Carnets de route et Sorties d'exception

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Re: Carnets de route

Messagepar Nico32 » 02 Juil 2017, 23:03

Le Colorado niçois

Vu le nombre de photos que j'ai mis, soyez patients sur le chargement de la page :mrgreen:


Toujours dans l'optique de découvrir ma nouvelle région, les gorges de Cians et de Daluis étaient dans mon viseur ce samedi. Levé tôt pour un départ à 8h30 d'un petit parking en bord de départementale, juste à côté de Malaussène. Pas la ville proche du Ventoux, simplement un minuscule village à une heure d'Antibes.

Le départ se fait en redescendant ladite départementale sur trois kms. Une grosse trois voies pas très sympathique mais j'arrive vite à un petit pont qui marque l'entrée dans les gorges de la Mescla.
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Elles correspondent en fait à la partie finale des gorges que j'ai suivies en voiture pour venir, ou pour aller à la Bonette la semaine dernière. Elles n'en restent pas moins belles tout en proposant des faux plats montant entrecoupés de quelques uns descendants. Un terrain idéal pour s'échauffer, donc, tout en profitant de l'ambiance et la fraicheur qu'apportent les gorges de bon matin.
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Le seul point négatif est la route qui pourrait être passante, mais ce n'est pas le cas avant 9h (et la Bonette est en plus fermée ce samedi). Les gorges s'ouvrent peu à peu, le soleil arrive et les choses sérieuses commencent après 13 kms. Je traverse la Tinée pour taper dans 4 kms à 7%, dont le premier autour de 10. Vu ce qui m'attend, je ne me mets évidemment pas dans le rouge. La route s'élève en alternant les portions ombragées et celles plus ouvertes qui laissent apparaitre la moyenne montagne. Mieux encore, la route est en bon état et je ne vois pas une voiture dans la montée. Je suis tranquille dans la montagne, il ne fait pas encore chaud, le bonheur quoi :love:
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Arrivé à Tournefort, je continue sur une petite route plutôt descendante qui traverse trois villages sympathiques, toujours dans la même ambiance bucolique. Il faut faire attention à quelques gravillons, mais rien de bien méchant. Après 10 kms, bien que je l'aie évitée jusque-là, je dois me résoudre à plonger vers le Var et sa grosse départementale passante. Autrement dit, 7 kms en faux plat montant assez pénibles. Mais il faut bien passer par là et j'essaye d'envoyer un peu pour que ce soit vite fini. Un coin de mon cerveau me rappelle que je fonce droit sur le col et que je pourrais le regretter, mais peu importe. D'ailleurs j'y suis déjà, il est temps de s'engouffrer dans les gorges de Cians.
C'est par là !
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Il s'agit d'une montée de 28 kms pour rejoindre la station de Valberg, proche du Col de la Couillole testé sur Paris-Nice en début d'année. Elle se décompose en 4 parties :
. 8 premiers kms dans les gorges inférieures où la pente oscille entre 2 et 5%
. Puis 8 kms plus durs dans les gorges supérieures où on titille régulièrement les 10%
. Sortis des gorges, de nouveau une portion plus roulante de 5 kms presque jusqu'à Beuil
. Enfin une dernière partie pour rejoindre Valberg, où les portions entre 5 et 7% sont entrecoupées de quelques replats.
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Bref, peu importe car je ne suis pas venu ici pour souffrir, okay ? Ce qui m'intéresse, c'est l'aspect touristique et je suis de suite servi. Moins connues que les gorges supérieures, les gorges inférieures du Cians offrent tout de même de beaux paysages. La route est bizarrement peu fréquentée, je ne m'en plains pas :)
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En en sortant, j'aperçois déjà les montagnes rouges au loin, caractéristiques des gorges supérieures, et je me force à ne pas accélérer le rythme malgré mon impatience. Ce n'est pas que le paysage est moche, bien au contraire, mais ça souffre quand même de la comparaison avec ce que je viens de quitter et surtout ce qui m'attend. Après 8 kms, on s'élève brusquement avec un bon km à 10%. Les habitants y ont d'ailleurs installé un grand sapin de Noël bien décoré, et orné de multiples peluches de toutes tailles. Oui, en plein été :mrgreen: Bref, je prolonge cette première rampe par quelques hectomètres sur un chemin de chèvre plus proche des 15%, histoire de voir de haut ce que je viens de traverser.
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En redescendant (à pied) à l'embranchement, le paysage a complètement changé par rapport aux gorges inférieures.
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Le Cians coule 50m en contrebas, mais revient petit à petit à notre hauteur à mesure qu'on s'élève dans les gorges supérieures. L'ambiance est à la fois feutrée et impressionnante. Je me félicite d'ailleurs de faire ma boucle dans ce sens. Il y a de nombreux gravillons ou pierres sur la voie de la descente, et surtout je n'aurai pas pu profiter des paysages comme je le fais actuellement. Je monte en effet tranquillement, du moins autant que possible sur des pentes proches des 10%
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La route traverse par ailleurs plusieurs tunnels. Ceux-ci ont été construits après que la route historique ait été jugée trop dangereuse. Cependant les piétons et vélos peuvent toujours contourner les tunnels par cette voie, et on plonge ainsi vraiment au cœur des gorges. La route est dégueulasse (caillasse due aux éboulements), je commence à regretter de n'avoir qu'une chambre à air de secours, et me résout à souvent descendre du vélo. Mais la beauté du lieu me fait facilement oublier mes tracas. Je ne reviens pas de pédaler dans ce cadre :love:
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Cette traversée dure 8 kms. Je quitte finalement les gorges à regret pour récupérer la portion plus roulante. Vent de dos, je me fais quand même plaisir. Niveau touristique, le paysage change encore radicalement (difficile de faire autrement en même temps, vu ce que je viens de quitter). L'air s'est rafraichi, les cigales se sont tues, les conifères parsèment désormais des prairies verdoyantes. Pas de doute : on entre dans la haute montagne !
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En été, la station est bien paisible. Dans un sens ça me fait penser aux montagnes suisses. Après une pause quiche lorraine, je m'attelle à monter jusqu'à Valberg en galérant face au vent. Je suis en plus sur une autoroute, ce qui n'améliore pas l'impression visuelle. D'ailleurs, si le vent souffle régulièrement dans cette direction, je suis désormais plus sceptique sur la pertinence d'une arrivée à Valberg après la Couillole pour des pros. Bref, arrivé à la station, je réalise que je suis parti depuis 5h et n'ai pas encore fait la moitié de mon kilométrage :? Mes débuts dans la Mescla me paraissent déjà très loin... Heureusement, plus de 80% du D+ est derrière moi. C'est d'ailleurs l'heure de plonger dans la descente vers Guillaumes. Pour cela je délaisse la route principale, plus passante, pour faire un détour par Péone. Cette route est également en bon état (un peu moins dans sa deuxième moitié), un peu technique en son milieu, et surtout plus tranquille et plus ouverte, ce qui offre de superbes panoramas sur les montagnes.
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Le milieu de la descente n'est pas mal non plus, par exemple le village de Péone au milieu des roches.
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Et la fin également.
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Arrivé à Guillaumes, les jambes sont encore bonnes. Je m'autorise une petite montée vers un vestige de château planté sur un rocher, histoire de voir ce vers quoi je m'engage.
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Derrière moi, le dessin des roches est vraiment particulier. Ce sont souvent des pitons qui sortent un peu de nulle part. Toutes proportions gardées, cela me rappelle les Dolomites. Bref, je remplis une troisième et dernière fois mes bidons et m'élance vers les gorges de Daluis. Contrairement aux gorges de Cians où l'on est au pied des falaises, cette fois on domine le Var qui coule une centaine de mètres en contrebas. J'ai du coup trouvé ces gorges encore plus impressionnantes que ses consœurs de la vallée parallèle :o :love:
Là encore toutes proportions gardées, cela fait penser aux canyons du Colorado. Je ne suis d'ailleurs pas le premier à faire ce rapprochement car les gorges de Daluis sont surnommées "le Colorado niçois". Comme précédemment, de nombreux tunnels ponctuent la route, plus ou moins longs. Ils sont cette fois à sens unique dans mon sens, tandis que la voie d'en face en contourne la plupart avec une vue imprenable sur les gorges. Forcément, je ne résiste pas à l'envie de faire demi-tour. Je redescends les gorges "par l'extérieur" jusqu'au fameux Pont de la Mariée (en photo), spot de saut à l'élastique.
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Ces gorges ont un gros potentiel touristique, pourtant (à mon grand bonheur), elles restent méconnues. Des motards parcourent cette route mais les voitures sont très peu nombreuses ! Tant mieux :niais: Je les parcours une deuxième fois dans le sens montant, et sorti des tunnels je me fais la promesse d'acheter une loupiote. En effet ils ne sont pas éclairés, et je n'étais clairement pas serein dans les plus longs (autour de 200m). Bref, j'en suis à 100 kms de mon périple, et le dernier tiers consiste simplement à suivre le Var sur un long faux plat descendant... vent de face dans un premier temps Image
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La première douzaine de kms confirme cependant l'absence de voitures, car je peux compter sur les doigts d'une main celles qui m'ont doublé :heureux: Je choppe ensuite la nationale venant de Digne-les-Bains. La circulation augmente, sans être déraisonnable, mais surtout le bitume devient parfait et je change de direction pour prendre le vent de dos. C'est un plaisir de rouler à plus de 40 dans un faux plat quasiment sans effort. J'arrive donc vite à Entrevaux, dernière étape touristique de mon parcours. Ce village possède un agencement atypique, à flanc d'un gros bloc rocheux jusqu'à sa citadelle au sommet, bien sympa. (avec mon aller-retour désormais habituel pour le voir de haut)
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Il me reste alors 30 kms, la partie que je pressens logiquement comme la plus monotone de ma journée. Bon, je fais la fine bouche car le paysage reste nettement plus beau qu'en région parisienne :mrgreen: Mais rouler sur une grosse deux voire trois voies n'est pas l'idéal. Je me motive en essayant de rester autour des 40 km/h (j'ai une moyenne ridicule à remonter :mrgreen: ). Malheureusement après 15 bornes, alors que je reste dans la même vallée rectiligne, le vent tourne et devient de face :wtf Je perds quasiment 10 km/h, plus dans les quelques faux plats montant où je dépasse à peine les 25. Bref, cette dernière demi-heure est bien longue et c'est avec joie que je retrouve enfin ma voiture Image Deuxième satisfaction : en me retournant je vois un ciel tout noir là où j'étais il y a une heure, alors que la météo ne prévoyait pas d'orage. Il était temps de rentrer :o 8)
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https://www.strava.com/activities/1062607868
Au final, cela donne environ 145 kms (j'ai oublié de relancer le gps par moments, et il m'a régulièrement perdu dans les gorges encastrées) pour 2300m D+. Très satisfait d'avoir tenu la distance, bien mieux que mon premier 150 en Chevreuse. Ça m'offre de belles perspectives pour mon séjour en Haute-Savoie :heureux:


C'est la troisième fois que je viens dans ce coin (après la Madone d'Utelle et la Bonette), et à chaque fois j'ai été conquis ! Pour 5/6 jours de vélo, se poser à Isola ou Saint-Etienne/Sauveur-de-Tinée me parait un très bon plan alliant challenges sportifs et sorties touristiques :up Dans le coin, j'ai encore la Couillole, la Lombarde, Moutière, Saint-Martin et Turini dans le viseur... il y a de quoi faire !
Modifié en dernier par Nico32 le 15 Déc 2018, 17:02, modifié 5 fois.

