Modolo : lever les bras La saison de cyclisme redémarre dans quelques jours par le Tour Down Under, après une année en jachère suite au fameux scandale de corruption qui a éclaboussé l'UCI. Pour l'occasion, nous sommes allés interroger Sacha Modolo, coureur d'une des deux formations Italiennes qui composent ce nouveau World Tour : la Castelli.
Modolo voudra remporter une étape en Australie "Tout d'abord, qu'est ce que ça fait d'être enfin de retour sur le vélo?Je ne vous cache pas que ça fait du bien! L'année dernière nous a tous plongés dans le doute, on ne savait pas si on pourrait continuer notre métier... C'est terrible de voir tout un peloton réduit à ça à cause des magouilles de quelques bureaucrates. En plus, la situation était vraiment démobilisante du côté de l'entrainement, on voulait pas perdre le rythme au cas où les courses reprendraient, mais en même temps on n'avait aucun objectif en ligne de mire, c'était très perturbant.
Néanmoins, la Castelli est venue à votre secours...Effectivement, fin 2017 l'UCI a réussi à remonter un projet, et la Castelli a été un des premiers sponsors à se manifester comme potentiel repreneur d'une équipe. Pour moi en particulier, tout s'est bien arrangé, puisque comme l'équipe était essentiellement tournée vers Vicenzo [Nibali], une fois qu'il a eu les équipiers qu'il souhaitait en montagne, il nous restait beaucoup de budget pour embaucher des sprinters. Sur ce plan là, Andrea Guardini et moi partagerons le leadership (on ne devrait se croiser qu'à la Vatenfall Cyclassics selon les plans de notre manager), mais on a aussi quatre ou cinq coureurs capables de nous emmener, voire de jouer leur propre carte. Notre sponsor fait honneur au sprint Italien en réunissant tant de talents sous ce maillot!
Vous avez mentionné votre présence à Hambourg cet été ; pouvez-vous nous en dire plus sur votre programme?Pour l'instant rien n'est encore absolument certain, mais e commence bien évidemment ici en Australie, puis j'enchainerai avec le Tour du Qatar, et plus généralement avec la préparation classique pour les Flandriennes, auxquelles je prendrai part. Sur cette première partie de saison, je serai beaucoup en tandem avec Matteo Trentin, qui m'aidera sur les sprints et que je suppléerai sur les pavés. Sur cette première période, mes principaux objectifs seront Tirenno - Adriatico et Milan - San Remo, où il faudra faire briller le maillot à domicile. J'aurai ensuite une longue coupure, puis je reprendrai à fond sur le Tour de France, avec l'objectif d'en claquer une ou deux, comme il y a trois ans sur le Giro. Dans cette optique, l'équipe sera entièrement tournée vers moi, notamment grâce aux présences de Niccolo [Bonifazio] et toujours de Matteo [Trentin]. Je conclurai ma saison dans la foulée à la Vatenfall Cyclassics en espérant surfer sur ma forme du Tour, puis je prendrai un repos mérité, mon manager voulant nous ménager.
Les bookmakers vous donnent troisième favori sur ce Tour Down Under ; quels sont vos objectifs ici?Il y a certes Kittel qui fait figure d'épouvantail, mais nous sommes un bon groupe à vouloir prouver qu'on en a aussi sous la pédale. Après, les circonstances font que n'ayant pas couru depuis un an, c'est dur de se situer et de situer les autres, mais je viens néanmoins avec l'ambition de lever les bras, puisqu'il devrait y avoir quelques occasions pour les sprinters comme chaque année.
Au général, votre équipe est emmenée par Giovanni Visconti ; quelles sont ses chances?Clairement, il ne fait pas partie des favoris, mais ce n'est pas un branquignole non plus. Il est sur la pente descendante, mais il a souvent répondu présent par le passé, je pense qu'il a toutes ses chances pour viser un top 10, voire mieux si les circonstances de course lui sont favorables."