Team Rabobank 2024 [Vuelta, bilan & pronos]

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Nico32 » 24 Aoû 2017, 07:33

Tour de France, bilan


Alors qu'aucun des six premiers du général n'avait remporté d'étape l'an dernier, c'est sur une nouvelle stat inédite que se conclut cette édition : les 21 étapes ont été remportées par 20 coureurs différents, seul Andy Schleck ayant réussi à doubler la mise.

10ème à 20’27” : Andy Schleck (LIQ)

Et on commence justement ce bilan avec le luxembourgeois, à la fois un grand monsieur de ce Tour et une éternelle déception. Comme l’an dernier, il a très mal entamé sa course puisqu’il pointait à près de dix minutes de son équipier Kreuziger avant même la montagne. Mais comme l'an dernier, Schleck s’est alors refait la cerise, cette fois dans les Pyrénées avant de viser les étapes grâce à de nombreuses échappées dans les Alpes. Il est finalement remonté in extremis dans le top 10, mais a aussi perdu sur le fil son maillot à pois fraichement acquis, avec lequel son bilan aurait été très réussi malgré la déception annuelle du maillot jaune.

9ème à 18’34” : Wout Poels (MAP)

Pour son premier Tour en tant que leader, Poels a simplement assuré le top 10. Plus régulier que certains, il y est rentré pour la première fois au soir de Gap et ne l’a plus quitté par la suite. Mais le néerlandais n’a jamais pu viser plus haut non plus, et ne s’est pas fait remarquer par un coup d’éclat comme ceux qui l’entourent au classement. Il semble en légère régression depuis sa formidable année 2013.

8ème à 17’32” : Pierre Rolland (BMC)

Après avoir tant tenté ces dernières années, Rolland a enfin été récompensé par une nouvelle victoire d’étape ! Pas aussi mythique qu’à l’Alpe, mais tout de même un grand classique à Gap par le col de Manse. Au classement général, le français accroche la même place que l’an dernier au gré de belles sueurs froides. Il a en effet perdu pied dans Pra-Loup au lendemain de sa victoire en concédant près de cinq minutes pour sortir du top 10. Mais il a montré de belles capacités de réaction en faisant pratiquement jeu égal avec les meilleurs le lendemain, pour revenir à cette 8e place.

7ème à 17’23” : Thomas De Gendt (AST)

8e, 7e, 6e et de nouveau 7e cette année : De Gendt est un exemple de régularité. Ce Tour a été à son image : 4e après la Pierre-Saint-Martin mais déjà en 2e rideau dans la montée, il a ensuite progressivement reculé. Au point même de sortir du top 10 sur une défaillance surprise à laquelle il ne nous avait pas habitué. Mais comme Rolland, il s’est repris dès le lendemain avec sa meilleure prestation pour reprendre sa place au général. Il termine premier des « autres ».

6ème à 8’02” : Alberto Contador (TCS)

Un Tour mitigé pour le vainqueur du Giro, à l’image de son enchainement 2011 où il avait terminé une place plus haut dans la hiérarchie. Cette fois Contador s’est montré un peu en retrait dans les Pyrénées, mais est superbement monté en puissance avec en point d’orgue une victoire d’étape à Mende ! Malgré une alerte sur la 18e étape, Contador était encore solidement installé sur le podium à deux jours de l’arrivée. Malheureusement la fatigue l’a rattrapé au pire moment, dans la montée de l’Alpe d’Huez ou il a perdu trois places et est même sorti du top 5 ! Pourtant l’espagnol ne peut pas avoir de regret car il a beaucoup tenté et termine à moins de 30 secondes de la 4e place.

5ème à 7’56” : Vincenzo Nibali (EQS)

« Le plus anonyme parmi les meilleurs ». On attendait de juger Nibali face à une vraie concurrence après ses multiples Giro et Vuelta. L’italien a confirmé que son palmarès n’était pas usurpé, mais aussi qu’il reste un ton en-dessous des meilleurs. Parmi le top 6, il est le seul à n’avoir jamais joué tout devant, mais il fut aussi l’un des plus réguliers.

4ème à 7'31” : Thibaut Pinot (FDJ)

C’est une belle surprise de retrouver le français ici, lui qui était passé complètement au travers de son début de saison. Il n’a pourtant cessé de surprendre en montagne, se positionnant dans le top 10 après sa belle montée du Plateau de Beille, et jouant la victoire à Gap et surtout au sommet de l’Alpe d’Huez. Plusieurs fois 2e, 2e du maillot blanc, au pied du podium, Pinot ne restera pas dans les annales mais a franchi un énorme palier sur ces dix derniers jours !

3ème à 5'55” : Nairo Quintana (MOV)

Comme Pinot, on ne s’attendait pas à retrouver le petit colombien si haut ! Malgré son Tour de Catalogne victorieux ou sa 5e place sur le Giro 2014, on n’avait jamais vu Quintana ferrailler avec les meilleurs. Mais il a tout simplement tenu la dragée haute à Chris Froome un très long moment, accrochant une étape à Cauterets, portant le maillot à pois et s’affirmant comme son principal challenger ! Il n’a craqué qu’à trois jours de l’arrivée sur la folle étape vers la Toussuire mais ce n’est pas une déception, surtout avec le maillot blanc et un podium ramenés dans sa besace.

2ème à 3'07” : Robert Gesink (TLJ)

Damned, encore raté ! Comme l’an dernier, Gesink échoue derrière Froome. Cependant l’écart est nettement plus important cette année, et surtout Gesink n’a jamais semblé vraiment en mesure de lui contester le jaune après son jour sans au Plateau de Beille. Il s’est tout de même accroché pour remonter progressivement vers cette deuxième place, mais c’est aussi ce qui lui a été reproché : on l’a souvent vu chasser à contretemps dans des descentes, pour certains à cause d’un manque d’ambition.

