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Messagepar CSC_3187 » 09 Nov 2018, 20:12

On est d'accord. Après, quand j'évoquais des avions sans kérosène, c'était plus à prendre au sens d'avions sans turboréacteurs/turbopropulseurs tels qu'on les connait aujourd'hui. Mais, sinon, on peut très bien les faire voler au sans-plomb.

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Messagepar Cyro » 11 Nov 2018, 23:16


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Messagepar Wings » 11 Nov 2018, 23:40

May qui s'enfonce de plus en plus dans la boue...

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Messagepar Trifon_Ivanov » 12 Nov 2018, 15:00


Je te conseille de faire des recherches sur un dénommé Ajem Choudary :heureux:

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Messagepar Wings » 12 Nov 2018, 21:09

Plus de caméos :cry:

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Messagepar CycloNico » 12 Nov 2018, 21:10

Je viens de l'apprendre aussi. RIP :( Un grand monsieur

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Messagepar Trifon_Ivanov » 12 Nov 2018, 21:12

Plus de caméos mais oh :(

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Messagepar Loiloi29 » 12 Nov 2018, 21:15

RIP :(

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Messagepar Yousband » 12 Nov 2018, 21:47

Wings a écrit:Plus de caméos :cry:

Il en a enregistré des tas en avances :niais:

RIP Stan et merci pour tout :(

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Messagepar Serval » 12 Nov 2018, 22:52

Ma jeunesse qui s'envole avec Stan. Merci pour tout M. Lee. :cry:

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Messagepar Trifon_Ivanov » 12 Nov 2018, 23:01

J'espère qu'il avait une bonne couverture Image

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Messagepar Serval » 12 Nov 2018, 23:11

Trifon_Ivanov a écrit:J'espère qu'il avait une bonne couverture Image

Celui qui a fait cette blague est mort aussi ... Un certain TR ... :|

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Messagepar Trifon_Ivanov » 12 Nov 2018, 23:27

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Messagepar Trifon_Ivanov » 23 Nov 2018, 17:57

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Un autre jour en France :heureux:

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Messagepar Cyro » 26 Nov 2018, 00:04

Plusieurs échouages massifs de cétacés à différents endroits de NZ ces dernières heures.
Ça a souvent annoncé un gros séisme dans le passé :diantre:

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Messagepar Samuel » 26 Nov 2018, 20:47

Quelqu'un pour me copier gracieusement cet article de Mediapart ?

L'affichage du tweet est bloqué par votre navigateur.
Voir le tweet de @faizaz sur Twitter

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Messagepar ElRojo » 26 Nov 2018, 20:50

Voilà Samuel :up

L’attrait de l’enseignement privé se confirme, au détriment de la mixité
26 NOVEMBRE 2018 | PAR FAÏZA ZEROUALA
L’enseignement privé se porte toujours aussi bien, même s’il ne connaît pas de progression fulgurante. Il bénéficie des difficultés du public et élargit son assise au-delà des classes aisées. Conséquence: les inégalités sociales se creusent, sans que l’exécutif n’agisse pour limiter la casse.

C’est l’une des conversations préférées des parents dont les enfants, scolarisés dans l’enseignement public, vont entrer au CP ou en sixième. Faut-il faire basculer leur progéniture dans le privé ? Le niveau de l’établissement public du quartier correspond-il à leurs attentes ? L’ambiance de travail y est-elle suffisamment sereine ? Leurs enfants bénéficieront-ils des meilleures conditions pour progresser dans leur apprentissage ?

Particulièrement épidermique, le débat pour ou contre l’enseignement privé est récurrent à propos de l’école. Il est sur le point d’être relancé avec le projet du ministre de l’éducation nationale d’abaisser l’âge de l’instruction obligatoire à trois ans, selon une proposition de campagne d’Emmanuel Macron, puisque cette mesure, qui doit faire l’objet d’une prochaine loi, se traduira nécessairement par le fléchage d’une partie des financements de l’État via les municipalités, vers des écoles maternelles privées sous contrat.

