En raison d’un glissement de terrain, ce qui devait être la première étape de montagne de ce Tour de Suisse se trouve amputé de sa montée finale. Les deux bosses du final précèdent cinq derniers kms plus roulants alors qu’on ne devrait pas voir d’offensive dans le seul col du jour, certes près de 30 kms dont les 20 derniers à 6% de moyenne, mais situé à 100 kms de l’arrivée. Les attaques sont en revanche nombreuses en début de course.
Kiryienka,
Bol et
Veikkanen obtiennent finalement un bon de sortie, ils abordent le Gotthardpass avec 3’30’’ d’avance. Après les dix premiers kms roulants, les Lotto Jumbo décident pourtant de lancer la course.
Hathaway hausse considérablement le rythme, puis se fait seconder par
Sánchez dans le dernier quart du col.
Kreuziger est hyper attentif en deuxième position du peloton, mais les dégâts sont tout de même importants. Au sommet, le peloton ne compte plus que 36 éléments dont un seul équipier pour le maillot jaune,
Capecchi !
Kiryienka est passé avec une grosse minute d’avance alors que
Veikkanen et
Bol ont pu basculer avec le premier peloton. Cette situation rappelle le chantier opéré par ces mêmes Rabobank l’an dernier, mais ils se retrouvent moins en surnombre aujourd’hui. Dans les derniers mètres de montée,
Sergio Henao décide d’attaquer. Personne ne le suit mais cela oblige
Capecchi à maintenir un rythme élevé à sa poursuite. Excellent descendeur, l’italien revient sans trop de soucis.
Bol se met ensuite à plat ventre pour éviter le retour de groupes de l’arrière. Ils sont cependant une vingtaine à rentrer en bas de la descente dont
Formolo, un deuxième gregario pour
Kreuziger. Celui-ci doit aussitôt rouler en tête de groupe car
Mohoric,
Wegmann,
Tschopp et
Bonnafond se lancent en contre-attaque. Ces hommes sont encore dangereux au général, en particulier pour des places dans le top 10 des Katusha et Trek, qui deviennent un précieux soutien pour
Kreuziger. Après avoir compté près de deux minutes d’avance, ils se font reprendre à quelques kms du sprint intermédiaire.
Sánchez ne laisse personne récupérer et attaque à son tour, en compagnie de nouveau de
Mohoric et
Tschopp.
Henao et
Vanendert accélèrent aussi avec un temps de retard, ils sont à seulement trois minutes au général. Les Trek et Katusha continuent donc d’imprimer un tempo élevé qui ramène les attaquants dans le rang à deux kms du pied de Zona Cumiasca, la première bosse du final.
Mis en difficulté par
Kreuziger hier, les Lotto Jumbo décident aujourd’hui de prendre les devants, d’autant que leurs équipiers ont préparé le terrain toute la journée.
Mollema attaque donc dans les premiers pourcentages,
Gesink bien calé sur son porte-bagages.
Hermans est attentif, il est le seul à les suivre alors que
Kreuziger se repose sur
Capecchi. L’italien a pourtant déjà beaucoup travaillé, il se fait attaquer sans réagir par
Costa,
Sagan,
Poels et
Pinot, ces deux-derniers se faisant cependant péter le caisson. Devant,
Hermans se la joué présomptueux, il attaque le duo néerlandais.
Mollema et
Gesink stagnent après leur attaque précoce, ils se font reprendre par
Costa et
Sagan, puis
Capecchi ramène
Kreuziger à deux kms du sommet. En se retournant, il semble surpris de ne voir plus que son leader dans la roue ! En effet, le reste de la troupe gère ou explose, on les voit comme hier éparpillés sur la route. Le regroupement du groupe maillot jaune provoque un léger ralentissement car les deux Lotto Jumbo se replacent dans la roue des Liquigas.
Costa et
Sagan en profitent pour accélérer de nouveau.
Capecchi veut faire l’effort mais
Kreuziger est arcbouté sur sa machine et lui demande de ralentir.
Gesink et
Mollema semblent vouloir souffler eux aussi. Cela permet le retour de
Brajkovic juste au sommet, qui a bien géré sa montée, puis de
Frank,
Henao et
Quintana dans la dernière difficulté.
Hermans l’a abordé avec 45’’ d’avance sur
Costa et
Sagan et 1’15’’ sur le groupe maillot jaune. Voyant le maillot jaune de plus en plus dans le dur,
Gesink tente d’accélérer au sommet de la côte.
Brajkovic le suit mais ils n’ont plus vraiment d’essence pour poursuivre leur effort.
Capecchi, lui, est dans une forme olympique et les ramène dans le rang. Le final étant roulant, le tchèque a passé le plus dur puisque ses adversaires restent dans la roue de
Capecchi et attendent le dernier km pour faire un dernier effort.
Henao se détache aussitôt,
Gesink accroche de justesse sa roue et cette fois l’ange-gardien de
Kreuziger ne peut plus réagir. Le maillot jaune perd finalement 15 secondes sur son rival hollandais, un moindre mal. Si le général se jouait dans ce groupe, la victoire d’étape, elle, était devant. Dans un grand jour,
Hermans n’a rien perdu sur ses deux poursuivants pour décrocher cette belle victoire ! Deuxième,
Peter Sagan se console avec le maillot de leader. Un petit groupe comprenant 4 Astana dont
De Gendt termine à 3’05’’. Placés hier,
Van den Broeck et
Pinot concèdent 3’59’’, ils sortent du top 10.