Tour de Taihu Lake – 2.1 – 5 au 12 Octobre
Ca y est, la fin de saison : Octobre ! Avant-dernier objectif de l’année, un top 10 pour Boulo, Turgis ou Monsalve serait une opportunité à ne pas manquer, mais le plateau est présent, les airs de début de vacances poussant les grosses équipes à venir pousser jusqu’à l’autre bout du globe. Les Movistar (Castroviejo, Sepulveda, LuisLe), Katusha (Martin, Zabel, Lammertink, Planckaert), Fdj (Sarreau, Ludvigsson, Eiking), Uae (Ganna, Durasek), Astana (Cattaneo), LottoNL (Bouwman) et Bahrain (Dibben, Canola, Cink) sont venus sur les rivages de la mer intérieure chinoise pour venir faire la bronzette…enfin après avoir bataillé pour la victoire !
Effectif Bridgestone : Takayuki Abe, Yudai Arashiro, Matthieu Boulo, Sho Hatsuyama, Manabu Ishibashi, Ryohei Komori, Yonathan Monsalve, Jimmy Turgis.
Etape 1 – ITT Plat – 6 kms
On sent la fatigue après une saison bien remplie, Monsalve, parti 5e du chrono, termine déjà loin, en sus de sa difficulté dans l’exercice. C’est Wynants (LottoNL) qui prend les commandes en 7’22’’, mais le 1er outsider, presque un favori, arrive déjà pour la Movistar : Eduardo Sepulveda termine en 7’14’’ ! Autant vous dire que ce temps va durer un moment ! Après une trentaine de passages, Wurtz (Katusha) est le seul homme à s’être approché un tant soit peu, terminant juste derrière, à 2’’. Sweeny (MitchelonU23) en termine en 3’’ de plus, Rossetto (Astana) dans le même temps que le Danois de l’équipe Ru…Suisse. Ludvigsson part à l’assaut, c’est le troisième favori de ce contre-la-montre inaugural derrière Tony Martin et Jonathan Castroviejo, mais ce n’est pas peu dire qu’il déçoit : déjà 5e ! Boulo est l’outsider suivant et en termine avec 1’’ de plus, battu juste après par Roosen (LottoNL), tout comme Maurits Lammertink. Arashiro réalise également un très beau chrono, 11e à 5’’, et le jeune hongrois Pelikan (Yunnan) termine à quelques microsecondes du temps de référence,Abe à seulement 2’’ ! Turgis, 1er des favoris de la dernière escouade, prend la place d’Abe au classement, et finit devant pas mal de concurrents : Storer, Bouwman, Cattaneo…mais c’est Ganna qui vient prendre le meilleur temps pour 1’’ ! Dibben vient finir dans ses chaussures, Castroviejo dans la seconde d’après, mais qui d’autre que le Panzerwagen pouvait s’imposer ? 7’12’’, référence battue, chrono terminé, pliez vos valises !
Evidemment, avec un si beau départ, il a fallu que le chrono bugue (alors que j’avais fait 5e,6e,18e ,22e…), Turgis finit 57e à 31’’, Boulo 33e à 24’’, Abe 22e à 21’’, Monsalve se prend plus de 50’’ contre seulement 16’’ quand je l’ai joué…Ganna s’impose en plus, largement…
Etape 2 – Plaine – 109,3 kms
Une chaleur accablante accueille les coureurs à la sortie de l’aube et jusqu’à la pointe de levée de l’étoile brûlante. Une échappée de 5 coureurs sort tout de même pour éviter la moiteur étouffante u trop grand nombre de corps entassés dans le peloton : Bozic (Bahrain) et Mudgway (Rts) en font partie. Plusieurs contres suivent avec Komori et Gidich (Astana), mais Wynants les prend en chasse, et tout les membres de ce contre éparpillé sont repris, et l’échappée peut suivre son cours…
Ils ne sont cependant pas crédité d’un accord énorme en leur faveur, même pas 3’’, et ils sont carrément repris avant les 30 derniers kilomètres de course, faut-il dire qu’en même temps, le final plat comme les rivages des Pays-Bas, n’est pas franchement favorable à un homme seul. C’est la Fdj qui se donne pour mener le peloton, mais les Bleu-Blanc-Rouge disparaissent à l’entame du sprint et laissent Katusha et Bridgestone aux premières loges. Grâce à un lancement optimal, on croit pendant quelques secondes à la victoire de Turgis, mais Zabel vient le déboiter facilement aux 200 mètres, Sarreau est puni par son mauvais placement. Autre satisfaction, la 15e place de Komori malgré son échappée infructueuse.