D’année en année, le succès du privé ne se dément pas. Une illustration parmi d’autres : la petite école publique de la commune de Préchac-sur-Adour dans le Gers a fermé ses portes à la rentrée 2018, faute de monde à accueillir. Les locaux ne sont pas longtemps restés vides : ils ont été investis par une école privée hors contrat. Tout un symbole. Les uns, pourfendeurs de l’enseignement privé, y voient le signe du grignotage grandissant de l’enseignement public. Les autres, celui d’un mouvement inéluctable qui concerne 22 % des élèves en France et 30 % à Paris, où la ségrégation sociale est forte.

Pour différentes raisons, l’opposition entre les deux formes d’école ne faiblit pas, même si les principaux acteurs du privé soulignent leur volonté de ne pas alimenter la guerre des tranchées. Pierre Marsollier, délégué général de l’enseignement catholique, qui correspond à 95 % de l’offre, jure ses grands dieux : « Il n’y a pas de volonté d’entrer dans une concurrence. Quand l’école publique va mal, cela ne nous fait pas plaisir. On ne souhaite pas grandir sur les décombres de l’école publique. D’autant plus qu’en France, il y a ce système original de mixité qui s’équilibre bien. »


Une mère emmène son enfant à l'école. © Reuters
Pourtant, il est indéniable que l’école privée se nourrit des difficultés et des lacunes du public qui traîne, à certains endroits, une mauvaise réputation, entre grèves à répétition, sureffectif dans les classes et manque de remplaçants. Sans oublier les problèmes de violences scolaires, comme en a témoigné le récent mouvement #PasDeVagues né à la suite de la diffusion d’une vidéo dans laquelle une enseignante est braquée par un élève avec une arme factice. Dans les grandes agglomérations – en particulier dans certains quartiers où les établissements sont mal cotés –, la question se pose de manière accrue.
Si le privé a consolidé sa place au cours de la décennie, il n’a pas, pour autant, connu de progression fulgurante, contrairement à une idée reçue. Le privé s’est banalisé, mais le public résiste tant bien que mal. Dans son dernier ouvrage La Riposte (éditions Autrement), paru à la rentrée, le pédagogue Philippe Meirieu évoque une « stabilité institutionnelle » : la part du privé a peu évolué en dix ans (22 % des élèves dans le second degré aujourd’hui, contre 21 % en 2008 ; idem pour le premier degré qui concerne environ 13 % des élèves). Par ailleurs, le portrait-robot de l’enseignement privé reste inchangé : 97 % des établissements sont sous contrat avec l’État (soit 2 millions d’élèves, contre 60 000 hors contrat), d’après le ministère de l’éducation nationale.

Les recrutements reflètent cette constance. Selon l’enseignement catholique, en cette rentrée 2018, 0,1 % d’élèves supplémentaires sont venus grossir les rangs de l’école privée, soit 2 576 enfants. Pas un raz-de-marée, mais un mouvement régulier.

Cela ne veut pas dire que l’attrait du privé s’érode. La stabilité des chiffres s’explique principalement par une incapacité matérielle du privé d’accueillir tous les élèves qui le désirent, indique Bernard Toulemonde, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, bon connaisseur du sujet. « Leurs murs ne sont pas extensibles mais la pression demeure aussi forte, assure-t-il. Tout le monde veut mettre ses enfants dans le privé. Les élites parisiennes cultivent une logique de reproduction sociale. Mais aujourd’hui, les classes moyennes font de même. »

Pierre Marsollier constate un phénomène similaire. « Mais ce n’est pas le signe d’un moindre intérêt », confirme-t-il. « Il y a une saturation des capacités d’accueil. Il n’y a pas assez d’enseignants et nous allons en perdre encore 20 % », explique-t-il. L’enseignement privé sous contrat n’est en effet pas préservé des affres de l’austérité, puisqu’il va perdre 550 postes à la rentrée 2019 (sur 130 000 enseignants), selon le projet de budget 2019 présenté début octobre. Sans compter que les classes ne peuvent être surchargées davantage. « Même si on joue sur les options pour éviter de se retrouver à 40, on ne peut pas aller plus loin… »

