Carnets de route et Sorties d'exception

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Re: Carnets de route

Messagepar wawan » 20 Aoû 2015, 19:06

Panzer a écrit:L'Angliru fait, sans mettre pied à terre. :banana
J'étais plutôt 'bien'' jusqu'au 2.5 derniers km. J'en avais pas mal gardé au pied.
Par contre dans la Cuenas les Cabres, j'ai failli craquer. Visuellement, dans la tête, dans les jambes, c'est un truc totalement fou! :shock:

héhé, bravo :D :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Trifon_Ivanov » 20 Aoû 2015, 19:22

Y a vraiment un kilomètre entier à 17% ?

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 20 Aoû 2015, 21:46

Chapeau Valjo et Panzer. :up

C'est vraiment des pentes incroyables, j'ai du mal à imaginer une telle distance sur une telle pente, déjà qu'hier j'en bavais sur 300m à 18%. :moqueur:

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Re: Carnets de route

Messagepar Boudini » 20 Aoû 2015, 21:55

Gringo a écrit:Chapeau Valjo et Panzer. :up

C'est vraiment des pentes incroyables, j'ai du mal à imaginer une telle distance sur une telle pente, déjà qu'hier j'en bavais sur 300m à 18%. :moqueur:

C'est différent, tu te cales sur un rythme parfaitement régulier. Je redoutais la bastille avec mon 39*25, finalement je n'ai eu aucun mal à aller là haut, j'étais même très peu éprouvé

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 21 Aoû 2015, 08:33

En parlant de rythme, j'ai toujours pas vu son activité sur Strava :mrgreen:
Félicitations Panzer, c'est un sacré morceau que t'as monté là !

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 21 Aoû 2015, 09:13

Pas d'ordinateur, j'attends le retour sur Paris. J'ai mis autour de 1h20 je crois. :o

Bon les jours se suivent et ne se ressemblent pas.

Demi tour au milieu de la Cobertoria...
Mon corps était marqué par la difficulté et la chaleur., mes jambes étaient très douloureuses c'est différent sans pommade...
Mais c'est surtout dans la tête que j'ai lâché. Après l'Angliru, je n'avais plus envie de souffrir...

Je rends mon vélo. Place à d'autres activités.

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Re: Carnets de route

Messagepar Akitsuki » 21 Aoû 2015, 12:37

Image Image Image Image

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Re: Carnets de route

Messagepar scanlan75018 » 21 Aoû 2015, 17:25

J'ai retrouvé deux trois photos, de quoi illustrer ce splendide tour... Du coup je passe en Carnets de Route

Grandfondo en Beaujolais

https://www.strava.com/activities/374043636

Bon, que les choses soient claires :prof:
Grandfondo c'est certainement un poil exagéré, mais 5 heures de selle, c'est déjà pas si mal.

J'ai pas de photos alors je le mets là plutôt que dans les CR.

Ce matin, j'ai posé les enfants au centre aéré, et je me suis auto droppé à Rivolet, histoire d'éviter trop de "plat".

Mon but, faire 100 bornes, et si possible 2000m de D+.

J'attaque direct par la montée du Parasoir. 5-6%, pas bien méchant, aussi, je tente une variante, par une petite route splendide qui monte dans les vignes.
Je slalome entre les crottes de mouton, et les mouches qui vont avec. Cette petite route passe juste sous le col de St Bonnet, mais sans y monter. Ca me fera un col de moins, tant pis :oops:

Vu que l'objectif est d'acumuler des bornes, je redescends un peu vers Vaux et je remonte direct, sur une route plus pentue. Mes jambes sont pas super, mais le coeur monte un peu mieux que d'habitude.

Au Parasoir, qui est un col, mais qui doit pas compter comme tel chez nos amis des Cents Cols, je prend la route de la Croix Montmain. 3-4km à 5-6%, et des sensations qui vont en s'améliorant.
Arrivé à la Croix Montmain, j'enchaine avec la Croix Rosier, puis la Croix Marchampt.
Arrive la première cochonnerie de la journée que je connais déjà (ce qui est un avantage et un inconvénient : on sait ce qui va arriver.
Cette cochonnerie c'est la liaison Croix Marchampt Casse Froide par le Creux de Soubran.
2 passages assez longs à 16%, dans le dernier avec un camion de lait aux fesses :twisted: .
La montée, ca va, mais je peux pas dire non plus que je voltige.

Au niveau de la Casse Froide, je quitte les routes connues pour prendre la dernière variante de la montée (en descente du coup), la seule que je ne connaissais pas. C'est en plus la route la plus directe pour Chénelette.

