Klasiko Thessalonikéis De nombreux coureurs veulent prendre l'échappée sur cette nouvelle classique grecque, ainsi la première montée est grimpée à un train rapide rythmé par les attaques, en particulier celles des coureurs des équipes Sunweb et Astana. Au sommet, Miguel Angel Lopez et Pierre Rolland se présentant avec une vingtaine de secondes d'avance sur un peloton scindé en deux parties, mais aucun leader n'a été piégé. Dans la descente, les écarts sont maintenus puis les attaques reprennent de plus belle dans la vallée, jusqu'à ce qu'une échappée se détache après environ 45 km de course. On y retrouve Fabio Felline, Alexey Lutsenko, Roman Kreuziger, Matej Mohoric, Pierre Rolland et Giovanni Visconti. Elle se présente au pied de la difficile côte de Plateia avec 1'15'' d'avance sur le peloton. Warren Barguil et Marc Soler profitent de la pente pour attaquer, ils opèrent la jonction juste après le sommet.
L'échappée prend ensuite progressivement du champ sur les routes vallonnées de la première partie de course : les fuyards possèdent 3'50'' d'avance au sommet de la côte d'Arnea, puis 5'20'' au pied de la côte de Vrastama. Mais tout est sous contrôle des équipes Movistar, UAE et Dimension Data : à partir du km 130, elles impriment un rythme un peu plus élevé qui ramène l'écart autour de trois minutes à 80 km de l'arrivée malgré le léger changement de rythme des hommes de tête.
Puis arrive l'enchaînement Côte Agli Apostoli - Col de Livadi. Les grimpeurs savent que s'ils veulent remporter l'épreuve, ils doivent déstabiliser les puncheurs ici, alors l'équipe AG2R hausse un peu le tempo puis Esteban Chaves tente sa chance à 6 km du sommet ! Le colombien est suivi par Tom Dumoulin, Louis Meintjes, Wouter Poels, Tim Wellens et Domenico Pozzovivo. Philippe Gilbert tente également de suivre, mais le wallon est trop juste et préfère rester dans le peloton. À l'avant, Barguil et Soler ont fait le ménage : ils ont accéléré et au sommet seuls Rolland et Kreuziger sont encore dans leurs roues. Pendant ce temps, Valverde, toujours aussi intraitable sur cette course malgré le changement de pays, demande à Brambilla de hausser le rythme du peloton, ce qui fait craquer la majorité des puncheurs et des sprinteurs complets. Au sommet, l'accélération du peloton a eu raison de l'offensivede Chaves, qui n'a pas réussi à s'entendre avec les coureurs l'ayant suivi, et a réduit l'avance du groupe de tête à 2'30''.
Dans la descente, une chute secoue le peloton, heureusement sans blessé grave, mais cela permet à l'échappée de se présenter avec plus de trois minutes d'avance au pied de la côte de Monopigado. Dans le peloton, un coureur a décidé d'insister pour contrecarrer les plans de Valverde : Tim Wellens. Même s'il n'est plus chez lui comme les précédentes années, le jeune belge continue de faire le spectacle, il tente sa chance, suivi par Mollema. Ce duo prend une quinzaine de secondes d'avance sur le peloton emmené à un rythme régulier par Brambilla, alors qu'un autre wallon craque : Philippe Gilbert. Les côtes proposées aujourd'hui sont probablement trop dures pour le quadruple vainqueur de l'Amstel Gold Race. À 2 km du sommet, un nouveau coureur se mêle à la lutte : Vincenzo Nibali. L'italien, qui avait clairement affiché ses ambitions de victoire sur cette course dès le début de saison, se dévoile à 50 km de l'arrivée, suivi par l'intenable Chaves. Au sommet, ce duo revient sur Wellens et Mollema, mais aussi sur Visconti, membre de l'échappée matinale. Un soutien de choix pour Nibali, car le peloton pointe à seulement vingt secondes.
Dans la descente, les cinq fuyards creusent l'écart malgré le travail de Brambilla, à 35 km de l'arrivée ils sont revenus sur Lutsenko, comptent 38'' d'avance sur le groupe des autres leaders et ne pointent plus qu'à une minute des quatre hommes de tête. Ces derniers sont repris par le groupe Nibali à 27 km de l'arrivée, alors que derrière Ulissi a demandé à Dumoulin de rouler fort sur la partie plate amenant au pied de la côte de Panorama. À l'avant, Nibali profite de la côte pour attaquer à nouveau, seuls Barguil, Wellens et Mollema parviennent à le suivre. Les quatre hommes de tête décident alors de s'entendre, à 12 km de l'arrivée ils comptent environ trente secondes d'avance sur le peloton, où Majka et Chaves travaillent pour Kwiatkowski. Mais les équipiers du polonais ne sont pas très efficaces, puisqu'ils ne parviennent qu'à maintenir l'écart jusqu'au pied de la côte de la Citadelle.