Au-delà des données nationales, le privé reflète de multiples réalités territoriales. Bernard Poucet, historien spécialiste de l’enseignement privé, insiste sur le fait qu’il ne signifie pas la même chose à Paris ou en Vendée, par exemple. Dans la capitale, les élèves sont issus des classes supérieures, ce qui accroît la ghettoïsation. Ce n’est pas le cas en Vendée, où 40 à 50 % des élèves fréquentent un établissement privé. Or ce chiffre ne peut correspondre à celui de la population la plus favorisée. Dans ce département, la pratique religieuse et l’implantation traditionnelle du privé se recouvrent, à la différence de ce qui est observé dans les grandes villes, où l’enjeu est davantage d’éviter les établissements publics considérés comme difficiles. Le privé n’étant pas soumis à la carte scolaire, la tentation peut être forte d’y inscrire ses enfants.

L’enseignement privé est une nébuleuse
Les raisons du succès de l’enseignement privé sont multifactorielles. Gilles Demarquet préside l’Association des parents pour l’enseignement libre, l’APEL, qui compte 945 000 adhérents. Il précise que ces familles « proviennent de tous les horizons, avec des origines sociales, religieuses, géographiques diverses ».

Selon Gilles Demarquet, le succès non démenti de l’école privée tient avant tout à la personnalisation de l’enseignement dispensé. Et de raconter le cas de son propre enfant dyslexique, qui a pu intégrer un collège dans lequel il a été compris et surtout où il a pu bénéficier d’une pédagogie différenciée. « Cette attention particulière a été bénéfique. Il y a une écoute entre la famille et l’équipe pédagogique, on n’instruit pas seulement le jeune, on l’éduque en travaillant de concert avec la famille. » Même chose, dit-il, pour les enfants en situation de handicap. Même si le ministère de l’éducation nationale relève que les élèves accueillis en unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) « sont très peu présents dans le secteur privé ».


© Reuters
Il explique aussi que les passerelles se font « naturellement » entre le public et le privé. Une famille sur deux franchira le cap au moins une fois dans la scolarité de son enfant. D’où l’intérêt, selon lui, de ne pas opposer de manière artificielle les deux formes d’enseignement.
Les établissements catholiques peuvent se permettre de devenir plus sélectifs, eu égard aux demandes croissantes reçues. Bernard Toulemonde rapporte que certains – à Paris – exigent les certificats de baptême des enfants. Bernard Poucet constate que la poussée est réelle mais, selon lui, le fait que 35 000 élèves demanderaient chaque année, sans succès, à intégrer le privé est difficilement vérifiable.

Les opposants à l’enseignement privé dénoncent une aberration et regrettent que l’État subventionne largement son propre concurrent. En effet, les trois quarts du financement des établissements privés sous contrat sont assurés par l’État et les collectivités territoriales, afin de couvrir notamment les frais de personnel.

Depuis la loi Debré de 1959, l’enseignement privé sous contrat bénéficie d’un financement de l’État à hauteur de 20 %, qui permet, entre autres, de rémunérer les professeurs. Les autres frais, comme ceux liés à la restauration, restent à la charge des familles. Depuis 1985, le nombre de professeurs alloués au privé dépend de la quantité attribuée au public. C’est la tradition non écrite du « 80-20 » : 80 % des enseignants pour le public, 20 % pour le privé.

Rémy-Charles Sirvent, secrétaire laïcité du SE-Unsa et secrétaire général du Comité national d’action laïque (CNAL), s’étonne de cette tolérance de l’État à l’égard du privé. « Si jamais quelqu’un souhaitait mettre en place une police ou une justice privée, cela poserait problème à juste titre. Mais lorsqu’on parle d’école privée, personne ne tique et aucun gouvernement ne veut se poser la question, ne serait-ce que par rapport à son coût. »

L’enseignant est aussi réfractaire à ce que de l’argent public soit injecté dans l’école privée. Les trois sources de financement de ce mode d’enseignement, l’État, les subventions versées par les collectivités territoriales et les fondations d’utilité publique, posent aussi question pour Rémy-Charles Sirvent. « Il n’y a pas de contrôle. J’aimerais que la Cour des comptes se penche sur la question. Il y a notamment un manque à gagner sur les dons faits aux fondations, qui sont défiscalisés. »

