Tour d'Algarve - 2.HC 12 Février au 19 Février 2019
>Journal de bord de Tsgabu Grmay<
Certes, on ne peut comparer la Volta ao Algarve au Giro di Italia, mais en posant le pied à l’aéroport de Lisbonne, la sensation pouvait paraître semblable dans ma tête. Comme un Gianluca Brambilla, un Alexandre Geniez ou un Ben Hermans qui avaient annoncés viser un Top 10 tout en générant un courant d’un scepticisme, mon cas était le même sur les routes étroites et tortueuses de l’arrière pays portugais. Décrocher la meilleure place possible face à une concurrence féroce, dominée par la figure de proue du cyclisme italien, Vincenzo Nibali (Uae), meilleur grimpeur au monde et tenant du titre du Giro. Le sicilien faisait figure d’épouvantail face à la concurrence d’ores et déjà tremblante : Costa & Gilbert (Orica), Konrad (Fdj), Polanc & Hirt (Dimension Data), Brambilla (QuickStep), Frankiny (Bahrain), Reichenbach (Trek)…je savais pertinemment que l’on se riait de moi dans mon dos, aux pronostics et aux commentaires, mais j’espérais bien faire quelques heureux à l’issue de paris audacieux. Côté sprint, la donne était bien différente, avec même un plateau plus relevé qu’au Moyen-Orient, avec notamment Démare (Dimension Data), Magnus Cort Nielsen (Orica), Degenkolb (Trek), Trentin (QuickStep), Mareczko (Uae) ou Sbaragli (Bahrain). Bref, la semaine allait être longue…
Effectif Bridgestone : Takayuki Abe, Joseph Areruya, Tsgabu Grmay, Masakazu Ito, Marino Kobayashi, Luis Mora, Akira Okamoto
E1 – Plaine – Albufeira > Lagoa – 179,1 kilomètres
La journée venait à peine de commencer, nos cerveaux émergeant avec peine de la brume matinale, que nous étions embarqués dans un véritable torrent, une foule compacte et aspirante qui cherchait à tout prix à obtenir un autographe du Squalo. Il était d’ailleurs le seul à recevoir des attentions avec mon ex-coéquipier et ancien champion du monde, Rui Costa. Être secoués dès le matin n’est pas gage d’étape facile, et nous étions globalement tous barbouillés après ce « décrassage » en règle. Pas d’échappée pour nous aujourd’hui donc. Seuls 4 bonhommes tentent, dont un rouge pétant de la Cofidis, sans aucun filtrage de la part des grosses équipes, préserver ses forces était ce qui occupait la plupart des pensées de tout un chacun. D’autant plus que le Sitio da Picota, un de ces petits murs typiques du vallon portugais (1.5km à 8%) leur tendait la perche pour passer à l’offensive. Malgré un ciel plutôt encombré, le temps se montre plutôt clément en notre faveur, et c’est donc une bonne première moitié d’étape qui est passé sans soucis. L’arrivée d’une pluie pétillante et grise heurtant les casques et dégoulinant le long des cadres marque l’arrêt de ces instants de tranquillité en coïncidant avec une très grosse chute survenue dans les premières positions. Le peloton est scindé en deux grosses parties, plus de 80 coureurs semblent s’être emplâtrés sur la chaussée. Comme d’habitude, notre formation à l’avant de la course nous a permis d’en réchapper, et on en profite pour porter un violent coup d’accélérateur, sans même chercher à savoir qui est tombé, la chute impliquant forcément un certain nombre de favoris. Même Abe vient sacrifier ses chances au sprint pour privilégier le général une fois les noms tombés : Démare, Cort Nielsen, Gastauer, Bohli, Lammertink, Gougeard, Higuita, Van Avermaet, Van Aert, Vichot, Raïm, Gibbons, Mareczko, Sbaragli, Frankiny, Debusschere…bref une bonne fournée de sprinteurs et d’outsiders au général, de quoi me permettre d’espérer !