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Re: Carnets de route

Messagepar Joyako » 03 Juil 2017, 07:33

Super sympa comme coin :o

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 03 Juil 2017, 18:01

Super CR et magnifiques photos. Quand j'étais de ce côté de la Bonnette ça m'avait bien donné envie. Mais bon avec un col à 2300m comme option la plus facile depuis barcelonnette c'était compliqué. :mrgreen:
Mais clairement si c'était à refaire, j'irais de ce côté pour visiter les alpes du sud.

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Re: Carnets de route

Messagepar jeanbonnot » 03 Juil 2017, 19:48

CR presque parfait si tu ne permettais pas de critiquer les routes de la plus belle région de France :louche: Bravo à toi, vraiment belle sortie :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Nico32 » 03 Juil 2017, 19:59

Gringo a écrit:Super CR et magnifiques photos. Quand j'étais de ce côté de la Bonnette ça m'avait bien donné envie. Mais bon avec un col à 2300m comme option la plus facile depuis barcelonnette c'était compliqué. :mrgreen:
Mais clairement si c'était à refaire, j'irais de ce côté pour visiter les alpes du sud.

J'ai justement découvert ces gorges par le CR d'un mec qui partait de Barcelonette :mrgreen: À son programme : Cayolle, St-Léger, Couillole par les gorges et la Bonette pour terminer :mrgreen:
edit : après vérification, c'était la Moutière et pas la Bonette. Un petit joueur donc :louche: Il avait fait ça sous la pluie en plus :moqueur:

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 03 Juil 2017, 20:04

Superbe sortie, et y a pas de mal pour la moyenne, elle est correcte.
Le Mercantour donne envie ! :heureux:

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 06 Juil 2017, 11:10

La Marmotte 2017


Dans le monde des cyclosportives, La Marmotte tient une place particulière, une des plus anciennes encore en activité, c’est aussi une des rares à avoir forgé sa réputation sans se baser sur une épreuve professionnelle. Chaque année, c’est plus de 7500 personnes qui s’élancent sur les routes de l’Oisans et de la Maurienne et pour certains, cela représente le défi d’une saison voire d’une vie. Pour moi La Marmotte à un statut particulier. Quand, enfant, j’ai découvert cette épreuve amateur, je m’imaginais le vainqueur comme le meilleur grimpeur des amateurs avec à la clé la possibilité de passer professionnel sur la seule foi de ce résultat. Etant fasciné par les grimpeurs et la montagne, mes rêves de professionnalisme et de maillot à pois passaient par une victoire sur cette Marmotte. La vérité est toute autre, et mes rêves depuis longtemps enterrés, mais cela reste tout de même un passage obligé à mes yeux. Au début de l’année, je me fixais pour objectif un bon chrono, finalement j’ai revu mes ambitions à la baisse après deux mois un peu moins prolifiques que prévu, et je ne cherche plus qu’a finir sur un rythme correct.
Nous sommes un bon groupe de mon club et affiliés à prendre le départ, nous avons logés chez l’un d’eux vers la Mure la veille, ce qui facilite la logistique, même si le réveil est malgré tout matinal et que la nuit à été courte. Le petit déjeuner est compliqué, surtout que le repas copieux de la veille ne semble pas avoir fini d’être digéré. Nous arrivons sur place à 6h30 le temps pour un de mes potes d’aller chercher son dossard et nous nous dirigeons vers le départ. Comme il s’agit de ma première participation, je m’élance dans le dernier sas, avec 4000 autres participants. La foule est monstrueuse, nous prenons place dans la file d’attente qui s’étend sur plus d’un kilomètre. Nous avançons très lentement, ce qui nous donne l’impression d’être un troupeau allant à l’abattoir. Pour donner une idée du monde présent, le départ de notre sas est donnée à 7h50, et nous passons la ligne de départ aux alentour de 8h15. Une fois le départ donné, je reste dans le peloton tranquillement quelques minutes, puis je décide de me lancer dans une petite remontée pour ne pas perdre trop de temps. Je fais tout de même attention à ne pas prendre trop de vent, mais lorsqu’un participant remonte à toute allure, je fais l’effort pour prendre sa roue et profiter de son travail. Un de mes amis me suit, et je l’avoue sans honte, j’ai ratonné sans vergogne. De toute façon le mec devant n’a jamais rien demandé, il semblait être heureux de filer à toute allure. Nous arrivons donc au pied du barrage d’Allemont avec une moyenne de près de 35 km/h et nous allons remonter une file continue de cyclos. Je craignais être gêné par la foule mais ici, tout le monde est à droite et on peu remonter à son rythme sans problème. Sur le replat suivant, nous retrouvons le même gars qui nous avait emmenés. Cette fois-ci j’ai un peu plus de scrupules, et passe quelques relais mais sans en faire trop.
Nous arrivons au pied du Glandon, et là je m’aperçois que mes craintes sur la foule étaient bel et bien fondées. Un peloton énorme s’étend à perte de vue. Il s’étale aussi, la totalité de la chaussée est recouverte de cycliste grimpant à faible allure. Il va falloir jouer des coudes et user du « pardon » pour se frayer un chemin. Je remonte avec mon pote sur un rythme quand même assez élevé, mais l’allure est saccadée, les moments de quais surplace sont suivi de micro accélérations ; j’essaye de lisser au mieux l’effort, mais ce n’est toute même pas l’idéal en terme d’économie quand on à encore plus de 150 bornes de montagne devant sois. Autre conséquence de la foule, il fait chaud, on a beau être sous les nuages, je suis vite contraint d’ouvrier mon maillot et d’enlever mes manchettes. On arrive à la première descente ou je me recouvre et prends un gel, juste après, on tape direct dans la pente. Heureusement un pote m’avait prévenu, et j’anticipe en remettant le petit plateau avant la fin de la descente. Beau coup ne l’on pas fait et certains le paient, cash au moins trois gars son sur le bord de la route pour un souci mécanique dont un qui a explosé de dérailleur. Je continue sur un mon tandis que mon pote ne me suis pas, je préfère ne pas l’attendre quitte à patienter au sommet. Sur cette seconde partie il y a encore beaucoup de monde mais je continue à remonter du monde, j’en profite pour m’embrouiller avec un espagnol qui ne m’avait pas entendu le remercier. Je n’oublie pas non plus de profiter du paysage avant que les nuages ne bloquent la vue. Dans ces conditions humides, les pentes qui se jettent dans le lac de Grand Maison ont des airs de Fjords. Après le second replat, on entre dans les nuages, et à mesure que le sommet approche, le brouillard se densifie, si bien qu’à la fin on ne voit pas à plus de 50m. La vue réduite ne m’empêche pas de découvrir un spectacle bien particulier ; des dizaines de Tour Operators ont leur propre stand de ravitaillement ou des camionnettes stationnées en bord de route pour donner des vêtements etc… ce qui provoque une petit pagaille, mais j’ai la chance d’être du bon coté. J’arrive enfin au sommet où une foule s’agglutine autour des ravitaillements. J’en profite pour me soulager et tente d’aller remplir un de mes bidons, j’ai bien passé cinq minutes à atteindre une bouteille d’eau. Heureusement que cette partie est neutralisée…
J’avais retrouvé mon pote au sommet, mais dans la confusion du ravito, nous nous sommes perdus, je pars donc dans la descente pour le rejoindre. Le début de la descente est compliqué, le froid fouette mon visage, mais heureusement le coupe vent fait son office. Les premiers virages sont tendus car le freinage sur mes jantes humide n’est pas très efficace. De plus il y a un monde fou, c’est assez stressant de descendre dans un peloton avec des cyclistes qui pour certains doivent découvrir les descentes de cols. Je fais la première parti jusqu’à St Alban des Villars sur les freins en doublant tout de même des dizaines de cyclos. Dans le village je marque une courte pause pour voir si mon pote s’est arrêté à la fontaine, mais personne, j’en profite pour manger une barre pour lutter contre le froid, puis repart dans la descente. Cette fois-ci, c’est plus simple, même si je ne prends pas beaucoup de risques non plus. Une dernière pause en bas pour ranger tranquillement mon coupe vent avant la reprise du chrono me permet de voir passer un autre pote. Le temps du tout ranger, je repars à vive allure pour essayer de le rejoindre, mais je ne le vois pas. Je m’apercevrais plus tard, sur Strava que je l’ai doublé sans le voir. Je continue dans la vallée à un bon rythme, mais sans me cramer. Après quelques kilomètres à remonter des cyclos, je suis repris par un belge qui file à vive allure. Une nouvelle fois je ratonne pas mal, mais je lui passe quand même quelques petit relais. Malheureusement, après que nous aillons repris un gros groupe qui ne nous passe aucun relais, il place une accélération dans une petite bosse pour partir seul. Je préfère m’économiser et le laisser filer plutôt que de faire un sprint pour le suivre. Je ferais la suite de la vallée à un rythme pas trop élevé en passant des relais avec quelques autres cyclos.
