Après une proclamation de son indépendance, la Catalogne se retrouve affliée à l'Union Cycliste Internationale. Peu de temps après, le Pays Basque et d'autres communautés autonomes de l'Espagne demandent plus d'autonomie et sportivement, la Vuelta se retrouve fortement disloquée. Le Tour de Catalogne et le Tour du Pays Basque, devenus tours nationaux, demandent des jours de courses supplémentaires. Ainsi, ils passent à 9 jours, comme le Tour de Suisse, pour se dérouler du weekend du Ronde à celui de Roubaix pour l'épreuve Basque et début septembre pour l'épreuve Catalane, retrouvant sa place historique en fin de saison. De son côté, la Vuelta a tout d'abord été réduite d'une semaine pour des raisons de calendrier, avant d'être réduite à 9 jours également, pour ne plus se dispute qu'en Castille et dans les Asturies, le Tour d'Andalousie d'étant également émancipé grâce à une promotion dans le World Tour B en février.
Ainsi, l'année cycliste 2019 aurait pu ne compter que 2 Grands Tours. Mais c'était sans compter sur quelques organisateurs du Nord, mécontents des changements récents de calendrier. Se promenant de début août à fin septembre d'une année à l'autre, les organisateurs du Tour du Benelux obtiennent de l'UCI quelques jours supplémentaires. Avec eux, les organisateurs Wallons du Tour régional et du GP de Wallonie viennent se greffer, tous comme ceux de l'Eurométropole Tour/Circuit Franco-Belge, amenant quelques sponsors et plus d'étapes Wallones. Souffrant du changement de calendrier printannier, les organisateurs de la Nokere Koerse et des 3 Jours de La Panne rejoignent l'ensemble. Des organisateurs Français se joignent également à l'épreuve, avec le GP de Fourmies qui devient une étape de cette course, afin d'obtenir (enfin) le statut World Tour. Quelques personnes ayant géré les 4 Jours de Dunkerque arrivent enfin, après des désaccords avec la nouvelle région des Hauts-de-France ayant changé le lieu d'épreuve de la course par étapes de mai.
On obtient un ensemble assez fourre-tout, mais qui parvient à contenter tout le monde, avec une course par étapes de 3 semaines : on tient bien le 3e Grand Tour de l'année !
Le tracé général fait la part belle à la Belgique, même si on s'élance des Pays-Bas (et qu'on y revient ensuite), en plus de 2 bonnes incursions en France. Le tracé général réel est cependant difficiment lisible, notamment dans la zone des Ardennes Flamandes, avec tous ses monts, certains parcourus à plusieurs reprises. Zoomer sur cette partie de la carte n'aide pas.
Une version plus schématisée permet de mieux lire l'ensemble.
En tout, on a des étapes pour sprinteurs, pour puncheurs, pour rouleurs. Certaines avec des côtes dans le final, d'autres plus loin nécessitant d'anticiper le mouvement. Vue la région, le vent aura forcément son mot à dire. Le contre-la-montre n'y est pas énorme, mais aura un rôle fort à jouer. Alors que les grimpeurs vont aller dans les pentes de la péninsule ibérique lors de deux courses par étapes, le reste du peloton international aura une belle course à disposition.
Après un nouveau changement de sponsor, et afin d'avoir un maillot "fort", à côté du jaune et du rose, le "Rabobank Tour" aura un leader du classement général portant un maillot orange.
Quelques bonifications seront présentes, avec 10", 6", 4" aux premiers de chaques étape en ligne, ainsi qu'une triple bonification de 3", 2", 1" lors des "kilomètres en or", spécialité Belge, se trouvant toujours dans le final, et parfois en côte.
Un maillot blanc représentera le classement par points, avec le même barème de 10-9-8-7-6-5-4-3-2-1 aux 10 premiers de chaque étape individuelle, pour un classement de la régularité. Dans chaque étape, il y aura quelques "monts", cumulant 4, 2, 1 points et offrant un maillot rouge au leader de ce classement. Enfin, pour les autres baroudeurs, un classement des sprints a également lieu, avec le même barème de 4, 2, 1, pour chacun des 3 sprints quotidiens.