Le rideau grisâtre vient s’intensifier au fil du temps, repoussant nos assauts contre la montre, brouillant les pistes sur la route et entravant notre progression. Reza et Fonseca, deux ex-équipiers de Démare, passent à travers les gouttes en rejoignant l’hôpital. D’abord un groupe d’une vingtaine de coureurs recolle au bout de 30 kilomètres de course-poursuite avec notamment Higuita, Frankiny et Gougeard. Malgré tout les efforts consentis, le reste recolle 10 kilomètres plus loin, alors qu’il reste encore plus d’une cinquantaine de kilomètres à parcourir selon l’ardoise de la moto neutre, guère visible, alors mêmes que nos oreillettes ne sont plus que grésillement et bruits inaudibles. Cela à néanmoins condamné les 4 hommes de tête, toujours pas en vue mais situés à environ une minute de la meute. La plupart de mes coéquipiers est à bout de forces, lâché un à un, transis par l’humidité. La lutte des trains se fait sans nous quand l’échappée se fait reprendre, bien que Luis vienne me replacer avec Joseph dans ma roue, après tant d’effort, nous devons au minimum tenter ! Un Dimension Data lance en premier dans le faux-plat final, mais est rapidement dépassé par les fusées des autres équipes. Un maillot noir et vert s’impose, j’en déduis que Démare s’est encore raté pour son équipe émiratie. Magnus Cort Nielsen est le vainqueur du jour. Joseph réalise un bon sprint, je suis placé, mais les copains ont perdus beaucoup de forces dans l’affaire, heureusement qu’un bon café et un grand bain bouillant les attendent à l’hôtel…
E2 – Vallons – Lagoa > Alto de Foia – 185,9 kilomètres
Déjà l’étape reine en ce deuxième jour avec cette belle saloperie qu’est l’ascension vers Foia, précédée d’un véritable terrain toboggan dans le dernier tiers de l’étape. Le ciel s’est dégagée depuis hier, le soleil pointe davantage le bout de ses rayons, réchauffant les corps meurtris. Masakazu porte nos espoirs en se glissant dans l’échappée, mais il est le seul distancé au général parmi les courageux. Capecchi (Ag2r), ou encore Belda (Efapel) sont annoncés présents dans cette échappée de 9. Les malheurs ne sont cependant pas finis pour tous, puisque Gerts et surtout Raim sont encore impliqués dans une chute en début d’étape. Skujins (Caja rural) ou Gradek (Tavira) tombent également quelques kilomètres plus loin, certains coureurs commencent à se poser des questions : des clous, une route particulièrement grasse suite aux orages nocturnes ? Une pléthore d’hypothèses, mais qui sait la vérité ? Il n’en reste pas moins que le nombre de blessés ne cesse de prélever son dû.
