[Histoire] Courses d'antan

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 29 Mai 2017, 17:52

27 Juin 1933...

Tout pour la montagne !


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Après avoir instauré les équipes nationales en 1930, Henri Desgranges va cette fois chambouler le parcours du Tour de France : pour la première fois depuis vingt ans, les coureurs feront le Tour de la France dans le sens horaire. L'objectif recherché est d'arriver le plus vite possible dans les Alpes, car depuis quelques années Desgranges trouve que le Tour ne se joue plus jamais sur les étapes de plaine et que les étapes de montagne sont nettement plus spectaculaires. Desgranges inverse donc le parcours, ce qui permet d'atteindre les Alpes après seulement cinq jours de course. Il ne faut également également plus que cinq étapes pour revenir des Pyrénées. D'autres mesures sont prises : les bonifications, que Desgranges avaient instaurées pour donner de l'importance aux étapes de plaine pour le classement général, sont supprimées, et un Grand Prix de la Montagne est créé : le coureur qui aura réalisé les meilleures performances sur l'ensemble des plus grands cols du Tour empochera dix mille francs. Le premier vainqueur de ce Grand Prix de la Montagne fut l'espagnol Vicente Trueba. Desgranges décide également de programmer des étapes courtes, comme celle entre Luchon et Tarbes, longue de moins de cent kilomètres ! La plus longue étape entre Belfort et Évian est quant à elle longue de moins de trois cents kilomètres. Mais tous les changements de parcours réduisent la distance totale du Tour, et se font au détriment de certaines régions comme l'Alsace et les côtes de la Bretagne et du Pays Basque. Ainsi Desgranges invente donc son nouveau slogan : tout pour la montagne !

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 30 Mai 2017, 17:58

29 Juillet 1934...

Les sacrifices du "Roi René"


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Dans les Alpes, les spectateurs du Tour ont découvert un jeune grimpeur très talentueux : René Vietto. Le jeune français s'impose à Grenoble, puis livre une envolée exceptionnelle entre Gap et Digne avant de s'imposer également chez lui à Cannes. Avant les Pyrénées, le français Antonin Magne est maillot jaune, mais de plus en plus menacé par l'italien Martano. Dans l'étape entre Perpignan et Ax-les-Thermes, "Tonin" tombe dans la descente du Col de Puymorens et casse sa roue. Il demande immédiatement sa roue à René Vietto, qui la lui donne sans contestation. Finalement, il termine l'étape avec le vélo de Georges Speicher et perd moins d'une minute sur Martano. Le lendemain, Magne brise sa chaîne après avoir buté sur un nid-de-poule dans la descente du Col de Port. Vietto est devant et les autres français sont loin derrière, et cela semble fini pour "Tonin". Mais, à sa surprise totale, il voit René Vietto qui a remonté le col en sens inverse, puis qui lui donne son vélo. Le jeune français perd ainsi la victoire d'étape et toutes ses chances de podium. Le lendemain, Magne remportera définitivement le Tour en s'imposant sur l'étape entre Luchon et Tarbes.
Mais à l'arrivée finale à Paris, certains pensent que René Vietto aurait pu gagner le Tour sans tous ses sacrifices. D'autres pensent qu'il n'a jamais vraiment inquiété Antonin Magne. Vietto se mèle malicieusement aux débats en déclarant que "cette roue dans la descente de Puymorens, il ne l'a pas donnée, on lui a prise". En tous cas, Raymond Huttier déclarera à la fin du Tour que "l'on tient enfin ce grand grimpeur que l'on attend depuis Bottecchia" et Vietto héritera du surnom de "Roi René".

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 31 Mai 2017, 16:49

29 Avril 1935...

Un troisième grand tour


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Après le Tour de France en 1903 et le Tour d'Italie en 1909, la première édition du Tour d'Espagne a lieu en 1935. La motivation est venue du succès de coureurs comme Vicente Trueba sur le Tour de France. En effet, "la puce" a terminé meilleur grimpeur et 6e du Tour en 1933 avant de terminer deuxième meilleur grimpeur en 1934 derrière René Vietto. De plus, une équipe nationale d'Espagne a été créée sur le Tour de France en 1934. Pour ce premier Tour d'Espagne, les coureurs partiront de Madrid avant de remonter vers la côte basque avec notamment des étapes à Bilbao et Saint-Sébastien, puis redescendront par la méditerranée via Barcelone, Valence et Murcie, traverseront l'Andalousie avant de remonter vers Madrid par Cacéres et Zamora, pour un total de quatorze étapes et de 3431 kilomètres. En montagne, les espagnols Cañardo et Escuriet réalisent de très belles performances, mais doivent finalement s'incliner face à la régularité et l'expérience des belges, et Gustave Deloor remporte la première Vuelta devant Mariano Cañardo et Antoon Dignef.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 01 Juin 2017, 17:39