1ère étape : Alkmaar (NED) - Leeuwarden (NED), 165.4 km
La course s'ouvre quasiment sans dénivelé. Un faux-plat en début de course sert de prétexte à donner un premier maillot rouge. À la mi-course, une trentaine de kilomètre se fait sur une digue entre deux grands lacs, dans une zone qui est donc très exposée au vent. La course s'achève ensuite par un circuit de près de 25 kilomètres, avec quelques autres belles lignes droites et des virages à angle droit, pour assurer que le vent vienne embêter un peu les coureurs. Pour ceux n'étant pas piégés, le final favorisera un sprint.
2ème étape : Groningen (NED) - Groningen (NED), 16 km (TTT)
À défaut de vent le premier jour, on aura quelques écarts ici avec un contre-la-montre par équipes dans les rues de Groningen, avec quelques belles lignes droites pour rouler très vite, mais aussi des zones de relance piégeuses, notamment dans la vieille ville où le départ et l'arrivée sont situées. Quelques petits pavés urbains sont au programme, comme dans presque toutes les traversées de "vieilles villes" importantes lors des 3 semaines.
3ème étape : Assen (NED) - Apeldoorn (NED), 145.1 km
Les étapes en ligne reprennent avec une course courte. Le circuit final ne fait qu'une dizaine de kilomètre. Un faux-plat permet de caser un prix des monts et le kilomètre en or lors de ses deux passages. Mais les larges avenues d'Apeldoorn devraient permettre un sprint massif dans trop de problèmes pour les coéquipiers des coureurs les plus rapides du peloton.
4ème étape : Doetinchem (NED) - Baarle (BEN/NED), 169.1 km
On continue avec une nouvelle étape pour sprinteurs. Cette fois, un circuit final à ne faire qu'une fois, mais avec quelques routes de campagnes exposées au vent, notamment dans le kilomètre en or, pris juste après un virage à angle droit. La "double" ville étape est une des curiosités géographiques Européennes, avec de très nombreuses enclaves et des doubles enclaves entre Belgique et Pays-Bas.
5ème étape : Herentals (BEL) - De Panne (BEL), 232.8 km
Encore un nouveau sprint, dans cette étape la plus longue de l'épreuve. Partant de la ville de rik Van Looy, direction les stations balnéaires de la Mer du Nord avec une boucle entre De Panne et Koksijde, que les habitués des anciens "3 Jours" connaissent bien.
6ème étape : Koksijde (BEL) - De Panne (BEL), 8.6 km (ITT)
En plus du chrono par équipes, des bonifications et peut-être du vent, voici une étape qui va faire encore bouger les choses, pour quelques petites secondes. Le tracé reprend exactement la fin du circuit de l'étape en ligne de la veille, avec donc des portions longilignes pour y développer de la puissance.
7ème étape : Diksmuide (BEL) - Brakel (BEL), 161.2 km
On entre dans les terres des flandriens avec les premiers vrais monts et un circuit plus difficile. Après le Vossenhol (ou Tiegemberg) et le pavé de Varent, on prend le mont pavé du Kattenberg et le faux-plat plavé de Mater pour entrer dans une circuit final faisant la part belle aux monts de Brakel. Le Berendries tout proche du final sera un juge de paix, tout comme le Valkenberg. Entre ces monts asphaltés, sera à prendre le pavé en "cuvette" d'Haaghoek, s'achevant par un virage à angle droit menant à l'asphalte étroit du Leberg. Une forte bataille pour le placement sera présent et une hiérarchie forte commencera à vraiment se dégager.
8ème étape : Zottegem (BEL) - Bailleul (FRA), 172.2 km
Après deux petits monts en début d'étape et 3 pavés plats (Varent, Bondues et Capinghem), un autre circuit de monts vient conclure l'épreuve, avec le petit Ravensberg pour étirer le peloton avant l'enchaînement du Monteberg (asphalté) et du Kemmel (pavé, par "le Belvédère", donc sans la portion très pentue (gommée par des récents travaux), mais sur un pavé plus mauvais). Ensuite, les coureurs devront monter le Mont Noir depuis la Belgique, mais en gardant la portion finale pentue en France. En plus de ceci, l'arrivée à Bailleul sera après un faux-plat montant.
