Coxo a écrit:Aïe, bien dommage ça
En plus c'est un mec de l'équipe faible devant...
Non, il a juste bien joué le coup en sortant à ce moment, Koji avait plus assez de forces pour boucher l'écart
En raison de problèmes financiers, le Gp de Montréal, traditionnellement disputé juste après et surtout juste à côté du Gp de Québec, se voit complètement délocalisé sur la côte Ouest du Canada, piégé entre l’Océan Pacifique et les glacials Rocheuses, sur les hauteurs de Vancouver. Cela n’empêche pas l’épreuve d’être moins redoutable, l’on peut dire même plus, bien que le registre puncheur-sprinteur soit passé à l’avantage des purs grimpeurs sur une course réduit aux 320 kilomètres. Inutile de dire qu’avec la monstrueuse à parcourir 4 fois durant la course, le gratin mondial s’est exilé sur les côtes de Vancouver, parmi ceux n’étant pas sous la canicule espagnole. L’équipe favorite n’est nulle autre qu’Ag2r, les savoyards ayant aligné Formolo, Bardet et Latour, leurs trois leaders en montagne. Cependant, Simon Yates, et Michal Kwiatkowski dans une moindre mesure, sont également présent pour la Sky, Warren Barguil, Sam Oomen, Jan Polanc et Jan Hirt pour la Dimension Data, Wilco Kelderman pour la LottoJumbo, Ilnur Zakarin pour la Katusha ou encore Jhonatan Narvaez pour la Bridgestone…
Effectif Bridgestone : Joseph Areruya, Yusuke Hatanaka, Masakazu Ito, Shiki Kuroeda, Yonathan Monsalve, Luis Mora, Jhonatan Narvaez, Ryota Nishizono
Profil de l'épreuve : Les (très) grandes manœuvres s’opèrent de suite pour ce qui se présente comme la course la plus relevée de la saison. Pas un, pas deux, mais trois paquets de cinq coureurs se dégagent pour former un mini peloton de 15 coureurs à l’avant : Wehlage (Bora), Rivera (Fdj), Zilioli (Astana), Mora, Ito, Bernas (Ccc), Winter (Katusha), Hatanaka, Druyts (Bmc), Egholm (AquaBlue), Earle (Lotto-Soudal), Bisolti (Barhain), Zardini (Orica), Luis Leon Sanchez (Movistar) et Ramirez (Wilier). Les plus affûtés du peloton voient à peine les baroudeurs s’échapper qu’il en comprenne le déjà, le schéma de Québec encore frais dans leurs esprit : Zilioli, Ito…Winter. La Sky s’emploie directement en sacrifiant Majka et Kennaugh afin de contrôler l’écart aux alentours des 4 minutes au sommet du premier passage. Sur des routes fraîches, humides du temps nuageux coincé par la chaîne de pics interminable, la chute est inévitable au bas de la première descente, et voit déjà Bjorg Lambrecht, leader de la QuickStep, chuter en compagnie de ses deux lieutenants, Brambilla et De Plus. Même destin pour Roglic (LottoJumbo) et Mas (Dimension Data) tandis qu’on recense déjà les premières victimes, dont le « Contador des routes portugaises », Raul Alarcon (Movistar).
La course se poursuit tranquillement jusqu’à la deuxième ascension, où une déferlante vient remplacer le rideau de bruine qui trouvait jusque là les particules d’air en suspension. Woods (Cannondale), Quintana (Movistar), Oomen, Hirt, Latour, Roglic, Razenböck (QuickStep), Roson (Sky) et Lambrecht s’y fracassent lors de la redescente vers le littoral, alors que l’écart oscille toujours de quelques grappes de secondes, et qu’aucun coureur n’a encore été lâché à l’avant. Alors que des serpents de brume retiennent encore le peloton dans les abysses du brouillard, le soleil, lui, pointe le bout de son nez à l’amorce du sommet, au 3e passage. Ce brusque changement de temps, et de température, est fatal à Egholm et à Hatanaka, et alors que les coureurs semblent toujours partis d’un bon rythme, c’est le reste qui s’emballe puisque Bernas, Bisolti et Druyts sont également lâchés dans les derniers mètres d’ascension…tout comme Zardini, Sanchez, Winter et Earle. Mora jette les dernières gouttes d’énergie qui lui reste pour permettre à Ito de basculer avec une vingtaine de mètres de retard sur le quatuor Zilioli-Rivera-Ramirez-Wehlage…20 mètres de retard salvateurs, puisque le quatuor se tartine de goudron et laisse notre japonais seul en tête !
