Arctic Race Of Norway – 2.HC – 10 au 13 Août
Si ce n’est que la 6ème édition de la route au-delà du cercle polaire, sa renommée parmi les courses scandinaves est telle que le plateau est bien présente sur les routes slalomant entre fjords, montagnes et baies englacées, le manteau neigeux reflétant paresseusement les reflets du Soleil au sommet des pics de la chaîne du bout du monde. Est ainsi proposée une arrivée spectaculaire au Korgfjellet, une ascension redoutable qui en terrassera plus d’un assurément. QuickStep vient avec l’étiquette de favorite pour ses leaders Julian Alaphilippe et Enric Mas, le jeune néo-pro autrichien Razenbock venant forger ses armes à leurs côtés. Wehlage, Hnik (Bora), Chernetckii (Astana), Chevrier (Fdj), Visconti (Bahrain), Bernal (Androni), Kudus (Roompot), Monsalve et Mora seront les autres têtes d’affiche pour le classement général, à noter que Orica n’envoie que Durbridge suppléer aux désirs et espérances du jeune Power. Du côté de la pointe de vitesse, le plateau est beau, mais pas forcément aussi fourni, avec l’absence des deux grandes stars norvégiennes Edvald Boasson Hagen et Alexander Kristoff. Leurs espoirs reposeront sur Jensen, Skjerping ou Kjemhus du côté de la Coop pour résister aux Pasqualon (Wanty), Minali (Astana), Hofstetter (Cofidis), Ackermann & Scharwzmann (Bora), Boy Van Poppel & Raymond Kreder (Roompot), Canola (Bahrain), De Bie & Jans (Veranda Willems), Othman et autres outsiders tel que Jonas Alhstrand (Sparebanken) qui tentera de porter le bleu et or de la Suède.
Effectif Bridgestone : Yudai Arashiro, Manabu Ishibashi, Shiki Kuroeda, Yonathan Monsalve, Luis Mora, Adrien Niyonshuti, Muhamad Adiq Othman
Etape 1 – Plaine – 180,2 km
N’en déplaise à Forfang (Joker), il sera le seul échappé du jour, mais il pourra trouver consolation en se dandinant devant ses spectateurs, à domicile, tandis que le peloton lui fera offre de miséricorde, lui laissant plus de 6 minutes à certains moments ! Il faut dire que les chutes n’auront pas épargné la meute, provoquant des dégâts substantiels. QuickStep en fut la malheureuse victime et pour ses frais puisqu’Alaphilippe, Razenbock, Mas et Oss iront goûter l’amertume du bitume tandis que leurs compagnons Velits et Lampaert diront adieu au grand soleil du Nord. Même constat chez les autres équipes, on cite Van Poppel, Hnik, Hofstetter, De Bie, Bernal, Othman, Monsalve, Chernetckii ou encore Degand (Wanty) parmi les blessés légers. Un peu plus tard, ce sera au tour de Kjemhus, McNally (Wanty) et Van Ginnecken (Roompot) de frotter amoureusement la piste, mais tout ce petit monde réussira tout de monde à reprendre le droit chemin, direction l’arrivée !
Forfang est repris pile sous la banderole des 10 kilomètres, mais pour lui, tout n’a pas été à jeter puisque la journée fut bonne, comptablement parlant ! Le train Veranda aura verrouillé cette fin de course pour offrir à son leader De Bie une victoire facile, son poisson-pilote Jans 4e, derrière Alaphilippe, déjà placé en vue du général, et Othman.
Etape 2 – Plaine – 190,4 km
Mo I Rana…Ce nom pourrait évoquer une légende celte perdue et oubliée, mais c’est bien en Norvège que cette ville située au cœur de merveilles naturelles, la Grolingrotta ou encore le majestueux glacier de Svartisen accueille les coureurs. Publicité mensongère ? Le départ est donné juste en-deçà du cercle arctique, et avant de rencontrer un froid plus vif et mordant, les attaquants multiplient les tentatives de sortie ! Pineau (Fdj) et Canola (Bahrain) sont les grands instigateurs de ce baroud de vikings, et seuls des hommes forts tentent de les rejoindre. Ce sera néanmoins insuffisant pour Benedetti (Bora) et Combaud (Delko)…De plus, la pluie vient compliquer leurs affaires, ce qui annihile toute nouvelle tentative ! Seule la chute de Fournier (Fdj) est recensée avant la mi-course, et une chute de plusieurs coureurs à environ 70 kilomètres de l’arrivée élimine Alhstrand de la course aux points. Cruel, car le ciel décide quelques minutes plus tard de s’éclaircir et de permettre aux rayons du soleil de lécher agréablement les visages dégoulinant de fluide aqueux, une brise légère, mais sensible venant ensuite les sécher le long des vallées parcourues. Cela occasionne des bordures à 40 kilomètres de l’arrivée suite à un relâchement général, sous le rythme infernal des Veranda Willems !