Tout cet enchainement de petits cols est vraiment agréable, à conseiller pour qui voudrait séjourner dans la région.

A Chénelette, les toilettes publiques sont condamnées... La loose, je peux pas faire le plein d'eau.

Tant pis, faudra monter à la source du Mont St Rigaud :mrgreen:

J'attaque donc la montée du Col de Patou.
Une vraie saloperie ce col de Patou.
Je pensais pas que les passages à 18% arrivaient si tôt. Bref, mon 34x32 me sauve la vie, mais je m'amuse vraiment pas. Et il parait que le St Rigaud, c'est pire.

Image

Une fois au Patou, on monte, puis on redescend, avant d'obliquer à droite pour s'achever le coeur dans les 2 passages à 20% consécutifs du Mont St Rigaud.

176bpm, ca faisait longtemps que ca m'était pas arrivé.

La bonne nouvelle, c'est qu'en haut je ne suis pas détruit. Image

Image


Je m'arrête pour grimper sur la sorte de tour en bois, mais il y a trop d'arbres en haut, la vue est assez quelconque.
Image

Image

Image


En descendant, je fais une halte à la Fontaine... Mais ca coule au goutte à goutte. J'en ai vite marre et je repars vers le col de Champ Juin, que je passe symboliquement car il n'y a que de la descente.

Il est 12h30 quand je me pointe à Monsols : Je cherche de l'eau, et finalement je vais dans une supérette, c'est plus sûr. J'y achete un merveilleux sandwich suedois au saumon que je dévore avec grand plaisir.
Seulement 50 kms de parcourus, mais déjà 2h50 de selle.

J'enchaine avec la montée du Col de Crie (où j'explose littéralement le temps de Bullo :moqueur:, qui vu sa vitesse devait être affairé à réanimer une copine, ou quelque chose du genre).
La fatigue se faisant sentir, les 3 heures étant passées et la chaleur commencant à débouler, soudain, le doute m'habite. :doutes:

Irai je vers les Dépots (solution de facilité) ou ailleurs ? Image

Finalement, je vois une pancarte Fut D'avenas, et celui là je l'ai encore jamais grimpé.
Cette montée là est bcp plus facile, je suis à l'aise, mais par moment je débranche complet et je dois me reconcentrer avant de repartir. Mon coeur monte bien davantage qu'habituellement sur les longues, sorties, je suis tjs à 164 puls dans les montées, alors que je peinais à dépasser 155 la semaine passée).
En haut du fût, je satisfais à une besoin naturel Image

Ensuite descente SPLENDIDE sur Villiers Morgon, et retour à Rivolet par des routes jamais plates...
Il fait maintenant 36° sur le vélo, mais je ne m'écroule pas. Juste une crampe complètement imprévue sous la cuisse (une grande première), dans la remontée de Cercié vers Odenas. J'ai du m'arrêter, mais je ne suis pas tombé. Image

Image

Ca pique un peu comme profil.

100 bornes, 5 heures, et 2030 m de D+ selon Strava (1890 selon Sportstrack qui compte pas en dessous de 3%)

Vive les sandwiches Suédois, ca donne la patate !

La semaine prochaine si tout va bien, je pars faire des bornes dans les monts du Lyonnais. Je croiserai peut être Sisbos en mode fusée...

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Re: Carnets de route

Messagepar Trifon_Ivanov » 21 Aoû 2015, 17:57

Scanlan une bonne tête de bûcheron, un gars sûr Image

(ne le prends pas mal, c'est affectueux Image)

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Re: Carnets de route

Messagepar scanlan75018 » 21 Aoû 2015, 19:45

Trifon_Ivanov a écrit:Scanlan une bonne tête de bûcheron, un gars sûr Image

(ne le prends pas mal, c'est affectueux Image)


:lol: ma seule vraie spécialité c'est de grimper les ponts d'autoroute assis comme un bourrin. Les muscles je les ai, sûrement plus que tout le monde ici (au moins en poids), mais bon... Enfin merci du compliment bûcheron ça me va bien !! :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 21 Aoû 2015, 22:38

Pau – Luchon, pour toucher la légende
242,5km – 5250m de D+


Image


Le fan du Paris Saint-Germain que je suis depuis tout petit (personne n’est parfait) ne pourra probablement jamais fouler la pelouse du Parc des Princes, terrain réservé exclusivement aux idoles. Le fan de cyclisme que je suis a plus de liberté. La moindre portion de route est susceptible de devenir un jour légendaire et sera toujours accessible au commun des mortels. Une côte, un secteur pavé, un col, voire une étape ou classique entière… le cycliste peut, selon son niveau, marcher sur les pas de ses héros, sans aucune autre limite que celles imposées par son corps. En me lançant dans un Pau-Luchon, grand classique pyrénéen sur le Tour de France, je voulais justement atteindre mes limites. En réalité, j’étais plus proche des étoiles.

