.Paris - Nice 2018.
Les épreuves ont beau s'enchaîner aux quatre coins du globe depuis le début de l'année, rien ne pourra enlever à Paris-Nice le statut de premier grand rendez-vous de la saison. Pas même Tirreno-Adriatico qui, depuis quelques années, devient le lieu favori de préparation des coureurs attendus sur les routes de France en juillet. Le prestige d'un maillot jaune endossé sur la Promenade des Anglais reste intact, et ce grâce à l'histoire d'une épreuve née il y a 85 ans et qui s'est depuis forgée une identité plus ou moins respectée ces dernières années. Le premier rendez-vous majeur de la saison est donc fixé le dimanche 4 mars dans les Yvelines pour un contre-la-montre inaugural entre Dampierre-en-Yvelines et Saint-Rémy-lès-Chevreuse (9,4 km). Dès le lendemain, le cap sera clairement mis vers le sud avec des étapes ouvertes aux mouvements. Si les sprinteurs devraient jouer des coudes à Orléans, il n'est pas dit qu'ils soient suffisamment armés pour se mesurer à nouveau au Lac de Vassivière puis à Rodez, où la route se corsera légèrement. Toutefois, c'est sur des lieux devenus familiers à l'épreuve que devrait commencer à se jouer le titre. Devenue incontournable de Paris-Nice lorsque la course choisit la voie occidentale du Massif Central, la Montée Jalabert vers l'aérodrome de Mende sera le premier moment fort de l'épreuve. En début de saison, ses 3,1 kilomètres à 10,1 % sauront amplement faire la différence entre les prétendants au maillot jaune. De toute façon, il faudra aimer grimper pour conquérir cette édition de Paris-Nice avec un chrono à disputer, mais sur les pentes du col d'Eze (9,1 km à 6,1 %), sur les hauteurs de Nice. Cet exercice typique de Paris-Nice marquera assurément le final d'une course qui peut également réserver des surprises aux coureurs sur les reliefs de l'arrière-pays niçois, du côté de Sisteron et de Nice, où la Promenade des Anglais accueillera cette fois les coureurs le samedi. Voilà donc un tracé pour puncheurs et amateurs d'efforts dans de courtes bosses auquel répondra un plateau royal. Ainsi, Cris Froome (SKY), Alejandro Valverde (MOV), Romain Bardet (ALM),Richie Porte (BMC), Thibaut Pinot (FDJ), Dan Martin (UAD), Louis Meintjes (DDD), Rigoberto Uran (EFD), Simon Yates (MTS), Adam Yates (MTS), Miguel Angel Lopez (AST), Esteban Chaves (MTS), Leopold König (BOH) ou encore Simon Spilak (KAT) vont se livrer une terrible bataille. Du côté des sprinteurs, la liste est également intéressante avec les présences de Mark Cavendish (DDD), Marcel Kittel (KAT), Elia Viviani (QST), Alexander Kristoff (UAD), Arnaud Démare (FDJ), Dylan Groenewegen (TLJ), Sam Bennett (BOH), Giacomo Nizzolo (TFS) et Phil Bauhaus (SUN) notamment.
Résumé.UCI World Tour |
Etape 1 |
Etape 2 |
Etape 3 |
Etape 4 |
Etape 5 |
Etape 6 |
Etape 7 |
Etape 8Le prologue initial est spécifique avec un parcours retenu dans la vallée de Chevreuse qui emprunte tout de suite la côte des Dix-sept Tournants (1100 mètres à 6,2 %). Il faut se lancer immédiatement dans le vif du sujet, avant de poursuivre son effort dans la seconde partie du tracé. Une nécessité que réalise à la perfection Kwiatkowski (SKY), bon grimpeur et excellent rouleur qui profite de plus de sa bonne condition pour réaliser le meilleur temps devant Spilak (KAT) et Kennaugh (BOH). Le lendemain, dix hommes partent jouer les éclaireurs et obtiennent environ 7 minutes d'avance avant que les équipes de sprinteurs ne mettent la machine en marche. La FDJ-Groupama est la plus insistante et finit même par réaliser un superbe coup avec un bordure à une trentaine de bornes de l'arrivée et qui scinde le peloton en plusieurs groupes ! Cavendish (DDD), Kittel (KAT), Viviani (QST), Kristoff (UAD), Groenewegen (TLJ), Nizzolo (TFS) et Bauhaus (SUN) sont piégés et doivent laisser filer la victoire. Les échappés repris, le sprint se lance et c'est Bennett (BOH) qui devance Démare (FDJ) d'un vélo, privant la formation française de sa récompense pour le travail fourni. La troisième étape tire un long bout droit de 194 kilomètres entre Vierzon et le Lac de Vassivière que l'on atteint via un long faux-plat montant de 5,2 kilomètres à 3,9 %. Six hommes jouent les éclaireurs et prennent jusqu'à 7 minutes d'avance avant de voir leur avantage fondre comme neige au soleil.