1er en 78h59’55” : Chris Froome (SKY)

Il n’avait jamais été aussi fort avant le Tour, il n’avait jamais été aussi fort sur le Tour. Que dire ? Froome a fait la course en tête grâce aux chronos de la première semaine et sa montée de la Pierre-Saint-Martin. Il a ensuite contrôlé son principal rival – d’abord Gesink, ensuite Quintana et de nouveau le néerlandais sur la fin – en s’appuyant sur une équipe au-dessus du lot et les rivalités pour le podium et le top 5 qui le servaient. Il a simplement connu une alerte vers Pra-Loup où l’on s’est demandé s’il allait s’écrouler en dernière semaine. Mais c’était simplement un jour sans et Froome a conclu ce Tour de la plus belle des manières : en remportant sa première victoire d’étape, en jaune, et en patron au sommet de l’Alpe d’Huez.


Classement général du Tour de France 2015 :

1. SKY - C.Froome 94h14'37"
2. TLJ - R.Gesink + 3'07"
3. MOV - N.Quintana + 5'55"
4. FDJ - T.Pinot + 7'31"
5. EQS - V.Nibali + 7'56"
6. TCS - A.Contador + 8'02"
7. AST - T.De Gendt + 17'23"
8. BMC - P.Rolland + 17'32"
9. MAP - W.Poels + 18'34"
10. LIQ - A.Schleck + 20'27"

11. LTS - J.Van den Broeck + 20'43"
12. TFR - J.Fuglsang + 24'04"
13. KAT - R.Costa + 32'23"
14. LTS - N.Roche + 32'37"
15. TGA - T.van Garderen + 36'34"
16. ALM - P.Velits + 38'12"
17. KAT - J.Rodriguez + 40'57"
18. EUR - T.Voeckler + 41'53"
19. FDJ - A.Jeannesson + 43'05"
20. MOV - A.Valverde + 44'06"
21. TAR - R.Taaramae + 44'41"
22. SKY - J.Coppel + 45'50"
23. SKY - R.Uran + 46'26"
24. AST - R.Kiserlovski + 49'53"
25. ALM - M.Monfort + 51'18"


Les déceptions de juillet

Avec autant de prétendants annoncés au top 10, il y a forcément des déceptions dans le lot. La première d’entre elles est Van den Broeck, toujours dans le top 10 jusqu’à la 20e étape, mais finalement 11e. Il annonçait viser le podium avec un pic de forme bien préparé, mais le belge a poursuivi sa saison en demi-teinte. À 32 ans, ses belles années semblent derrière lui. Ce n’est pas le cas de van Garderen (15e) qui venait pour la première fois avec des ambitions sur le Tour. L’américain n’a cependant pas retrouvé un niveau à la hauteur de son printemps exceptionnel. Le bilan de son compatriote Talansky est bien plus sévère. L’américain n’a jamais été dans le coup, y compris en première semaine où il avait déjà tiré un trait sur le général. C’est un peu mieux pour son équipier Fuglsang (12e), mais lui aussi est loin de ses ambitions initiales et a dû se rabattre sur des échappées, sans succès. Respectivement 3e du Giro et de la Vuelta l’an dernier, les deux hommes peuvent mesurer la marche qu’il leur reste à franchir avant de jouer un podium sur le Tour.

Une autre doublette est passée à côté, avec des conséquences bien plus graves pour l’avenir de leur équipe. Chez Ag2r, Velits n’a terminé que 16e, comme l’an dernier mais loin de ses 10e places en 2012 et 2013. Quant à Monfort, 3e surprise l’an dernier et 5e en 2012, il est passé complètement au travers avec une 25e place finale. Ag2r est désormais bonne dernière du classement WT… Target peut aussi ruminer la performance de Taaramae (21e). L’estonien se révèle un très mauvais investissement, même si le constat aurait été moins sévère sans le quart d’heure et les 7 places perdues la veille de l’arrivée. Enfin le cas de Kreuziger est particulier. Il avait pourtant parfaitement démarré avec une victoire d’étape en haut du Mur de Huy et un maillot jaune longtemps approché. Ayant rétrogradé en fond de top 10 dans les Pyrénées, il a alors complètement explosé en 3e semaine. 10e à 8’49’’ au deuxième repos, il sort des Alpes 48e à 1h58 ! Sur le pont depuis le Tour de Catalogne, le 2e du Giro ressent enfin, mais logiquement, de la fatigue.




Image Classement par Points Image

Stuart Hathaway a fait une Sagan. Pour son premier Tour, il ramène le vert à Paris, avec une victoire d’étape et des échappées bien senties. C’est d’ailleurs sur les sprints intermédiaires que le slovaque a perdu sa couronne. On peut également noter la grosse densité des sprints puisque chacun d’eux a sacré un vainqueur différent. Les deux coureurs les plus prolifiques cette année, Degenkolb et Sagan, n’en ont d’ailleurs pas remporté un même si le slovaque a levé les bras au Havre.

1. TLJ - S.Hathaway 343 pts
2. MAP - P.Sagan 308 pts
3. SKY - M.Cavendish 252 pts
4. LIQ - M.Goss 249 pts
5. ALM - A.Petit 207 pts
6. MOV - M.Trentin 201 pts
7. TAR - J.Degenkolb 186 pts
8. SKY - C.Froome 178 pts
9. FDJ - N.Bouhanni 152 pts
10. TLJ - R.Gesink 148 pts


Image Classement de la Montagne Image

Le classement au dénouement le plus incroyable ! Le maillot à pois a longtemps été disputé ente Kruijswijk, Kiserlovski et Quintana, par hasard pour ce dernier. Puis grâce à ses échappées alpestres, Andy Schleck s’est repositionné en favori pour coiffer tout le monde. C’était quasiment acquis au sommet de la Croix-de-Fer où il est encore passé en tête, mais Kruijswijk ne s’est pas avoué vaincu. Au terme de sa meilleure ascension du Tour, le néerlandais est repassé in extremis devant, pendant que Schleck perdait le sprint qui lui aurait offert les pois !

