JackyDurand a écrit:Beobachter a écrit:JackyDurand a écrit:Quand on ferme les yeux sur les gens qui se noient à notre porte, ça commence à ne pas sentir très bon.
Heureusement qu'il y a encore des ONG pour nous éviter le déshonneur vers lequel nous conduisent nos gouvernants.
Quant aux Restos, on peut pas dire que la majorité des Français serait ok de donner les moyens à chacun de vivre dignement. Cf les débats sur le RSA.
Le sujet n'est pas le simple fait de sauver les migrants de la noyade, tu le sais très bien
Les Restos du coeur ne posent de problème à rien ni personne, donc je ne vois toujours pas le sens de ton rapprochement
Le sujet c'est plutôt de comprendre pourquoi tout le monde baisse son froc face à Salvini. Nos démocraties sont décidément d'une fragilité surprenante.
Je ne vois pas en quoi SOS Méditerranée serait plus condamnable que les Restos, puisqu'ils font le même job à la place des États. Il n'y a donc pas de problème avec l'Aquarius.
Quel même job?
Le problème n'est pas que l'Aquarius sauve des vies. Le problème est qu'elle fasse à sa guise (et contre les règles et choix démocratiques; deux conditions différant complètement des RdC).
Sauver des vies, c'est très bien, mais quand ça empiète sur des Etats souverains, c'est de suite beaucoup plus discutable (cf. le clash avec les garde-côtes libyens. On peut arguer que l'Aquarius a fait ce qui était juste, mais dans le même temps il a bel et bien outrepassé ses droits, violé la souveraineté libyenne, bref il est sorti de son bon droit. Ce qui renvoie à la question: peut-on tout faire au nom du juste?). Je rajouterai qu'en l'occurrence (d'où ma question sur le "pire") que les sur le point d'être noyés auraient été sauvés de toute façon de la menace imminente, rendant en théorie caduque la mission légitime de base de l'Aquarius.
Deuxième point: sauver des vies de la noyade est une chose, les "sauver" (dans un sens quasi christique) en est une autre. L'Aquarius (comme tout navire au demeurant) a obligation de sauver les noyés. Pas de les ramener en Europe. La règle est le port le plus proche. Même en admettant les conditions de sûreté nécessaires qui excluraient la Libye (argument recevable), il me semble que la Tunisie par exemple est toute proche, toujours plus que Marseille ou l'Espagne. Pourtant, l'Aquarius n'a à ma connaissance jamais envisagé de déposer les sauvés en Tunisie. Le navire a donc outrepassé son rôle légitime de départ (sauver des personnes sur le point de se noyer) pour les déposer de l'autre côté de la Méditerranée. Au nom de quoi? On dépasse largement la question de sauver d'une menace immédiate des gens. Si la réponse ici est de leur apporter une vie meilleure, il faut alors agir en cohérence sur tout le reste. Et autant dire qu'on serait au-delà de la boîte de Pandore.
Agir au nom du bien et du juste, c'est respectable. Mais le diable est souvent dans les bonnes intentions. Et autant individuellement, elles font sens. Autant à l'échelle collective, on peut en douter.