L'Ariège n'est pas la destination française la plus prisée pour les cyclistes, c'est même un département sous-estimé. L'Ariège concentre sur des petits périmètres des cols de difficultés variées, qui peuvent convenir aux simples novices jusqu'aux amateurs de bon niveau.
Un an après ma semaine dans les Pyrénées de l'Ouest, j'appréhendais cette semaine en Ariège. Au final, je l'ai vraiment bien géré. Mon niveau s'est amélioré par rapport à l'an dernier et m'a permis de bien encaisser l'ensemble des sorties. Les conditions météos m'ont aussi grandement favorisé, puisqu'il n'y a eu qu'une seule journée de chaleur. Je ne pense pas que j'aurais aussi bien tenu avec 10 degrés supplémentaires. J'ai aussi depuis le Ventoux, une approche différente de la récupération, qui semble mieux fonctionner, fini le "100% naturel". Chaque sortie se fait avec une dose de poudre isotonique, se finit avec une poudre de récupération, 1L d'eau gazeuse après une grosse sortie, les jambes baignées 15' dans l'eau froide, des étirements et une dose d'huile d'Arnica pour compléter la récupération.
Cette belle semaine me fait bien plaisir, après avoir tant souffert l'an passé. J'espère que ces 500km avec 10000m de D+, 18 cols, me feront passer un nouveau cap.
J'espère que d'autres Gruppettistes tenteront de partir à l'aventure en Ariège, voici ce que vous pouvez avoir au menu :
Les amuses bouches, s'avalent comme des petits pains.
Port de Lers par l'Etang : très courte ascension, qui se prend directement après le col d'Agnès. Le décor est remarquable avec vue sur le lac au pied et une route étroite qui relie le sommet. La montée fut un bon moyen de digestion après notre ravitaillement en haut du lac.
Col de Marmare par Lordat : situé après la route des Cormiches, ce col très roulant et régulier est accessible à tous, les pourcentages naviguent entre 4 et 5%. Sauvage, l'essentiel de l'ascension s'effectue sur une route à une seule voie, dans les bois, au calme, très peu empruntée par les voitures. Emprunté après le Plateau de Beille et près de 2000m de D+, cette montée peut permettre de mouliner tranquillement pour boucler une sortie.
Col de Saraillé par Massat : ascension irrégulière avec de longues portions "planes" coupées par quelques coups de culs pas si évidents. Très étroites, il faut toujours rester sur ses gardes et faire attention aux voitures dans l'autre sens.
Col de Puymorens par Porta : à l'image du Col de la Marmare, cette ascension est extrêmement linéaire. La différence, c'est que le sommet est situé est à près de 2000m d'altitude et la route qui y mène est très large avec un très bon revêtement. Col du Tour de France légendaire, il n'a selon moi pas la magie d'autres cols Ariégeois.
Les entrées, idéales en tant que montée d'échauffement.
Pas de Souloumbrie par Bompass : il ne faut pas se laisser avoir par ses chiffres bruts, il ne faut pas le sous-estimer. Le pied et le sommet de l'ascension sont plats. Le milieu est par contre exigeant, près de 4km à 8% de moyenne sont au programme et constitue la difficulté de ce col. Je m'étais moi-même fait piéger par de nombreux passages au-delà de 10%.
Route des Cormiches par Verdun : situé quelques centaines de mètres du pied du Plateau de Beille, cette difficulté est courte et dynamique. Pleine de lacets sur une route très escarpé, cette route offre de jolies points de vue sur la vallée. Effectué après le Plateau de Beille, les premiers pourcentages de cette montée ont bien piqué !
Col de Port par Tarascon-sur-Ariège : très roulant durant 8km, les 9 derniers km présentent un peu de difficultés. Rien d'insurmontables, seuls 3km présentent une difficulté, le reste est extrêmement roulant. Un peu déçu de l'avoir réalisé dans le brouillard, le sommet a l'air sympa en temps normal.
Les hors d’œuvres, spécialités Ariégeoises.
Col du Pradel par Ax-les-Thermes : la première partie du col est commune avec le Port de Pailhères, elle est sans grand intérêt, sur une route assez large. Les choses sérieuses commencent à 7km du sommet à Lavail, où on passe sur une route à une voie. Le revêtement est assez aléatoire et les pourcentages très irréguliers, c'est pour moi le col le plus sauvage en Ariège.
Col du Chioula par Ax-les-Thermes : ce n'est pas le col le plus emballant dans le coin. La route est assez monotone durant 8km, les derniers kms présentent de nombreux lacets et la vue au sommet permet de récompenser les efforts consentis.
Plateau de Bonascre par Ax-les-Thermes : cette montée devient une montée classique du Tour. Assez courte, elle est cependant très redoutable. Les 2/3 de l'ascension, le compteur indique une pente supérieur à deux chiffres. Un replat en milieu d'ascension permet de récupérer avant d'aborder le redoutable final, avec une portion à près de 15%.