Etape 3 – Plaine – 137 kms
De la plaine…un terrain de jeu intéressant pour Arashiro ! Parti seul, il est rejoint dans son malheur par le chinois Lui de la Keyi, deux pour 130 kilomètres, cela parait bien peu…Si c’est un jeune sprinteur fougueux, Yudai à pour lui l’aisance à roulet et à marcher sur les pédales, un corps mieux taillé et peaufiné, ce qui lui permet d’abord de passer en tête au sprint intermédiaire puis de faire tourner en bourrique son compagnon malgré la chasse unanime mise en place derrière eux. Le chinois change comme une girouette : une accélération, plafonnement, suçage de roues…perdu pour perdu, Arashiro part seul grâce à une accélération successive qui laisse son compagnon pantelant. Il est repris à 26 kilomètres de la ligne tandis que notre japonais continue inlassablement son effort. Ses dernières forces sont avalées tout comme sa machine par le peloton à la banderole des 10 kilomètres. Seul, il aura bien résisté. L’emballage est maitrisé de main de maître par les Fdj et Sarreau n’a qu’à conclure en déposant Kump dans les derniers 500 mètres.
Etape 4 – Vallons – 101 kms
Autre chose que de la plaine, avec une première partie en bordure de lac, et la montée de Tianhuangping, Sepulveda est idéalement placé pour réaliser un gros coup au général ! Une fresque bariolée sans queue ni tête : un coup de pinceau par ici, une banderole de couleur par-là, c’est le début d’étape ! D’un côté, une échappée commence à se créer à l’initiative de Gidich, mais de l’autre, c’est une chute semi-massive avec Bok (Ukyo), Christie (Sapura), Canola, Gasparrini, Pelikan, Roosen, Oldani (Bahrain), Arcas ou encore Barta (Movistar) impliqués. Le grec Tzortzakis (Rts) abandonne. Du coup…on met la machine en route, sans scrupules ! Alors, oui, le peloton des attardés finit par rentrer, mais vu la longueur de l’étape et notre statut, pourquoi ne pas continuer à saper les forces adverses ? Les échappés sont repris dans un petit raidard à 41 kilomètres du sommet de l’épreuve, et des cassures se forment et se ressoudent, l’essentiel n’est pas de décrocher, mais de fatiguer le reste. Les 14 derniers kilomètres à 5% de moyenne sont maintenant en vue –et sous les pédales- et en moins de 2 kilomètres, le peloton implose sous le tempo de…Marc Sarreau ! Wurtz se met également à la planche et de 90 on passe rapidement à moins de 60 puis 50 unités…Zabel lâche également à 9 kilomètres du sommet, et Eiking vient foutre un joyeux bordel en augmentant encore le rythme à 7 kilomètres de la ligne. Monsalve explose complètement avec Riabushenko, Gasparrini, Arcas et même LuisLe Sanchez !
Le peloton, ou groupe, est de plus en plus disparate, et c’est moins d’une trentaine de coureurs qui sont encore présents quand Cattaneo cède à son tour, 1 kilomètre après notre vénézuélien. Durasek, Canola, Roosen, Wurtz et Sweeny sont les prochains à craquer, et bonne nouvelle, ils sont devant nous au classement ! Boulo les remonte un à un, toujours bien présent grâce à l’aide précieuse de Jimmy….mais celui-ci consomme la rupture avec le reste du groupe à seulement 4 kilomètres du but en compagnie de Bennati, il ne reste plus qu’un groupe de 25 coureurs ! La moitié des concurrents directs de Boulo ont déjà été distancés, et un bon tiers parmi ceux restant est en grosse difficulté, leur résistance mise à mal par l’attaque du Panzerwagen de la Katusha à 3 kilomètres de la fin. Sur le plus dur, du 9%, son accélération est violent, mais somme toute assez progressive, et il emmène tout ce petit monde dans sa roue…travaillerait-il pour Lammertink ? Non car celui-ci va craquer avant même la flamme rouge en compagnie de Rossetto et Aberasturi, alors que Bok, Tokuda (Ukyo), Eiking et Asselman (LottoNL) venaient eux aussi de se faire distancer. Le Panzerwagen travaillait bien pour lui-même, et après 3 kilomètres seul au monde en tête de groupe, il règle Robert Stannard (Fdj) et Sepulveda au sprint, juste devant Boulo qui aura repris et déposé Ganna dans les derniers 300 mètres. Quel résistance pour le flandrien italien, qui termine devant Kozhatayev, Malacarne (Uae), Bouwman ou encore Ludvigsson ! Boulo rentre dans le top 5 !
