Selon vos posts, on à l'impression d'avoir fait 50e
24e c'est super pour Grmay, c'est plus la perf de Narvaez qui est dingue. Mes critères c'était top 30/20 au départ
Il est temps messieurs, dites adieu à la saison des classiques. Après le Ronde Van Vlaanderen où Peter Sagan à fait plier tout ses adversaires, après Paris-Roubaix où John Degenkolb à su renaître de ses cendres pour régler le maillot boueux d’Adrien Petit dans un sprint à deux épique au vélodrome, après l’Amstel Gold Race et la victoire surprise de Jhonatan Narvaez, après la Flèche Wallonne et la domination incontestable de Michal Kwiatkowski, l’heure est venue, l’heure d’accueillir la Doyenne. Liège-Bastogne-Liège, trois mots, dix-huit letttes, mais plus d’un siècle d’histoire, qu’elle soit dramatique ou épique, juteuse ou ennuyante. Là s’écrit la légende, qu’elle soit marquée par les barouds ou bien un sprint final. L’heure n’est plus à la parole mais à l’action. L’heure est venue de se montrer. L’heure est venue de se battre. L’heure est venue de gagner. C’est l’heure des chacals et des loups.
Effectif Bridgestone : Tsgabu Grmay, Yusuke Hatanaka, Masakazu Ito, Yonathan Monsalve, Adrien Niyonshuti, Akira Okamoto, Hayato Okamoto, Koji Takahashi
L’expérience des grands évènements. Senteur la pression et le stress sur la ligne de départ, la fébrilité qui s’empare des leaders au moment de l’attaque, mais bien plus avant, durant cette période honnie de l’attente. Rabaisser son casque, rabattre ses cheveux derrière le coin de son oreille, serre un quelconque objet talisman, resserrer les lacets des chaussures, autant de tics révélateurs que de faiblesses à exploiter. Encore une fois, le ciel est nuageux, mais semble pour une fois vouloir taire les caprices des dieux. Encore une fois, peu de monde pour tenter une échappée vouée à l’échec, peu de monde pour aller chercher 230 bornes à faire parmi la grisaille. C’est donc Akira Okamoto qui part, seul, à la conquête de Liège. Le débours maximum du peloton sera de 7’30’’ sur le japonais. Tom Van Asbroeck (LottoNL) est le tout premier coureur victime d’un incident sur cette édition 2018, d’une crevaison plus précisément. Un malheur pour un bien puisqu’il évite ainsi la lourde chute qui à lieu juste après et qui jette un tiers du peloton dans le marasme des roues cassées et des écorchures s’épanchant à flot. Les leaders des petites équipes sont le plus touchés, mais on peut noter la présence de Bjorg Lambrecht (QuickStep) et Chris Froome (Ccc) au niveau des attardés. Le britannique est d’ailleurs en panne de résultat depuis le début de saison, sans aucune victoire…Ben King (Wilier), Kroon (Wanty), Lastra (Wilier) et Van Empel (Roompot) sont les premières victimes de ce malheureux incident. Et c’est déjà l’heure de la côte de la Roche-en-Ardennes. Le roc du peloton le traverse sans encombre, mais à chaque crevaison répond une chute en métronome, comme une constante…Ils sont bien plus nombreux à être englouti à chaque fois dans la voilure entravant tout mouvement. Vakoc, Kangert, Storer, Roche, Konrad, Dombrowski, Reichenbach, Kruisjwijk, Ulissi, Porte, Buchmann, Mollema, De la Cruz, Niyonshuti…et ils ne sont qu’une infime partie du massacre, la petite partie immergée de l’iceberg qu’on aperçoit avant de se rendre compte du carnage qui à lieu en dessous. Au bleu gelé des immenses blocs froids et vides se dresse un amas de chair gorgé de vie, d’hémoglobine et de cicatrices. Le devant du peloton voit les chutes se succéder. Les têtes s’entrechoquent sur la chaussée, les freins crissent et les épaules craquent, les chaussures glissent, et les mouvements dérapent… De Plus, Grmay, Monsalve, Alaphilippe, Bennett, Teuns, Izagirre, Kwiatkowski, Roson, Valverde, Oomen, Froome, Gaudu, Gallopin, Martin, Haig, Wellens, Majka, Costa, Jungels, Fernandez, Chaves, Thomas, Lopez, c’est ainsi une véritable hécatombe qui s’opère dans les rangs désormais clairsemés du peloton cycliste. Vakoc et Kruisjwijk abandonnent quelques minutes plus tard, l’un transporté sur une civière et plongé dans un coma fiévreux, l’autre se tenant le bras gauche d’une grimace de souffrance.
