Tour de France - étape 1 On commence avec une étape vallonnée autour de Caen, qui traverse la suisse normande. En plus des côtes parfois très pentues qui jalonnent le parcours et devraient rendre la course difficile, les téléspectateurs pourront profiter des paysages de la suisse normande avec notamment le Viaduc de Clécy et le Pain de Sucre, sans oublier l'arrivée située non loin du château de Caen.
Conditions météo :
Pour cette première étape, les conditions seront parfaites pour les coureurs, avec du beau temps, une température avoisinant les 25 °C et un vent très faible.
La courseDès le km 0, c'est la grosse bagarre pour prendre l'échappée :
Valgren, Lutsenko, Durbridge, Polanc, Mohoric, Boasson Hagen, Rui Costa, Kruijswijk, Tony Martin, Vuillermoz, Gougeard ou encore
Naesen, ils sont nombreux à espérer remporter cette première étape et porter le premier maillot jaune à la faveur d'une échappée. Mais les relances sont incessantes en tête de peloton, aucun groupes conséquent ne parvient à sortir et les équipes non représentées souhaitent à chaque fois revenir. conclusion : les coureurs arrivent au pied de la première bosse au bout de seulement quarante minutes. La côte n'est pas assez pentue pour permettre à des puncheurs de former une échappée, par contre
Warren Barguil attaque à 1 km du sommet et prend un point pour le classement de la montagne. Alors que le peloton ralentit dans la descente, le français poursuit son effort et compte une minute d'avance au pied de la côte du Val Raffray. Mais le peloton refuse de le laisser filer, ne sachant pas s'il joue le général pour la suite. Ça roule fort et Barguil préfère finalement se relever, après 60 km aucune échappée n'a pu se détacher.
Dans la côte de Clécy, la plus difficile du jour bien que classée seulement en 4e catégorie (les cotations ASO
),
Lutsenko, Teuns, Boasson Hagen, Moscon et
Naesen se détachent. Au sommet, Lutsenko règle le groupe avec trente secondes d'avance dans le peloton qui, usé par le début d'étape, décide de laisser partir cette échappée. Mais rapidement dans la montée roulante du Fresne, les équipes Bora et Sunweb viennent contrôler l'écart autour de deux minutes en imposant un tempo soutenu. Plusieurs sprinteurs peinent à s'accrocher comme
Démare.
Mais pas de panique, ce n'était qu'un coup de moins bien pour le français qui, après avoir perdu quelques secondes dans un groupe d'une dizaine de coureurs, revient dans la roue de van Garderen et se refait une santé, puisqu'il parvient à suivre le peloton dans la côte pentue du Bourg de Saint-Marc, où une quinzaine de coureurs sont distancés. Pendant ce temps, Lutsenko et Teuns ont pris chacun un point supplémentaire pour le classement de la montagne. Dans la côte de Tréprel, la Bora accélère et une dizaine de coureurs sont distancés dont Kristoff et Gaviria. Au sommet, les coureurs de la formation allemande décident d'enfoncer le clou avec l'aide des Orica de Caleb Ewan et de Valverde, qui roule probablement pour Coquard. Au pied de la côte de Combray, les cinq hommes de tête ne comptent plus que trente secondes d'avance. C'est le moment choisi par Formolo et Rolland pour attaquer ! Le français et l'italien reviennent assez rapidement sur le groupe de tête puis accélèrent le rythme, au sommet Rolland passe en tête alors que Lutsenko a craqué et que le peloton pointe à vingt-cinq secondes.
Dans la descente, l'échappée reprend une dizaine de secondes. Boasson Hagen passe en tête devant Moscon au sprint intermédiaire de Thury-Harcourt tandis que derrière Matthews règle le peloton devant Sagan. Alaphilippe tente de profiter de la désorganisation du peloton après le sprint pour sortir dans un raidard à la sortie de Thury-Harcourt, mais il bute à quinze secondes de l'échappée et préfère se relever 5 km plus loin. À 35 km de l'arrivée, le retard du peloton n'est que de 45'' mais les hommes de tête s'entendent bien et les routes vallonnées et surtout très étroites du final ne les désavantagent pas tant que ça, d'autant plus que Naesen en a gardé sous la pédale : le belge passe de très gros relais, il fait même craquer Teuns dans un faux plat ! À 20 km de l'arrivée, l'écart est de 55'' et Formolo ne collabore plus, prétextant la présence de Matthews dans le peloton. Les deux coureurs d'AG2R Rolland et Naesen décident alors d'attaquer à tour de rôle. À 15 km de l'arrivée l'écart avoisine toujours la minute mais l'échappée est totalement désorganisée car Moscon a lui aussi décidé de ne plus rouler car Démare figure dans le peloton.