9ème étape : Auchel (FRA) - Dunkerque (FRA), 139 km
On continue avec un nouveau circuit de monts, mais dans une configuration radicalement différente. Cette fois, le circuit est en cours d'étape. On tournicote autour de Cassel par 3 versants, tout d'abord la pente de la montée forte de la Porte d'Aire, puis la longue montée par l'ouest et une descente vers le nord est, après être passé dans la Grand'Place et avec donc quelques pavés au programme (partiellement recouverts aussi en montée et en descente, mais en très bon état), avant une montée de transition par le Nord-Est, avant de revenir à la porte d'Aire. Ensuite, de longues lignes droites par Wormhout et Bergues amèneront les coureurs à Dunkerque où un tour de circuit par la digue de Malo concluera l'étape.
10ème étape : Dunkerque (FRA) - Calais (FRA), 184.9 km
La deuxième semaine suit le premier jour de repos et l'étape est très accidenté dans le Pas de Calais, avec des côtes autour de Licques, puis des Monts du Boulonnais, avant un circuit autour du Cap Blanc-Nez, avec deux ascensions de la montée de la falaise, au sommet de laquelle le vent est toujours très fort. La seconde descente amène les coureurs vers Calais, en restant le plus proche possible du littoral.
11ème étape : Saint-Omer (FRA) - Caudry (FRA), 211.6 km
Les quelques côtes du début d'étape ne sont là que pour les baroudeurs, cette étape a bel un bien un profil plat. Mais il n'est pas ici question de sprint massif, puisqu'il faudra passer deux fois sur les pavés de Troisvilles, de Quiévy et de Viesly, pour un total de 17,4 kilomètres pavés dans les 50 derniers kilomètres.
12ème étape : Maubeuge (FRA) - Namur (BEL), 164.1 km
Le retour en Belgique (et l'arrivée en Wallonie) se fait pour le deuxième mercredi de course et on prend ici la place du Grand Prix de Wallonie, avec pour mettre en avant Namur un circuit autour de la Citadelle et une arrivée placée après la montée de la "Route Merveilleuse", pour la première arrivée en côte de l'épreuve. La cloche retentira à l'issue du kilomètre en or, placé à la fin de l'avant-dernier tour.
13ème étape : Hannut (BEL) - Sittard (NED), 174.6 km
On retourne ensuite aux Pays-Bas, avec un circuit par quelques monts de l'Amstel, avec la pente du Keutenberg se doublant au célébrissime Cauberg, dont le dernier passage est distant de l'arrivée d'une vingtaine de kilomètre. Le plus roulant Kleverberg sert ensuite de cadre au kilomètre en or, avant un final plus plat et une interminable ligne droite, qui forcera les puncheurs à anticiper la course pour faire de gros écarts.
14ème étape : Heerlen (NED) - Florennes (BEL), 208.6 km
Re-retour en Belgique et en Wallonie avec quelques célèbres côtes en milieu d'étape, avant un final plus plat. Le circuit de Florennes est dans une plaine où le vent pourrauit jouer un petit rôle, mais le but de cette étape est avant tout de rendre une occasion aux sprinteurs, qui n'en ont plus eu depuis les premiers jours, ainsi que de faire souffler les concurrents au classement général après des journées compliquées.
15ème étape : Fourmies (FRA) - Fourmies (FRA), 200.1 km
La deuxième semaine s'achève par l'incrustation du GP de Fourmies comme étape de cette épreuve. La course en profite pour remodeler son parcours et ajouter plus de côtes, via des tracés différents, que ce soit la boucle de la Thiérache ou la boucle Avesnoise. Les 5 tours du circuit final sont eux aussi modifiés, avec l'ajout d'une petite bosse au début du circuit, mais le final reste le même, pour une étape très usante pour certains si elles se court vite.
16ème étape : Lacs de l'Eau d'Heure (BEL), 44.8 (ITT)
La dernière semaine s'ouvre par le seul contre-la-montre de longue distance de l'épreuve. Faisant le tour des lacs, il offre de très nombreux virages, ainsi que de la pente en montée et en descente. Il faudra être habile et bien jouer du braquet dans un effort de près d'une heure.