Etape 5 – Plaine – 120,9 kms
D’abord 6 puis 8 et finalement 10, les échappés, avec Minnaard (LottoNL), Christie, Komori, Feng (Bahrain), ce dernier champion de Chine, prennent une avance d’une grosse minute et demie avant que tout s’assombrisse avec le passage de relais de Nikolic (Movistar) en tête de peloton. Le slovaque tente à lui seul de modérer et rattraper les 10 hommes de tête, mais l’écart commence finalement à se creuser, pour ce que cela vaut ! Ce rythme effréné conduit néanmoins à quelques cassures, malgré l’absence totale de vent, qui si elles ne seront pas importantes, piégeront quelques coureurs au placement hasardeux, Canola, Eiking, Bennati…Une mauvaise entente condamne l’échappée en quelques kilomètres et ils sont repris à 17 kilomètres de la ligne (laisser Komori rouler seul…), et la Fdj vient nous tasser contre les barrières à l’entame du sprint…Sarreau lance son sprint juste après Gasparrini (Yunnan), va y Rino, donne leur une bonne leçon ! Et bien non, Sarreau est intraitable…
Etape 6 – Plaine – 123,8 kms
L’étape ressemble étrangement à celle de la veille…Distance kilométrique, profil…et même composition de l’échappée avec Komori et Mudgway, puis Wynants dans un contre et Feng dans un 3ème groupe ! 6 vs 5 vs 2 vs peloton en somme ! Le tout se regroupe, et on assiste encore à des courses-poursuites à l’arrière du peloton pour éviter les bêtes cassures. L’écart remonte à 2’10’’, puis 2’20’’, il fluctue et tergiverse avant de plonger : 13 face à la meute. 40’’ aux 10 kilomètres…mais presque plus personne ne passe de relais, les coureurs sont au bout du bout suite au rythme infernal…dernière chance, Komori part seul aux 5 kilomètres tandis que la grosse majorité du peloton dont les Bridgestone sont bloqués par le reste de l’échappée matinale sur la gauche de la route…Zabel et ses deux poissons pilotes sont passés à travers les mailles du filet et il s’impose logiquement, Komori 15e, rattrapé à la flamme rouge.
Etape 7 – Plaine – 125,4 kms
Serait-ce encore un reflet dans le miroir ? Non, c’est bien Christie qui est reparti devant avec Riabushenko et Dvorsky (Interpro) et Wynants est également reparti de l’arrière en compagnie de Feng pour la 3ème journée d’affilée. De notre côté, le joker à changé de face et c’est Turgis qui est présent dans les premières positions. C’est encore Nikolic qui vient rouler comme une machine à gaz…avant qu’un des baroudeurs ne craquent et permette aux autres de partir…cruel, alors qu’il reste bien 80 bornes à parcourir. Ca relance cependant bien vite avec Arcas, et c’est un nouvel échec ? 30’’ aux 10 kilomètres, Turgis tente exactement le même coup que la veille…mais il est repris en à peine 2 kilomètres, et pire encore, la malchance accable l’équipe avec une chute collective aux 2 kilomètres, vite repartir pour ne pas prendre de cassure ! Heureusement, le peloton distendu permet de conserver tout le monde dans le même temps, les Boulo, Ludvigsson, Storer, Cink et Castroviejo…au contraire de Wagner (LottoNL), Arcas et Mudgway qui quittent la course dans la voiture ambulance. Dans le chaos général, Sarreau est venu glaner une victoire supplémentaire.
Etape 8 – Plaine - 127,1 kms
Impossible de vous décrire à quel point l’équipe à décidé de jouer l’étape, de la volonté brûlante et édifiante de s’imposer, de sentir les odeurs festives de la gagne et d’entendre le « poc » des bouteilles de champagne ! Monsalve et Turgis à l’avant, tout comme Dvorsky et Perez (Sapura), mais également Minnaard, ce monstre de baroud. Total 8, débours 2’40’’, presque 3’’ aux 90 kilomètres. Plus qu’une cinquantaine de kilomètres et la tête rentre dans la zone cabossée du parcours avant le même écart, tandis que des chutes avec Toniatti et Christie sont indiquées aux oreillettes. Plus important, la crevaison de Bouwman (7e), qui le sort du groupe de tête et l’oblige à faire des efforts supplémentaire pour recoller en compagnie des attardés. Le néerlandais mettra 15 kilomètres pour rentrer, mais le plus intéressant reste à venir. Devant, Yu (Action) explose à 35 kilomètres de la ligne et laisse filer les 7 autres, Minnaard tentant même sa chance dans la dernière petit côte, à 20 kilomètres du but. Huang, Perez et Barkun cèdent à leur tour, et seul Dvorsky s’accroche à notre duo…mais par pour longtemps, il cède 4 kilomètres plus loin dans un petit coup de cul un brin vicieux, et Minnaard est repris juste après celui-ci, avec toujours 1’24’’ sur la meute, ou plutôt un groupe de 30 coureurs et un Boulo esseulé sans ses deux plus précieuses aides. Turgis, en fatigue après la journée d’hier, décide de se sacrifier et d’emmener le duo, et lorsque notre français se déporte sur la droite de la route après son effort violent, Minnaard fait l’erreur de rester trop longtemps dans sa roue, ce qui profite à Monsalve pour s’imposer facilement, avec en plus Turgis sur le podium !