Alors que le Mur de St-Roch dresse toute la puissance de sa bâtisse et de son mortier face au peloton, c’est une nouvelle chute massive qui secoue le peloton. Ulissi, Storer, Woods, Lambrecht, Bennett, Dombrowski, Jungels, Niyonshuti, Chaves, Soler, Rosa, Oomen, Nibali, Formolo, Roche, Poels, Gogl, Froome, Buchmann, Gallopin, Van Garderen…L’ambulance ne peut qu’enregistrer l’ajout sur sa liste noire de Merhawi Kudus, David Gaudu, Brendan Canty, Andrea Pasqualon et Wilson Haro. Il reste cependant au reste des coureurs à parcourir 85 kilomètres jusqu’au final, et justement, la côte de Wanne se présente au devant de l’homme échappé, toujours seul en tête. Lui, ignorant tout des affres et des souffrances de ses semblables, seul dans la plaine, seul dans la forêt, seul encore dans la campagne , il ne compte pas ses coups de pédales, n’est que l’ultime rempart flageolant face au favoris. Ne sait même plus l’écart qui se dresse derrière lui, mais quelle importance ? L’essentiel est devant, ne reste que le néant en arrière. Stocke est franchie dans la foulée, où Kwiatkowski manque de vigilance et chute dans la traversée vers la Haute-Levée. Fernandez, Soler et Thomas sont entrainés dans ses déboires.
Ces deux derniers se font d’ailleurs piégés dans ladite côte en compagnie de Foliforov. Devant, Akira entame le Rosier avec à peine plus d’une minute trente. Chez Bridgestone, c’est déjà la débandade : Niyonshuti et Hatanaka sont portés disparus, Monsalve et Hayato trainent leur misère en queue de peloton, ne restent raisonnablement plus que Masakazu et le surprenant Koji pour aider Tsgabu. Takahashi confirme ainsi tout le bien qu’on pensait de lui.
Ne pas compter ses coups de pédales pour aller le plus loin possible. C’était l’objectif pour Akira. Il est repris dans la transition vers le Maquisard, son esprit en presque-sommeil. Le Maquisard n’est qu’un mouroir disent la plupart des suiveurs. N’en déplaisent à ces derniers, elle est fatale à Foliforov après sa longue poursuite…mais également les autres cartes Katusha avec Nych et Loef en détresse totale. Okamoto voit à peine partir les hommes partir devant lui, tout juste bon à ne pas laisser le noir envahir la totalité de sa vision. Monsalve est également lâché, tout comme Pöstlberger, Storer, Gogl, Brambilla et Dombrowski, qui montre des difficultés à recoller seul. La barre des 40 derniers kilomètres est explosée à vive allure, la Redoute approche désormais. Elle est monstrueuse, et fatale à Hayato, ainsi qu’à Koji. Ne reste qu’Ito, et Grmay bien évidemment. Bernal est distancé à son tour, tout comme Thomas, Lutsenko, Roche, Mollema, De La Cruz, Reichenbach, mais également Konrad, Froome et Formolo. A la Redoute s’enchaine parfaitement la bien moins difficile côte de Sprimont. Elle n’en est pas moins spectaculaire, forçant le lactique à remonter, à brûler les cuisses et les muscles, tétanisant l’ensemble de la structure. Gallopin, Matthews, Dombrowski, Lopez, Bennett, Ulissi, Oomen, Wellens, Rosa, Porte, Van Garderen, Fernandez et Lambrecht cèdent quelque distance à son pied. Certains recollent, d’autre craque, mais personne ne décolle, l’effort est trop intense, les visages hagards, parfois rouges, les organismes embrunis par plus de 230 kilomètres d’effort et d’endurance.