Comme hier, le peloton se morcelle à plusieurs reprises, mais parvient toujours à se reconstituer. Les échappés sont avalés à l'approche des petits pourcentages finaux, et on assiste à une préparation de sprint chaotique et dénuée des purs sprinteurs. Barguil (FST) tente de surprendre tout le monde mais le français est facilement remonté par le maillot jaune Kwiatkowski (SKY) qui s'impose aisément devant le breton et Gilbert (QST). Retardé dans le final, Fuglsang (AST) perd plus de deux minutes. La journée du lendemain est semblable avec une échappée de sept coureurs qui obtient jusqu'à 8 minutes d'avance avant d'être rattrapés à 13 bornes du but. Quelques sprinteurs parviennent à s'accrocher dans le final dont Bennett (BOH) qui passe même tout près de la victoire en terminant second derrière Valverde (MOV) ! Ils sont huit a prendre la poudre d'escampette sur la cinquième étape, avant de voir revenir le peloton dans la Côte de l'Estrade, dont le sommet est situé à 32 bornes du but. La Sky imprime un rythme très élevé et écrème peloton qui ne compte plus que 32 éléments au moment d'attaquer la montée finale de la Croix Neuve. Froome (SKY) en personne fait le boulot pour Kwiatkowski (SKY) dont le démarrage à 1.600 mètres de la ligne est imparable. Le polonais assomme la concurrence en enlevant sa troisième victoire d'étape devant Lopez (AST) et Pinot (FDJ) !
L'étape du lendemain est animée par neuf coureurs qui obtiennent jusqu'à sept minutes d'avance. Le rythme imposé par les Katusha et les Quick Step leur est malheureusement fatal, malgré le baroud d'honneur de Tankink (TLJ). Les difficultés disséminées sur le parcours réduisent le peloton à une nonantaine de membres qui se disputent la victoire au sprint. Kittel (KAT) est parfaitement emmené mais l'allemand est surpris par Démare (FDJ) qui remporte la victoire. L'avant dernière étape voit six hommes jouer les éclaireurs alors que les sprinteurs du peloton tentent de s'accrocher dans les cols placés assez loin de l'arrivée. Ils ne sont qu'une poignée à y parvenir et se disputer la victoire puisque les fuyards matinaux sont repris à 6.000 mètres du but. Revenu dans la dernière descente grâce au travail de ses equipiers, Bennett (BOH) empoche son deuxième succès sur l'épreuve devant le maillot jaune Kwiatkowski (SKY) et Kristoff (UAD). La montée sèche de 9,6 kilomètres du col d'Eze bouleverse le classement général puisque le polonais se troue et termine à plus d'une minute du vainqueur du jour, son coéquipier Froome (SKY). Le britannique devance Porte (BMC) de 6 secondes et les colombiens Uran (EFDF) et Lopez (AST) de 10 secondes. Ce dernier s'empare sur le fil de la tête du classement général et remporte l'édition 2018 de Paris-Nice devant l'australien et son compatriote.
Vainqueurs d'etapes.Etape 1 : M.Kwiatkowski (SKY)
Etape 2 : S.Bennett (BOH)
Etape 3 : M.Kwiatkowski (SKY)
Etape 4 : A.Valverde (MOV)
Etape 5 : M.Kwiatkowski (SKY)
Etape 6 : A.Démare (FDJ)
Etape 7 : S.Bennett (BOH)
Etape 8 : C.Froome (SKY)
Classements.Classement Général.1. M.A.Lopez (AST) en 26h41'47''
2. R.Porte (BMC) à 6''
3. R.Uran (EFD) à 11''
4. M.Kwiatkowski (SKY) à 20''
5. R.Bardet (ALM) à 39''
...
15. L.König (BOH) à 2'45''
17. E.Buchmann (BOH) à 2'57''
24. P.Kennaugh (BOH) à 4'40''
43. G.Mühlberger (BOH) à 9'15''
50. P.Konrad (BOH) à 11'14''
56. S.Bennett (BOH) à 13'55''
82. R.Selig (BOH) à 21'55''
97. C.Pfingsten (BOH) à 24'58''
Classements Distinctifs.Meilleur Sprinteur : M.Kwiatkowski (SKY)
Meilleur Grimpeur : A.Hansen (LTS)
Meilleur Jeune : M.A.Lopez (AST)
Meilleure Equipe : Movistar Team (MOV)
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