L’autre visage de l’école privée, le hors-contrat, connaît une évolution singulière. La loupe médiatique donne le sentiment d’une folle expansion. C’est à la fois vrai et faux : le nombre total de ces établissements reste marginal à l’échelon du territoire national : ils ne scolarisent que 56 400 élèves, soit 0,5 % des 8,1 millions d’enfants soumis à l’obligation scolaire entre 6 et 16 ans. Mais comme les volumes sont restreints, les évolutions apparaissent très fortes : « Le nombre d’écoles hors contrat a augmenté de 26 % entre 2011 et 2014, et il se crée environ 100 établissements de ce type chaque année », souligne une note de la Fondation Jean-Jaurès, qui nuance aussitôt : « La création d’écoles confessionnelles hors contrat a parfois défrayé la chronique, mais seule une minorité de ces écoles (300 sur 1 300) sont de nature religieuse. On dénombre ainsi 160 établissements catholiques, 50 juifs, 40 musulmans et 30 protestants. »

Le hors-contrat est une nébuleuse rassemblant des établissements aux profils variés. Certains créent des écoles « innovatrices » se réclamant des pédagogies Freinet ou Montessori. L’ancien directeur général de l’enseignement scolaire Bernard Toulemonde observe que ces structures sont surtout « à la mode » dans les grandes villes et que leur succès relatif – leur nombre reste très réduit – peut être analysé comme étant le reflet d’une société qui cultive l’individualisme, comme l’explique aussi Philippe Meirieu dans son dernier ouvrage.

D’autres souhaitent plutôt ressusciter une pédagogie d’antan à grand renfort de blouses et de séparation filles-garçons, comme le fait par exemple le réseau Espérance banlieues. D’autres, enfin, sont motivés par des raisons religieuses. Les écoles confessionnelles ne sont pas soumises à la liberté de conscience ni au respect de la laïcité. Dans les établissements catholiques, par exemple, il est possible d’imposer aux élèves d’assister à la messe. Ce n’est pas le cas dans les écoles sous contrat, ce qui explique que ces établissements accueillent parfois des élèves d’autres confessions – notamment de confession musulmane – sans que cela n’entre en collision avec leur foi.

Selon Bernard Toulemonde, les motivations des parents pour inscrire leurs enfants dans les écoles confessionnelles hors contrat sont certes religieuses, mais pas seulement. « Les élèves juifs ne se sentent pas forcément en sécurité dans le public, à cause de l’antisémitisme dont ils peuvent être victimes. Ils sont entre 30 000 et 40 000 à fréquenter ces écoles sous contrat, souvent très orthodoxes. Les écoles musulmanes se développent aussi, car ces familles tiennent à leur identité religieuse et sont souvent inquiètes du niveau scolaire du public dans leur quartier. Il y en a encore peu sous contrat, car il faut que le délai des cinq ans s’écoule. » Et de citer les deux seuls lycées privés musulmans dans ce cas de figure : Averroès, à Lille, et Al-Kindi, à Décines, près de Lyon.

Les établissements hors contrat doivent survivre cinq ans avant de pouvoir souscrire un contrat avec l’État. En 2016, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’éducation nationale, avait plaidé pour qu’une ouverture d’école soit soumise à une autorisation préalable et non plus à une déclaration simple, en renforçant le cadre législatif. Elle avait alors dénoncé une situation ubuesque et avait déploré qu’il soit plus difficile d’ouvrir un bar qu’une école. Elle voulait alerter sur le risque de radicalisation religieuse dans certaines structures alors que, de l’avis des spécialistes, le problème se pose à échelle microscopique, même s’il est vrai que les contrôles restent rares. Il a fallu attendre mars 2018 pour qu’une proposition de loi sur ce thème, portée par la sénatrice centriste Françoise Gatel, soit adoptée au Parlement.

