23ème : Charles Pélissier, 40 ptsLa grande fratrie des Pélissier a marqué dans son ensemble l’histoire de la Grande Boucle, avec l’animation sportive et extra-sportive proposées par l’aîné Henri et par Francis dans les premiers Tours de l’entre-deux guerres, les deux frères ayant presque une forme de rivalité avec Henri Desgrange, l’organisateur du Tour. À rappeler d’ailleurs que, contrairement à ce qu’on lit parfois, Francis n’était pas le cadet, puisqu’il y avait 4 frères Pélissier. Le cadet était Jean, qui n’a pas eu le temps de briller sur un vélo, tombant au combat dans la Marne en 1915. Quant au benjamin, Charles, il était avant tout routier-sprinteur et a couru bien après ses frères. Sa popularité, déjà grande, a explosée lors du Tour de France 1930, le premier disputé par équipes nationales. Membre de l’équipe de France, il remporte la première étape entre Paris et Caen en battant au sprint le légendaire Italien Alfredo Binda. Il remporte ensuite un sprint massif à Brest, puis règle à Perpignan un groupe d’hommes forts à l’issue de la seconde étape Pyrénéenne, avant un succès en solitaire à Montpellier lors de l’étape suivante. Fin juillet, les 4 dernières étapes sur un total de 21 sont consécutives (vues les distances, il y avait 5 journées de repos, cette année là). À Metz, il remporte l’étape dans un sprint massif pour l’époque (une trentaine de coureurs). Il remet ça le lendemain à Charleville, après avoir écopé de 2 minutes de pénalité au classement général, tout comme le maillot jaune André Leducq et deux autres Français. La raison : 3 équipiers se sont relevés pour aider le leader à revenir dans le peloton après un incident mécanique, alors que le règlement de l’époque ne permet de telle manœuvre qu’en se restreignant à 2 équipiers. Le jour suivant, à Malo, après 10 heures de course rendue difficile par de nombreux pavés dans les routes du Nord, il s’impose une nouvelle fois. Enfin, après 12 heures sur 300 kilomètres, mais dans un sprint à seulement 19 coureurs, il triomphe sur le Parc des Princes : 4 étapes consécutives, François Faber avait fait mieux en 1909, en en gagnant 5, mais pour Charles Pélissier, il s’agit de 4 victoires en 4 jours consécutifs. Depuis, seul Mario Cipollini, en 1999, a su en faire autant. Mais pour Charles Pélissier, cela donne un total de 8 étapes dans le même Tour ! Les livres le donnent comme co-recordman avec Eddy Merckx en 1970 et 1974 et Freddy Maertens en 1976. Sauf que ces derniers, avec le prologue et les demi-étapes, avaient respectivement 28, 26 et 26 occasions de victoires, soit un taux de réussite inférieur à celui de Charles Pélissier, qui est de 38 %, un record absolu pour un Tour de France de plus de 14 étapes.