1. TLJ - S.Kruijswijk 150 pts
2. LIQ - A.Schleck 146 pts
3. SKY - C.Froome 131 pts
4. MOV - N.Quintana 126 pts
5. FDJ - T.Pinot 116 pts
6. TLJ - R.Gesink 89 pts
7. AST - R.Kiserlovski 77 pts
8. EQS - V.Nibali 64 pts
9. LTS - N.Roche 62 pts
10. TCS - A.Contador 54 pts


Image Classement des jeunes Image

Il y avait un partout entre Pinot et Quintana, la belle est allée au colombien. Si le résultat final est assez serré, il n’y a en fait pas eu de suspense tant Quintana a fait la course en tête. Sur les trois dernières étapes, il y a systématiquement eu un instant de doute, mais le colombien possédait trop d’avance et a su gérer ses temps faibles. Les autres jeunes ont encore beaucoup de boulot devant eux puisque Sagan est 3e à plus de 1h15. On notera tout de même la belle victoire de Dombrowski en haut de la Pierre-Saint-Martin.

1. MOV - N.Quintana 79h05'50"
2. FDJ - T.Pinot + 1'36"
3. MAP - P.Sagan + 1h15'12"
4. OGE - M.Mohoric + 1h21'18"
5. ALM - R.Bardet + 1h28'01"
6. TCS - J.Hansen + 2h25'58"
7. TLJ - W.Kelderman + 2h34'04"
8. EQS - M.Kwiatkowski + 2h39'42"
9. LIQ - J.Dombrowski + 2h41'43"
10. TGA - T.Dumoulin + 2h42'34"


Image Classement par équipes Image

Pas de suspense sur ce classement tant la Sky était imprenable avec Uran, Henao et Coppel aux côtés de Froome.

1. Team Sky 236h53'42"
2. Lotto Soudal + 40'50"
3. Team LottoNL - Jumbo + 46'39"
4. Team Katusha + 56'29"
5. Trek Factory Racing + 1h02'45"
6. FDJ + 1h08'15"
7. Movistar Team + 1h21'26"
8. Astana Pro Team + 1h26'42"
9. Ag2r La Mondiale + 1h42'05"
10. Tinkoff-Saxo + 1h46'20"


Bilan de l'édition

Image
Modifié en dernier par Nico32 le 08 Nov 2017, 16:41, modifié 1 fois.

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Tilo » 24 Aoû 2017, 08:37

Très beau bilan comme toujours

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Muffy » 24 Aoû 2017, 09:18

Super résumé !

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Pink Panda » 24 Aoû 2017, 14:57

Superbe bilan et résumé de ton Tour de France :)
Par contre, depuis quand Froome il est chez Lotto Jumbo :moqueur: C'est pas bien de se rajouter des victoire d'étapes comme ça :mrgreen:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Nico32 » 25 Aoû 2017, 08:54

Merci à vous trois :) Quant à Pink, va t'acheter des lunettes, ça t'évitera de raconter n'importe quoi :moqueur:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Floflo59250 » 25 Aoû 2017, 09:00

Mais au faite, qu'en pensent les autres membres de l'équipe des dernières discussion entre Steven et Robert ? :heureux:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de France, bilan]

Messagepar Nico32 » 25 Aoû 2017, 19:16

Floflo59250 a écrit:Mais au faite, qu'en pensent les autres membres de l'équipe des dernières discussion entre Steven et Robert ? :heureux:

"Les sous-fifres n'ont pas à se mêler de ce qui ne les regarde pas. Ce sont des affaires entre leaders consentants. Eux sont concentrés pour faire au mieux sur la Clasica San Sebastian. Celle-ci arrive d'ailleurs dès demain matin ; on espère que vous serez nombreux à nous suivre."
:noel:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Clasica San Sebastian]

Messagepar Nico32 » 26 Aoû 2017, 06:58

Clasica San Sebastian


Pourquoi ? Pourquoi vouloir systématiquement rajouter une difficulté plus dure que les autres plus près de l’arrivée ? Et pourquoi commencer le récit de la Clasica San Sebastian de cette manière, me demanderez-vous ? Pour être honnête, j’ai bien avancé dans ma carrière. Une bonne moitié de ma Vuelta est déjà jouée et récitée. Plouay et les courses intermédiaires aussi. Mais pour la Clasica, j’ai toujours retardé l’échéance. Jeudi, j’avais le choix entre jouer une étape plate sur le Tour d’Alberta, ou me pencher sur la classique basque… Je suis parti au Canada. Désormais, je ne peux plus repousser l’échéance et, la mort dans l'âme, me replonge donc dans mes quelques notes.

Que dire ? IRL ou in game, cette magnifique idée qu’ont eu les organisateurs de rajouter la Bordako Tontorra à moins de dix kms de l’arrivée rend la course insipide. Il y a (au moins) deux raisons à cela. La première est topographique. Les pourcentages à deux chiffres de la bosse suffisent à créer des différences avant la courte descente vers la ligne. La deuxième est géographique. Ce mur est situé de l’autre côté de San Sebastian par rapport aux difficultés historiques que sont le Jaizkibel et Arkale. Ces bosses ainsi éloignées de l’arrivée sont réduites à un rôle d'usure. Et surtout, elles sont désormais séparées de la dernière difficulté par une longue transition plate d’une vingtaine de kilomètres, qui plus est assez bien protégée du vent. Pour un attaquant, il est donc quasiment impossible de résister face à un peloton organisé. Et même si l’on est assez costaud pour y parvenir, on viendra ensuite buter dans les pentes extrêmes de cette difficulté isolée. Pourquoi sacrifier ses chances à tenter avant la dernière montée, donc ? Aucun intérêt. Je le sais : j’ai quand même essayé avec Luis León Sánchez, qui présente le profil idéal pour cette tactique : bon rouleur, bon puncheur, et spécialiste de cette course avec les bonus qui vont avec IG. L’IA le sait aussi, puisqu’elle n’a pas fait attaquer les leaders à ma poursuite et s’est contentée de sacrifier des équipiers, notamment chez BMC, pour logiquement me ramener à la raison dans la bosse.

