A quelques jours du Giro nombreux sont les grimpeurs à avoir fait le déplacement en Suisse pour cette dernière répétition. Le parcours n’est pourtant pas vraiment montagneux, et devrait convenir à un rouleur qui passe les cols. Tout le profil d’un Bradley Wiggins (Sky) vainqueur du Tirreno-Adriatico de cette manière. Le Britannique devra faire face à d’autres rouleurs-grimpeurs comme Contador (Saxo Bank), Evans (BMC), Klöden, Brajkovic et Leipheimer (Radioshack), Sánchez (Rabobank), Menchov (Geox) ou encore Hesjedal (Garmin). Attention aussi à Lieuwe Westra (Vacansoleil) et Monfort (Leopard) qui pourraient tirer parti de l’absence de hautes montagnes. Les grimpeurs alignés, Basso (Liquigas), Scarponi (Lampre), Rolland (Europcar), Van den Broeck (Oméga Pharma), Gadret (AG2R) et Cobo (Geox) auront intérêt à se montrer offensifs pour creuser des écarts. Les sprinteurs passe-partout Freire (Rabobank) et Rojas (Movistar) auront aussi une ou deux occasions de briller.Etape 1Ce Tour de Romandie débute par un court prologue de seulement 3500 mètres.
Toma Vaitkus est le premier à réaliser un chrono solide avec un temps de 4’30. Le Lituanien a apparemment réalisé une belle performance puisque
David Millar termine dans le même temps.
Luis Léon Sánchez est le premier favori à s’élancer, et c’est une nouvelle déception pour l’Espagnol cette année, il n’est même pas dans le top 10 provisoire. Autre déception pour
Levi Leipheimer, seulement 15e dans le même temps que l’Espagnol, soit 13’’ de perdues.
En revanche le jeune
Castroviejo réalise un bon temps, il est pour le moment ex-aequo avec
Millar et
Vaitkus. La courte distance de l’exercice empêche de créer des écarts. La preuve,
Janez Brajkovic termine lui aussi en 4’30.
Lieuwe Westra échoue aux portes du top 10, perdant déjà 8’’ sur le Slovène … Et à 11’’ de
Monfort qui réalise le meilleur chrono.
Comme attendu
John Gadret prend un tir : 29’’ en seulement 3,5 kilomètres ! Il faut dire que le poids plume Français a été handicapé par un très fort vent. En revanche
Van den Broeck profite de sa carrure pour rester bien droit sur sa machine, et prendre la 7e place provisoire à seulement 5’’. Comme son compatriote,
Rolland fait les frais de ce chrono, cédant 28’’, alors qu’
Hesjedal est à 12’’,
Scarponi à 15’’,
Menchov à 10’’ et que
Klöden déçoit à 19’’. Le temps de référence semble solide, mais dans l’aire d’arriver le Belge est inquiet. Le maillot Sky de
Wiggins se profile à l’horizon. Mais le Britannique déçoit lui aussi avec 18’’ de perdues. Il est même battu d’une seconde par
Ivan Basso !
Cadel Evans prend la 19e place à 12’’. Il ne reste plus qu’un coureur à passer, mais pas des moindres.
Alberto Contador se fait des plus menaçants, mais il échoue pour deux petites secondes.
Maxime Monfort s’empare donc du premier maillot jaune devant
Alberto Contador qui se positionne déjà au général et
Brajkovic en embuscade.
1
Maxime Monfort (Leopard)
2
Alberto Contador (Saxo Bank)
3
Janez Brajkovic (Radioshack)
Etape 2Cette première étape en ligne s’achève en haut d’un court col. Nous devrions assister à une explication entre les favoris sur ce qui devrait être la seule possibilité pour les grimpeurs-puncheurs de reprendre du terrain. Ils sont donc nombreux à vouloir prendre l’échappée, mais seuls 5 hommes se voient accorder un bon de sortie :
Jérôme, Mouris, Stannard, Horrach et
Klemme en défense du maillot jaune.
Evans et
Sánchez sont impliqués dans une chute à mi-course, mais avec l’aide de leur équipe respective ils reprennent sans difficulté leur position dans le peloton.
