13 a écrit:Wow quelle fin !
Beau retournement de situation, le titre prend tout son sens maintenant.
Merci pour ce récit, j’espere qu’il y en aura d’autre, car j’ai vraiment adoré celui là.


Merci à vous tous pour vos retours :ok: L'idée de base était vraiment de tout faire basculer sur le dernier chapitre, en distillant quelques maigres indices dans le récit, pour vous retourner le cerveau :niais: :
- J'ai posé un cadre agréable dès le départ, faisant d'Iquel quelqu'un auquel on s'attache dès le départ. Mais la question qu'il fallait se poser, c'est : étant le seul à parler, dit-il forcément la vérité ?
- Sinon il y avait bien sûr les derniers chapitres, même si empreint de la violence intrinsèque de Tarrio, on pouvait comprendre une réflexion qui commençait à germer.

Quand au dernier chapitre, je crois que bien avoir eu un énorme coup de cœur pour cette phrase : Le monde n’est pas un équinoxe de blanc et de noir, mais une plume blanchâtre veinée d’encre, et dont la pointe baigne dans les nuances grisées de la poudre à canon :love:

Quand à faire d'autres récits narratifs, j'en ai bien l'intention, mais ça peut me prendre une semaine pour en inventer un comme 6 mois. Tout dépend des liaisons. Autant je trouve rapidement des idées de base, mais il faut savoir faire vivre le récit en raccrochant les événements :up

Du coup je préfère ne rien annoncer, mais plutôt dire que je peux rajouter 2-3 histoire annexes à ce récit, j'ai quelques idées en tête :prof:

@Floflo
TU AS BIEN VU QUE LES APPARENCES ETAIENT TROMPEUSES LA ? :angel

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Nephilim66 » 25 Juil 2018, 13:47

Bravo, super plume et quel vocabulaire.
Si je rejoue mes vénézuéliens un jour, je renommerais un de mes nepro en Iquel Tarrio en ton honneur :mrgreen:

Même si ce récit n'a pas grand chose à voir avec PCM, et qu'il n'est que pure fiction, moi je dis :
:arrow: ADMINS, RECIT DES LEGENDES PLEASE ! ! ! quand vous archiverez ce récit.

Avatar de l’utilisateur
Nephilim66
Junior
 
Messages: 1049
Localisation: Sur une petite poussière bleue perdue dans l'immensité de l'univers...

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Orodreth » 27 Juil 2018, 06:28

Super récit. :up

Avatar de l’utilisateur
Orodreth
Directeur sportif
 
Messages: 9995

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Wings » 27 Juil 2018, 09:00

Nephilim66 a écrit:Bravo, super plume et quel vocabulaire.
Si je rejoue mes vénézuéliens un jour, je renommerais un de mes nepro en Iquel Tarrio en ton honneur :mrgreen:

Même si ce récit n'a pas grand chose à voir avec PCM, et qu'il n'est que pure fiction, moi je dis :
:arrow: ADMINS, RECIT DES LEGENDES PLEASE ! ! ! quand vous archiverez ce récit.

C’est prévu :)

Avatar de l’utilisateur
Wings
Légende du Gruppetto
 
Messages: 48341
Localisation: Let me soar (AFFC II)

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar LeSuisse » 28 Juil 2018, 13:13

Woaw :love: Quelle fin, tu nous a régalé maestro 8) Le niveau a été excellent tout le long mais cette chute et retournement de situation a été magistrale :ok: je m'y attendais pas vraiment même si après coup les indices et le ton du récit font sens (sans parler du titre) :prof: et que dire de ta plume toujours aussi agréable à lire et si poétique par endroit. J'ai vraiment hâte de voir tes prochains projets narratifs ;) c'est toujours un énorme plaisir de te lire, un vrai régal !

allez hop ça rentre au panthéon des récits ça, et c'est mérité 8) quel grande et belle journée :D

Avatar de l’utilisateur
LeSuisse
Espoir
 
Messages: 934
Localisation: Nederlands

Re: Double Face - Ch11: They have nothing at the end of the

Messagepar Bad_Neos » 28 Juil 2018, 13:27

Nephilim66 a écrit:Bravo, super plume et quel vocabulaire.
Si je rejoue mes vénézuéliens un jour, je renommerais un de mes nepro en Iquel Tarrio en ton honneur :mrgreen:

Même si ce récit n'a pas grand chose à voir avec PCM, et qu'il n'est que pure fiction, moi je dis :
:arrow: ADMINS, RECIT DES LEGENDES PLEASE ! ! ! quand vous archiverez ce récit.

Ahaha. Moi je verrais bien un petit Néphi Lim :angel
Orodreth a écrit:Super récit. :up
Thx :P
Wings a écrit:
Nephilim66 a écrit:Bravo, super plume et quel vocabulaire.
Si je rejoue mes vénézuéliens un jour, je renommerais un de mes nepro en Iquel Tarrio en ton honneur :mrgreen:

Même si ce récit n'a pas grand chose à voir avec PCM, et qu'il n'est que pure fiction, moi je dis :
:arrow: ADMINS, RECIT DES LEGENDES PLEASE ! ! ! quand vous archiverez ce récit.

C’est prévu :)
LeSuisse a écrit:Woaw :love: Quelle fin, tu nous a régalé maestro 8) Le niveau a été excellent tout le long mais cette chute et retournement de situation a été magistrale :ok: je m'y attendais pas vraiment même si après coup les indices et le ton du récit font sens (sans parler du titre) :prof: et que dire de ta plume toujours aussi agréable à lire et si poétique par endroit. J'ai vraiment hâte de voir tes prochains projets narratifs ;) c'est toujours un énorme plaisir de te lire, un vrai régal !

allez hop ça rentre au panthéon des récits ça, et c'est mérité 8) quel grande et belle journée :D


Merci :oops:

Avatar de l’utilisateur
Bad_Neos
Manager
 
Messages: 21718
Localisation: Ex-Compagnon de galère avec JRB (le vrai, le seul, l'unique)


83 messages
Retourner vers Récits de légende

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 0 invités