Sur Paris-Nice, les premiers jours sont parfois frisquets mais une fois arrivée vers le sud de Lyon, on peut parfois trouver de très belles journées à cette époque de l'année. Cette saison, ce n'est pas le cas et les conditions sont les mêmes qu'hier et avant-hier: pluie et vent de 40 à 50 km/h. Les pauvres...
Un début d'étape aussi morose que le temps...Entre mauvais temps et les trois dernières journées qui ont été roulées à bloc, le peloton semblait vouloir souffler aujourd'hui. Sur cette étape tant redoutée, la Team Pilot n'aura pas pris en main le rythme, restant sagement derrière la vingtaine d'hommes de tête. Les consignes semblaient clairement de protéger les trois hommes forts de l'équipe,
Bullo,
Arkhipov et
Parshyn pour qu'ils puissent s'en sortir dans le final.
Les baroudeurs auront donc le droit à leur bon de sortie et malgré les conditions, ils seront nombreux à tenter leur chance, dont de bons grimpeurs loin au général, comme
Gomez,
Sütterlin , ou encore
Szczytniewski.
Après une cinquantaine de kilomètres, la seule échappée notable du jour prendra enfin le large dans la première longue descente détrempée: 12 coureurs partent avec notamment
Sütterlin,
Gomez, Gautier et Champion. L'écart montera rapidement à 6-7 minutes, mais ne dépassera jamais les 8 minutes, qui semblera être la limite qu'ont décidée de leur laisser les Quickstep de
Perrin.
Sütterlin, dernier rescapé de l'échappée matinale après s'être débarrassé de ses compagnons au fil des ascensions, semblait bien parti pour l'emporter mais à bout de force dans la montée finale, il sera repris juste avant la flamme rouge!
Jusqu'à la côte de Malène, le rythme du peloton sera donc tout simplement atone, mené par les ZBG de
Gilbert,le maillot jaune et
Kreuziger, le grand favori du jour. A part quelques petits coups d'accélérateur de la Team Pilot, lassée de cette passivité, sur la fin de la côte de Malène, puis dans la descente qui suit, il n'y aura toujours rien à signaler hormis une trentaine de lâchés. A l'approche de la côte de l'Estrade, les
Quicksteps durciront un peu la course, mais personne ne semble encore en difficulté chez les leaders qui vont passer cette difficulté sans encombre. Il reste encore 80 coureurs dans le peloton.
A moins de 30 km de l'arrivée, ca bouge enfin...Une fois la côte de l'Estrade escamotée, la Team Pilot décidera finalement de bousculer un peu les choses. Les trois hommes forts de l'équipe, aidé par
Pankov, forcent leur chance sur un terrain plus propice que le final, d'autant que
Gomez est encore à 5' devant.
Bullo,
Arkhipov et
Parshyn réussissent à s'extirper du peloton en compagnie de
Bouet(FDJ), Porte(ING) et d'un autre allié de poids
Cancellara(MAP). Le français
Pinot, ainsi que
Gõni, le lieutenant de Bullo, rateront le coche, bloqués par les équipiers de
Perrin (QSP)et
Vanendert(PLA).
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Miguel Perduras : " Nous né voulions pas que les grimpeurs se déchaînent dans lé final
en impousant leur rythme sour oune course dé côte qui ne nous convient pas" .
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Profitant des qualités de descendeur de
Parshyn et de l'avantage de descendre en petit groupe, ils prendront rapidement 1'30" d'avance sans pour autant forcer. Sur les portions planes,
Cancellara fait comprendre à ses compagnons que le rythme est trop lent pour lui et prend efficacement les choses en main. Si hier
Spartacus avait crucifié la victoire de son homologue Suisse en roulant , il lui sera aujourd'hui d'une aide précieuse pour maintenir l'écart.
Au pied de la côte de Chabris,
Gomez se laisse reprendre et mettra ses dernières forces pour protéger
Bullo, alors qu'
Arkhipov reprendra le rythme en main.
En haut de la côte, l'écart est de plus de 2'30" alors que le maillot jaune est en difficulté et a sérieusement rétrogradé vers la 40ème position.
Gilbert, qui avait passé tout les autres difficultés dans les premières positions est peut-être en train de faiblir.
