Quel coureur a le plus brillé en Espagne ?

[rthomazo]

5ème : Roberto Heras, 83 pts

Dès ses premières années, Roberto Heras s'affirme comme un grimpeur d'exception, en remportant notamment plusieurs courses de Subidas et une étape de la Vuelta (qu'il termine cinquième) à seulement vingt-trois ans. Les années 1998 et 1999 sont ensuite la confirmation de son immense talent, avec des podiums sur la Vuelta et le Tour de Catalogne. Puis il explose l'année suivante, épatant pour son premier Tour de France : l'espagnol fait notamment craquer Armstrong dans le col de Joux-Plane ! Mais il est rejoint par Virenque peu après son attaque et chute dans les barrières dans les rues de Morzine, laissant la victoire d'étape au coureur français. Quelques semaines plus tard, il éclabousse de sa classe la Vuelta en réalisant de véritables démonstrations de force aux lacs de Covadonga, où il prend le maillot or au surprenant Casero, et au sommet de l'Angliru, où il relègue tous ses adversaires au général à plus d'une minute trente. L'équipe US Postal, désireuse d'équiper Armstrong d'un train redoutable en montagne et de lui épargner la concurrence farouche de ce petit grimpeur, s'empresse de le faire signer. Un terrible gâchis. En 2001, Heras est affaibli par de nombreuses chutes en début du Tour, ce qui l'empêche de peser autant sur la course que le souhaitait son équipe. L'année suivante, l'espagnol exerce à merveille son rôle de lieutenant sur le Tour, en particulier dans les Pyrénées où seul Beloki et Armstrong sont capables de suivre ses relais. Il compte bien reconquérir le maillot or un mois plus tard à Madrid, et il semble bien parti pour le faire après une nouvelle démonstration dans l'Angliru, mais dans le dernier contre-la-montre il perd la tunique de leader au profit d'Aitor Gonzalez, que personne ne voyait s'imposer au départ de l'épreuve ! Heras prend sa revanch l'année suivante, avant de signer chez Liberty Seguros pour pouvoir enfin être leader sur le Tour. Mais sa chute dans la descente du col de Portet-d'Aspet lui retire toutes ses chances de bien figurer au général, alors il se concentre sur la Vuelta, qu'il remporte à nouveau (bien aidé par le parcours qui proposait moins de chrono plat mais un chrono en côte en Sierra Nevada), en choisissant l'arrivée à l'observatoire de Calar Alto pour assommer la concurrence cette fois. Il récidive l'année suivante pour devenir seul recordman de victoires sur la Vuelta, après avoir porté le coup fatal à ses adversaires sur les hauteurs de Valgrande Pajares dans les Asturies. Mais, suite à son contrôle positif à l'issue de la vingtième étape, Heras se voit retirer son titre et infliger une suspension de deux ans. En 2007, à trente-trois ans, il ne trouve aucune équipe souhaitant le reprendre, alors il choisit d'arrêter sa carrière. Mais en 2011, la cour suprême espagnole réattribue à Heras sa dernière victoire sur la Vuelta, à cause d'irrégularités dans les examens des échantillons utilisés lors des contrôles !

[rthomazo]

4ème : Sean Kelly, 84 pts

"Monsieur Paris-Nice" est l'un des coureurs les plus complets de tous les temps, peut-être même le plus complet derrière Eddy Merckx. Alors qu'il commence à travailler comme maçon à l'âge de seize ans, l'irlandais se met également au cyclisme, il participe à ses premières courses en 1970. Puis il commence en 1977 une carrière qui durera dix-huit ans. Dès ses premières années, Sean Kelly démontre qu'il est un excellent sprinteur, en remportant notamment des étapes sur le Tour e la Vuelta. En 1982, il quitte l'équipe Splendor pour s'engager dans celle de de Garibaldy, qui lui avait offert son premier contrat professionnel cinq ans plus tôt. Il remporte alors le premier de ses sept Paris-Nice, en enlevant notamment le contre-la-montre au col d'Èze ! Kelly comprend alors qu'il peut changer de registre, devenir un coureur capable de briller sur tous les terrains. Il aurait pu devenir le premier coureur non belge à remporter les cinq monuments, mais buta trois fois à la deuxième place sur le Tour des Flandres, alors qu'il avait remporté tous les autres au moins deux fois chacun ! L'année 1984 est probablement la plus faste de sa carrière, avec notamment un Printemps exceptionnel où il enlève Paris-Nice, le Tour de Catalogne, le Tour du Pays Basque, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège. Il réalise également la performance de remporter le Critérium International en enlevant le sprint, le contre-la-montre et la course de côte ! Puis en terminant cinquième du Tour de France quelques mois plus tard, il affirme également ses qualités sur les grands tours. Il perd toutefois le maillot vert lors de la dernière étape. Et c'est sur la Vuelta que Kelly exprimera le mieux son potentiel sur trois semaines, en gagnant deux étapes en 1986 (il termine également sur le podium) et 1987, puis en remportant le classement général en 1988 (avec deux nouvelles victoires d'étapes). Il consacrera cependant sa fin de carrière plutôt aux classiques, il remportera d'ailleurs le Tour de Lombardie en 1992 puis Milan - San Remo l'année suivante, à l'âge de trente-cinq ans !