J’attaque donc l’ascension du Col du Télégraphe sans être trop entamé et je profite du fait que la foule soit moins étalé sur la chaussé pour monter sur un bon rythme en restant le plus régulier possible. Toutefois, cette route est ouvert à la circulation, et je dois parfois contourner des véhicules bloqués par les paquets de cyclistes. J’ai notamment doublé et été doublé quatre fois par un minibus Slovaque. Cette montée sera ma plus aboutie de la journée, sur un col relativement roulant, avec un bon revêtement, je peux envoyer un bon rythme, je boucle l’ascension en 47 minutes à 15.5 km/h de moyenne, presque 4 minutes de mieux que l’année dernière. Au sommet, deuxième pause technique de la journée, puis je file dans la descente vers Valloire sans oublier de m’alimenter.
Une fois Valloire passée, il est temps d’attaquer le plus gros morceau de la journée, le terrible Galibier avec son altitude et ses pentes élevées passé Plan Lachat. Dès les premières rampes, je sens que ce ne sera pas la même partie de plaisir que dans le Télégraphe, mon braquet m’empêche d’être à une cadence vraiment confortable, et je sens que ma petite pause et la descente ont cassé mon rythme, je n’arrive plus à faire monter le cœur aussi haut qu’avant. C’est assez étonnant d’ailleurs car je n’avais pas l’impression d’être à la rupture à la fin du Télégraphe. Je poursuis donc ma route sur un rythme bien moins élevé, mais je continue tout de même à doubler beaucoup de concurrents. Je suis parfois dépassé par quelques gars qui montent plus rapidement, et je prends leurs roues sur quelques centaines de mètres, mais je finis la plupart du temps par lâcher. Je suis ensuite repris peu avant Plan Lachat par le Belge qui menait l’allure dans la Vallée. Je prends sa roue jusqu’au retour des pentes les plus raides. Là, contrairement à ce que je craignais, je ne suis pas à la rue dans cette partie et continue à suivre le cyclo belge. Je tiens ce rythme correct pendant quelques kilomètres avant de faiblir un peu sur les trois derniers kilomètres. A ce moment, il commence à faire bien froid, je suis contraint de remonter mes manchettes et de fermer mon maillot, mais même ainsi, le froid se fait bien sentir. Je termine l’ascension un peu à la peine, un peu découragé par la roue qui semble monter bien haut pour le peu de kilomètres restant à parcourir. Le passage devant les photographes qui encouragent bien me redonne du baume au cœur et la dernière ligne droite est la bienvenue. Au final j’aurais grimpé dans un temps similaire à celui de l’an dernier. Au sommet, je m’arrête pour remplir un bidon et me couvrir, je décide aussi de prendre quelques gels et des barres. J’ai finalement perdu pas mal de temps à ce ravito, un peu dommage.
Il est temps de passer à la descente, et à la longue transition vers le Bourg d’Oisans. Près de 50 kilomètres, quasiment toujours en descente m’attendent. Le début est laborieux, frigorifié, je suis sur les freins dans les premiers virages, mais après quelques temps et avec la dissipation des nuages, je me ressaisis, et réalise une belle descente. La descente vers le Lautaret est superbe, bon revêtement, virages larges, avec la route fermée au voitures, je n’ai presque pas besoin de freiner, et je peux prendre des belles trajectoires. C’est loin d’être exceptionnel, mais pour moi, c’est déjà une belle progression. La descente du Lautaret est aussi un véritable plaisir, moins pentue, elle demande quelques efforts, mais sur la première partie, je tourne autour des 60 km/h avec une belle vélocité. Quelques virages et quelques tunnels pas très bien éclairés ralentissent un peu l’allure, mais je m’éclate. Je suis repris à mi-pente par un espagnol avec qui je vais passer pas mal de relais, jusqu’à ce que l’on bifurque sur la route de secours. Cette dernière est bien accidentée, avec quelques petits coups de culs qui font bien mal aux pattes. Je ne m’enflamme pas et les passe petit plateau pour ne pas me mettre dans le rouge. Un de mes potes me reprend à ce moment là, il a fait une superbe descente l’aillant reconnu quelques semaines plus tôt. Je fais l’effort pour le suivre et nous formons un bon petit groupe qui file vers Bourg d’Oisans à bonne allure. Malheureusement, sur la dernière bosse, en voulant remettre le petit plateau je déraille. Impossible de remettre la chaine, je suis obligé de descendre du vélo. Sur une pente si raide, je n’arrive pas à repartir, je suis obligé de pousser le vélo sur quelques mètres pour remonter, j’ai la chance qu’un spectateur soit là, il me pousse pour repartir. Mais j’ai perdu pas mal de temps dans l’affaire, et le groupe à filé, je fais l’effort pour tenter de recoller, ce qui est un belle erreur, j’ai du griller pas mal de cartouches à faire de gros efforts dans ces passages vent de face. Sur la fin de la descente je suis repris par un petit groupe que je vais relayer sur les quelques kilomètres de plat menant au pied de l’alpe.
Il est temps d’attaquer la montée finale, je commence à avoir les jambes douloureuses, j’ai tenté des les étirer sur le plat avant, mais ça ne change rien. Ayant mon pote en point de mire, j’essaye de revenir sur lui, mais il mène aussi un bon rythme, et petit à petit mes jambes commencent à défaillir. Après quelques kilomètres de montée, je suis obligé de rendre les armes je navigue autour des 10 km/h, et, moi qui me souvenais d’un passage plus roulant, je suis bien forcé de constater la difficulté de la montée vers l’alpe. Il n’y a pas de bornes kilométriques, et j’en suis réduis à décompter les virages restant avant le sommet. Ces virages ne me permettent d’ailleurs pas de relancer, mais plutôt de souffler. Je commence à souffrir de la chaleur qui monte dans l’après-midi. Je retire mes manchettes et mes gants longs mais ça ne me soulage que très peu. Je me décide à prendre un gel, mais je tombe sur un des gels du ravitaillement, le goût est particulièrement, immonde, se voulant citron vert, la saveur chimique me rappelle avant tout un parfum pour toilettes. J’attrape mon bidon pour faire passer le gout, mais là aussi mauvaise surprise, j’avais pris des sachets de produit énergétiques pour pouvoir remplir mes bidons en cours de route, mais le parfum que je prends habituellement, n’est pas disponible dans ce format, et celui que j’ai pris et beaucoup plus fort, et il a beaucoup de mal à passer. Heureusement, à six kilomètres du sommet, l’organisation à placé un point d’eau, j’en profite donc pour vider mon bidon et le remplir d’eau claire, je passe aussi ma tête sous l’eau pour me rafraichir. Cette petite pause me revigore, et je vais continuer à m’asperger pour moins subir. Malgré tout je n’avance pas à un gros rythme, mais à trois kilomètre de l’arrivée, j’aperçois un autre coéquipier un lacet plus bas. Sur le coup l’orgueil parle, impossible de le laisser revenir. Je dépasse ma douleur pour relancer et je vais finir à un meilleur rythme. L’entrée dans l’alpe me fait du bien, et le dernier kilomètre passera facilement. Je me permets même, pour l’honneur, de repasser la plaque et de sprinter dans la ligne droite finale.
Une fois passé la ligne, je savoure, même si je suis un peu déçu de ma fin de course, je suis allé au bout, et j’ai repoussé mes limites. J’ai bouclé le parcours officiel (sans la descente du Glandon) en 7h08’. Je m’étais fixé les 6h30 en début de saison, mais je savais déjà que c’était impossible à tenir, mais j’ai une petite déception de ne pas avoir tenu les 7h, mon explosion dans l’Alpe d’Huez m’aura couté ce résultat. en Je rejoins mes amis pour faire le débrief et manger un bout. Avant de repartir je craque pour la médaille et le diplôme, histoire d’avoir un petit souvenir.