Le peloton ne rigole pas, et à part
Horrach, les échappés sont rejoints avant même le pied du col du Pillon (7,1 km à 5,1%), première des deux difficultés du final. L’Espagnol bascule en tête au sommet, s’assurant du port du maillot à pois demain. Le peloton arrive groupé au sommet, mais le maillot jaune à déjà bien reculé. C’est pourtant son équipe qui roule sur la dernière portion de plat pour aller chercher le courageux du jour. C’est donc un peloton encore conséquent qui se présente au pied de la montée de Leysin (5,7 Km à 6,2%).
C’est
Chris Anker Sorensen qui fait la première partie de la montée. A 3 kilomètres du sommet
Michele Scarponi prend les choses en main. Il prend un énorme relai qui fait exploser le peloton. Exit
Rolland, Sánchez, Wiggins, Westra etc … L’Italien impose un rythme très soutenu jusqu’à son démarrage, à 300 mètres de la ligne. Il s’impose facilement, dommage de ne pas avoir attaqué plus tôt. Grâce aux bonifications et aux 8’’ reprises à
Horner, Evans, Menchov, Contador, Hesjedal, Gadret, Cobo, Basso et
Monfort, le leader de la Lampre s’empare du maillot jaune.
Dupont, Van den Broeck, Klöden et Brajkovic perdent 29’’,
Rolland et
Wiggins 50’’ et
Luis Léon Sánchez 1’24.
1
Michele Scarponi (Lampre)
2
Chris Horner (Radioshack)
3
Cadel Evans (BMC)
Etape 3Les favoris n’auront qu’une seule occasion de se départager : le Gibloux. Ce n’est certes pas un monstre, mais les pourcentages devraient être suffisant pour creuser des écarts, à condition d’y mettre un peu de volonté. Seul hic, le sommet de cette montée est situé à 15 kilomètres de Romont où est tracée la ligne d’arrivée.
Dès le départ un groupe de 9 hommes prend les devants. Ce groupe doit batailler une vingtaine de kilomètres avant que le peloton ne les laisse filer. On y retrouve
Rast, G.Caruso, Bernaudeau, Gutierrez, Willems, Fairly, Mol, Azanza et
Stannard. Cette échappée ne présente pas de réel danger et bénéficie d’une certaine clémence de la part des équipes de leader. A l’arrière on apprend l’abandon de
Lieuwe Westra victime d’une lourde chute. Espérons que ce n’est pas trop grave pour le rouleur Néerlandais.
John Gadret doit avoir des vues sur l’étape, puisque ce sont les AG2R qui mènent la danse en tête de peloton. Aura-t-on enfin l’occasion de voir la formation de Vincent Lavenu briller cette année ?
Cobo, Van den Broeck, Klöden et
Wiggins sont à leur tour impliqués dans une chute. Heureusement il semble y avoir plus de peur que de mal pour ces 4 là.
Basso, Hesjedal, Evans et surtout
Contador se retrouvent au sol à leur tour. Difficile de dire s’il y a de la casse parmi eux. Les équipes Lampre et AG2R ne semblent pas au courant de cette chute. Elles continuent leur forcing engagé depuis de longs kilomètres, si bien que
Scarponi et
Gadret se retrouvent détachés avec une dizaine de leurs équipiers.
Au pied du Gibloux, le groupe maillot jaune rejoint l’échappée matinale, et compte encore une vingtaine de secondes d’avance sur le peloton.
Basso visiblement atteint est un peu plus loin, aux côtés de
Fuglsang, et surtout
Monfort 2nd du général ! La jonction s’effectue rapidement entre les deux groupes de tête, mais
Klöden, et le maillot blanc
Thomas explosent dès les premiers pourcentages. Son leader
Wiggins craque à son tour. Et les restes du peloton volent en éclat dans le dernier kilomètre de montée.
Caruso dernier rescapé de l’échappée compte une quarantaine de secondes sur un surprenant
Dupont. 10’’ plus loin on retrouve
Scarponi, accompagné du fidèle
Spilak ainsi que de
Menchov, Evans et
Contador.