[jeje63]

Contador premier c'est désormais szûr

[TRH]

Mais où est valverde?????

[Luckynot]

Sean Kelly s'est dit je suis catholique nanana du connemaraaaaaaa

[rthomazo]

3ème : Alberto Contador, 86 pts

Seul coureur avec Bernard Hinault à avoir remporté au moins deux fois chacun des trois grands tours, Alberto Contador a quitté le cyclisme avec un palmarès d'exception, parmi lequel on retrouve notamment 3 Vuelta, 4 Tours du Pays Basque, 2 Tours de France, 2 Giri ou encore 2 Paris-Nice. Mais ce qu'on retiendra de ce champion, c'est avant tout son panache qui lui valut notamment trois prix de supercombatif sur la Vuelta (en 2012, 2016 et 2017). Un panache qui, couplé à un sens tactique hors du commun, permit à Contador de renverser totalement une Vuelta 2012 qui semblait promise à Rodriguez : dans la dix-septième étape entre Santander et Fuente Dé, il attaque dans la Collado de Hoz à plus de cinquante kilomètres de l'arrivée. Rodriguez, surpris, ne réagit pas sur le coup et passe au sommet avec une trentaine de secondes de retard. Contador profite alors de la présence d'équipiers à l'avant (et de son ancien coéquipier Tiralongo qui lui apporte une aide précieuse) pour creuser l'écart dans la vallée et remporter l'étape avec plus de deux minutes d'avance sur celui qu'il n'était jamais parvenu à distancer en montagne jusqu'ici. Quatre ans plus tard, Contador réalise un nouveau coup de maître lors de l'étape de Formigal : au lendemain d'une étape de montagne dantesque arrivant au sommet de l'Aubisque, le "Pistolero" attaque dès le départ avec plusieurs équipiers, suivi du maillot rouge Quintana, tandis que Froome et Chaves, entre autres, sont surpris ! Après une étape folle, Quintana reprendra suffisamment de temps à Froome pour remporter la Vuelta, mais Contador ne remontera qu'à la quatrième place, qui sera la sienne à Madrid. L'année suivante, Contador attaque presque tous les jours dès que la pente s'élève. Il connaît quelques coups de moins bien à Andorre et Calar Alto notamment, et échoue d'un rien au sommet de la terrible ascension de los Machucos, mais ne perd pas sa détermination et remporte enfin une étape à la veille de l'arrivée, au sommet du mythique col de l'Angliru. Son panache, on en a également profité sur le Tour de France, quand il fait exploser le peloton dans le col de Chaussy, aidé par Nibali, en 2015, ou quand il prend l'initiative sur de la très courte étape de Foix sur le Tour 2017. Des coups de panache qu'on a aussi retrouvé sur Paris-Nice en 2016 et 2017, où il prend l'initiative à cinquante kilomètres de l'arrivée dans la côte de Peille. Mais il échoue les deux fois à moins de cinq secondes de la victoire finale derrière un coureur de la Sky. Enfin, on retiendra de ce coureur son magnifique style sur le vélo, avec ce déhanchement des épaules qui lui était si caractéristique lorsqu'il se mettait en danseuse.

[Nateli]

Quel coureur !

Merci pour le sujet ! Excellent !

[Nateli]

Quel coureur !

Merci pour le sujet ! Excellent !

[JeanB]

[capuche]

Le célèbre enchaînement Kelly - Contador.

[jeje63]

Contador premier c'est désormais szûr

[rthomazo]