Carrières de Trimouns par Lordat : montée oubliée du coin, elle présente tout de même une certaine difficulté et un certain charme. La montée est truffée de lacets et présentent des pourcentages redoutables au pied. Le revêtement est bon, la circulation inexistante et les derniers kms bucoliques, avec de superbes paysages au sommet. C'est une montée peu connue mais à découvrir.
Port de Lers par Vicdessos : le début du col est assez irrégulier, entre replat et passages à 10%. Le revêtement a certainement été refait à neuf récemment, ce qui rend très bien. L'ascension est dans les bois, avant d'être plus dégagé dans les 3 derniers kms. Le bruit des cours d'eau accompagne l'effort effectué, et le sommet peut-être exposé au vent.
Goulier-Neige par Vicdessos : souvent empruntée par la Ronde de l'Isard, cette station de ski n'a pas vraiment la côte chez les cyclistes, elle est même assez oubliée. Pourtant c'est une montée exigeante, avec de nombreux lacets. Elle me rappelle la montée vers Ax 3 Domaines, les pourcentages sont souvent à deux chiffres et un replat au milieu permet de récupérer.
Port d'Envalira par le Col de Puymorens : j'ai seulement grimpé les 11 derniers kms de ce col mythique, très régulier, toit des Pyrénées. Durant 6km, l'ascension n'est pas super agréable avec de nombreux véhicules, la douane peut même vous couper dans votre élan.
L'ascension commence à devenir intéressant après le Pas de la Case. La plupart des véhicules empruntant le tunnel pour aller à Andorre, ou s'arrêtent à Pas de la Case. Les 4 derniers km ne sont pas terrifiants sur le papier (6,4%) mais l'altitude est un facteur important et vous vide plus rapidement de vos forces. Dommage qu'il y ait autant de bâtiments / stations d'essences au sommet de ce col, qui gâchent un peu la vue...
Les plats de résistance, colosses Ariégeois, pour ceux qui veulent un véritable défi sportif.
Col d'Agnès par Aulus-les-Bains : les 4 premiers kms sont sans pitié, une longue ligne droite à 10% de moyenne, qui mettront de nombreux coureurs dans le dur. La 3 prochains km sont un poil moins compliqués mais toujours exigeants avec quelques lacets, un replat à 3km du sommet est vraiment le bienvenu avant un final plus roulant et abordable. Belle vue au sommet.
Col de Péguère par Massat : les chiffres bruts ne rendent pas compte de la valeur de ce col. Les 6 premiers kms sont très roulants et constituent un bon échauffement avant le fameux Mur. 3,6km à 11,5% de moyenne. Le premier km est brutal à 14% de moyenne, la pente s'adoucit ensuite, passant de 12 à 10,5 puis 10% pour terminer. Ce mur tracé sur une mini route ne pardonne aucune défaillance et rien que pour ça, il mérite de figurer dans le plat de résistance.
Port de Pailhères par Usson-les-Bains : inauguré sur le TDF 2003, Pailhères est souvent emprunté avant la fameuse montée vers le Plateau de Bonascre. Trois premiers kms à plus de 9% nous mettent immédiatement dans le bain, avant qu'un premier long replat nous permettent de souffler jusqu'à Mijanes. Arrivé dans cette petite bourgade, les choses sérieuses reprennent, pendant 6km, on est de nouveau en apnée, dans des pourcentages à 9%. Arrivé à la station de ski, les lacets se font plus nombreux et un replat est vraiment le bienvenu. Les 3 derniers km regorgent de lacets, qui permettent de relancer / récupérer. Une petite descente est située à une centaine de mètres du sommet, idéal pour lancer le sprint final !
Plateau de Beille par les Cabannes : inauguré sur le TDF 1998, le Plateau de Beille fait parti des deux difficultés les plus redoutés en Ariège. Présentant les mêmes chiffres bruts que le Port de Pailhères, cette montée est cependant assez différente. Elle est plus régulière, avec un pied très difficile ((première moitié à 9%) et un sommet plus roulant (seconde moitié à 7%). Le paysage n'est pas du tout emballant mais c'est must à effectuer en Ariège.
J'ai bien exploré le terrain en Ariège. Il me manque encore quelques cols à accrocher dans les Pyrénées, j'ai déjà ma petite semaine en tête, avec Bagargi/Larreau/La Pierre Saint-Martin à découvrir à l'ouest. Autour de Luchon, il y a également de quoi faire avec Balès, Peyresourde, Menté, Portet d'Aspet, Portillon, Superbagnères etc, de quoi passer quelques jours. J'en ai pas fini avec les Pyrénées Françaises.