Pour cette dernière journée, les pilotes auront à affronter une double boucle, pour une double dose de Turini, présent dès la première spéciale du jour. Parmi les leaders, Bailly est celui qui s’y montre le plus à l’aise, le Finlandais signant le scratch et revenant à proximité des leaders. C’est pourtant Tor Tanksen qui reprend la tête au général, le Chinois Zen semblant plus fébrile. DeBain se maintient à distance plus respectable. L’autre gagnant du jour est le Portugais Stipdmi sur le podium de la spéciale, qui se permet de concurrencer Tyler pour la 5ème place. Chez les Sud-Africains, le Turini aura été terrible. Adepte d’un style à la limite, Abdel Frohwein aura fini sa course dans la ravin, sans gravité pour le pilote, mais voiture détruite. Son compatriote Coco Dos ne fait pas le fier non plus, son moteur connaissant des problèmes d’allumage qui l’ont fortement handicapé dans la montée et sorti des points. Du côté du Néo-Zélandais, Ab McKenzie, c’est un simple tête-à-queue qui annihile sa lente remontée.
A peine le temps de descendre qu’il faut déjà remonter pour la deuxième spéciale de la boucle. C’est le moment que choisit DeBain pour porter l’estocade. Le Français avait été patient jusque-là, le voici en plein récital pour écraser la spéciale et prendre une avance confortable sur le solide Tanksen. Bailly craque un peu mais tient le podium devant Simon Zen. Tyler se ressaisit et semble se diriger vers une confortable 5ème place faute de plus de régularité. Les routes du Col de Braus ne sont pas plus tendres avec les concurrents. Auteur d’une course solide jusqu’ici, Tilo H arrache sa suspension en coupant trop à la corde, sanction immédiate. Thor Husvod s’offre une nouvelle excursion hors-piste, tandis que Vino, toujours à la lutte avec sa boîte de vitesses, fini par tirer tout-droit dans une voie de dégagement.
Le deuxième passage se prépare, mais cette fois-ci, il se fera de nuit, changeant ainsi tous les repères déjà acquis. La fatigue aidant, il faudra être solide et concentré jusqu’au bout. Les températures ayant baissé, une partie des trajectoires ont également regelé rendant la spéciale encore plus difficile s’il en était nécessaire. En tête, le mot d’ordre est plutôt à la prudence. A ce petit jeu, c’est encore le leader DeBain qui s’en tire à merveille, creusant l’écart sur ses poursuivants. Avec 14 secondes sur Tanksen et 30 sur le trio Tyler/Bailly/Zen, la messe semble dite. Le Suédois a fait la meilleure opération en montant sur le podium provisoire, alors que Bailly n’a absolument pas retrouvé ses sensations du matin. L’Australien Alex Wings s’offre un scratch pour la gloire, tandis qu’Ab Mc Kenzie l’accompagne pour un podium Down Under. Niko Holbac le Finlandais rappelle cependant qu’un Scandinave n’est jamais très loin quand il s’agit de neige. A l’arrière, la spéciale a fait moins de dégâts que le passage précédent, mais on retrouve quelques noms connus, avec Thor Husvod, qui traine une crevaison lente héritée de ses déboires précédents et Vinoescu qui peine toujours à rétrograder avant les virages et continue de visiter les bas-côtés. Quant à Pitch, il commence à connaître des soucis de direction, ennuyeux dans les lacets du Turini.
Pour l’ultime spéciale, l’essentiel pour les leaders sera d’assurer leur position et les gros points à la clé. Le leader DeBain y arrive sans mal, son avance est suffisamment confortable pour qu’il termine en grand vainqueur de cette première manche. Tor Tanksen a bien essayé de le bousculer en attaquant fort dès le pied du col, mais il a préféré calmer ses ardeurs après avoir brossé le muret. Bailly, lui n’a pas levé le pied. Vexé de s’être fait chasser du podium, il a tout donné pour reprendre la 3ème place, à Sven Tyler, qui semblait une nouvelle fois incapable d’enchaîner deux bons chronos et de répondre à l’offensive. Bailly échoue même à une poignée de dixièmes de son compatriote Holbac pour le scratch. Pour Ab Mc Kenzie, on parlera même de centièmes. Le classement général aura par contre été chamboulé par une dernière spéciale qui aura mis la mécanique comme les pilotes à rude épreuve. Simon Zen est victime d’une crevaison mais il reste calme pour rallier l’arrivée dans un temps raisonnable, ne cédant qu’une place à Holbac. Avec quatre représentants dans les cinq premiers, les Nordiques ont réussi un joli tir groupé, bien que devant laisser la victoire à un Français. Derrière, Stipdmi commet sa seule erreur du rallye, mais lourde de conséquence. Pieter Roubs en profite, comme l’Irlandais Rtg, qui clôt les points, les deux étant passés entre les gouttes et n’ayant jamais eu l’honneur de figurer sur la liste des incidents. Enfin, les Sudistes parviennent à s’en tirer avec les honneurs, avec deux Néo-Zélandais dans les points, Ab et Lucas, le premier malgré deux incidents et le second ayant dû tempérer son enthousiasme avec un début de surchauffe dans cette dernière spéciale. Le Suisse Vysta aurait pu figurer dans cette liste, mais c’était sans compter sur un moteur qui tousse. Diego Gosso ferme la marche, acculé par des problèmes d’embrayage après avoir traversé le rallye de manière totalement anonyme, mais il peut s’enorgueillir d’être au moins à l’arrivée.