Retour d'un bon week-end de rando en Chartreuse. Le but était de préparer les premières étapes de la Grande Traversée des Alpes, dont on devrait faire le 1er bout à la fin du mois (dépendra de la météo), et les randos en Norvège. Pour moi ça me sert aussi de prépa pour mon trail de la semaine prochaine, même si l'effort est très différent, ça fait fonctionner les jambes, accumuler de la fatigue...
Bref, on part un peu après Chambéry n'ayant aucune envie de se taper 7 bornes de route pour le fun, et on a 2 jours pour rejoindre le Monastère de La Grande Chartreuse, là où les moines Chartreux sont "reclus". On a donc laissé une bagnole la veille là bas, histoire de pouvoir rentrer le lundi à la fin de la rando. Nous sommes 3 (ma copine, son frère et moi), avec des sacs qui tournent entre 10 et 12 kilos. On a toujours trop à bouffer mais bon, ça rassure mes compères quand moi j'essaye de gratter un peu de poids à droite à gauche. l'idée c'est de terminer vers les 10 pour mon beauf et moi, et d'alléger de plus en plus le sac de ma copine.
Départ 11h30 (pas la possibilité de partir plus tôt) avec un bon mur d'un peu plus de 700 mètres de D+ sur moins de 4 kilomètres. Ça grimpe donc sec, avec en plus une pluie fine et un terrain tout boueux/gras. Alors qu'on a avalé la moitié de la montée on rentre dans la brume et là on commence à prendre un peu la flotte même si les arbres nous protègent. On ne voit rien autour alors qu'il y a certainement de belles vues mais pas grave. Le terrain est de plus en plus dur, avec une bonne pente et un gros tapis de feuilles mortes bien humides qui recouvrent de la boue. Bref c'est la merde, mais faut avancer.
Petit casse croûte à la Pointe de la Gorgeat sans traîner puis on repart. Derrière c'est descente et plat, quelques montées, mais rien de très exigeant pour finalement arriver au Désert. Entre temps on est passé par quelques bleds, et j'en profite pour me prendre un gros coup de jus en caressant des chevaux (ça m'a bien secoué pendant 2/3 minutes cette connerie).
L'heure file, mais on devrait arriver vers 19h/19h30 au lieu de campement prévu. Parfois on se reprend la flotte bien comme il faut, et étrangement on ne croise aucun randonneur. On ne voit pas les montagnes autour de nous, et on alterne route et chemin. On arrive aux Fiolins et là c'est le dernier coup de cul avant de planter la tente. Il flotte toujours et ça commence à être dur pour ma copine mais elle avance sans broncher. Poser la tente en bas serait suicidaire pour le lendemain donc il vaut mieux se taper 150D+ maintenant que le lendemain.
On se débrouille pour trouver un endroit un peu sous les arbres vers 19h20, histoire d'être un peu à l'abri. Première journée avec un peu moins de 20 bornes et environ 1200 de D+. On plante la tente un peu à l'arrache, pas le top pour une première utilisation mais bon... Repas également vite fait, grosse ration de pâtes, saucisson, quelques parties de tarot et à 21h/21h30 tout le monde est mort. La nuti est loin d'être top, on est plutôt bien équipés, mais on se prendre de grosses averses, et les arbres font parfois du goutte à goutte. Bref c'est pas la meilleure nuit de notre vie.
Je me réveille un peu avant 7h mais je préfère ne pas mettre la pression et j'attends le réveil de 7h30. Il faut un bon quart d'heure pour que tout le monde émerge et là ça va être le plus dur : positiver et se remettre en marche alors que le temps est dégueu contrairement à ce que la météo annonçait. On s'attendait à se taper des nuages mais avoir un peu de soleil. Et là non. Il pleut encore un peu, on ne voit pas le soleil, mes chaussures sont trempées, la tente a un peu pris l'eau. Bref, c'est pas le meilleur réveil...
8h50 on se met en marche, faut pas trop traîner, et direction Saint Pierre d'Entremont avec une descente bien dégueulasse. Merci la pluie. Juste avant d'arriver au village on croise un groupe de randonneurs
. Des humains
On ravitaille en flotte, et on repart. On a un peu de plat/descente sur route avant de se mettre un premier mur d'environ 300D+, juste après avoir traversé une rivière.
Tout le monde semble en forme, on avance pas mal, pas de pétage de caisson. Tant mieux. On arrive au Château où il y a les ruines du château de Montbel. Plutôt sympa ses ruines surtout avec la brume tout autour.
On repart ensuite avec encore de la montée pour finir par arriver au Pas Dinay. Derrière c'est de la descente bien technique avec de la caillasses qui roule de partout, des feuilles mortes, bref, le bon endroit pour se manger une glissade, donc on descend tranquille tout en faisant gaffe. Ça se calme pour enfin arriver vers 13h/13h30 au Grand Village, lieu de notre casse croûte de midi. La c'est la fiesta : chips, avocat, oeuf, carotte, taboulé. Bref ça fait du bien, même si on a clairement trop de trucs
. On choppe tout ce qu'on peut dans le sac de ma copine parce que derrière ça va regrimper fort, et elle a quelques douleurs musculaires et un genou qui fait des siennes en descente.
On repart en choisissant le chemin le plus court pour atteindre le Col de la Ruchère. On veut arriver le plus vite possible à la voiture, et même si ça grimpe un poil plus on gagne quand même quasiment 2 bornes. Bref là ça va être sans pitié. On part de 1040 pour arriver à un peu plus de 1400 en altitude, le tout sur environ 2.5 kilomètres. 380 de D+ avec quasi aucun répit, un sentier large mais bien bien humide (comprendre complètement dégueulasse) et même des petits passages dans de la neige à partir de 1300. Le moment de vérité quoi. On avance sans trop se poser de question. On sait qu'on en a pour 1h30, que ça va pas être simple mais de toute façon faut le faire. Personnellement je sens que la cap/le trail me font du bien, et je grimpe bien, sans trop de douleurs, si ce n'est mes pieds qui ont ramassé plus tôt dans la journée à cause de l'humidité (les chaussures piscine c'est pas fou). Bref, on tape dedans, et je pense que ma copine clairement passé un cap au moins au niveau cardio même si musculairement elle souffre. Elle n'as pas trop de condition physique mais mentalement elle lâche rien.
Au Col de la Ruchère on ne voit rien. Mais quand je dis rien c'est rien, 5 mètres devant nous puis néant. On avance donc assez groupé, on trouve le chemin pour la descente et heureusement, parce que j'avais un peu la flemme de faire ça à la boussole. On se retrouve d'un seul coup dans une forêt, puis on continue jusqu'au Monastère.
Heureusement on sort de la brume et on peut donc l'observer un peu. Ensuite c'est de la route jusqu'à la voiture et retour à la maison.
Une bonne douche, une bonne bière, une pizza, et c'est parfait. La récompense ultime ! Très content de cette rando, même si c'est frustrant de ne pas voir tous les paysages autour de nous, mais au niveau mental c'est important de subir des conditions climatiques pas top et d'aller au bout. Un peu moins de 40 bornes pour en gros 1200 à 1300 de D+/jour, une très bonne chose pour les randos à venir !