Bilan : Ce fût une superbe expérience, c’est étrange à dire, mais, hormis dans le Glandon, la foule à rendu la cyclo intéressante. C’était sympa de voir autant de monde sur un vélo, de partager notre souffrance. De passer, ou de se faire passer par un cycliste et voir dans ses yeux qu’il en bave autant que toi, mais aussi de voir qu’il prend lui aussi du plaisir dans cette souffrance. Concernant la gestion de l’effort elle aurait pu être meilleure, j’en ai sans doute trop fait dans le Glandon en changeant de rythme incessamment pour passer les attardés. Pareil pour la vallée et le Télégraphe, mais à ce moment, je ne me sentais pas trop dans le dur, et ce fut un vrai plaisir, donc je n’ai pas de regrets. L’Alpe d’Huez fût une galère, mais je suis content de ne pas avoir craqué mentalement, même si j’aurais peut-être pu un peu plus m’arracher. Concernant les autres point à améliorer, je pense avoir fait une petite erreur d’habillement en prenant un sous maillot manches courtes un peu trop épais alors que j’en ai un plus respirant mais pourtant tout aussi efficace dans le froid ce qui m’aurait aidé dans l’alpe. Mais je préfère ça que d’avoir eu trop froid, surtout quand je vois le retour de certains qui m’ont dit avoir eu bien froid. Dernier point à améliorer, le temps perdu aux ravitos, j’y ai perdu plus de cinq minutes alors que je pensais ne pas m’être arrêté longtemps. Malgré le chrono pas exceptionnel, je suis persuadé qu’avec un peu plus d’entrainement en endurance et une meilleure forme générale, les 6h30 sont jouables pour moi. Reste à voir si je retenterais l’aventure un jour. En tout cas, j’ai bien envie de me frotter plus régulièrement aux grands parcours des cyclosportives alpines.