Depuis 1947, l’étape Pau-Luchon a connu 11 éditions, le trajet Luchon-Pau a été à l’honneur 7 fois. Si le tracé a souvent été escamoté dans l’histoire récente, il ne faut tout de même pas oublier que c’est sur ces routes que tout a commencé, en 1910, avec un dantesque Luchon-Bayonne de 320km empruntant le Peyresourde, l’Aspin, le Tourmalet et l’Aubisque. Octave Lapize, vainqueur de l’étape en 14h10, s’insurgeait alors contre cette folie : « Vous êtes des assassins », lancera-t-il aux organisateurs, alors qu’il mettait pied à terre pour terminer au courage la montée du Tourmalet. Aujourd’hui, la distance s’est faite plus raisonnable mais les quatre mythes, parmi les cols les plus empruntés par le Tour, sont toujours là. C’est donc motivé et effrayé que je me lançais à l’assaut de cette légende.

Le 17 août, la journée commence par un réveil à 5h et un petit déjeuner bien garni. Départ à 6h15, direction Montréjeau en voiture. Là-bas, je pars en train pour Pau à 7h45, où j’arrive 1h30 plus tard. A 9h15, je peux entamer mon périple. La première heure et demi de route jusqu’à Laruns parait bien longue car je veux attaquer les cols au plus vite. Ce temps parait dérisoire en comparaison avec le temps de selle total mais ce furent sans doute les kilomètres les plus durs à parcourir. Après une quarantaine de kilomètres de faux-plat montant, je m’attaque enfin à l’Aubisque, premier des quatre grands cols de ma journée.

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Je ne suis monté en haut de l’Aubisque qu’une fois, par le versant opposé, plus long mais aussi plus simple. La montée par Laruns, la plus raide, est inédite pour moi. Les premiers kilomètres sont roulants et je gère tranquillement mon effort. Arrivé aux Eaux-Bonnes, la donne change complètement. La pente descendra rarement en dessous des 8% et il faut gérer son effort. Je suis bien, je monte au train, rattrapant les cyclos qui me devançaient, m’alimentant en gels et boisson, avant de pénétrer dans la brume qui domine la montagne aujourd’hui. Des 6 derniers kilomètres d’ascension, je ne verrai jamais plus loin que vingt mètres devant moi. A Gourette, la pente se relève brusquement à l’entrée et la sortie d’une station où j’ai réussi à me perdre… Les derniers kilomètres sont durs mais passent assez bien. Je me dis toutefois que j’aurai du mal à arriver à Luchon. Car en haut, il me reste encore trois cols et quasiment 200km à parcourir…

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En haut de l’Aubisque, la route est encore (très) longue


Dans la descente, on ne voit rien et les voitures n’avancent pas, ce qui devient vite très gênant. Je ne profiterai pas du magnifique cirque du Litor reliant l’Aubisque au Soulor, faute de visibilité. Je mange un gel avant d’attaquer la remontée vers le Soulor, sans me rendre compte qu’il n’y a même pas 100m de dénivelé à gravir. Vient alors le premier arrêt sandwich. Le but est de mettre toutes les chances de mon côté en prenant le temps de m’alimenter, car la moindre fringale peut m’être fatale sur ce parcours. Une fois le coupe-vent enfilé, je me lance dans la descente où il fait très froid. J’avale sans trop de difficulté les kilomètres jusqu’à Argelès-Gazost, où je m’arrête à nouveau pour manger un sandwich.

Après ça, je me lance dans une nouvelle vallée très dure à encaisser pour un homme seul qui sait qu’il lui reste 150km avant de pouvoir rentrer chez lui… Le privilège du cycliste pro est au moins de pouvoir se cacher dans ces parties sans saveur pour attendre le moment opportun pour faire étalage de ses qualités de grimpeurs. Mais la motivation est plus forte que tout le reste, et j’arriverai au pied du Tourmalet pour gravir mon deuxième géant de la journée, sans aucun doute le plus impressionnant : 18,6km, 7,4% de pente moyenne pour une montée qui a de quoi faire peur.