Avant même la « montagne », Ito nous laisse entendre que l’entente n’est pas au beau fixe devant, et cela se confirme avec seulement une minute d’avance au pied du premier gpm de la journée, la montée d’Eirinha. La faute ? Probablement celle d’Afonso, 7e du général et présent aux avant-postes. Frankiny confirme la théorie des clous en crevant en pleine montée et en perdant toute chance de figurer au général. Masakazu règle les hostilités au sommet des 4 kilomètres de montée, mais l’écart n’est que de 40 secondes…La radio nous annonce l’ensemble de l’équipe détachée pour remonter Frankiny, mais il n’est guère facile de naviguer à travers les morts…Philippe Gilbert parait plus mal embarqué encore, naviguant déjà à plus de 4 minutes. Le plateau, succession d’ascensions débridées, condamne notre homme et ses compagnons, tandis que Bahrain fait face à une nouvelle désillusion lorsque, presque revenus, Skujins les fait tomber à 45 kilomètres de l’arrivée…Vichot ou Cort Nielsen sont également impliqués. Certains équipiers commencent à lâcher par fatigue ou par devoir envers leur leader, mes jambes répondent présent –pour l’instant- tout parait parfaitement enclenché de mon côté, rester à espérer que cela continue dans l’ascension finale…Marino lâche en compagnie de Mareczko et Kirsch dans un bon petit raidard à 14% qui fait également exploser Ito à l’avant, l’étape sera réglée par un favori ! Gastauer et Debusschere sont également annoncés lâchés, tout comme Eg alors que l’Alto da Pomba pointe le bout de son profil. Joseph se fait péter le caisson pour me replacer, mais lâche ensuite pour 5 petits mètres qui se transforment en gouffre. Seuls 3 kilomètres, qui paraissent cependant interminables avec leur 8% de moyenne, quand enfin arrive la ligne du sommet. Vite, un coup d’œil dans mon dos, je suis estomaqué, nous ne sommes plus que 12 avant même l’ascension finale ! De Plus (QuickStep), Costa, Nibali, Brambilla, Swift (Uae), Schachmann (Katusha), Konrad, Polanc, Rolland (LottoNL), Hirt et Chernetckii (Caja Rural) sont en ma compagnie. Foliforov (Katusha), Reichenbach, Antunes (Tavira), Lammertink (LottoNL) et Geniez (Ag2r) semblent trainer une bonne minute derrière selon Luis qui les accompagne. Le reste se dandine comme il peut encore plus loin.
L’Alto de Foia et ses 7,6 kilomètres nous accueillent chaleureusement avec des rampes à 11%, résumé de cette journée traître, difficile et galère. Rui Costa, sur ses terres, ouvre le festival à 6 kilomètres du sommet, seulement suivi par Nibali et Brambilla. De Plus explose de l’avant, alors qu’il menait le tempo. Tout s’accélère et s’enchaine. Swift suit le jeune belge dans sa débandade tandis que le trio s’envole. Presque asphyxié, je ne peux que tenter de lisser mon effort pour retarder la montée inévitable du lactique. Hirt explose à son tour, mais Polanc dégoupille au même instant, avec Rolland, visiblement mal à l’aise dans son justaucorps jaune trop collant. Chernetckii se bat dans ma roue, le reste du groupe me laisse sur place…enfin « reste » constitue seulement Schachmann et Konrad. Le russe de la Caja subit et craque à son tour, Schachmann fait une fringale dans la roue de Konrad, je me dépêche de rejoindre l’allemand, mais ce sera tout pour moi. Aucune info ne filtre sur le quatuor s’étant détaché, mais qu’importe, cela me permet de finir à mon rythme et de régler Schachmann au sprint pour une 5e place inespérée. Devant, Nibali à facilement réglé Brambilla, tandis que Costa aura explosé, quasiment rattrapé par l’autrichien de la Fdj. Au terme de l’étape, je ne peux qu’être satisfait, j’ai déjoué les pronostics, et les écarts sont énormes, tant affichés sur l’écran géant en haut de l’Alto qu’en terme de temps pur…Mora rentre également dans les 20, largué par Reichenbach et Geniez dans la dernière montée.