Gadret et
Hesjedal font étalage de leurs capacités de descendeurs pour revenir dans la descente. Les autres sont dispersés un peu plus loin. Il ne reste que 10 kilomètres, et encore 16’’ de bonifications à distribuer avec un sprint peu avant l’arrivée. Dans ce contexte personne ne veut faire d’effort et c’est donc un mano-à-mano entre
Caruso et
Spilak. Mais l’Italien est à bout de souffle et ne peut résister bien longtemps. On devrait donc avoir un sprint entre costaud sur le faux-plat montant de l’arrivée.
Dupont prend 6’’ de bonifications au sprint intermédiaire,
Scarponi 4 et
Evans 2. Dans le dernier kilomètre le maillot jaune dispose sans difficulté de ses adversaires, dont la moitié passera par l’infirmerie ce soir.
Evans coupe la ligne 2e à 10’’, devant
Contador. Cobo et
Van den Broeck finissent à tout de même 2’30, et les autres au-delà des 3’. Mais l’Italien n’a pas le temps de savourer sa victoire, le Pistolero lui tombe dessus. L’Espagnol n’a visiblement pas apprécié que les boys de l’Italien profitent de sa chute pour le distancer.
1
Michele Scarponi (Lampre)
2
Cadel Evans (BMC)
3
Alberto Contador (Saxo Bank)
Etape 4L’étape semble parfaite pour un sprint. Et ce n’est pas le léger relief en deuxième moitié de parcours qui va décourager
Oscar Freire et
José Joaquin Rojas. Ce dernier a d’ailleurs montré sa forme en devançant hier à l’arriver les
Basso, Horner, Brajkovic, Rolland etc. On voit mal qui pourrait concurrencer les Espagnols dans la dernière ligne droite. Une bonne nouvelle pour eux ? Pas vraiment puisque leurs équipes respectives devront assumer seules le poids de la course.
Les baroudeurs ont compris qu’ils tiennent peut-être là une belle occasion de lever les bras, et la première heure de course est par conséquent bien animée. Ils sont finalement 5 à recevoir un bon de sortie :
Hansen, Minard, McCartney, Jérôme et
Finetto. Ce que le faible plateau de sprinteurs laissait présager arriva. Aucune équipe ne souhaite mener la chasse et l’écart grimpe, grimpe … Dans le peloton on semble s’endormir, jusqu’à la chute de
Denis Menchov à 80 kilomètres du but. Le 4e du classement général sort par la petite porte alors qu’il réalisait là un sans faute.
Il faut attendre que l’écart atteigne les 15’ et qu’
Adam Hansen prenne le maillot jaune virtuel pour voit deux équipes prendre les devants : Astana et Saxo Bank. A 30 kilomètres de l’arrivée l’écart est encore supérieur aux 13’. Adam
Hansen se montre comme le plus fort de l’échappée, et plus personne ne le relaie. Lassé l’Australien abandonne ses adversaires dans la dernière difficulté du parcours, et fond vers une belle victoire. Quelques minutes plus tard le peloton explose au même endroit.
Rolland si impressionnant sur Paris-Nice semble être venu en touristes puisqu’il n’essaie même pas de s’accrocher.
Cobo, Van den Broeck, Gadret, Brajkovic et
Dupont se laissent bêtement surprendre et se retrouvent à devoir chasser.
Loin de cette lutte pour le maillot jaune,
Adam Hansen s’impose, mais sans explosion de joie.
Rojas et
Freire se livrent un sprint sans merci … pour la 6e place. C’est la troisième fois depuis la Catalogne que ces deux là laissent échapper une victoire facile. Les coureurs piégés sont tous revenus, à l’exception de
Dupont, pas assez vigilant et qui va chuter au classement général à la veille du contre-la-montre.
1
Adam Hansen
Etape 5Avec moins de 30’’ d’avance sur
Contador et
Evans pour un effort solitaire de 20 kilomètres, Scarponi est loin d’avoir course gagnée, d’autant que les 2e et 3e du général sont parmi les favoris aux côtés de
Millar, Wiggins, et d’un
Sánchez dont on attend toujours une vraie performance cette année. Notons cependant que le parcours est loin d’être plat.
Jens Mouris, Jürgen Roelandts, Niki Terpstra, sont successivement en tête du général.
Bert Grabsch semble réaliser le premier temps de référence en 32’06. Mais le temps de l’Allemand est largement battu par
Chris Anker Sorensen, signe que les grimpeurs ont leurs chances. Finalement c’est un jeune rouleur/grimpeur qui prend la tête en 31’35, il s’agit de
Tejay Van Garderen. David Millar est en retard dans la première partie plus difficile, mais il se refait dans la seconde partie pour finir dans le même temps que l’Américain.