Cette défaillance sonne le déclenchement des hostilités et chacun ira de sa petite attaque sur la fin de cette courte ascension:
Vanendert (PLA) et
Pinot(LOI),
Mendès, Caillaud (ING) et
Talansky(HTC), Perrin (QSP)et
Uran .
Tout ce beau monde sera contrôlé d'une main de fer par le tchèque
Kreuziger, jusqu'à ce que
Velits et
Pinot passent avec succès à l'offensive.
Dans le groupe
Bullo,
Cancellara attaquera aussi dans la descente, immédiatement pris en chasse par
Parshyn. Le point avant le finalCancellara repris, le groupe
Bullo, qui a réussi à maintenir l'écart, attaquera le final avec une avance de 2'30" sur le peloton.
Intercalé 50" devant le peloton, le duo
Pinot/
Velits se relayera bien, entamant la montée à vive allure...
Sous le coup des diverses attaques, le reste du peloton explose pour former un groupe de chasse de vingt-quatre coureurs alors que le maillot jaune Phillipe Gilbert se retrouvera pris dans une cassure avec une vingtaine d'autres coureurs.
A l'approche de l'ascension finale,le groupe maillot jaune pointera toujours à quelques mètres du groupe de chasse alors que
Kreuziger reprend les choses en main dès les premières pentes, condamnant définitivement son coéquipier
Gilbert . Le groupe ne recollera pas, le maillot jaune changera de main ce soir.
Le finalAlors que le duo
Pinot/Velits n'est plus qu'à quelques secondes du groupe
Bullo,
Pinot place une de ces violentes accélérations dont il a le secret. Le français n'a pas froid aux yeux et veut même tenter de faire d'une pierre deux coups: Décrocher
Velits et passer le groupe.
Porte tente de suivre alors qu'
Arkhipov fait l'effort pour que le groupe de son leader reste au contact. Quant
Porte se rassoit,
Pinot n'a pas pris plus de quelques mètres d'avance.
Velits le ramène alors dans le rang avec autorité, puis tente de contrer tout le monde.
Encore une fois, le précieux duo de chez Pilot, va tout donner pour son leader Suisse: le russe
Arkhipov donnant des signes de fatigue, c'est donc l'ukrainien
Parshyn qui va réussir à recoller.
Bouet, lui reste sagement dans les roues en tentant de se faire oublier, tout comme
Bullo, ultra-protégé, qui sur cette étape tant redoutée n'a encore fait aucun effort notable.
Velits continue lui de rouler à bloc sacrifiant probablement la victoire d'étape pour se reclasser au général.
Sur cette arrivée qui nécessitait de la fraîcheur, tous ceux qui ont attaqué ou fourni un peu trop d'efforts aujourd'hui en payent les frais:
Arkhipov, Pinot, Cancellara sont décrochés sous le train imposé par le slovaque.
Lorsque le sprint est lancé par un
Peter Velits, décidément très costaud aujourd'hui, personne ne peut cependant résister au punch du Tigre Suisse qui, après quelques secondes de suspens, mange littéralement ses compagnons pour inscrire une première et inattendue victoire cette saison.
Velits, second, se reclasse dans le TOP 10 du général, une bonne opération pour lui que le chrono du Col d'Eze ne risque pas d'effrayer alors que
Bouet règle le reste du groupe de tête pour compléter le podium et intégrer la Septième place du TOP10.
Derrière,
Kreuziger imprime un train d'enfer aux autres favoris qui ne peuvent que se contenter de suivre. Dans le dernier kilomètre, il ne sera pas loin de reprendre les hommes de têtes pour ne finir qu'à 27" seulement du vainqueur du jour!
Gilbert, décroché dès le début de la côte perd son maillot jaune, il finit 38è à +3'38".
Dans le groupe de chasse, seuls deux hommes ont réussi à suivre
Kreuziger, ce sont
Talansky et
Caillaud.
Suite à une étape au déroulement plus qu'étonnant,
Jérôme Bullo, s'empare du maillot jaune avec une confortable avance. Celle-ci semble cependant un peu juste pour résister aux purs grimpeurs sur la dernière étape, le chrono du col d'Eze.
Après un début de tour un peu difficile,
Kreuziger se replace dans une position idéale et pourrait tirer son épingle du jeu sur le chrono final, alors que
Perrin,
Vanendert et
Mendès sont encore une fois les plus réguliers les autres favoris.