Japan Cup Cycle Road Race – 1.HC – 16 Octobre
Avez-vous déjà regardé D&Co ? Et bien c’est à peu près le même principe cette année : on jette les restes, les feuilles, les débris, les détritus, et on accueille le gros, les stars, l’équipe qui manœuvre : Sky est grandissime favorite, logique quand on voit les 8 hommes alignés : Doull, Atapuma, Kennaugh, Geoghegan Hart, Izagirre, Elissonde, Seb. Henao, Anton. Seul avantage pour les autres, la nécessité de sacrifier des équipiers pour contrôler la course et ne pas leur faire de cadeaux. Dernier objectif de l’année, Boulo est toujours en lice pour l’équipe, Soto pour Hengxiang, Laraudogoitia pour Ukyo, Tecchio pour Qinghai, Abdul Halil pour Sapura. Mais plus que tout, c’est également le jubilé de Damien Monier, joyeuse retrait sportive Damien, c’est la dernière, autant tout donner !
Effectif Bridgestone : Yudai Arashiro, Matthieu Boulo, Sho Hatsuyama, Manabu Ishibashi, Shiki Kuroeda, Damien Monier, Yonathan Monsalve, Adrien Niyonshuti
Arashiro part directement en compagnie de 6 autres larrons, mais autant vous dire qu’ils ne feront pas long feu face aux Sky en chasse et les pourcentages en face ! Mais bon, c’est déjà le chaos dans la première descente avec les abandons de Dvorsky (Interpro) et Theimann (Ningxia), et la chute de Yuan (Keyi), l’un des plus prometteurs chinois, Aberasturi (Ukyo), Laraudogoitia, Lasca, Guardiola, Lienhard (Ustunomiya), Tecchio, Amadori (Interpro) et Abdurrahman. 4 chinois, 2 japonais et 1 kazakhe aux avant-postes, des nationalités plus classiques en chasse sous les couleurs ciel, orage et nuage de la Sky. Des attaquent fusent avant même les 80 derniers kilomètres, mais sont tranquillement contrôlées par Doull et Henao, et l’échappée est même reprise une quinzaine de kilomètres plus loin, les grandes manœuvres vont commencer de loin !
D’ailleurs, Doull est lâché dans ce tour, tout comme Gani (Kfc), mais également Amadori, Lienhard ou Arashiro : ils ne sont déjà plus que 35 à rester dans le groupe favori. Bieken (Keyi) est le prochain à passer à la trappe, puis la nouvelle montée est fatale à Abdurrahman, Ishibashi, Elissonde et Vaccher (Ningxia) : plus que 3 tours, et donc 3 murs ! Aberasturi et Anton sont pris à la faute à la bascule et sont éjectés du groupe, tandis que Colli s’accroche de toutes ses forces, véritable exploit de la part du vétéran italien, quand on connaît ses difficultés à passer la moindre bosse ! C’est cependant Yuan et Traeen (Utsunomiya) qui font les frais du rythme infernal, juste avant Ewart (7 Eleven)…et Colli dans l’un des deux repechos parqué entre la grosse ascension.28 kilomètres encore, et seulement 19 devant. On aborde l’avant dernière ascension de la montée d’Utsunomiya, et Niyonshuti craque à son tour avec Campello (Kfc), tout comme Kuroeda et Perez (Sapura) dans la 2nde partie de l’ascension. 2 Bridgestone, 4 Sky, 4 Ukyo, 3 7 Eleven, intéressant comme final ! Kennaugh est lâché aux 15 kilomètres, mais cela n’empêche pas Gorka Izagirre de porter l’estocade fatale juste après, grappillant rapidement les secondes nécessaires à son sacre, seul Antonio Soto cherchant à le suivre mais explosant en le faisant…Tokuda (Ukyo) fera de même mais par l’arrière, et malgré les dernières forces jetées par Monsalve dans la descente et jusqu’aux 3 kilomètres, le ciel ne tombe pas sur la tête de l’espagnol, et il s’impose avec 50’’ sur Boulo, qui aura su faire le trou sur le reste des favoris dans les derniers pourcentages restant lors du sprint !
18 Octobre 2018, 15h33: Ahhh enfin la fin de tout ! Echanges, congratulations, larmes et départs, telle est la dure loi du marché cycliste ! Au moins l'année se finit par une note toute rosée avec la retraite sportive de notre leader de l'année dernière et qui vient intégrer le staff en compagnie d'un autre coureur parti lui aussi à la "retraite", un certain japonais...