Les familles des quartiers populaires scolarisent aussi leurs enfants dans le privé
Une fois explicitées les raisons de l’attrait du privé, il faut en mesurer les conséquences sur la reproduction sociale et la mixité. Contrairement à une croyance tenace et un biais idéologique chez les parents faisant le choix du privé, celui-ci ne produit pas de meilleurs résultats que le public. L’économiste Julien Grenet dément formellement : « Beaucoup de parents pensent que les bons résultats du privé au brevet du collège reflètent la bonne qualité de l’enseignement privé, or c’est faux. Il recrute tout simplement des élèves favorisés qui ont de bons résultats. On est dans une situation de déterminisme social des plus basiques, qui donne l’illusion que le privé est supérieur au public. »

Ce que confirme une étude publiée en décembre dernier dans la revue Éducation & formations. Les élèves du privé bénéficient du fait de leur origine sociale d’un contexte plus favorable à la réussite scolaire. « L’élève côtoie des camarades de milieu social plus favorisé que dans le public : 36 % des élèves entrés au CP en 2011 dans une école privée ont un père de milieu social très favorisé, contre 17 % des élèves dans une école publique », peut-on lire dans cette note.

L’enseignement privé est ainsi accusé d’être un obstacle à la mixité sociale. Dans les grandes villes, une partie des établissements scolaires sont ghettoïsés, concentrant des enfants issus de familles défavorisées ou, à l’inverse, n’accueillant que des élèves issus de milieux très privilégiés. Dans un sens comme dans l’autre, l’absence de mixité sociale a des effets négatifs : elle menace la cohésion nationale et nuit à la réussite scolaire des élèves les plus fragiles.

L’économiste Julien Grenet décrypte les mécanismes de ségrégation scolaire à l’œuvre. Pour lui, il est évident que l’enseignement privé contribue à creuser les inégalités, notamment à cause des motivations qui sous-tendent ce choix chez les familles. « L’attrait pour l’école privée est dû à une recherche très claire de l’entre-soi qui a toujours existé. Ces familles recherchent un enseignement traditionnel catholique classique. On le voit très nettement à Paris dans certains arrondissements favorisés, où plus de 50 % des élèves de familles favorisées intègrent le privé. Parfois, cela va jusqu’à 80 %. Dans les quartiers du nord-est de Paris, la principale motivation reste l’évitement scolaire. Dans certains endroits, le taux d’évitement est de plus de 50 % dans les catégories socioprofessionnelles favorisées. »

Une note récente de l’Insee en montre les effets concrets. Le recours à l’enseignement privé par les familles favorisées amplifie le phénomène de ghettoïsation dans les établissements publics, bien plus que les demandes de dérogation formulées par les familles pour que leur enfant puisse suivre une option rare dans un autre établissement public. « À Paris, le choix d’un collège privé contribue pour 45 % à la ségrégation observée, et le contournement de la carte scolaire pour un autre collège public à 5 % seulement », peut-on lire dans cette étude instructive.

Gilles Demarquet note toutefois que l’école privée n’est plus depuis longtemps réservée à une élite. De nombreux établissements, assure-t-il, proposent des tarifs indexés sur les revenus de la famille, ce qui les rend plus « abordables ». Pierre Marsollier explique que le privé « accueille tout le monde », mais il a conscience du manque de mixité sociale dans ces écoles. « On est de bonne volonté mais c’est parfois compliqué. Il y a un paradoxe. Quand on n’est pas dans les zones prioritaires, on nous reproche de ne pas faire notre travail. Mais quand on y va, on nous accuse de perturber le jeu social et de récupérer les meilleurs élèves du public déjà en perte de vitesse. Nous sommes coincés entre le marteau et l’enclume. »

La question se pose d’autant plus que, selon Pierre Marsollier, « l’entre-soi n’est pas éducatif ». Cela dit, l’enseignement catholique refuse de se plier à une quelconque carte scolaire, car cela contreviendrait à l’un de ses principes cardinaux : la liberté de choix.

Pierre Marsollier dit regarder avec intérêt la mission Mathiot-Azéma sur la territorialisation et la probable réforme de l’éducation prioritaire. La carte doit être repensée, selon lui, et il faudrait réfléchir à une manière d’associer le privé à la réflexion, le seul veto étant posé sur une volonté d’imposer une carte scolaire qui irait à l’encontre de la liberté de choix.

