Hatayye a écrit:vinzouille j'ai besoin de ta lumière
comment des gendarmes sur entraînés, sur armés n'arrivent pas à déblayer cette zone en 2-2
pire encore, comment arrivent ils à se faire blessés ou perdre du terrain ?
vraie question donc j'aimerais bien une vraie réponse
Alors c'est très complexe, il y a énormément de factures qui entrent en compte.
Pour le déblaiement en 2-2 :Déjà le terrain : Il est inconnu pour nous, ce qui implique une progression lente. Par contre, il est parfaitement maitrisé par l'adverse, ce qui oblige à redoubler de prudence et donc à progresser encore plus lentement.
Il est très complexe. Faire du maintien de l'ordre en forêt, c'est très très différent du maintien de l'ordre en milieu urbain. Alors on le travaille à Saint Astier depuis quelques années, mais ça reste quelque chose de peu habituel pour eux. Et c'est un terrain complexe qui contient de nombreux pièges naturels, imposant une progression lente.
Il est piégé par l'adversaire (bombes artisanales, bouteilles d'acide, planches à clous rouillés camouflées dans le tapis de feuilles mortes, etc...), ce qui impose la encore une progression lente et une sécurisation de chaque compartiment de terrain gagné.
Ensuite, on est pas des bourrins : On n'arrive pas comme ça, on charge et on dégage tout le monde manu-militari. Ça c'est dans le fantasme collectif. Dans la réalité, après le débarquement il y a la mise en position puis on tente de faire évacuer la zone par la parole. Petit à petit l'intensité monte et les charges n'interviennent que sur le tard parce qu'on préfèrerait l'éviter.
Le terrain se gagne aussi de manière très progressive parce qu'en cas de blessé à évacuer (dans un camp ou l'autre) ou d'interpellation, la progression est interrompue le temps nécessaire.
Mais aussi les expulsions : Quand on arrive à prendre un compartiment de terrain qui comprends un "bâtiment" à expulser, il faut procéder à cette expulsion. A ce moment, la progression s'arrête pour protéger le site pendant l'expulsion. Celle-ci se fait sur un cadre légal : Il y a l'intervention d'un huissier de justice et d'un Officier de Police Judiciaire, ça prends du temps. Ca provoque aussi bien souvent des interpellations, ça prends du temps.
Enfin l'adversaire : Tout en progressant, il faut conserver les compartiments de terrain qui ont été gagnés. Donc mettre en place une sureté arrière, surveiller les côtés pour éviter de se faire reprendre le terrain ou pire de se faire prendre à revers.
L'adversaire est particulièrement coriace et ne recule pas facilement, ce n'est vraiment pas simple de faire reculer des individus déterminés et préparés.
Pour les blessés :Ben... on n'y peu pas grand chose. Quand en face on t'envoie des feu d'artifices en tir tendu, des bombes agricoles, des pavés, des fusées anti-grêle en tir tendu, des cocktails molotov et des bouteilles d'acide, inévitablement ça risque de faire des blessés...
Une fusée anti-grêle ou un feu d'artifice ça peut faire fondre le bouclier... Nos protections sont efficaces mais ce n'est pas non plus une armure totalement blindée, c'est un compromis entre protection, poids, et liberté de mouvement.
Pour la perte de terrain :L'adversaire est aussi bien équipé que nous, parfois même mieux et ils sont très organisés c'est assez impressionnant à voir. Quand le niveau de violence atteint un certain point, il est parfois préférable de reculer un peu et de décrocher plutôt que d'en arriver à avoir des morts dans un camp ou dans l'autre. Quand tu reçois des tirs d'armes létales et que les grenades ne font pas l'effet escompté, il est parfois préférable de reculer plutôt que d'avoir à compter des blessés ou pire des morts.
Il faut aussi parfois décrocher pour aller se mettre en place ailleurs parce que les ZADistes attaquent à un autre endroit et il faut mieux aller renforcer les camarades la bas.
En fait c'est très stratégique. Il faut faire reculer l'adversaire si possible sans recourir à la force. Et si recours à la force il y a, celle-ci doit faire le moins de blessés possibles, idéalement zéro.
J'oublie surement des facteurs, mais le principal est la.