15 Juillet 1969...
Merckx le surhomme
Dans cette dix-septième étape du Tour entre Luchon et Mourenx, Felice Gimondi, 3e du classement général et vainqueur du Giro cette année, craque dès le Col de Peyresourde, victime d'ennuis intestinaux. Puis, dans le col du Tourmalet, l'équipier de Merckx Vandenbossche impose un rythme élevé qui réduit le groupe de tête à neuf coureurs. Au sommet du col, alors que Vandenbossche sprinte pour le Grand Prix de la Montagne, Merckx sprinte également pour dépasser son équipier ! En effet, Vandenbossche a annoncé deux jours plus tôt qu'il était en contact avec l'équipe Molteni, ce qui a fâché Merckx. On pense que Merckx va se relever au sommet, mais il accélère dans la descente ! À Barèges, il compte vingt-cinq secondes d'avance et, conscient qu'il reste 140 km dans cette étape, Merckx hésite à continuer. Mais, ne voyant personne revenir sur lui, il continue. Au pied du Soulor, il compte 3'35'' d'avance sur ses poursuivants. Il réalise une superbe ascension de l'Aubisque, reléguant le deuxième groupe à 5'15'' au passage du Soulor et à presque sept minutes au sommet de l'Aubisque. Derrière, l'entente n'est pas excellente, et, à l'arrivée, dans la ville de Mourenx créée pour les ouvriers du gisement de gaz de Lacq, Eddy Merckx repousse Dancelli, 2e, à 7'56'', et le troisième groupe, où l'on retrouve Gimondi et Janssen, à 14'47''. Au classement général, Pingeon pointe désormais à plus de seize minutes. À la fin de ce Tour, Merckx réalisera une performance restée aujourd'hui inégalée : remporter la même année le classement général, le classement par points et le classement de la montagne, le tout à seulement vingt-quatre ans !