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Le pied est très dur avec rapidement un kilomètre indiqué à 9% de moyenne. A la sortie de Barèges, la pente s’élève encore et commence à faire mal aux jambes. Il reste 12km à monter, je m’alimente et gère mon effort pour ne pas exploser. Puis vient ensuite une accalmie avec, parfois, un kilomètre à 5% qui permet de faire tourner les jambes et de récupérer. Là encore, je me retrouve très vite dans le brouillard, dans le néant. Il n’y a personne, peu de voitures, encore moins de cyclos, le froid a du démotiver les moins téméraires… On ne voit pas à vingt mètres, il n’y a pas de bruit en dehors des petits ruisseaux de montagne, des troupeaux de moutons traversent la route, il règne une ambiance assez mystique qui est loin d’être déplaisante. C’est aussi la première fois que je monte par ce versant (quatre montées à mon actif par Sainte-Marie de Campan), et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir dans cette montée difficile, longue, régulière, qui offre des gros pourcentages sans jamais trop en faire. Le dernier kilomètre à plus de 10% de moyenne permet un final en apothéose, le GPS affichant parfois 12 ou 13%, notamment dans les derniers hectomètres. Arrivé en haut, la satisfaction est entière. Grimper le Tourmalet est toujours quelque chose d’unique car on se sent, plus que n’importe où ailleurs (dans les Pyrénées, en tout cas) au cœur d’une légende. Ce col n’est pas forcément le plus beau ni même le plus difficile des Pyrénées, mais c’est un mythe, un rite de passage pour tout cycliste qui cherche à s’accomplir. Je n’ai fait que la moitié du kilométrage, mais déjà 3500m de dénivelé positif, et je sens que plus rien ne pourra m’arrêter ! Pour l’anecdote, une petite fille demande à son père si je suis le même cycliste qu’ils ont vu dans la « montée d’avant », l’Aubisque, j’imagine. Ce dernier lui répond sèchement, et sans aucune hésitation un : « Bien sur que non ! ». Je ne peux pas m’empêcher de lui glisser qu’il n’est pas étonnant que les gens voient du dopage partout s’ils ne pensent pas qu’un cycliste un minimum entrainé est capable de franchir l’Aubisque et le Tourmalet… Ces gens-là ne croient plus en la performance humaine et justifient ce qui leur parait, à eux, impossible, par le dopage… Petite photo souvenir et redescente, encore freiné par des voitures, et surtout transi par le froid (le compteur affichait 7 degrés à 2115m et je n’avais qu’un petit coupe-vent sans manches…).

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Au Tourmalet à mi-parcours, le plus dur est derrière


En bas, à Sainte-Marie de Campan, c’est l’heure du 3e arrêt sandwich (en plus d’une banane achetée dans l’épicerie locale), avant d’attaquer Aspin sans transition.

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La difficulté du col parait bien dérisoire par rapport à ce que je viens d’enchainer, et pour cause : 12km à seulement 5% de moyenne… En réalité, ce sont 7 kilomètres très roulant, entre 2 et 6%, qui mènent au lac de Payolle, avant d’attaquer le vif du sujet avec 5 kilomètres jamais en dessous de 7%. Le corps répond encore bien et je me dis déjà que ce col ne devrait pas trop poser de problème. Arrivé à Payolle, un nouvel élément va apporter un nouveau côté épique à ma sortie : la pluie. De bruine légère, on passe rapidement à un déluge qui viendra inonder la route et ses occupants. Il n’y a d’ailleurs plus de cycliste. Je suis seul, très seul. J’arrive en haut et me lance dans une nouvelle descente, faite pour une grande partie derrière un camping-car pas pressé, sur une route détrempée et complètement glacé par l’eau, le vent et le froid…

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Au sommet de l’Aspin, la route devient dangereuse


A Arreau, la dernière difficulté se profile. J’ai déjà roulé 170km et pourtant, je sens, à ce moment, que ça va le faire. Je n’ai pas les jambes lourdes, je me suis bien alimenté, jamais mis dans le rouge, et plus motivé que jamais, je me lance à l’assaut du Peyresourde. Ni la pluie, ni la pente, ni les kilomètres avalés jusque-là ne réussiront à me décourager ! J’ai bien mérité mon moment de gloire qui, paradoxalement, arrive dans une solitude extrême, après 8h passées seul avec moi-même, sans personne avec qui le partager. Peu importe, l’accomplissement est total, être allé au bout de soi-même est une satisfaction bien suffisante pour qu’il n’y ait pas besoin d'en faire part, sur le moment, avec qui que ce soit.