Devant, personne ne parvient à faire la différence mais Barguil craque dès le pied alors que derrière Kwiatkowski demande à Majka de donner tout ce qui lui reste puis place une violente accélération qui lui permet d'abord de s'isoler, mais il voit revenir Diego Ulissi, Alejandro Valverde, Julian Alaphilippe et Dan Martin. Kwiatkowski tente alors une deuxième fois sa chance, cette fois seuls Valverde et Alaphilippe parviennent à le suivre. Les trois hommes déposent Barguil puis reviennent sur le trio de tête juste avant le sommet. 100 m après le sommet, Mollema prend quelques mètres d'avance puis décide d'insister, mais Kwiatkowski puis Nibali réagissent et ramènent le reste du groupe avec eux. Sous la flamme rouge, les six hommes de tête ont 24'' d'avance sur Dan Martin, Diego Ulissi, Warren Barguil, Gianni Moscon, David Gaudu, Romain Bardet et Alexis Vuillermoz, alors ça se regarde. Nibali, profitant d'un petit moment d'observation entre Valverde et Alaphilippe, est le premier à lancer le sprint à 500 m de l'arrivée. Mais, malgré l'effet de surprise, le sicilien est trop court et il ne peut empêcher le retour de Valverde, qui le déborde à 100 m de la ligne et s'impose avec une aisance impressionnante au terme d'une course maîtrisée malgré le changement de parcours. Derrière, Moscon règle le sprint pour la 7e place mais il est classé dernier de son groupe après avoir tassé Vuillermoz dans la dernière ligne droite.
1.
Alejandro Valverde (Movistar)2.
Vincenzo Nibali (Barhain-Merida), m.t.
3.
Julian Alaphilippe (Quick Step), m.t.
4.
Bauke Mollema (Katusha), m.t.
5.
Michal Kwiatkowski (Bora), m.t.
6.
Tim Wellens (BMC), m.t.
7.
Alexis Vuillermoz (AG2R la mondiale), à 18''
8.
Dan Martin (BMC), m.t.
9.
Diego Ulissi (UAE Emirates), m.t.
10.
David Gaudu (Sky), m.t.
11.
Romain Bardet (AG2R la mondiale), m.t.
12.
Warren Barguil (Sunweb), m.t.
13.
Gianni Moscon (BMC), m.t.
14.
Adam Yates (Mitchelton-Scott), à 26''
15.
Simon Yates (Mitchelton-Scott), m.t.
16.
Jakob Fuglsang (Astana), à 31''
17.
Wouter Poels (Sky), m.t.
18.
Louis Meintjes (Dimension Data), m.t.
19.
Steven Kruijswijk (Lotto Jumbo), à 35''
20.
Esteban Chaves (Bora), m.t.
Alejandro Valverde a écrit:Cette année, j'ai décidé de changer mes habitudes avec ce nouveau calendrier. Je voulais absolument remporter cette nouvelle classique en Grèce car elle correspondait parfaitement à mes qualités. Je savais que ce serait difficile d'arriver au meilleur niveau en ayant fait ma préparation habituelle en Espagne, car il m'aurait fallu courir des Grands Prix de deuxième voire troisième division, face à des coureurs d'un niveau bien plus faible que ceux de la première division. Mais les courses de D1 de début de saison ne m'inspiraient rien, alors j'ai fait une longue coupure, en plus de ma blessure, avant de reprendre l'entraînement début Mars, un peu comme un "reset". Puis j'ai reconnu de très nombreuses fois le parcours, ce qui m'a permis de récompenser aujourd'hui le travail de l'équipe, et en particulier celui de Gianluca.
Vincenzo Nibali a écrit:Avec ce parcours, je trouvais que j'avais plus mes chances qu'au sommet de la côte d'Ans, alors j'ai fait de cette course un de mes deux grands objectifs de la saison avec le Tour. Je savais que je devais partir de loin pour avoir ma chance, et de préférence finir en solitaire. Avec Giovanni dans l'échappée, le plan fonctionnait parfaitement, mais je n'ai pas réussi à éliminer Mollema et Wellens, et quand j'ai vu Valverde rentrer avec Alaphilippe et Kwiatkowski, j'ai compris que c'était probablement mort. Forcément, cette 2e place est une déception, même si Valverde était difficilement battable aujourd'hui.
Julian Alaphilippe a écrit:Dans la dernière côte, j'ai vraiment eu du mal, l'attaque de Kwiatkowski était très tranchante et j'ai eu peur de ne pas réussir à faire la jonction. Heureusement, Valverde en avait encore sous la pédale et j'en ai profité pour revenir dans sa roue. Mais quand j'ai vu son coup de pédale dans la bosse, j'ai compris que j'aurais du mal à l'aligner au sprint. Finalement je termine sur le podium, sur une course d'un tel niveau c'est une belle perf' mais les places de 2 et 3 je les ai assez connues, maintenant seule la victoire est belle, donc je suis déçu.
Michal Kwiatkowski a écrit:C'est clair qu'après mon début de saison, avec la forme que je tenais j'avais clairement coché cette course. Dans la dernière côte, j'ai cru un moment pouvoir sortir Valverde et Alaphilippe de ma roue, et pour moi c'était gagné parce que je savais que devant ils seraient fatigués. Mais Valverde était encore imbattable aujourd'hui, il voulait juste laisser Alaphilippe faire le boulot pour rentrer mais quand il a vu que ça ne marchait pas il est revenu et j'ai vu qu'il était facile. Ma 5e place me déçoit un peu, mais en même temps on ne peut pas tout gagner et j'ai beaucoup couru depuis le début de l'année.