https://www.strava.com/activities/1064638037

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Re: Carnets de route

Messagepar Leinhart » 06 Juil 2017, 11:24

Super récit qui résume assez bien ce type d'expérience :ok:
La Marmotte est un challenge en soi, même sans les autres participants. Bravo pour ta perf !

J'ai fait l'Ariégeoise XXL l'an dernier, c'est sans commune mesure avec la Marmotte mais déjà on était quasiment 2000 au départ. Finalement, je prends plus de plaisir sur les petites cyclo à 200 participants où on a une vraie visibilité sur l'endroit on se trouve dans le peloton, et où on a vraiment l'impression de faire une course avec la possibilité de faire des bons classements

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 06 Juil 2017, 11:32

Merci.

Concernant le nombre de participants, et l'impression de faire la course, c'est justement ce qui m'a plus, pour une fois j'ai fait une cyclo sans me prendre la tête à essayer de faire un résultat. J'ai pas eu à me soucier d'essayer de suivre le groupe de tête ou à rager parce que je décroche dans une descente. C'était plus une bataille contre moi meme et ça m'a changé et bien plus. L'autre avantage, c'est qu'on est jamais seul dans la pampa quand il faut rouler sur le plat ou vent de face.
Mais bon, je ne serais pas déçu de reprendre les cyclo en mode course non plus. :niais:

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Re: Carnets de route

Messagepar Nico32 » 06 Juil 2017, 12:40

Super CR, ça fait envie :love:
Pense à aérer un peu ton pavé la prochaine fois :mrgreen:

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 06 Juil 2017, 12:47

Désolé. Je l'avais fait sous Word mais j'ai oublié d'éditer ici. Je ferais ça ce soir en essayant d'ajouter des photos.