2ème : Delio Rodríguez, 97 pts

Contrairement à la majorité des grandes épreuves, le cyclisme espagnol ne s'arrête pas pendant la guerre. Fort de ses qualités de sprinteur, Delio Rodríguez en profitera pour décrocher trente-neuf étapes sur la Vuelta en seulement cinq participations, dont douze en 1941, dont six consécutives, un record sur la Vuelta ! Sur les autres grands tours, seul Alfredo Binda a fait mieux avec huit succès d'étapes consécutifs lors du Giro 1929. Tout au long de sa carrière, ce galicien s'est abstenu de courir en visant les classements généraux, car selon lui la joie de remporter un classement final n'était que partielle, incomparable à l'émotion ressentie au moment de franchir une ligne d'arrivée en premier. Pourtant, il surprend tous ses adversaires lors de Vuelta 1945 en attaquant dans le col de Bejar lors de la deuxième étape entre Cacéres et Salamanque avant de poursuivre son effort et franchir la ligne seul avec vingt-neuf minutes d'avance sur ses rivaux ! Son incroyable régularité lui permettra ensuite de conserver une demi-heure d'avance sur Berrendero à Madrid : il remporte six étapes et également le classement par points, alors organisé pour la première fois (et qui ne reviendra que dix ans plus tard). Delio appartenait à la grande fratrie cycliste des Rodríguez Barros et, avec son frère Emilio, il réalise en 1947 un sacré Tour d'Espagne pour sa dernière participation : Delio remporte six étapes et termine troisième du classement général, juste devant Emilio, qui aura quant à lui remporté une étape et le classement de la montagne. Depuis, jamais deux frères n'ont réussi à remporter chacun au moins une étape sur un même grand tour. Malheureusement, Delio Rodríguez ne s'est jamais aventuré hors de la péninsule ibérique (notamment à cause de la guerre), on ne saura donc jamais ce qu'il aurait pu réaliser face aux grands cyclistes belges, français et surtout italiens de l'époque.

[Evan3]

Valverde il est pas encore dans le classement parce que sinon c'est lui le premier

[rthomazo]

1er : Alejandro Vaverde, 100 pts

"El Imbatido" n'a pas volé son surnom. À trente-huit ans, le murcian, toujours en activité, possède le plus beau palmarès du cyclisme actuel. Lorsqu'à vingt-cinq ans, Valverde bat Lance Armstrong sur les hauteurs de Courchevel lors du Tour de France (après avoir déjà obtenu deux top 5 sur la Vuelta), on lui promet un avenir radieux sur les grands tours. Même s'il parviendra à remporter au moins une étape sur chacun d'entre eux et à terminer troisième du Giro, sixième du Tour et douzième de la Vuelta la même année en 2016, l'espagnol ne remportera finalement qu'une seule course de trois semaines, à l'occasion de la Vuelta 2009. Il visait pourtant le Tour de France cette année-là et semblait en excellente forme après avoir remporté le Dauphiné et le Tour de Catalogne, mais les affaires de dopage l'empêchaient de courir en Italie, et le Tour en empruntait quelques routes lors de l'étape entre Martigny et Bourg-Saint-Maurice empruntant les deux Saint-Bernard. Il purgera ensuite une suspension d'un an et demi avant de revenir pour ce qu'il considère comme sa deuxième carrière, avec notamment trois podiums sur la Vuelta. Mais c'est bien sur les courses par étapes d'une semaine et, surtout, sur les classiques que Valverde a progressivement forgé son immense palmarès (il est le seul coureur en activité à compter plus de cent victoires sans être sprinteur). On connaît évidemment son incroyable record sur la Flèche Wallonne, qu'il remporte quatre fois consécutivement entre 2014 et 2017, défiant les lois de la physiologie en dominant des adversaires d'une décennie moins âgés que lui sur un effort d'explosivité. Parmi les quatre Liège-Bastogne-Liège qu'il a remportés, ceux de 2015 et 2017 sont également un modèle du genre : attendre toute la journée puis faire parler son punch dans l'ultime montée vers Ans. Malgré ses qualités de grimpeur-puncheur et sa bonne pointe de vitesse, Valverde n'est pourtant jamais parvenu à remporter le Tour de Lombardie ni le championnat du monde, où il détient pourtant le record de médailles avec deux d'argent (en 2003 et 2005) et trois de bronze consécutives entre 2012 et 2014, la dernière ayant été obtenue à domicile à Ponferrada. En Espagne, il reste aujourd'hui triple vainqueur du Tour de Catalogne, vainqueur du Tour du Pays Basque, double vainqueur à San Sebastian, quintuple vainqueur de la Ruta del Sol et du Tour de Murcie... Un palmarès incroyable, encore appelé à grandir tant que Valverde sera motivé au moment d’enfourcher son vélo. Et qui sait s'il n'est pas capable d'aller chercher, enfin, son titre mondial à Innsbrück dans deux mois, sur un des parcours les plus durs de l'histoire de l'épreuve ?

[TRH]

Valverde

[Igbur]

Superbe classement, merci
Tu donneras le barème?

[Evan3]

Ton classement était bien il était réaliste toute époque confondue

[rthomazo]

Superbe classement, merci
Tu donneras le barème?

Il y avait 25 points pour les vainqueurs de la Vuelta et 15 points pour les deux autres courses. L'objectif était de valoriser les victoires donc j'ai mis 2/3 des points du vainqueur pour le 2e, puis des points jusqu'au 10e pour la Vuelta et jusqu'au 7e pour les deux autres courses. Les victoires d'étapes valaient 1/5 d'une victoire finale.

[Klira]

Malgré tout, Valverde triomphe.

[Malo.tls]

Valverde