Il y a déjà eu des tentatives d’expérimentation, notamment en 2008, dans le cadre du plan Espoir banlieues mis en œuvre par Fadela Amara. À l’époque, l’État avait dégagé des financements inhabituels pour permettre à l’enseignement catholique de s’implanter dans les quartiers défavorisés. Bernard Toulemonde se souvient aussi de tentatives antérieures. « Il y a des établissements privés qui ont fait de la mixité sociale, notamment dans les zones d’éducation prioritaire à Marseille, quand j’étais directeur général de l’enseignement scolaire [entre 1998 et 2000 – ndlr]. Cette politique-là, il faut la poursuivre pour accueillir tous les enfants. »

Julien Grenet confirme que la tendance du privé à creuser le fossé entre élèves favorisés et défavorisés tient plus de la responsabilité des pouvoirs publics, qui maintiennent ce statu quo, que du choix individuel des familles. Une situation que l’économiste dépeint ainsi : « On est dans un système sans régulation, le secteur privé n’a aucune contrainte dans son recrutement, ce qui encourage la ségrégation envers le public, qui se ghettoïse. Les parents se retrouvent placés face à un dilemme : scolariser leur enfant dans un ghetto de riches ou dans un établissement où 60 % des élèves sont issus de classes défavorisées. Personne ne peut les blâmer de faire le choix du privé. Mais les pouvoirs publics devraient faire en sorte de ne pas les soumettre à cette question. La situation a été laissée sans intervention depuis longtemps. Une partie de la jeunesse laissée de côté, parquée dans les ghettos, ne rencontre pas les élèves qui vivent dans le même quartier. Cela peut alimenter le fatalisme social et nourrir de la rancœur contre l’institution scolaire. »

Tous les acteurs concernés expliquent que le basculement vers le privé n’est plus l’apanage des plus aisés, notamment dans les quartiers populaires. Bernard Poucet a observé, par exemple, que des familles des classes moyennes juives et musulmanes font le choix de scolariser leur progéniture dans un établissement privé « pour qu’elle ne soit pas en contact avec des enfants moins socialement armés ». Ces familles sont obligées, pour des raisons économiques, d’habiter dans ces quartiers populaires mais préfèrent réaliser un sacrifice financier pour financer les études de leurs enfants. Bernard Poucet confirme notamment que les établissements privés sous contrat coûtent cher aux familles modestes mais ne sont pas « inabordables ».

L’ancien recteur Bernard Toulemonde observe lui aussi que, dans les quartiers populaires, les familles les mieux dotées, « celles qui surnagent, celles qui s’en sortent, qui ont du travail et une certaine éducation », délaissent le public. De fait, avec ce système en chaîne, les établissements concentrent les élèves les plus en difficulté et perdent leurs meilleurs élèves, les locomotives de la classe.

Bien sûr, cette logique n’est pas inéluctable. Même dans un quartier réputé difficile, il arrive que l’établissement public fonctionne bien, souvent grâce à la dynamique de l’équipe pédagogique. Ce qui se traduit par des difficultés pour le privé à recruter, explique Bernard Poucet.

Aujourd’hui, l’enseignement privé tisse sa toile au-delà des niveaux primaire et secondaire. Désormais, même le supérieur est concerné, relève Bernard Poucet. 19 % des étudiants fréquentent des établissements privés. Ils étaient 5 % il y a 20 ans, explique-t-il encore. La plupart fréquentent des formations en marketing ou des écoles de commerce. Là encore, plusieurs facteurs favorisent cette poussée. D’abord, le sous-financement de l’université, cette volonté de maintenir « un entre-soi social » et aussi la volonté de bénéficier de cours en comité plus restreint, loin de l’anonymat des grands cours en amphithéâtre. Les opposants à Parcoursup ont alerté sur ce risque d’expansion et de concurrence accrue. En vain.

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Messagepar Samuel » 27 Nov 2018, 09:33

Super, merci beaucoup :ok:

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Re: Actualités

Messagepar CycloNico » 01 Déc 2018, 10:36

L'ancien président américain George Bush est mort à l'âge de 94 ans

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