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Dans Peyresourde, je continue à m’alimenter et ne perds pas l’objectif de vue. Les panneaux kilométriques défilent et décuplent ma motivation. J’arriverai même à accélérer dans le dernier kilomètre. En haut la délivrance est totale, toute la lassitude du parcours disparait ! Il me reste encore une descente et 40km de vallée pour rejoindre la voiture, mais je sais déjà que je l’ai fait. J’ai été au bout de moi-même pour réaliser un rêve que je pensais encore inaccessible il y a deux ans, quand je terminais raide mort une sortie de 160km et 3600m de dénivelé (Portet d’Aspet, Core, Latrape, Agnès, Port). Et pourtant…

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Et de 4… C’est fait !


Dans la dernière descente, sous une pluie plus forte que jamais, je tremble, les mains sur les freins, je veux arriver en bas, et vite ! A Luchon, je remplis une dernière fois mes bidons et entame la dernière partie du parcours. Je roulerai encore pendant une heure et quart, mais je ne sens plus mes jambes. J’ai déjà des souvenirs plein la tête alors même que je ne suis pas arrivé à ma voiture. Empli de fierté, je soigne ma moyenne, comme pour flatter une dernière fois mon ego qui n’a plus besoin de ça aujourd’hui. Je l’ai fait, Pau-Luchon, comme les grands, comme Robic, Bahamontes, Merckx, Hinault ou plus récemment notre grimaçant national Thomas Voeckler.

Le temps (quasiment 10h en comptant les 40km jusqu'à Montréjeau) n’a rien de comparable mais je suis seul et bien entendu pas au même niveau. Un coup d’œil à Strava me permet de me comparer à Levi Leipheimer sur l’étape de 2012. Je pers 15 minutes dans l’Aubisque, une vingtaine dans le Tourmalet et moins de 15 minutes dans Aspin et Peyresourde. S’ajoute un gros débours dans la vallée et les descentes. Je m’en contente largement. Au final, 242 kilomètres, 4 mythes, 5250m de dénivelé et surtout, le sentiment d’avoir plus que jamais effleuré la légende.

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 21 Aoû 2015, 22:39

Un peu plus sérieux que d'habitude pour éventuellement voir si une publication sur le site est possible. J'ai pas le temps de m'en occuper par contre, je pars demain pour deux semaines, donc si quelqu'un peut/veux s'en charger... :o

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Re: Carnets de route

Messagepar sisbos » 21 Aoû 2015, 22:44

Si tu descends au sud avant le 27 ou après le 2 préviens-moi, on partagera quelques km ;)

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Re: Carnets de route

Messagepar Cyro » 21 Aoû 2015, 22:49

Superbe CR :love:

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 21 Aoû 2015, 22:54

sisbos a écrit:Si tu descends au sud avant le 27 ou après le 2 préviens-moi, on partagera quelques km ;)


Je rentre à Toulouse le 8, donc ça dépend de quel sud tu parles :mrgreen:

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Re: Carnets de route

Messagepar sisbos » 21 Aoû 2015, 23:17

Leinhart a écrit:
sisbos a écrit:Si tu descends au sud avant le 27 ou après le 2 préviens-moi, on partagera quelques km ;)


Je rentre à Toulouse le 8, donc ça dépend de quel sud tu parles :mrgreen:

Le sud de Lyon wesh, je répondais à scanlan Image

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Re: Carnets de route

Messagepar Antoine_Blondin » 21 Aoû 2015, 23:18

Il l'a fait, chapeau Image

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 21 Aoû 2015, 23:37

sisbos a écrit:
Leinhart a écrit:
sisbos a écrit:Si tu descends au sud avant le 27 ou après le 2 préviens-moi, on partagera quelques km ;)


Je rentre à Toulouse le 8, donc ça dépend de quel sud tu parles :mrgreen:

Le sud de Lyon wesh, je répondais à scanlan Image


D'accord j'étais bien passé à côté de quelque chose :moqueur:
J'attendrai une autre fois que tu viennes dans mon sud à moi :D

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Re: Carnets de route

Messagepar huliop » 22 Aoû 2015, 01:47

Leinhart ce monstre :shock: Respect !
Bon perso je suis rentré aujourd'hui de mes quelques jours passés aux Saisies. J'ai donc fait 3 sorties pour près de 6000m de dénivelé en 3 jours et je ferai les CR soit demain matin soit dans quelques jours vu que je repars dans le Sud mais sans mon vélo cette fois.

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Re: Carnets de route

Messagepar Boudini » 22 Aoû 2015, 08:54

Tres beau Cr. L'aubisque c'est un sacré morceau quand meme, sur ce genre d'enchainement je pense pas pouvoir rivaliser avec toi. :o Mais ce serait sympa de faire une belle sortie de ce genre le jour où je passe dans les pyrenees !

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