Leon40 a écrit:Pour en revenir au sujet initial, au delà des facteurs socio-économiques la différence entre les deux Allemagne après la Seconde guerre mondiale, c'est qu'à l'Ouest a été menée une campagne de dénazification impitoyable ; physiquement, des personnes ; mais surtout idéologiquement au plus profond de la société.
Jamais à l'Est le travail de mémoire n'a été mené pour éduquer les jeunes générations sur des décennies dans l'idée que l'Allemagne nazie était la responsable de tous les maux de la Seconde guerre mondiale dans le sens que le nazisme était le mal absolu de l'humanité et non en terme uniquement politique. Avec une sorte de repentance ad vitam-etarnam longtemps vue comme une évidence en RFA puis dans cette partie de l'Allemagne réunifiée, castratrice des relents néo-nazis dans la société.
A l'Est le nazisme était combattu, au même titre que le capitalisme, comme ennemi mais seulement par miroir du communisme pour glorifier celui-ci et ses chefs. Et non comme une idéologie mortifère, puisque le totalitarisme et ses crimes étaient de tout façon la norme de ce côté-ci du rideau de fer.
Ces deux visions du nazisme couplée qu'on le veuille où non, dans tous les pays de l'Est, à la nostalgie d'un État fort au détriment de nos valeurs démocratiques imparfaitement partagées rend logique la plus grande porosité aux idées extrêmes à l'Est et surtout à leur banalisation dans les discours publiques.
Dans l'Est de l'Allemagne c'est le nazisme, dans d'autres pays de l'Est c'est l'antisémitisme et partout la xénophobie qui sont banalisés. Sans parler des coups de canif dans l’État de droit qui ne choque pas tant que ça de ce côté-là de l'Europe.
Pas d'accord avec ça ou en tout cas c'est bien trop généraliste.
A te lire on pourrait croire que pour le régime soviétique le nazisme était uniquement vu comme un conçurent. C'est totalement faux. Pour le communisme, y compris celui de Staline, et des Parti Communiste de son époque le fascisme était un certains stade du capitalisme, celui du capitalisme le plus agressive, guerrier et barbare.
Pour ces PC, le fascisme n'était pas du tout à combattre "comme le capitalisme", c'était une priorité. Et d'ailleurs les communistes ont été les premiers à alerter du danger du nazisme. D'ailleurs dès les années 30 Staline à proposer aux pays de l'ouest (France, Angleterre en autre de ce que je me souviens) une alliance contre Hitler. Proposition resté lettre morte.
On peut aussi parler des front populaire, qui prouve que pour ces PC la lutte contre le fascisme était une priorité.
Ou de l'Espagne, où les communistes et anarchistes se sont justement affrontés sur ce sujet, les anarchistes refusant de voir dans la lutte anti fasciste la contradiction principale de la guerre civile.
Pour moi, et malgré ce que chacun peut en penser, on ne peut pas mettre dans le même panier l'URSS de Lenine jusqu'à la mort de Staline, et celle jusqu'à la chute du mur. A la mort de Staline ce son des adversaires au sein du parti qui prennent la tête et évincent ses proches. A partir de là la politique soviétique en URSS et dans les "démocratie populaire" va prendre une tout autre tournure, ouvrant l'économie à la concurrence, prenant aussi un tournant idéologie nationaliste, une politique extérieur impérialiste.
Et c'est pas moi qui le dis hein, c'est la thèse de nombreux parti communiste qui accuse cette URSS de révisionnisme, de sociale impérialiste voir de social fasciste. C'est aussi la thèse de la Chine maoïste, de Guevara...
Alors est ce que ça en fait la vérité ?
C'est pas tellement le but de mon propos, mais juste de dire qu'à l'époque c'était une point de vue très largement partagé, et qui repose quand même sur un certains nombre de fait. Ça n'a pas de sens de présenter l'URSS du début à sa fin comme un bloc monolithique.
Et surtout toute cette vision d'un régime soviétique nationaliste, impérialiste, peut aussi permette d'expliquer en partie la situation actuelle de nombreux pays de l'est et de la Russie elle même qui n'est jamais que dans une certaine prolongation de cette politique.
Et on peut d'ailleurs avoir la même vision de la Chine à la mort de Mao (c'est quand même son principale adversaire qui prend le pouvoir à sa mort).