L’échappée est repris à plus de 20 kilomètres de l’arrivée, et de nombreux coureurs sont distancés : Hnik, Ackermann, Pasqualon, Jensen, Skjerping, Kragh Andersen (Delko), Minali, Dibben (Bahrain) pour ne citer qu’eux. Devant, ça ne les attends pas et l’équipe vient se placer aux côtés des bleus-noirs belges qui n’ont plus que Degand et Jans pour emmener De Bie alors qu’il reste encore une cinquantaine de coureurs dans le groupe de tête. Un faux-plat permet aux 6 membres de l’équipe, à 3 de la Roompot (Van Poppel, Van Der Haar, Kreder) et à De Bie de prendre quelques longueurs d’avance sur le peloton mené par Oss, et si l’italien permet de recoller, il est trop tard pour empêcher De Bie de s’imposer pour la deuxième fois consécutive !
Etape 3 – Montagne – 145,9 km
Il était temps de changer de leader au général ! La course de côte sacrera le plus fort, et Alaphilippe figure en pôle position, ce qui n’empêche pas les nombreuses attaques en début d’étape : Ils seront 9 à l’avant, emmenés par Madouas (Fdj), Hoem (Joker), Perez (Sapura), Vanthourenhout (Wanty), Budding (Roompot) et Combaud. 4’30’’ au maximum en leur faveur, les hommes de tête voient en plus 2 des leurs, Budding et Theodorsen (Sparebanken), chuter à 32 kilomètres de l’arrivée, alors que l’écart s’était réduit de 3/4 ...résultat ? La tête de peloton ne peut l’éviter et c’est la gamelle ! Keisse (QuickStep), Kozhatayev, Finetto (Delko), Chernetckii, Kuroeda, Hagen (Joker), Arashiro, Tecchio (Qinghai), Degand, Chevrier et Wehlage les prennent de plein fouet et se roulent dessus, tant et si bien que Benedetti ne peut que rejoindre en boitillant l’infirmerie.
Jans permet à Degand de rentrer au pied du Korgfjellet, mais il lui reste à remonter la soixantaine de coureurs du peloton sur les 16 bornes d’ascension ! Les échappés se succèdent et défilent, craquant les uns après les autres, et la fin arrive pour eux à 9 kilomètres du sommet lorsque le trio de grimpeur de la Bridgestone vient rouler si fort qu’elle se détache de leurs adversaires ! Leur « échappée » n’est pas longue, mais de tous les côtés, les coureurs se garent le long du bas-côté, notamment Visconti, premier leader à craquer !
Il n’est cependant pas le seul, puisque ce succèdent après lui Razenbock, Degand, Postlberger, Rahn (Bora), Tecchio, Chernetckii, El Fares (Fdj) et enfin Brajkovic (Uno X Hydrogen). De Bie, malgré une résistance acharnée, se laisse distancé à son tour à 5 kilomètres de l’étape, et Finetto laisse un trou se faire, gênant Power, également par Van Der Haar et Gazzara (Wanty). Toujours pas d’attaque mais Allah Julian, ou Dieu si vous préférez, s’envole avec Mas sans que personne ne puisse les suivre, Hnik déjà au bout du rouleau. L’espagnol de la QuickStep est laissé sur place par le français quelques hectomètres plus loin, mais la distance sera telle à combler que celui-ci réussira tout de même à finir second ! Seuls Bernal, Mora et Kudus reviennent un tant soit peu en lâchant leurs derniers équipiers, Monsalve et Teklehaimanot (Androni). Le trou est fait, plus de 2 minutes en faveur du champion du monde en titre, et chacun finit comme il peut, traversant la ligne les uns après les autres…
Etape 4 – Plaine – 188,5 km
Le fait est connu, la dernière étape est souvent le théâtre de marionnettes des échappés, et une fois n’est pas coutume, c’est un groupe de 8 qu’on retrouve à prendre de larges goulées de vent et d’air marin : Pichot (Delko), Canola, Vantourenhout et Kuroeda paraissent cependant les plus solides en cas d’arrivée groupée. Un trio se constitue en contre, avec notamment Forfang qui vient défendre ses pois, mais Keisse exprime rapidement son désaccord, et ne laisse pas la barre des 2’30’’ se fracturer ! Il est cependant seul face à 11 coureurs bien motivés, et le contrôle à distance ne peut que se relâcher, de 3’30’’ après le premier grimpeur. La Veranda, confiante, commence à s’employer en tête de peloton, l’échappée doit être reprise et des cassures se forment déjà à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, alors que le vent ne souffle que par de légères rafales son existence. Van Der Haar essaye de recoller seul au groupe de tête, mais mal lui en pris et il est repris par le groupe des piégés : Minali, Teklehaimanot (6e), Chernetckii (12e), Rossetto (8e), Moreno (Androni – 9e), Hnik (10e), Breivold (FixIT – 11e),Scharwzmann ainsi que Boy Van Poppel tentent désespérément de rentrer tandis que Tecchio (13e), Rahn (19e), Wehlage (14e), Power (17e) et Visconti naviguent dans un troisième groupe…
14 Août 2018, 15h21
De belles perspectives d'avenir pour notre jeune vénézuélien, 5e malgré la froideur des fjords norvégiens. A noter la belle 7e de Monsalve en cerise sur le gâteau, et les nouveaux podiums d'Othman, le moral est au beau fixe avant d'aborder septembre et octobre, la dernière course européenne du Tour Of Britain (et le Duo Normand) avant de rentrer [i]to home disputer les dernières étapes de l 'année[/i]