E3 – Individual Time Trial – Sagres > Sagres – 17 kilomètres
Ma bête noire, de surcroit dans les rues sinueuses et malplates d’une petite localité perchée…bref, tout ce que j’abhorre. Le bord de mer se jouxte aux pavés moussus des trottoirs, les balcons se jettent sur notre chemin, perchés à quelques mètres. Marino est le premier à passer pour l’équipe, il réalise même une meilleure performance que Philippe Gilbert, mais n’est toutefois pas en tête. Van Emden met tout le monde d’accord en réalisant le premier temps en moins de 23 minutes, 22’57’’ précisément. Ma gorge s’assèche au fur et à mesure du passage des coureurs, ma glotte ne veut même plus avaler quoi que ce soit, un verre d’eau ou même ma salive. Vorobyev (Dimension Data) annihile rapidement le temps en réalisant un meilleur chrono pour 9’’, Oliveira et Kuznetsov viennent buter après lui. Campenaerts chipe la marque et reprends la main pour les boules jaunes du tirage au sort. Gougeard et Bouet ne s’en sortent pas, alors qu’un grand soleil règne sur le village, au contraire de leur maillot ou de leur face, grise et hâve. Je tressaute de plus en plus, impatient et circonspect…Powless (Trek) prends à son tour la marque au moment où je suis enfin libéré. Façon de parler, puisque je perds vite le fil face à Schachmann, lui est second à 3’’, je finis 78e à 1’10’’. Même Chernetckii me passe devant…Coup dur. 3 secondes seulement nous séparent…Enfin, Nibali termine 5e du chrono et accentue son avance sur Brambilla, mais personne n’en doutais…Je n’ai plus le cœur à l’ouvrage pour la journée, il est temps de passer sous les gouttes brûlantes de la cabine de douche…
E4 – Plaine – Almodovar > Tavira – 198,9 kilomètres
Une journée chaudière nous attends, bouillante, harassante, sans compassion aucune pour ceux qui, fébriles, tentent de s’accrocher en queue de peloton. Takayuki tente sa chance pour cette fois. Choix dur de griller notre seul sprinter, mais pourquoi pas après déjà 4 étapes disputées ? Capecchi et Delage (Fdj) le rejoignent, c’est ce que laisse entendre la radio avant que la voix nasillarde ne s’excite avec une chute massive qui vient faucher l’ensemble du top 20…sauf moi et Ben Swift (11e) ! De nombreux sprinteurs semblent également être tombés, j’entends les noms de Démare, Cort Nielsen, Sbaragli, bref toute la ménagerie. J’apprends également l’abandon de Nicolas Roche (21e – Dimension Data). Laissé décroché, Swift recolle avec le groupe Démare, l’échappée est reprise, mais tous recollent rapidement, si bien qu’Abe repart directement en chasse patate. Delage repart avec lui, cette fois accompagné de Vichot, Silva (Caja Rural), Trond Trondsen (Bahrain) et Silva (Aluminios). Ces enfoirés de QuickStep et Orica ne comptent pas les laisser se disputer la gagne, alors que le plus près au général se situe à 16 minutes !
Abe est forcé d’accélérer l’allure avec ses compagnons. Mestre lâche à 35 kilomètres, une force en moins alors que les nombreux petits raidards de fin d’étape coupent le souffle et abîment les jambes. Orica abat le boulot et finit par remporter la bataille lorsque le dernier mu, franchit à 15 kilomètres, est fatal au reste de l’échappée. Abe rentre dans le rang, il est rincé et ne pourra rien faire de plus, une journée à refaire…On ne peut qu’assister au sprint de loin, mais un contentieux semblent gagner les esprits après la ligne franchie : Démare vient de remporter la victoire en l’ayant soufflé à Cort Nielsen, qui célébrait déjà sa victoire…L’organisateur repasse les images, mais le mal est fait, le français remporte le sprint. Cort Nielsen, rageur, rentre le poing levé dans son bus, les assistants de son équipe le saisissant à bras-le-corps.
E5 – Vallons – Loulé > Alto do Malhao – 175,8 kilomètres
La dernière journée, enfin, de quoi reprendre un top 5 ou de s’envoler en fumée tel une illusion. Luis semble avoir retrouvé des forces depuis ce contre-la-montre raté, j’ose même dire qu’il pète la forme ! Conséquence, il en profite pour partir à l’avant. Campenaerts, Capecchi, Bouet ou encore Gonçalves le rejoignent pour former un ensemble de 8. Le sablier laisse écouler ses grains un à un et le circuit final nous embarque bientôt dans ses méandres, avec 2’30’’ de retard sur les 8. Le Monte de Casinha est la première difficulté du jour, Covi et Räim préfèrent choir que de gravir à toute allure. S’enchaine ensuite le premier passage de l’Alto de Vermelhos, où Bouet fait l’élastique. Luis me confirme ses bonnes sensations, l’écart à augmenté, atteignant les 3’30’’. Il reste cependant 55 kilomètres à parcourir, et l’Alto de Malhao approche déjà pour son premier passage, à peine 2 kilomètres, mais à quasiment 10% de moyenne, un beau morceau ! Sur ces pentes biens plus raides, Mora voltige et passe au sommet du Gpm avec Gonçalves et Garcia (Caja Rural) à sa poursuite, le reste à explosé. Abe, Ito et Kobayashi sont distancés du groupe maillot jaune après un dernier coup de rein. Le second passage de Vermelhos permet l’attaque d’Amaro Antunes (15e – Tavira), déposant Garcia et rejoignant en deux temps, trois mouvements, les deux derniers rescapés.