Enfin dans ce mur, il n’y a pas de place à la tactique. Il s’agit juste de gérer son effort car toute attaque remplit les cuisses de lactique en quelques mètres. Ou, dans une vision PCMiste, vide la barre rouge tout aussi rapidement. En tout cas la mienne, puisque les monstres comme Philippe Gilbert peuvent attaquer, eux. Mais avec un bon effort curseur et quelques adversaires en file indienne qui tentent de suivre le belge, aucun trou ne se fait. Au sommet, il n’y a plus qu’une vingtaine de coureurs et la phase intéressante commence enfin, à 7 kms de la ligne ! Cette fois le dilemme est présent, puisque Sagan n’est plus présent et que Gilbert a normalement bien entamé sa barre rouge. Sera-ce suffisant pour que Gesink l’aligne au sprint ? Ou dois-je prendre le risque d’attaquer avec mon champion du monde pour finir en solitaire ? Dans les descentes, je n’ai jamais été en réussite avec mes néerlandais. Et sur les classiques de début de saison, je me souviens avoir remporté l’E3, À travers la Flandres et des étapes en Catalogne en partant de l’arrière pour régler un petit groupe au sprint. Allez, tentons donc de jouer là-dessus ! Sánchez s’est accroché pour protéger Gesink, et il me reste encore Gallopin pour attaquer. Je ne l’imaginais pas à ce niveau mais le +5 a bien aidé. Bien plus entamé que mon leader, je n’imagine pas Tony résister longtemps. Le but est simplement d'empêcher un temps mort qui permettrait à Gilbert de récupérer et au groupe Sagan de rentrer. J’espérais voir Gilbert rouler en personne, mais il possédait encore Rolland et Martin pour faire le travail. Gallopin, un de mes rares bon descendeur, a pourtant mieux résisté que prévu en ne se faisant reprendre qu’à moins de 3 kms de l’arrivée. J’ai encore un peu attendu avant de lancer mon sprint avec Sánchez qui jouait le poisson-pilote pour Gesink. Ce dernier n'aurait pas pu fournir moins d'effort avant la dernière ligne droite aujourd'hui. Comme prévu, Gilbert est surpris au démarrage et un petit écart est fait lorsque Gesink commence à prendre le vent sous la flamme rouge. Cependant le belge était encore trop puissant et m’a crucifié dans les derniers hectomètres, mais assez nettement tout de même.


Gesink se contente donc d’une nouvelle place de deux cette saison, ce qui ramène toutes les questions qui vont avec. J’entends déjà la voix de Kruijswijk (oui, je m’amuse bien dans ma tête) me reprocher de ne pas avoir attaqué. C’est vrai qu’a posteriori, en voyant Gallopin qui avait trois fois moins de barres que Gesink, on peut imaginer un dénouement doré si j’avais lancé Gesink. Cependant, Gesink est bien moins bon descendeur et Gallopin n’a jamais compté plus de 15/20 secondes d’avance dans la descente. Au gré des virages en épingle, j’aurai donc pu me faire reprendre avant même le plat final. Le français finit d'ailleurs distancé de ce premier groupe, preuve que je ne suis pas passé si près avec lui et que Gesink aurait du creuser un gros trou avant le sprint pour s'imposer. Mais surtout, Gesink aurait été plus surveillé et il y a fort à parier qu’au moins un autre leader aurait tenté de prendre ma roue. Les autres auraient roulé avec encore plus d’acharnement, deux éléments qui réduisent fortement les chances de créer un trou. En admettant que j’y parvienne, je me serais alors retrouvé devant et piégé entre lancer mon (mes) adversaire(s) ou voir un retour des coureurs plus frais de l’arrière… Sachant que Gallopin et Sánchez n’avaient pas les moyens de faire un sprint complet, je pense qu’il n’y a pas de regret à avoir.

Je mentirais en disant que j'avais imaginé ce scénario si complet en direct. Mais après avoir ragé deux minutes, il faut bien se consoler avec une explication rationnelle pour se persuader qu'on a parfaitement joué :niais: Pour conclure et s’éloigner un peu de mon équipe, on pourra noter le nouveau podium de Kreuziger, qui semble bien reparti après sa fin de Tour très difficile. Mohoric et Rodriguez complètent le top 5, eux que je n’attendais pas à ce niveau après une saison plutôt anonyme. Mais c’est vrai qu’ils avaient parmi les meilleures pointes de vitesse des rescapés. Enfin Quintana surfe sur sa bonne forme en accrochant sa première placette sur une classique, juste devant Nibali.

Le premier groupe de cette Clasica San Sebastian 2015 :

1. BMC - P.Gilbert 6h21'26"
2. TLJ - R.Gesink m.t
3. LIQ - R.Kreuziger
4. OGE - M.Mohoric
5. KAT - J.Rodriguez
6. MOV - N.Quintana
7. EQS - V.Nibali
8. TLJ - LL.Sánchez
9. LTS - J.Vanendert
10. MOV - M.Nieve

11. SKY - S.Henao
12. TFR - F.Schleck
13. TCS - A.Contador
14. TCS - B.Samoilau
15. BMC - P.Rolland t.m.t
16. BMC - D.Martin + 39"
17. TLJ - T.Gallopin m.t
Modifié en dernier par Nico32 le 08 Nov 2017, 16:47, modifié 1 fois.

