Traversée de la Chartreuse Chambé - Gre, 72km, 4300 D+Départ avec tortank dans la nuit, du centre de Chambéry parmi les fêtards. On prend vite de la hauteur dans la lueur de l'aube. Une petite pause photo pour capturer la grande falaise du Granier dans la lumière orangée, et on poursuit jusqu'à la pointe de la Gorgeat. Superbe vue, avec la dent de Crolles loin tout au fond.
Descente facile jusqu'à Epernay, pour une petite pause à la boulangerie. On a de la chance, les propriétaires partaient le lendemain pour 2 semaines de congés.
Après Epernay il faut monter sur le plateau de la réserve, par le col de l'Alpette. C'est raide mais ça se fait bien, entouré par les falaises. Cette première partie de la réserve est assez boisée, on s'attendait à ce que ce soit plutôt roulant, mais il reste en fait pas mal de neige, ça ralentit carrément.
On finit par arriver sur une partie plus dégagée. On doit bien gagner 10° d'un coup, plus de neige mais de la prairie entièrement couverte de quelques millions de crocus. Au loin on voit le col de Bellefont complètement enneigé, ça va pas être de la tarte...
Petite pause à l'alpette des dames. Heureusement que le captage coule, on était tous les 2 quasi à sec. Un traileur nous rattrape ici, lui aussi fait la traversée. Il repart devant nous, on se dit qu'on le verra revenir si le col ne passe pas!
Nouvelle section forestière enneigée, ça n'avance pas, mais on finit par ressortir dans l'alpage, au niveau de l'aulp du seuil. Le col de Bellefont se dresse devant nous, il y a pas mal de traces, la neige est molle, ça parait faisable. Bon par contre les traces montent quasi-droit dans la pente, on fait pratiquement de l'alpinisme à monter pas à pas dans du 40°. Un dernier coup de cul et c'est le col. Deux versants, deux ambiances, côté sud c'est tout sec, avec un parapente qui s'amuse dans le thermique.
Malheureusement ça ne reste pas sec bien longtemps, toute la traversée du chaos de Bellefont est enneigée (mais bien tracée, heureusement). Pas tres rassurant quand on sait qu'il y a parfois là-dessous des lapiaz avec de sacrés trous, mais on traverse sans problème (bien que pas très vite). On se farcit la côte finale pour arriver au sommet de la dent, c'est beau!
Pour la suite on choisit de passer par le Sappey. Cela évite la crête du St Eynard qui est sympa, mais longue et qui n'avance pas bien vite. Par contre ça veut dire qu'il faut se faire une bonne remontée au fort à l'extrémité du St Eynard, bien raide sur la fin. Après pas loin de 4000m de D+ ça commence à piquer sérieusement! Là-haut je me sens bien cuit, hâte d'en finir.
Il ne reste plus grand chose, et surtout de la descente, mais avec les jambes lourdes c'est long... J'ai un gros coup de mou dans la descente du Rachais, obligé de m'arrêter pour manger une barre alors qu'est presque arrivé, mais ça va un peu mieux ensuite. Descente de la Bastille par les escaliers, et hop d'un coup on débouche dans le vacarme de la ville, amplifié par la foire des rameaux toute proche. Juste à temps pour ne pas avoir à remettre les frontales.
Quelques foulées jusqu'à la gare, et on est au bout! Bon, c'est pas tout à fait fini. Après que tortank a pris son train, je rentre en bus, et au moment de me lever pour descendre, je me prends d'énormes crampes aux 2 quadris. Je me traine tant bien que mal jusque chez moi, je tiens à peine debout dans l’ascenseur, je finis par m'étaler sur le canapé et à masser jusqu'à ce que ça passe
J'ai fini un poil déshydraté...