En fait, faisons même plus simple, ne cherchons pas à créer des schémas complexes : seuls 6 hommes, parmi l’entièreté du peloton aligné, s’en sortent indemnes à l’issue de la descente : Cattaneo (Astana), Petilli (Uae), Sepulveda (Movistar), Bevin (Postbank), Majka et…Zakarin ! Le russe est un miraculé, mais malheureusement pour lui, il reste 70 kilomètres à parcourir, et malgré les nombreuses chutes, le peloton revient sans trop de casse parmi les leaders. Au bout du compte, seuls 6 hommes restent en tête à l’issue de cette hécatombe : Zilioli, Rivera, Ramirez, Wehlage, Earle et Ito, avec un avantage affleurant les 2 minutes seulement, devant un peloton d’à peine 50 coureurs, dans lequel on ne retrouve que Narvaez et Areruya, et des outsiders comme Costa ou Fussnegger déjà lâchés. Louis Meintjes (Cannondale) est le tout premier favori à se découvrir, à deux tiers-pente environ, et vient reprendre les deux derniers rescapés, Rivera, et Ito, qui était au final, bien le plus fort…Kelderman lance alors un contre en compagnie de Kwiatkowski afin d’éparpiller le peloton, déjà bien clairsemé. L’attaque en fait péter certains, mais c’est somme toute une bonne vingtaine de coureurs qui bascule ensemble au sommet, et temporise tranquillement, ne voulant pas prendre de risques dans la descente. Ce repos bienvenu permet à Ito de rentrer et de protéger une dernière fois Narvaez avant la montée finale, où Romain Bardet attaque d’entrée, suivi par Kwiatkowski –une nouvelle fois-, Kelderman, Formolo et Yates, alors que Barguil, Zakarin ou Oomen ont complètement craqué. Le groupe de cinq collabore un minimum, mais la présence de Kwiatkowski finit par les désorganiser, en sus de Yates, lui aussi bon finisseur. Cela permet à un second groupe, dans lequel figure Narvaez, de rentrer alors qu’il ne reste que quelques kilomètres, avant une nouvelle attaque de Kelderman qui mène au néant. Le tout pour un sprint « royal » qui permet à Formolo de s’imposer à l’issue d’un sprint décousu où il aura su saisir l’initiative créée par Bardet pour étirer le groupe dans le final, et une série sinueuse de deux courbes ne permettant qu’à quelques coureurs de lui disputer la gagne. Quand à Narvaez, il décroche une très belle 6e place !
Classement | Temps |
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1.Davide Formolo (Ag2r) | 5h41'34" |
2.Simon Yates (Sky) | S.t. |
3.Wilco Kelderman (LottoJumbo) | S.t. |
4.Romain Bardet (Ag2r) | S.t. |
5.Michal Kwiatkowski (Sky) | S.t. |
6.Jhonatan Narvaez (Bridgestone) | S.t. |
7.Michael Woods (Cannondale) | S.t. |
8.Jan Polanc (Dimension Data) | S.t. |
9.Ion Izagirre (Bora) | S.t. |
10.Pierre Rolland (LottoJumbo) | S.t. |
30.Masakazu Ito (Bridgestone) | +5'20" |
32.Joseph Areruya (Bridgestone) | S.t. |
83.Luis Mora (Bridgestone) | +11'59" |
90.Yonathan Monsalve (Bridgestone) | +13'02" |
127.Yusuke Hatanaka (Bridgestone) | +25'17" |
143.Yusuke Hatanaka (Bridgestone) | +36'28" |
144.Ryota Nishizono (Bridgestone) | +37'18" |
/173 coureurs | 11 Abandons |