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Clasica San Sebastian]

Messagepar Floflo59250 » 26 Aoû 2017, 10:40

On sent que la course a été chiante à jouer :noel: Mais c'est bien joué de compenser ça avec une petite explication :love:

Gallopin n'aurait-il pas été plus efficace que Gesink au sprint si un temps mort lui avait permit de reprendre un peu de jus ?

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Clasica San Sebastian]

Messagepar rthomazo » 26 Aoû 2017, 10:53

Nico32 a écrit:
Pourquoi ? Pourquoi vouloir systématiquement rajouter une difficulté plus dure que les autres plus près de l’arrivée ? Et pourquoi commencer le récit de la Clasica San Sebastian de cette manière, me demanderez-vous ? Pour être honnête, j’ai bien avancé dans ma carrière. Une bonne moitié de ma Vuelta est déjà jouée et récitée. Plouay et les courses intermédiaires aussi. Mais pour la Clasica, j’ai toujours retardé l’échéance. Jeudi, j’avais le choix entre jouer une étape plate sur le Tour d’Alberta, ou me pencher sur la classique basque… Je suis parti au Canada. Désormais, je ne peux plus repousser l’échéance et, la mort dans l'âme, me replonge donc dans mes quelques notes.

Vrai parlé :love:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Clasica San Sebastian]

Messagepar Cadelthebest » 26 Aoû 2017, 18:39

J' ai bien aimé le récit de la Classica, c' était assez particulier et sympa, même si je pense qu' il ne faut pas le reproduire, ça n' aurait pas la même saveur ;)

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Clasica San Sebastian]

Messagepar AG2R » 26 Aoû 2017, 21:20

On sent l'amertume mais au final c'est bien raconté :ok:
La question qui tue : tu préfères jouer sur PCM 2012 ou 2015 ? :niais:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Clasica San Sebastian]

Messagepar Nico32 » 29 Aoû 2017, 09:56

Merci pour vos réactions :)

Floflo59250 a écrit:Gallopin n'aurait-il pas été plus efficace que Gesink au sprint si un temps mort lui avait permit de reprendre un peu de jus ?

Non, même un ralentissement n'aurait pas été suffisant. Il n'aurait pu sprinter au maximum qu'un km ; ce n'aurait pas été suffisant.

AG2R a écrit:La question qui tue : tu préfères jouer sur PCM 2012 ou 2015 ? :niais:

Je dirais quand même pcm 2015 car c'est plus dur. Les deux gros reproches que je fais au 15 sont les "injustices" et les courses stéréotypées.
Pour les "injustices", je fais référence à la gestion de la forme et de la fraîcheur. En trifouillant dans la db, j'ai remarqué que mes coureurs n'étaient quasiment jamais à leur forme max malgré des programmes pensés exprès pour, et aucune fatigue par ailleurs. À côté mes adversaires peuvent se maintenir deux semaines tout près de leur top niveau. Pour la fraîcheur, c'est aussi n'importe quoi. Par exemple entre mon leader qui passe toute la journée au chaud dans le peloton, sans faire aucun effort, et le leader de la course qui passe la journée devant à bouffer un peu de vent, fait le sprint à la fin et a une moins bonne note REC. Le lendemain, je suis quand même moins frais que lui :louche:
Pour les stéréotypes, c'est sur la gestion des échappées. Sur le plat, on laisse l'écart monter avant de revenir. S'il y a 5 ou plus échappés, ça va quasi-systématiquement au bout, et quasi jamais pour 4 ou moins. La gestion est aussi toujours la même : on accélère dans les descentes et ralentit dans les montées, même lorsque son sprinter passe très bien la montagne (Sagan, EBH...). Lorsqu'on est dans les vallons ou en montagne en revanche. L'équipe du leader au général contrôle à 3'30'' max tout le temps, peu importe la course ou qui il y a devant :| Si l'on a de bons grimpeurs, on peut reprendre du temps dans les montées qui précèdent le dernier col en revanche. C'est pour ça que je ne m'échappe jamais sur les profils type course de côte. Sur ceux-là tu arrives au pied avec au mieux 3 minutes (généralement beaucoup moins), les leaders se font la guerre derrière et tu n'as aucun espoir. J'ai beaucoup plus de chance de succès sur une étape avec un enchainement de cols avant la montée finale (cf mes victoires en baroudeur avec Mollema sur le Giro et Kruijswijk et Izagirre sur le Tour). Les seules étapes vraiment inattendues, ce sont quand les leaders décident de mettre le boxon dès le départ sur des étapes en montagnes russes.

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, pt 1]

Messagepar Nico32 » 30 Aoû 2017, 06:59

Tour de Pologne, part 1


Palmarès :
Classement 2012 : 1. M.Ignatiev (KAT) / 2. R.Nocentini (ALM) / 3. J.Voigt (RNT)
Classement 2013 : 1. S.Kruijswijk (RAB) / 2. K.Seeldraeyers (AST) / 3. JJ.Cobo (SKY)
Classement 2014 : 1. D.Vassano (EUS) / 2. A.Vichot (FDJ) / 3. S.Ponzi (AST)

