Il est toujours un dilemme au début des étapes en ligne pour les équipes de sprinters. Doivent-elles contrôler au maximum les attaques ou s’économiser et laisser un groupe plus conséquent prendre le large ? Cette hésitation est d’autant plus marquée lorsque les premiers kms sont vallonnés comme aujourd’hui. D’un côté, le risque est d’exploser en plein vol à vouloir courir tous les lièvres. De l’autre, un gros contingent d’échappés est plus dur à reprendre et impose donc des dépenses énergétiques qui manqueront dans le final, si tant est que le peloton réussit à revenir. Les Acqua & Sapone et les Sky ont ainsi été torturés dans les 50 premiers kms de cette 7e étape, une nouvelle fois longue de plus de 200 kms. Un groupe d’hommes forts s’est fait la malle en début de course dont
Hermans, offensif pour la 3e fois en 4 jours. Le belge prend d’ailleurs les points au premier sommet devant
Acedo. Mais les contres n’ont cessé dans cette montée et le rythme est infernal. Le peloton s’est d’ailleurs déjà réduit par l’arrière. Au fil des kms, certains craquent et d’autres reviennent à l’avant. Une constante tout de même :
Hermans se montre intraitable et fait carton plein au classement de la montagne. Avec 15 points au compteur, il portera le maillot à pois demain.
Hermans,
Vorganov,
Ferrari,
Visconti,
Devenyns et
Duque se regroupent finalement aux alentours du second sprint. Le peloton est à 6 minutes à 80 kms de l’arrivée. Comme prévu, il va falloir s’employer ! Admirables d’abnégation, italiens et anglais se sacrifient. Les secondes s’égrènent jusqu’à disparaitre sous l’arche des 10 kms, quand le dernier rescapé
Devenyns est repris. Mais la situation n’est pas toute rose pour
Sagan et
Cavendish, qui n’ont chacun plus qu’un équipier.
Goss doit en plus choisir entre jouer le poisson-pilote ou l’équipier modèle. Victorieux il y a deux jours,
Barredo trouve la situation bien similaire et contre !
L’espagnol maintient l’écart avant de craquer dans les 6 derniers kms. Mais les Rabobank ne s’avouent pas vaincus. Lui aussi a remporté une étape éprouvante sur l’Eneco, alors
Maaskant reproduit la même tactique en attaquant à 5 kms du but. Le néerlandais reçoit même l’appui d’un
Barredo qui jette ses dernières forces dans la bataille. Pour avoir une chance,
Sagan doit donc lancer le sprint de loin.
Goss et
Cavendish se sont en effet perdus, et le britannique s’est reporté dans le sillage de
Sagan et
Matthews. Il doit batailler avec
Greipel, pour une fois acteur du final. Le champion du monde démarre donc aux 3 kms. Les Rabobank sont repris et
Cavendish crampe. C’est donc un match à trois qui se joue. Le sprint est long, le lactique bien présent, plus personne ne peut accélérer. Il s’agit de diminuer tant qu’on peut la perte de vitesse. Longtemps protégé du vent par
Sagan,
Matthews se montre finalement le plus costaud pour enlever sa première étape sur un grand tour. La série victorieuse de son équipe se poursuit !
Goss a profité des déboires de son sprinter pour jouer sa carte et bute sur un
Greipel qu’on imagine soulagé de sa performance. La dureté de l’étape peut se voir aux noms dans le top 10.
Gilbert complète le top 5,
Cardoso continue de surprendre et
Valverde grappille des points pour le maillot vert. Rappelons que nous n’en sommes qu’en première semaine. Ces étapes éprouvantes pourraient bien avoir un impact considérable en troisième semaine !
Piedra et
Minard sont exemptés de ce risque. Arrivés à trois quarts d’heure du vainqueur, ils ne repartiront pas demain.