Alors qu’il avait semblé me faire forte impression suite à son démarrage, Luis me confirme que le portugais…coince, sa machine semble grippée. Mora lui passe devant et prends les points du grimpeur, et même Gonçalves le dépose presque. L’écart monte à 2 minutes 30 à 18 kilomètres de l’arrivée, la victoire semble possible…mais Powless et Gilbert viennent rouler, et le trio aborde Malhao avec 50 secondes d’avance…je prie. 1 kilomètre, ils ne sont toujours pas repris alors que je dois me concentrer sur mon effort, respirer, un coup, deux coups, inspirer, expirer, mouliner, changer de braquet, un petit saut et c’est reparti ! QuickStep impose un tempo d’enfer, je ne perçois qu’un tourbillon multicolore aux confins de mes rétines, Mora s’est-il imposé ? La réalité est bien plus crue, De Plus l’a déposé aux 600 mètres pour s’imposer, Luis finit 14e, moi 19e, mais je conserve ma belle 7e place, Mora rerentre dans les vingt après en être sorti à la suite du chrono. Une épreuve réussie au final, ce soir, champagne !
Etape | Vainqueur | Second | Troisième | Premier Bridgestone | Leader au Général |
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E1 : Albufeira > Lagoa | Magnus Cort Nielsen (Orica) | Jakub Mareczko (Uae) (+0'00") | Thomas Jensen (Manzana) (+0'00") | 7.Joseph Areruya (+0'00") | Magnus Cort Nielsen (Orica) |
E2 : Lagoa > Alto de Foia | Vincenzo Nibali (Uae) | Gianluca Brambilla (QuickStep) (+0'21") | Rui Costa (Orica) (+1'13") | 5.Tsgabu Grmay (+3'47") | Vincenzo Nibali (Uae) |
E3 : Sagres > Sagres | Neilson Powless (Trek) | Maximilian Schachmann (Katusha) (+0'04") | Victor Campenaerts (+0'07") | 43.Marino Kobayashi (+0'47") | Vincenzo Nibali (Uae) |
E4 : Almodovar > Tavira | Arnaud Démare (Dimension Data) | Magnus Cort Nielsen (Orica) (+0'00") | Kristian Sbaragli (Bahrain) (+0'00") | 8.Joseph Areruya (+0'00") | Vincenzo Nibali (Uae) |
E5 : Loulé > Alto de Malhao | Laurens De Plus (QuickStep) | Vincenzo Nibali (Uae) (+0'00") | Gianluca Brambilla (QuickStep) (+0'00") | 14.Luis Mora (+0'00") | Vincenzo Nibali (Uae) |
Classement | Temps |
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1.Vincenzo Nibali (Uae) | 17h38'33" |
2.Gianluca Brambilla (QuickStep) | +43" |
3.Rui Costa (Orica) | +1'32" |
7.Tsgabu Grmay | +4'53" |
20Luis Mora | +9'38" |
42.Joseph Areruya | +16'31" |
61.Akira Okamoto | +19'39" |
94.Masakazu Ito | +29'19" |
110.Marino Kobayashi | +33'53" |
130.Takayuki Abe | +52'26" |