6 Août 1936...

Scandale aux JO de Berlin


Malgré la montée du fascisme en Allemagne, les Jeux Olympiques d'été 1936 sont organisés à Berlin, capitale de l'Allemagne nazie. Et, lors de la finale de vitesse, un événement va provoquer la polémique. Elle oppose l'allemand Toni Merkens au néerlandais Arie Van Vliet. Celui-ci est le premier à démarrer, de très loin, mais l'allemand lui barre complètement le passage, l'obligeant à couper son effort. Le néerlandais préfère se relever pour accélérer à nouveau plus violemment à deux cents mètres de l'arrivée. Mais, à nouveau, Merkens fait un écart pour littéralement balancer Van Vliet. Le néerlandais coupe donc son effort, convaincu que la finale sera recourue ou que l'allemand sera déclassé. Logiquement, le clan hollandais déposé une réclamation auprès des juges. Ceux-ci l'acceptent logiquement, mais la sanction sera scandaleuse : Merkens ne se voit infliger qu'une amende de cent marks, et conserve son titre malgré les irrégularités qu'il a commises, alors que Van Vliet semblait être le plus fort.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 02 Juin 2017, 16:33

3 Novembre 1937...

Archambaud bat le record de l'heure


Alors que le record de l'heure sans entraîneur a déjà été battu deux fois cette année par le français Maurice Richard puis par le hollandais Frans Slatts, Maurice Archambaud décide de tenter sa chance au Vigorelli de Milan. Mais il a été impressionné par la performance du hollandais, qui était parvenu à porter la marque à 45 485 m après être débarqué en touriste à Milan et avoir passé la nuit dans les bars. Archambaud, pour sa première tentative, est en avance sur le temps de Slatts, mais une crevaison quatre minutes avant la fin l'empêche de prendre le record. Il décide donc de rester quelques jours de plus à Milan et retente, mais s'arrête au deux tiers du parcours car il estime que le vent qui s'est levé l'empêchera de battre le record de Slatts. Henri Desgranges, qui finance les tentatives d'Archambaud, commence à perdre patience, et demande au coureur et à son manager, le journaliste Jean Leulliot, de renoncer, menaçant même de licencier Leulliot. Mais Archambaud refuse de revenir, et profite d'une éclaircie pour tenter à nouveau sa chance. Son obstination va finalement payer, puisqu'à la huitième tentative, il bat de 355 m le record de Slatts pour porter la marque à 45 840 m. Une heure après, Desgranges appelle Leulliot pour lui annoncer qu'il le réintègre dans la rédaction de l'Auto et lui demande de rédiger un article sur ce record de Maurice Archambaud. Il faudra attendre la tentative de Fausto Coppi en 1942 pour voir ce record être battu.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 03 Juin 2017, 09:43

31 Juillet 1938...

Le baroud d'honneur d'André Leducq et Antonin Magne


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André Leducq et Antonin Magne disputent leur dernier Tour de France cette année. Leducq a gagné les tours 1930 et 1932 et Magne les tours 1931 et 1934. À eux deux, ils ont remporté vingt-huit étapes et quatre demi-étapes sur le Tour de France. Ils ont chacun trente-quatre ans, l'écart entre Magne, l'aîné, et Leducq, le cadet, n'étant que de douze jours. Ils ont tous les deux disputé leur premier Tour en 1927. Ce sont deux des plus gros palmarès du cyclisme actuel. Et surtout, ce sont deux très grands amis, qui se sont toujours soutenus. Tout les unit donc pour la dernière étape du Tour de leur carrière entre Lille et Paris. Et ils vont quitter la Grande Boucle de la plus belle des manières : à quarante-cinq kilomètres de l'arrivée, ils sortent du peloton sous une chaleur accablante. La réaction du peloton est moindre, si bien que les deux amis arrivent ensemble au Parc de Princes, où ils sont acclamés par la foule. Et ils franchissent ensemble l'arrivée en se tenant l'épaule. Ils seront classés premiers ex-aequo par les juges.
Modifié en dernier par rthomazo le 03 Juin 2017, 12:56, modifié 1 fois.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 03 Juin 2017, 12:55

