L'autre grande course du calendrier Suisse après le Tour National, le Tour de Romandie fut créé en 1947 pour fêter les 50 ans de l'Union Cycliste Suisse. Une première édition remportée par Désiré Keteleer devant, excusez du peu, Gino Bartali et Ferdi Kübler (qui gagneront les deux éditions suivantes). Mais seul Stephen Roche a su s'y imposer à trois reprises en 1983, 1984 et lors de sa fabuleuse année 1987. De fait le Tour de Romandie a longtemps été la course de préparation privilégiée pour le Tour d'Italie avant d'être détrônée dans les années récentes par le Tour du Trentin. La course s'effectuait alors sur des étapes en circuit, ce qui a été plutôt abandonné depuis la reprise de l'organisation en 2007 par Richard Chassot, l'actuel président de la fédération suisse.
Vidéo : 50 ans d'Histoire du Tour de RomandiePour les intéressés il existe même un
documentaire sur les 60 ans du Tour de Romandie réalisé en 2007 (au prix de 19 euros
).
Et puis petit plaisir,
un reportage de 1976 qu'on jurerait sorti du Vélo de Ghislain Lambert (cette moustache
).
Niveau parcours la grande innovation de l'édition 2018 est la présence d'un contre-la-montre en côte lors de la 4ème journée sur la montée de Villars, un des grands classique de l'épreuve. D'habitude un tel exercice est assez douteux dans le tracé d'une course tant il donne l'avantage aux grimpeurs sans que ceux-ci aient à prendre le risque d'attaquer. Et de fait les 4 kilomètres accidentés du prologue ne rétabliront clairement pas l'équilibre pour les rouleurs. Mais avec zéro arrivée au sommet et deux dernière étapes ouvertes, le pari est plus qu'intéressant de la part des organisateurs.
Les commentaires sur les étapes sont ceux de Mathias Frank.
Prologue : Fribourg - Fribourg (4,02 km, 102 m d+) mardi 24 avril
Sur les près de 4 km de ce prologue, il faudra d'abord être virtuose: il y a deux ou trois virages à 90° qu'il faudra négocier en finesse, avant de bien relancer. C'est dans le dernier kilomètre de la montée finale, avec un premier tronçon à 10-12%, que la victoire va se jouer. On aura déjà une idée de ceux qui peuvent gagner ce Tour.
1/ Fribourg - Delémont (166,6 km, 2232 m d+) mercredi 25 avril
C'est le sommet de la montée de 6.2 km de Develier vers Bourrignon que les coureurs vont escalader deux fois. Le second passage au sommet est à environ 20 km de l'arrivée, c'est là que ceux qui espèrent gagner devront s'accrocher. Je n'imagine vraiment pas un sprint massif.
Détail GPM :
https://www.tourderomandie.ch/wp-content/uploads/2015/10/tdr-2018-stage-1-gpm-min.pdf2/ Delémont - Yverdon-les-Bains (173,9 km, 1988 m d+) jeudi 26 avril
La clé de l'étape se trouve dans la traversée, compliquée, de la Ville d'Yverdon. Mais après le dernier virage à 400 m de la ligne, sur le magnifique boulevard de la rue des Sports, les costauds feront la différence. La clé sera de bien prendre ses repères lors du premier passage, pour se placer au mieux à la seconde traversée.
Détail GPM :
https://www.tourderomandie.ch/wp-content/uploads/2015/10/tdr-2018-stage-2-gpm-min.pdf3/ Ollon - Villars (9,9 km, 785 m d+) vendredi 27 avril
La clé de l'étape est assurément de trouver le meilleur rythme pour gérer au mieux son effort. Il n'y a pas de vraies cassures sur cette pente de 7% de moyenne. Il va falloir tenir 20 minutes, et même si ce n'est pas des pourcentages alpestres à 10% et plus, ils ne seront plus beaucoup à pouvoir encore gagner le Tour après ça !
4/ Sion - Sion (149,2 km, 3584 m d+) samedi 28 avril
C'est une étape courte, qui sera très nerveuse. La première montée sur Ovronnaz, depuis Chamoson, est la plus dure et elle va casser le peloton à coup sûr. Mais avec seulement 150 km en tout, pas sûr que ça recolle dans la plaine. Ensuite montée sur Vercorin, puis remontée sur les Collons, toit du Tour avec presque 1800 m. Je situe la clé de l'étape dans la dernière montée du Val d'Hérens, même si ce n'est pas la plus difficile : c'est là qu'une dizaine de coureurs au maximum joueront la gagne et peut-être la victoire finale.
Détail GPM :
https://www.tourderomandie.ch/wp-content/uploads/2015/10/tdr-2018-stage-4-gpm-min.pdf5/ Mont-sur-Rolle - Genève (181,8 km, 1581 m d+) dimanche 29 avril
C'est le même final qu'il y a deux ans, à la différence près que la traversée de Versoix est empêchée par un chantier et qu'il faudra transiter par le nord. Dans cette étape classique pour purs sprinters, c'est dans l'emballage final que tout va se jouer. Il faudra s'y faire bien emmener pour celui qui vise la gagne.
Détail GPM :
https://www.tourderomandie.ch/wp-content/uploads/2015/10/tdr-2018-stage-5-gpm-min.pdfStartlist : https://www.procyclingstats.com/race/tour-de-romandie/2018/startlistLeaders : Richie Porte, Tejay Van Garderen (BMC), Carlos Verona (Mitchelton-Scott), Emanuel Buchmann (Bora), Andrey Amador (Movistar), Ion Izagirre, Gorka Izagirre (Bahrein), Jacob Fuglsang (Astana), Mathias Frank, Pierre Latour (AG2R), Geraint Thomas, Egan Bernal (Sky), Primoz Roglic, Steven Kruijswijk (LottoNL), Dan Martin, Rui Costa (UAE), Simon Spilak (Katusha)
Sprinteurs : Elia Viviani, Fernando Gaviria (Quick Step), Pascal Ackermann (Bora), José Joaquim Rojas (Movistar), Sonny Colbrelli (Bahrein), Samuel Dumoulin (AG2R), Michael Matthews (Sunweb), Roberto Ferrari (UAE), Davide Cimolai (FDJ), Baptiste Planckaert (Katusha), Timothy Dupont (Wanty)
Autres : Rohan Dennis (BMC), Michael Albasini (Mitchelton-Scott), Enrico Gasparotto (Bahrein), Thomas de Gendt (Lotto), Omar Fraile (Astana), Silvan Dillier (AG2R), Jonathan Castroviejo, Pavel Sivakov (Sky), Matthias Brändle (Trek), Pierre Rolland (Education First), John Darwin Atapuma (UAE), Rudy Molard, David Gaudu (FDJ), Guillaume Martin (Wanty)
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