Il est parfois des idées bizarres qui se transforment, n’allons pas jusqu’à dire en coups de génie, mais offrent au moins une course bien plus intéressante qu’annoncée. Ce fut le cas sur ce Tour de Pologne 2015. À première vue, les quatre premières étapes promettaient de belles siestes en perspective, toutes plates dont trois faisaient plus de 220 kms ! Deux éléments vinrent cependant perturber le scénario annoncé. Tout d’abord les organisateurs eurent la chance, et les coureurs la malchance, de tomber dans une fenêtre météorologique idéale. En effet, le vent ne s’est pas calmé un instant sur ces quatre jours. Associé à la longue distance journalière, il a largement contribué à rendre la course usante. Mieux que cela, hormis le premier jour où il a ralenti la procession, il a soufflé plein dos ou trois quarts dos du mardi au jeudi, et certains organismes n’ont pas supporté cette succession de journées très rapides. C’est ainsi que plusieurs outsiders ont déjà perdu tout espoir au général avant même les reliefs. Sur la deuxième étape où la moitié du peloton fut distancé, Geniez et surtout Mikel Landa étaient à compter parmi les victimes. Le cas de Simon Spilak est un peu particulier, le leader de la formation Astana payant sa tactique audacieuse. Présent dans l’échappée du jour pour récupérer des secondes de bonifications, il était de loin le plus costaud des hommes à l’avant mais a (trop) craqué dans le final. Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre dans le cyclisme. D’autres noms connus ont aussi subi la course, à l’image de Nordhaug, Slagter, Martens, 6e l’an dernier, ou Pozzovivo, qui s’est lui retrouvé à deux reprises en limite de rupture, mais pointe miraculeusement dans le même temps que ses adversaires à l’heure d’aborder les reliefs.

Le deuxième élément intéressant fut la décision des organisateurs de limiter à six le nombre de coureurs par équipe, chose inédite pour une course de label World Tour. Bien qu’ils n’en aient pas profité, cela a offert leur chance à des échappées qui ont bien résisté. Cela a également découlé sur des sprints relativement disputés alors qu’on prévoyait un simple duel entre le champion de France Arnaud Démare et l’ancien champion d’Italie, maillot rouge du Giro, Elia Viviani. La formation Etixx faisait d’ailleurs figure d’épouvantail sur ce tour avec Cataldo, Hermans et Kwiatkowski pour le général, les locaux Majka et Wisniowski comme solides équipiers, et donc Démare. Mais même la meilleure formation du monde est limitée après 200 kms de chasse, et le français a d’ailleurs toujours du se débrouiller seul dans les derniers kms. Du côté des Liquigas, on soulignera l’énorme relais de 150 kms de Paterski lors de la première étape mais eux aussi ont eu du mal à emmener leur sprinter, souvent face à des Katusha heureusement pas bien meilleurs.

C’est ainsi que les deux trains se sont désintégrés sur la première arrivée, enfermant complètement certains outsiders comme Vermeltfoort, Selig, et surtout Démare. Sorti au bon moment de ce sprint chaotique, Matteo Pelucchi a créé la surprise en résistant à un Viviani emprunté. Les jeunes Pinaud et Zabel se sont aussi illustrés, l’allemand accrochant même un podium surprise pour son premier sprint à ce niveau. Du côté d’Europcar, on ne capitalisera pas sur la première victoire WT de Pelucchi car leur sprinter italien, maillot de leader sur le dos, finira attardé la deuxième étape. Frustré de la veille, Démare ne fit pas dans le détail. Pourtant parfaitement lancé, Viviani a démarré son sprint en même temps que le français mais lui rend près de dix vélos sur la ligne !


Pour renverser la formule usuelle, le maillot jaune récupéré fut sûrement un bien pour un mal pour l’italien. Viviani lui a trop fait honneur en restant dans les toutes premières positions du peloton les deux jours suivants, bouffant du vent qui lui sera préjudiciable dans la dernière ligne droite. Ce fut notamment criant dans le sprint quasiment arrêté de la troisième étape. Pas impressionné, Rick Zabel surprit ses rivaux à deux kms de la ligne, prenant de suite une belle avance. Viviani fit l’effort à sa poursuite, mais craqua complètement dans le dernier km au point de finir en roue libre, loin derrière un Zabel qui semblait filer vers une superbe victoire. Il fut pourtant à son tour rattrapé par le lactique et se fit cruellement déborder dans les 200 derniers mètres. Déjà très en vue sur le Tour de Wallonie (3e du général + 1 étape), Andrew Fenn confirme son excellente forme du moment en remportant la plus belle victoire de sa carrière, pour un boyau devant un Pelucchi retrouvé. La quatrième étape proposait quant à elle un faux plat prononcé dans le circuit final qui a légèrement redistribué les cartes. Pour une fois absents de la poursuite après les échecs à répétition de leurs sprinters, les Katusha ont enfin su parfaitement imposer leur train. Kristoff fut un poisson-pilote idéal pour Adams puisque Démare était le seul à pouvoir lui contester la victoire sous la flamme rouge. Bien calé dans sa roue, le français n’a pourtant jamais pu remonter complètement son cadet. Il se console avec le maillot jaune provisoire pendant qu’Adams retrouve les joies d’un bouquet World Tour, après ses étapes sur Tirreno et le Tour de Pologne, déjà, en 2013. Incapable de garder l’aspiration de Démare sur son démarrage, Vermeltfoort complète le podium. S’il espérait mieux de cette semaine, il finit tout de même sur une note positive après trois sprints complètement ratés.


Étape 1 :

1. EUR - M.Pelucchi 4h02'00"
2. LIQ - E.Viviani m.t
3. BOA - R.Zabel
4. TFR - F.Pinaud
5. MOV - V.Reynes t.m.t

Étape 2 :

1. EQS - A.Démare 4h02'00"
2. LIQ - E.Viviani m.t
3. TGA - R.Selig
4. SKY - A.Fenn
5. LTS - M.Vantomme t.m.t

Étape 3 :

1. SKY - A.Fenn 4h02'00"
2. EUR - M.Pelucchi m.t
3. TGA - R.Selig
4. BMC - A.Roux
5. EQS - A.Démare m.t

Étape 4 :

1. KAT - K.Adams 4h02'00"
2. EQS - A.Démare m.t
3. TLJ - C.Vermeltfoort
4. BOA - J.Roelandts
5. TFR - F.Pinaud t.m.t
Modifié en dernier par Nico32 le 08 Nov 2017, 16:46, modifié 1 fois.