Ainsi l'écart fond dans les derniers kilomètres : l'échappée est reprise à 10 km de l'arrivée, mis à part Formolo qui tente un baroud d'honneur de 2 km. Les équipes Bora et BMC sont les mieux organisées pour le sprint, à 3 km de l'arrivée les allemands prennent le dessus et Kwiatkowski effectue un superbe travail jusqu'à la flamme rouge. C'est ensuite au tour de Konrad de rouler puis Stuyven lance parfaitement Sagan aux 200 m, mais le slovaque est surpris par Ewan qui déboulé sur la gauche de la route alors que l'on n'avait pas vu son équipe de la journée ! L'australien remporte la première étape et prend le maillot jaune dès sa première participation au Tour !
Les classementsÉtape1.
Caleb Ewan (Mitchelton)2.
Peter Sagan (Bora), m.t.
3.
Arnaud Démare (BMC), m.t.
4.
Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), m.t.
5.
Bryan Coquard (Movistar), m.t.
6.
Michael Matthews (Sunweb), m.t.
7.
Matej Mohoric (UAE Emirates), m.t.
8.
Adam Yates (Mitchelton), m.t.
9.
Christopher Froome (Sky), m.t.
10.
Greg van Avermaet (BMC), m.t.
Général1.
Caleb Ewan (Mitchelton)2.
Peter Sagan (Bora), à 4''
3.
Arnaud Démare (BMC), à 6''
4.
Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), à 10''
5.
Bryan Coquard (Movistar), m.t.
6.
Michael Matthews (Sunweb), m.t.
7.
Matej Mohoric (UAE Emirates), m.t.
8.
Adam Yates (Mitchelton), m.t.
9.
Christopher Froome (Sky), m.t.
10.
Greg van Avermaet (BMC), m.t.
Points1.
Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), 31 pts
2.
Caleb Ewan (Mitchelton), 25 pts
3.
Peter Sagan (Bora), 23 pts
4.
Arnaud Démare (BMC), 20 pts
5.
Gianni Moscon (BMC), 17 pts
Montagne1.
Dylan Teuns (UAE Emirates), 3 pts
2.
Pierre Rolland (AG2R la mondiale), 2 pts
3.
Alexey Lutsenko (Astana), 2 pts
4.
Warren Barguil (Sunweb), 2 pts
Jeunes1.
Caleb Ewan (Mitchelton)2.
Matej Mohoric (UAE Emirates), à 10''
3.
Gianni Moscon (BMC), m.t.
4.
Tiesj Benoot (Quick Step - Floors), m.t.
5.
Pierre Latour (AG2R la mondiale), m.t.
Les interviewsCaleb Ewan a écrit:C'est génial de gagner comme ça dès ma première participation au Tour, ici la pression et les enjeux sont immenses, la concurrence est redoutable et je venais avec l'objectif de gagner une étape en sachant que ce ne serait pas facile, alors gagner ainsi dès le début est un exploit pour moi ! Le travail réalisé à l'intersaison pour mieux passer les côtes paie enfin, maintenant je vais essayer de garder mon maillot jaune le plus longtemps et surtout bagarrer avec les meilleurs pour le maillot vert.
Peter Sagan a écrit:Je suis très déçu, car c'était l'une des étapes correspondant le mieux à mes qualités, elle ressemblait un peu à une flandrienne en plus vallonné avec toutes ces petites routes. Je suis déçu aussi de ne pas avoir concrétisé le travail parfait de l'équipe, pourtant je me sentais bien... Ewan était trop fort.
Warren Barguil a écrit:C'est vrai que je viens sur le Tour en tant que leader de mon équipe, mais comme je le dis souvent je viens avant tout pour me faire plaisir. C'est pour ça que j'ai voulu forcer quand j'ai vu que ça ne revenait pas derrière, j’espérais qu'un groupe de 3-4 coureurs sorte derrière et revienne, mais je me suis retrouvé seul et j'ai du me relever. Au moins les jambes sont bonnes.
Pierre Rolland a écrit:Je me sens bien, avec Romain on sait qu'on a un des favoris pour la victoire, mais aujourd'hui j'avais carte blanche alors que on m'a dit que l'échappée n'était que trente secondes devant au pied de la dernière montée, j'ai tenté et j'ai fait la jonction avec Formolo. Avec Oliver on était deux dans cette échappée avec d'autres costauds, si on s'entendait je suis persuadé qu'on pouvait aller au bout car les routes étaient sinueuses et vallonnées. Mais entre ceux qui misaient sur leur sprinteur derrière et Boasson Hagen qui n'avait pas l'air d'y croire et en gardait pour le sprint, c'était impossible, alors on a attaqué à tour de rôle. Ça n'a pas fonctionné aujourd'hui, mais on a montré qu'on est présent et en forme.