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Re: Carnets de route

Messagepar jeanbonnot » 22 Juil 2017, 23:02

Paris - Amsterdam à vélo : le retour de la vengeance des adidas


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Étape 0 : La préparation technique

Depuis le mois de février, nous avons décidé avec mon ami Boris de nous lancer dans un voyage à vélo. Nous adorons le vélo tous les deux mais avons un profil un peu différent : Boris est un vélotafeur invétéré qui fait l'aller retour au boulot tous les jours sur son VTC qu'il pleuve, neige ou vente. Il aime bien également se lancer dans des grands trajets à vélo (c'est avec lui que j'ai fait ma première grande sortie à vélo, 85 km en VTC sans entraînement sur toute une journée, épique). Cependant, bien qu'ayant un course il fait rarement de sorties purement sportives. Moi a contrario je n'aime pas prendre le vélo pour aller au travail et aime bien faire des boucles ^^ Notre passion commune et notre amitié nous ont cependant conduit à prévoir ce voyage de 5 jours jusqu'à Amsterdam.
Au niveau technique, j'ai vite décidé d'utiliser mon vieux B'twin triban 500 et de faire le trajet en adidas 8) il me fallait juste un porte bagage et des sacoches. Étant un peu limite financièrement j'ai acheté des produits pourris soit un porte bagage à une attache sur la tige de selle et des sacoches sans même une fermeture éclair ... je n'encourage pas mes lecteurs à être aussi laxistes s'ils en ont les moyens !
Mon pote lui venait d'acheter un vélo gravel et est un spécialiste des sacoches.
Mon premier trajet avec les sacoches pleines (je n'ai aucune expérience dans ce domaine) pour aller dormir chez ma copine la veille du départ me fait vraiment peur :!: j'ai l'impression que je vais me casser la gueule à chaque virage. Je m'y habituerai cependant très vite. Par contre pieds à terre pour déplacer le vélo la différence de poids avant / arrière m'aura donné quelques occasions de m'afficher :sarcastic:

Étape 1 : Noyon notre chagrin

Première étape : Paris - Noyon. Le départ a quelque chose d'assez mystique ... je sens que je vais faire quelque chose d'assez ouf. Arrivé sur le canal de l'Ourcq où nous avons rendez-vous je fais un selfie devant la gare de triage de la ligne 5, ma ligne, en me disant que je vais bientôt voir pleins de choses bien éloignées de mon quotidien !

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Mon pote me retrouve un peu en retard et c'est parti. Nous sommes assez silencieux le long du canal de l'Ourcq où coule une bonne piste cyclable. Il y a quelque chose d'assez solennel dans l'air, avec cette question que je me pose de comment mon corps va réagir à plusieurs journées à plus de 100 km à vélo :question: après tout j'ai fait mon premier 100 il n'y a que deux ans de ça. Je n'ai jamais enchaîné que 2 jours à plus de 100. A la sortie de la piste, nous prenons 5 km de route dégueulasse à se faire frôler par des connards en voitures, le moral est un peu bas à ce moment-là :( mais ce seront les pires 5 km du voyage :o
Rouler avec des sacoches c'est accepter de rouler bien plus doucement que d'habitude. Les sacoches c'est lourd (j'ai perso 9 kilos d'affaires) et puis ça fait une prise au vent terrible. On a un peu le vent de face du coup notre vitesse de croisière c'est genre 23/24 et la vitesse moyenne entre 21 et 22.
On voyait bien une pause dej' superbe vers Ermenonville mais cette ville est un fake, le parc Rousseau est payant et les jolis plans d'eau sur la carte appartiennent en fait à la Mer de Sable, un parc de loisir ! on finit par faire une halte totalement shlag et repartons vite pour Noyon. Mon pote pète son caisson au kilomètre 70, je me dis que ça va être compliqué mais en fait il est tout rouge, on trouve une fontaine et après l'avoir copieusement arrosé il ira nickel jusqu'à l'arrivée 8) L'hôtel est dans une ZAC mais ça va, rien de trop dégueu. On est bien content d'être arrivés, 116 km c'est déjà une belle sortie ! Il en reste 4 comme ça ! https://www.strava.com/activities/1087974514

Étape 2 : On est pas Douai

Premier réveil après 8h30 de sommeil, j'ai la première impression de ce que je ressentirai à chaque réveil : un gros bad. Tous les matins je me demanderais ce que je fous ici si loin de chez moi à galérer au lieu de profiter des vacances à rien faire, à avoir juste envie de dormir. En tout cas ce sera l'étape la plus efficace, on arrive à 15h30 à Douai, on a toujours pas compris comment on a fait ça :louche: sachant qu'on est pas arrivé avant 17h les étapes suivantes. Une étape qui nous a vu traverser la Picardie et croiser les premières et loin d'être les dernières briques rouges du voyage, un peu le thème finalement. Je connaissais pas du tout ces coins là et sans prétendre que c'est magnifique, c'était quand même enrichissant de croiser tous ces bleds construits identiquement. Dont un qui avait un drôle de nom :

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Même si le vent est officiellement de face, il reste assez faible et la journée se passe bien. Par contre pas mal de cotelettes toute la journée et avec les sacoches ça devient vite dur :shock: je suis un peu vexé mais le moindre kilomètre à 3,5 % se transforme vite en vraie difficulté. Je pense aux gens qui traversent les massifs montagneux avec leurs sacoches :sarcastic: A Douai on est accueilli dans un hôtel 3 étoiles que j'ai payé le prix d'un "budget" j'ai pas compris ce qu'il s'est passé :question: mais c'est pas désagréable :mrgreen: https://www.strava.com/activities/1087974480 et https://www.strava.com/activities/1087815255

On commence à avoir une drôle d'allure ...