Leipheimer se casse aussi les dents sur le temps de son compatriote, et
Wiggins est rejeté à 27’’,
Klöden est un peu moins loin à 19’’.
Luis Léon Sánchez s’en sort mieux que depuis le début de saison avec la 3e place provisoire.
On entre dans le top 15 avec
Hubert Dupont, pas franchement spécialiste il cède 1’10 sur la distance.
Hansen entré dans le classement grâce à sa victoire d’hier a souffert aujourd’hui : 1’32 de perdues.
Lövkvist est 11e à 34’’.
Monfort confirme sa bonne forme de la semaine avec la 3e place à 6’’, dommage qu’il est perdu du temps avant-hier.
Janez Brajkovic explose le chrono, il pulvérise le temps de
Van Garderen de 24’’ !
Ivan Basso réalise aussi un joli chrono, perdant seulement 36’’ sur le Slovène.
Chris Horner bénéficie des temps de passages de son coéquipier pour se glisser au 4e rang à 29’’.
Peu après
Jürgen Van den Broeck sort le chrono de sa vie, en tête au point intermédiaire, il n’échoue que pour une petite seconde. En revanche
Juan José Cobo ne fait pas une super performance, il est rejeté au-delà de la minute. Le maillot blanc
Simon Spilak peine lui aussi aujourd’hui avec 1’16 de perdues.
John Gadret profite de la première partie difficile pour ne finir que 13e à 46’’, soit bien mieux que
Bradley Wiggins par exemple ! Le Français conserve son top 5 et permet ainsi à son équipe de sortir la tête de l’eau. AG2R est d’ailleurs toujours en tête du classement par équipe. Peu après
Hesjedal lui reprend 16’’.
Il ne reste plus que le podium qui doit encore arriver.
Cadel Evans en termine à la 3e place à 8’’ de
Brajkovic. Contador cède 1’’ à l’Australien, en conservant une donc … pour la seconde place.
Scarponi sort lui aussi une jolie performance : 5e à 24’’ il conserve son maillot jaune.
1
Janez Brajkovic (Radioshack)
2
Jürgen Van den Broeck (Oméga Pharma)
3
Cadel Evans (BMC)
Etape 6Les équipes Rabobank et Movistar tiennent là une chance de rattraper leur fiasco de la 4e étape, mais on peut aussi s’attendre à une résistance héroïque des baroudeurs sur les 162 kilomètres de cette dernière étape. Le classement général ne devrait pas bouger, et on devrait donc assister ce soir au triomphe de
Michele ScarponiBernaudeau, Oroz, Irizar et
M.Wyss prennent la poudre d’escampette dès le départ réel. Le coureur Geox a de lourdes responsabilités sur les épaules, il incarne quasiment le dernier espoir de son pays d’enlever une victoire d’étape.
Petrov rejoint ce quatuor après quinze kilomètres de chasse. Cette fois-ci la Rabobank prend ses responsabilités pour limiter l’écart à 8’. A l’avant le trio
Oroz, Wyss, Petrov décroche ses compagnons à 60 kilomètres de l’arrivée, profitant du relief placé en milieu d’étape. Le peloton emmené par la Sky pointe à 4’20. Le jeune
Ben Swift aurait-il des jambes de feu ?
Sous le panneau des 20 kilomètres l’écart est toujours de 2’40, personne ne vient prêter main forte aux Sky. L’écart est encore d’1’50 10 kilomètres plus loin. Le trio de tête s’entend à merveille, ils vont s’expliquer au sprint. Mais c’était sans compter sur le dernier faux-plat qui coupe complètement les jambes des hommes de tête, et sur un sprint lancé de très loin par
Oscar Freire. Cette tactique s’est déjà plusieurs fois avérée payante cette saison, mais cette fois le sprinteur Espagnol à sous estimé ses adversaires. Au contraire
Ben Swift gère bien son effort pour empocher une jolie victoire devant
Maxim Iglinskiy et
Michele Scarponi qui s’est faufilé au milieu des sprinteurs émoussés.