Akitsuki a écrit:On est preneur d un gros post récapitulatif de ton expérience sur des si longues distances en tout cas !!!
J'avais déjà fait un truc sur un autre post que je vais reprendre en partie.
Venant d'une famille de cyclotouristes, j'ai vite attrapé le virus. Les longues distances me faisaient rêver mais ce n'était pas vraiment concret. En 2007, je fais un "gros" début de saison avec notamment le Tour des Flandres et profite de congés entre 2 boulots pour faire un premier 200 avec mon père (sur un parcours de BRM, mais "off"). A l'époque, c'est le bout du monde et je ne pense pas aller au-delà. Durant cette période, si je fais 2 000 m km par an, c'était le grand maximum.
En 2008, je change de région et me retrouve dans un club très dynamique et au pied des Vosges. Ca devient plus sérieux. Je commence quelques grosses sorties, notamment en 2009 avec un brevet fédéral de 350 km (neutralisé la nuit) et une cyclomontagnarde sur la journée (200 km, 3 500 m de de D+). Je suis alors à 4 000 km par an.
Ca doit être à cette période où je me mets dans la tête de faire Paris-Brest-Paris et donc des BRM. Première série 200-300-400 en 2010. Le 200 un peu trop les mains dans les poches (pas de GPS à l'époque, pas de carte) pour lequel je finis par trouver un groupe. Le 300 un peu longuet à mon goût (départ à 6h, météo moyenne, pas assez de nourriture prévue). Le 400 avec un départ 12h et les 180 premiers km fait à fond les ballons, la chaleur et une alimentation mal maîtrisée (fini les boissons "énergétiques" depuis ce jour). Je me suis refait la cerise pendant la nuit qui s'est super bien passée.
Je pensais m'arrêter là et mon père me propose un 1 000. Je pars la fleur au fusil avec 4 000 km d'entrainement. Mon père a géré toute la logistique et m'a coaché tout le long. Un départ à 7h et 660 km avant d'arriver à l’hôtel avec seulement 2h sous le porche d'une église la première nuit. Un bonne nuit de sommeil et une arrivée dans la nuit après 67h (après ça, j'étais hyper confiant pour Paris-Brest-Paris). Sûrement un de mes meilleurs souvenirs sur un vélo.
Série qualificative en 2011 avec 200-300-400-600. Le 600 très moyen avec 250 km vent dans le nez où on était 2 à prendre les relais. Nuit galère. 36h pour terminer (640 bornes en plus) soit un temps qui doit te faire peur pour Paris-Brest-Paris (heureusement que j'avais le 1 000 de l'année précédente comme référence). C'est lors de ce 600 que je trouve un binôme pour Paris-Brest-Paris (celui avec qui j'ai pris des relais) fait sans encombre en mode "colonie de vacances" (on a réussi à se retrouver devant la meute des 90h et on n'avait pas à faire la queue à chaque contrôle. On s'est retrouvés, par hasard, dans les "bons" contrôles pour dormir).
Entre temps j'ai fait quelques autres cyclo-montagnardes. Pour me récompenser de mon Paris-Brest-Paris, je change de vélo et passe au carbone (j'étais en acier jusqu'alors). Ca va mieux en montagne et 2012-2013 sont plutôt montagneuses. Les Dolomites en 2012 et en 2013 je fais notamment les 3 montées du Ventoux. Pas de très longues distance pendant cette période, mais les sorties de 200 km sont devenues régulières.
Nouvelle série 200-400-1000 en 2014. Un 1000 un peu plus compliqué sous 3 jours de canicule mais bien géré (ce coup-ci, c'est moi qui l'ait "organisé"). Niveau gestion des longues distances (à mon rythme bien sûr), après avoir fait un Paris-Brest-Paris, je me dis que trop rien ne peux m'arriver et je pense me débrouiller pas mal (jamais trop eu de soucis avec les délais). 2014 reste une belle année avec une Flèche Vélocio (24h à Pâques) en équipe (3 personnes). J'ai du faire 440 km environ, là encore en mode "colonie de vacances" (pour ne pas faire trop de km, on était "obligés" de s'arrêter manger dans des restos). Je valide mon Randonneur 5 000 (
http://www.audax-club-parisien.com/FR/382.html). Je passe aussi 10 jours en Corse, un super coin pour rouler. Je suis à ~9 000 km par an depuis cette époque, sans grosse variation d'une année à l'autre.
En 2015, je fais 200-300-400 dans des conditions météo exécrables. Je m'arrête là parce que la tête ne suit pas pour la suite à cause de raisons personnelles et un changement de boulot. Après l'expérience de 2011, je ne me vois pas faire Paris-Brest-Paris sans être bien dans ma tête. Je me laisse un peu aller physiquement (rien de méchant, je dois alors peser 62 kg - pour 1.65 m - alors que mon poids de forme serait à 58 kg). A la fin de l'année, je me fais un petit régime et me retrouve sans trop d'effort à 54 kg, ce qui change pas mal de choses.
A partir de 2016, c'est montagne avant tout. Ca devient un vrai plaisir de pouvoir monter à un bon rythme pendant assez longtemps et de façon répétée. Avant j'avais l'impression que je subissais la pente alors que là, je sens que je contrôle. Même en descente je commence à prendre un certain plaisir alors que je n'aimais pas ça et étais assez "nul". Cette année-là, je fais donc Liège-Bastogne-Liège parcours moyen mais surtout Luchon-Bayonne (320 km, 5 500 m de D+) sur la journée. Temps de m****, mais super sensations. En 2017, c'est pas mal non plus. Tour du Mont Blanc sur 2 jours (340 km, 7 500 m de D+) avec des super sensations. Un BRM 300 montagneux (4 500 m de D+) avec de très mauvaises sensations mais géré.
Maintenant, c'est clairement plus la montagne couplée à la (relativement) longue distance qui me motive par rapport à la très longue distance. Cette année, je vise donc une Super Randonnée (600 km, 10 000 m de D+). Je n'ai pas vraiment la tête à Paris-Brest-Paris pour 2019 même si les choses peuvent changer d'ici là.