17ème étape : Chimay (BEL) - Thuin (BEL), 133.6 km
Sur les routes habituelles du Tour de Wallonie, cette étape est la seconde avaec un final avantageant énormément les sprinteurs, avec le circuit final passant par le Mur de Thuin, avec ses gros pavés au pied. Le circuit final offre une autre côte à Biesme. L'étape est courte et pourrait être rapide, ce qui rendrait plus difficile l'enchaînement des côtes dans le final.
18ème étape : Binche (BEL) - Ardooie (BEL), 160.7 km
Même s'il y a quelques petits monts et deux pavés à la sortie de Zottegem en milieu d'étape, les deux tours d'une douzaine de kilomètre autour d'Ardooie sont tout plats et ce dernier jeudi de compétition s'offre aux sprinteurs, d'autant plus qu'il s'agit ici de leur toute dernière occasion, avant un weekend final bien chargé.
19ème étape : Meulebeke (BEL) - Nokere (BEL), 178.5 km
Après un premier passage par monts et pavés, le circuit final reprend un peu celui de ce qui était la Nokere Koerse, en ajoutant au final en faux-plat pavé du "Nokereberg", le pavé plat de l'Huisepontweg, afin d'amplifier la difficulté et de réduire encore un peu plus la taille du peloton et continuer une élimination de l'arrière, qui sera certainement d'autant plus forte qu'on sera après 3 semaines d'effort.
20ème étape : Vichte (BEL) - Geraardsbergen (BEL), 200.2 km
Le weekend final s'ouvre avec un mini Tour des Flandres. Pas d'introduction calme, avec le Tiegemberg d'entrée, avant le Mont de l'Enclus, le Knokteberg, Kwaremont, le Paterberg, le Hoogberg et le Kanarieberg. Cela fera mal d'entrée et il faudra tout de suite être en condition pour frotter. Il y a ensuite 3 tours de circuits par l'Overberg, légèrement pavé, le fameux Kapelmuur, un autre mont dans Onkerzele faisant la transition avant le Bosberg, puis un calme pour revenir à l'enchainement de ces monts. Au 4ème enchaînement, l'Overberg sert pour le kilomètre en or, puis après le Kapelmuur, on coupe dans les rues de Grammont pour revenir tout de suite au pied de l'Overberg, avant le montée la partie la plus "urbaine" du Muur et une arrivée placée à l'endroit qui est le sien depuis que Geraardsbergen est ville étape de l'épreuve.
21ème étape : Péruwelz (BEL) - Tournai (BEL), 183.3 km
La toute dernière étape ne sera pas propice à un défilé, même si les deux premières heures restent calme. Ensuite, la mythique Karnemelkbeekstraat amène les corueurs au dernier passage flamand, pour aller prendre le Paterberg, puis le terrible Koppenberg, avant de revenir vers Kwaremont et prendre sa montée pavée, pour revenir en Wallonie par le Mont de l'Enclus. Une petite transition amène ensuite les corueurs sur la plus longue montée de l'étape : le Col de la Croix-Jubaru, ultime difficulté de l'épreuve et qu'il faudra monter à 3 reprises, dont la dernière pour quelques bonifications. Dans les rues de Tournai, l'arrivée est située sur un boulevard en faux-plat montant. En début de circuit (donc après la ligne), un passage dans le vieux centre propose quelques pavés d'états divers.
Commentaire sans "4e mur"
Je m'étais mis comme contrainte pour faire cette épreuve de garder l'esprit "fusion de courses" au maximum.
Ainsi, il me fallait arriver à Dunkerque un dimanche (et en repartir un mardi après le repos), avoir le GPF un dimanche, le circuit de Namur un mercredi, ainsi qu'un passage par De Panne mardi/mercredi ou mercredi/jeudi, en plus d'étape usuelles à Thuin, aux Lacs de l'Eau d'Heure, à Ardooie ou à Sittard, le tout avec une volonté d'un final fort (d'où le "doublé" Grammont/Tournai, qui a entraîné par souci d'équilibre un départ des Pays-Bas). La carte se retrouve moche à cause de tout cela, même si mon "n'importe quoi" en tire un semblant de réalisme. Et au final, je me suis plus amusé à tracer l'épreuve comme ceci, que si j'avais fait un Tour de Belgique, des Pays-Bas et du Nord de France plus random.