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, pt 1]

Messagepar rthomazo » 30 Aoû 2017, 12:14

Incroyable, Démare a gagné une étape :banana
Il a tout de même retrouvé sa juste place deux jours plu tard :mrgreen:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, pt 1]

Messagepar Nico32 » 31 Aoû 2017, 13:26

rthomazo a écrit:Incroyable, Démare a gagné une étape :banana
Il a tout de même retrouvé sa juste place deux jours plu tard :mrgreen:

Les choses rares se savourent plus :moqueur:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, pt 1]

Messagepar Cadelthebest » 01 Sep 2017, 19:38

Wow, ce tour de Pologne est vraiment intéressant :love: , c' est assez inhabituel :mrgreen:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, pt 2]

Messagepar Nico32 » 02 Sep 2017, 18:22

Tour de Pologne, part 2


Après quatre vainqueurs différents en autant de sprints, on espérait que les étapes vallonnées soient aussi disputées. Les meilleurs grimpeurs n’étaient évidemment pas présents mais on notait la présence de l’insatiable Kreuziger. La tchèque est sur tous les fronts depuis avril avec toujours le même objectif : gagner. Il n’est d’ailleurs pas le seul à enchainer sans jour de repos après la Clasica San Sebastian. Sánchez est un autre favori dans ce cas, lui qui pourrait faire mal sur le chrono final. Uran, Porte et Costa sont aussi à surveiller, si l’on doit sortir quelques noms du chapeau. Mais dans cette course qui n’est un véritable objectif pour personne, tout dépendra sûrement des états de forme de chacun.

Ces conditions disparates sont aussi l’occasion pour des jeunes pousses de s’affirmer, à l’image de Kruijswijk, Seeldraeyers et Adams en 2013, ou encore Vassano, vainqueur surprise l’an dernier. Bora n’en manque pas et, après Zabel sur les sprints, ce fut le tchèque Petr Vakoc qui se fit un nom. N’ayant pas perdu de temps les premiers jours, il fut le plus costaud de la grosse échappée de la 5e étape, au point de donner des sueurs froides aux favoris. Il fallut un gros relais providentiel de Paul Martens pour le ramener à la raison dans la montée finale. Loin de se résigner, Vakoc repartit le lendemain pour assurer avec brio le maillot de meilleur grimpeur. Après les podiums de Zabel et Roelandts, rajoutons enfin la belle 6e place de Sergent sur le chrono final, longtemps assis dans le fauteuil de leader et finalement à moins de 10 secondes du podium. En bref, Bora a fait honneur à son invitation !

Quid du général maintenant ? Si la tempête des premiers jours s’est légèrement calmée, le vent fut encore bien présent sur les deux étapes vallonnées. Il eut notamment son importance sur la première des deux puisqu’il soufflait de face dans la montée du circuit final. On arrivait en plus au sommet de ce long col roulant (10kms à environ 5% de moyenne). Les attaques ont eu beau fuser, personne ne fut assez costaud pour s’isoler sur ces pentes. Seuls les plus faibles ont donc été décrochés et ce fut un sprint à 17 qui décida du sort de l’étape. Celui-ci fut réglé par les meilleurs rouleurs des grimpeurs, à savoir Richie Porte devant Luis León Sánchez. Les deux hommes récupèrent des secondes de bonifications très utiles et font donc la bonne opération du jour. Ce constat s’étend au troisième de l’étape, le surprenant Aggrey Dyke. 2e du Tour du Qatar, le jeune américain était connu pour ses qualités de rouleur. On le savait passe-partout mais pas au point de rivaliser au niveau WT. Derrière ce trio, les Etixx signent la mauvaise opération. Ayant roulé fort toute la journée et n’ayant pas voulu mettre à contribution leur maillot jaune Démare, les cadres de l’équipe ont explosé les uns après les autres dans le final. Finalement un seul d’entre eux termine dans le premier groupe, et pas le plus attendu puisqu’il s’agit du polonais Rafal Majka, jusque-là cantonné au rôle d’équipier.


Étape 5 :

1. OGE - R.Porte 4h02'00"
2. TLJ - LL.Sánchez m.t
3. LIQ - A.Dyke
4. KAT - R.Costa
5. FDJ - A.Jeannesson t.m.t

À la veille du chrono décisif de 25 kms, il fallait donc se débarrasser des bons rouleurs pour avoir une chance d’enlever le général. Le profil en offrait d’ailleurs la possibilité grâce au circuit et ses trois bosses désormais classiques autour de Brukowina Tatrzanska. Heureusement pour les meilleurs grimpeurs, la course a aussi été rendue usante par la grosse échappée qui abritait McCarthy et Vakoc, très bien placés au général. Les Orica ont donc longtemps chassé, aidés par les Etixx qui ont assumé leur statut. Puis les LottoNL-Jumbo ont pris le relais en deuxième moitié de course. Martens et Slagter ont réduit le peloton à chaque montée, avant qu’Acedo, repris de l’échappée matinale, n’essaye de lancer Sánchez dans l’avant-dernière ascension. Vent de dos cette fois, les hommes forts se sont naturellement dégagés pour former un groupe de cinq comprenant l’inévitable Kreuziger, Uran, Dan Martin et Majka, décidément prophète en son pays. Un peu court, Porte fit l’effort quelques mètres plus bas en compagnie de Betancur et des inattendus Jeannesson et surtout Le Boulch. Mais le quatuor ne put jamais rentrer et se fit même avaler dans la montée finale. Les cinq de devant s’entendaient trop bien pour être inquiétés et la décision se fit à la pédale dans les derniers kms. On s’attendait à voir Kreuziger s’envoler, mais le tchèque fut battu au sprint par Rigoberto Uran. 3e à 17’’, Sánchez reste dans les clous pour le général tandis que Porte coupe la ligne avec plus de deux minutes de retard ! Comme Dyke, qui a d’ailleurs roulé derrière son leader Kreuziger, l’enchainement était de trop pour le laisser dans la course au général. D’autres comme Pauriol Amador pourront peut-être nourrir des regrets car ils n’ont pas fait l’effort lors de l’attaque de Sánchez dans l’avant-dernière ascension. Ils étaient pourtant largement les plus forts du peloton dans la montée finale.