La Roche-aux-Faucons permet de décanter le tout, séparant le grain de l’ivraie, le brun noirâtre restant au fond de la cuve, la crasse et la saleté avec. Ne s’échappent et s’écharpent que les plus forts. Ito, qui avait basculé de justesse dans Sprimont, explose sous les harangues des serres. C’est également terminé pour Froome, Thomas, De La Cruz, Formolo, Ulissi et Konrad. Bennett, Gallopin, Matthews, Van Garderen, Dombrowski, Chaves et Porte sont distancés à leur tour dans la transition menant vers Saint-Nicolas. Ne reste que 23 coureurs dans le groupe de tête, surtout que celui-ci est désormais mené par Wouter Poels. L’écart ne fait qu’augmenter avec les poursuivants pour atteindre la minute au pied de Saint-Nicolas. Pas de grand éclat puisque c’est même Tsgabu qui passe en tête, n'aurait-il pas fallu y placer l'arrivée ?...avant que Barguil place une petite banderille que seul Alaphilippe suit grâce à son temps de réaction phénoménal. Tout rentre néanmoins dans l’ordre et c’est désormais Ans qui se présente pour écrire la vérité finale. Car la vérité est écrite, mais bien souvent par les seuls vainqueurs. Soren Kragh Andersen vient se sacrifier pour emmener Sergio Luis Henao vers le titre, mais le colombien tombe sur un os, un os multicolore et irisé qui file plus vite que l’éclair. Il cède la place à Alaphilippe qui vient fructifier plusieurs années de dépit. Trop court pour disputer la gagne, Tsgabu n’en décroche pas moins une magistrale 14e place, présent de bout en bout avec les favoris. 20e, 24e et 14e, ce sont ainsi des Ardennaises brillamment conclues.
Classement | Temps |
---|
1.Julian Alaphilippe (Sky) | 6h34'35" |
2.Michal Kwiatkowski (Sky) | S.t. |
3.Dan Martin (QuickStep) | S.t. |
4.Sergio Luis Henao (Postbank) | S.t. |
5.Dylan Teuns (Lotto-Soudal) | S.t. |
6.Ion Izagirre (Bora) | S.t. |
7.Alejandro Valverde (Movistar) | S.t. |
8.Bob Jungels (Orica) | +0'21" |
9.Rui Costa (Orica) | S.t. |
10.Diego Rosa (Orica) | S.t. |
11.Soren Kragh Andersen (Postbank) | S.t. |
12.Romain Bardet (Ag2r) | S.t. |
13.Tim Wellens (Lotto-Soudal) | S.t. |
14.Tsgabu Grmay | S.t. |
15.Warren Barguil (Dimension Data) | S.t. |
16.Miguel Angel Lopez (QuickStep) | S.t. |
17.Vincenzo Nibali (Uae) | S.t. |
18.Michael Valgren (Postbank) | S.t. |
19.Jakob Fuglsang (Cannondale) | S.t. |
20.Michael Woods (Cannondale) | S.t. |
61.Masakazu Ito | +5'49" |
105.Hayato Okamoto | +8'47" |
107.Koji Takahashi | S.t. |
109.Yonathan Monsalve | +9'48" |
161.Yusuke Hatanaka | +19'45" |
168.Adrien Niyonshuti | +22'02" |
185.Akira Okamoto | +30'42" |
/188 - 12 Abandons |