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Étape 3 : Ne prenons pas de Gand

La journée de la galère ultime et en même temps de gros moments de plaisir ... Jusqu'ici on avait tapé une moyenne entre 21 et 22 km/h ce qui me semblait logique et correct. Mais ce jour là le vent du Nord s'est abattu fort toute la journée et nous nous sommes régulièrement retrouvés à rouler fort en nous relayant et en étant coincés à moins de 20 km/h de moyenne. Durant la première partie que j'étais impatient de parcourir nous avons traversé le Pévelois 8)

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Je n'avais mis qu'un petit secteur pavé au menu, celui du moulin de Vertain, mais quelle émotion :cry: j'ai adoré passer sur ces routes si célèbres :o

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La deuxième partie du parcours nous a fait traverser la frontière et trouver l'Escault, que nous avons tout simplement suivi jusqu'à Gand par une super piste cyclable. Début de la découverte du "monde où les cyclistes sont rois". Je pète un peu mon caisson à cause du soleil, on s'arrête acheter de l'eau (oui par contre on a pas compris où trouver de l'eau dans ces pays - Flandres, Pays-Bas- de cyclistes par contre) à Oudenarde, on se boit un coca à l'ombre, je me sens dans la peau d'Offredo, c'est cool.
La seconde partie de la piste cyclable jusqu'à Gand est dingue :shock: la piste fait 4m de large, des groupes de cyclos rapides en mode "Longchamp" doublent pacifiquement une petite famille ... bref on finit au Campanile de Gand qui est vraiment très mal situé, entre des usines et les autoroutes, du coup on sort en ville et on mange au resto un vrai repas pour la première fois depuis trois jours ... j'ai rarement mangé aussi vite ! :mrgreen: manger des vrais trucs ! :mrgreen: on avait fait des pique niques les deux premiers soirs.

https://www.strava.com/activities/1093092672

Étape 4 : Va faire un jeu de mot avec "Ouddorp"

Bon je l'ai dit : chaque matin c'était un peu difficile pour moi. Moral à zéro, mal aux pattes, plus envie de pédaler ... mais ce jour-là, après quelques kilomètres sur des pistes cyclables de ouf (j'en ferai ptet un article à part mais la Flandre et les Pays-Bas c'est le paradis) d'un coup le vent dans le dos... et journée plaisir d'abord le long d'un canal pendant des bornes et des bornes ... on prend un ferry qui est réservé aux piétons et aux vélos :mrgreen: na ! les voitures doivent se taper un sacré détour et vient pour moi le point d'orgue du voyage ... on a pas pu faire de photo qui résume vraiment cette sensation mais je vous la décris : on traverse des kilomètres de mer avec la mer à gauche, la mer à droite, sur notre piste qui est sur le barrage et parfaitement protégée des voitures, avec des oiseaux marins qui tapent l'amitié ... on traverse la mer sur des bornes et des bornes c'est génial et trop beau ...

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On passe la soirée dans la petite cité balnéaire de Ouddorp. Super soirée dans une petite ville d'un pays qui m'a beaucoup plu ! Les cyclistes sont les rois aux Pays-Bas. On a fait freiner des camions, toutes les routes sont doublées par non pas une mais deux pistes cyclables, c'est génial. https://www.strava.com/activities/1093092580

Étape 5 : Tiens, voilà la pluie

La dernière étape jusqu'à Amsterdam s'annonce longue et très honnêtement sur strava j'ai juste mis le point de départ et d'arrivée. Du coup on se tape beaucoup de pistes longeant des voies rapides et de centre ville. On traverse notamment Rotterdam qui est une ville quand même assez oppressante, où chaque erreur de parcours coûte cinq minutes de feux rouges ... mon pote propose d'arrêter de suivre le GPS mais de suivre les indications de la LF2B, une piste qui fait Bruxelles - Amsterdam. On se perd aussi pas mal avec ce système de guidage quand on est pas doués :moqueur:

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Et puis d'un coup l'ibis budget du sud d'Amsterdam apparaît ... on est arrivés ! un sentiment de soulagement m'envahit mais aussi un peu "mais je vais faire quoi maintenant ?"

https://www.strava.com/activities/1093092643

Nous avons parcouru plus de 600 km en 5 jours avec des vélos pesant avec le matos plus de 20 kilos à une vitesse très raisonnable mais je suis quand même fier de nous 8) c'était trop cool !
Mon pote est en mode "quand est ce qu'on recommence ?" moi je suis plus "c'était cool de le faire" :oops:
Une photo qui résume bien la semaine :o (aucune idée de ce que je veux faire avec mon bras)

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Le parcours donné par l'empreinte GPS en ignorant les zigouigouis en bas à gauche :

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Re: Carnets de route

Messagepar Gringo » 23 Juil 2017, 06:20

Belle aventure et très sympa à lire. Le passage en bord de mer donne envie, même sans photos. :love:
En parlant de photo, tu en aurais une de ton installation avec les sacoches?

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Re: Carnets de route

Messagepar cel » 23 Juil 2017, 11:12

Ce périple :love:
Ce CR :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Samuel » 23 Juil 2017, 11:18

Bravo, ça devait être vraiment sympa :ok:

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Re: Carnets de route

Messagepar Tilo » 23 Juil 2017, 11:24

Super

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Re: Carnets de route

Messagepar PCMilan » 23 Juil 2017, 11:37

Bravo :o Ca devait être tellement cool aux Pays-Bas :love:

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Re: Carnets de route

Messagepar Jenth » 23 Juil 2017, 13:11

Bravo à vous, c'est une chose de faire un projet et sans une autre de le réaliser. :up
Une source d'inspiration.

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Re: Carnets de route

Messagepar Panzer » 23 Juil 2017, 14:25

Original et vraiment rafraichissant Jean, bravo et merci pour ce CR :o

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Re: Carnets de route

Messagepar jeanbonnot » 23 Juil 2017, 18:04

Merci à tous :oops:

Désolé Gringo je l'ai prêté à mon frangin en rentrant !

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