Étape 6 :

1. SKY - R.Uran 4h36'10"
2. LIQ - R.Kreuziger m.t
3. TLJ - LL.Sánchez + 17"
4. EQS - R.Majka + 44"
5. LTS - R.Pauriol m.t

Uran pour Sky, Kreuziger pour Liquigas à 4’’, et Sánchez pour Lotto Jumbo à 17’’. La victoire finale se jouait donc entre ces trois-là et le lecteur attentif aura noté que les trois meilleures formations du World Tour trustent de nouveau le podium, même sur une épreuve de moindre importance. De suspense pour l’étape, il n’y en eut pas en revanche. Après les bons temps de Sergent et Navardauskas, Richie Porte a écrasé tous les intermédiaires pour remporter sa deuxième victoire de la semaine ! 4e au final, il pourra regretter sa déconvenue de la veille car il n’échoue pas si loin du podium. L’aussie aura en tout cas montré une bonne forme et une belle capacité de réaction en vue de la Vuelta. Pour le top 10, ce général resserré fut notamment fatal à Betancur, Jeannesson et Martin, qui s’étaient illustrés hier. D’autres ont profité d’un bon chrono pour accrocher une belle place finale, à l’image de Le Boulch, de l’inconnu Tvetcov et de Rémi Pauriol. Après ses étapes sur le Giro et ses tops 10 sur Paris-Nice et le Tour de Romandie ces dernières années, le français accroche son meilleur résultat en carrière avec la 5e place finale ! De quoi également rapporter des points précieux à Lotto Soudal, à la lutte avec les trois formations françaises pour le maintien en World Tour. Enfin pour la victoire finale, le suspense n’a pas fait long feu non plus. Très en-deçà de ses standards, Kreuziger avait déjà perdu toute son avance sur Sánchez au premier intermédiaire ! Uran n’en a pas profité, lui aussi dans un mauvais jour. 2e de l’étape, Sánchez a donc nettement raflé la mise. Le plus régulier sur les trois étapes décisives, il ne lui aura manqué qu’une étape pour une semaine parfaite, mais il pourra se consoler avec un contrat qui devrait se montrer encore plus lucratif l’an prochain.



Étape 7 :

1. OGE - R.Porte 32'05"
2. TLJ - LL.Sánchez + 34"
3. TAR - R.Navardauskas + 56"
4. TAR - S.Bryce + 1'00"
5. LIQ - A.Dyke + 1'01"

Classement par points : A.Roux (BMC)
Classement de la montagne : P.Vakoc (BOA)

TOUR DE POLOGNE 2015 :

1. TLJ - LL.Sánchez 27h49'11"
2. LIQ - R.Kreuziger + 1'03"
3. SKY - R.Uran + 1'09"
4. OGE - R.Porte + 1'16"
5. LTS - R.Pauriol + 1'47"
6. AND - A.Amador + 1'53"
7. LIQ - A.Dyke + 2'23"
8. EQS - R.Majka + 2'42"
9. KAT - Je.Herrada + 2'44"
10. KAT - R.Costa + 2'49"

11. AND - S.Tvetcov + 3'05"
12. LTS - B.De Clercq m.t
13. EUR - D.Le Boulch + 3'08"
14. BMC - D.Martin + 3'17"
15. BMC - A.Roux + 3'40"
Modifié en dernier par Nico32 le 24 Jan 2019, 10:46, modifié 4 fois.

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, fin]

Messagepar Akitsuki » 04 Sep 2017, 10:29

Pow pow pow je reagit avec du retard mais je profite de mes 2 heures de TGV connect pour deja rattraper les etapes du tour que je n'avais pu suivre et donc reagir :heureux:

Deja, je m'etais arreté a la veille de la victoire de steven :banana Fiou elle fait plaisir celle la. Ensuite, bravo ! Bravo pour la qualité de texte. Pour tout dire via la tablette et surtout avec la co du train je ne prends pas le risque de faire s'afficher les images et pourtant j'ai vécu la course. Quelle qualité :love:

Enormement de retournements de situation, de coups de paniques chez le DS TLJ :mrgreen: , de densité de leaders, brefs tout pour faire vibrer. Ajoutez a cela une vraie rivalité que tu as su faire monter pour atteindre son paroxysme a la veille de l'arrivee :love: Juste Whaouh :love: :love: J'en venais a chaque etape a plus attendre la scenette d'apres course que la course en elle meme bien que les deux soient finalement tres liees.

Enfin, a titre perso je suis ravi :mrgreen: Steven arrache le maillot, a fait peter le boulon a l'huitre de leader qu'il avait et a décroché son etape 8)

Bravo ! Bravo ! Bravo !

Petite pause et il me reste 30min de voyage pour la classica et la pologne :niais:

Edit : bravo pour ce CG polonais ! Mais le nombre de 2eme et 3eme places est hallucinant quand meme entre le tour et là :niais: :love: C'est recurrent depuis toutes ces saisons ? :mrgreen:

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Re: Team Lotto Jumbo 2015 [Tour de Pologne, fin]

Messagepar Nico32 » 05 Sep 2017, 09:49

Merci Akit, ça fait très plaisir :love: C'est vrai que je m'attendais à une réaction de ta part sur la victoire de Kruijswijk à l'époque :mrgreen:

Les podiums sont récurrents, oui :niais: Il me semble que tu l'avais d'ailleurs noté la première fois que tu as commenté mon récit :mrgreen: Sur cet opus les totaux de 2e et 3e places n'ont pas du beaucoup changer. Mais je gagne beaucoup moins :mrgreen:

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