17 Mars 1939...

Déluge de neige sur Paris-Nice


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Dès le départ de cette deuxième étape de la "Course au Soleil" entre Nevers et Saint-Étienne, les coureurs se retrouvent sous une pluie froide. Douze hommes décident de patrie. Rapidement, cette pluie se transforme en grêle et en neige, un vent glacial se lève, l'apocalypse s'abat sur les coureurs. Sur 91 partants, une soixantaine abandonne en seulement trente kilomètres.Certains décident de courir à pied leur vélo à la main pour se réchauffer les pieds, d'autres s'arrêtent et se dirigent vers les fermes et les cafés afin de pouvoir se réchauffer. À 80 km de l'arrivée, quatre hommes demeurent en tête : Naisse, Galateau, Camellini et Zimmermann. Maurice Archambaud est quant à lui très attardé, mais il pense que les autres coureurs ne parviendront pas à rallier Saint-Étienne et il poursuit. Lorsque son directeur sportif lui tend une musette, ses doigts sont si gelés qu'il ne parvient même pas à l'attraper. Puis dans le dix derniers kilomètres, Archambaud apprend qu'il est en tête de la course, et il décide de s'arrêter pour attendre le belge Émile Masson. Masson s'impose à l'arrivée à Saint-Étienne, mais Archambaud s'empare de la tête du classement général, qu'il conservera jusqu'au bout. Seuls vingt-quatre coureurs seront classés, le dernier, Pividori, arrivant avec 1 h 13 de retard sur le vainqueur du jour.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 04 Juin 2017, 11:31

15 Septembre 1946...

Fausto Coppi bat le record du Grand Prix des Nations


Après plusieurs années de guerre, le cyclisme reprend en 1946. En début de saison, Fausto Coppi a notamment livré une envolée solitaire de grande classe sur Milan - San Remo, et on attend de voir ce qu'il est capable de réaliser sur le Grand Prix des Nations, le jour de ses vingt-sept ans. Et Coppi va réaliser un véritable exploit. Très mal renseigné sur son temps et sur es écarts par rapport aux autres concurrents, il fournit des efforts sans informations. Il décide donc de partir prudemment avant d'accélérer le rythme au bout d'une centaine de kilomètres. Il dépasse ses concurrents, puis augmente son avance continuellement dans les côtes de la vallée de Chevreuse, pour terminer avec environ deux minutes d'avance sur le français Émile Idée après cent quarante kilomètres d'effort. Coppi bat également le record de la moyenne, qu'il porte à 37,9 km/h, le tout en ayant au cours de ses 3 h 46 d'effort absorbé qu'une simple poire ! Il sera d'ailleurs victime d'un malaise à l'arrivée, heureusement sans gravité.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 04 Juin 2017, 13:45

20 Juillet 1947...

Le coup de Bonsecours


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Arpès plusieurs années de guerre, le Tour reprend enfin en 1947. Et quel Tour ! Que de rebondissements, René Vietto, qui a vu la guerre tronquer une partie de sa carrière, sait qu'en l'absence des italiens Bartali et Coppi, c'est peut-être sa dernière chance de gagner le Tour. Et il prend le maillot jaune dès le deuxième jour en s'imposant à Bruxelles. Il le perd ensuite à Grenoble puis le reprend à Digne. Avant les Pyrénées, il possède une belle avance sur ses rivaux, mais dans l'étape reine, Robic réalise un véritable expoit qui lui permet de revenir à moins de dix minutes du maillot jaune. Brambilla se rapproche également. Dans le dernier chrono, on pense que Vietto va creuser des écarts définitifs, mais il aperçoit un homme en sang sur le bord de la route, et cela le décourage. Il finit le chrono en roue libre, et Pierre Brambilla prend finalement le maillot jaune, 2'28'' devant Robic et 6'26'' devant Fachleitner ! Mais, le dernier jour, entre Caen et Paris, alors qu'on pense le classement général établi, Robic décide d'attaquer dans la côte de Bonsecours, à proximité de Rouen. Brambilla suit puis craque, et Robic se retrouve devant en compagnie de Fachleintner. Alors qu'ils possèdent trois minutes d'avance sur Brambilla, Vietto propose un marché à Fachleitner : "Tu ne peux plus gagner le Tour, car je ne te laisserai pas partir. Mais si tu roules avec moi, je te donne cent mille francs." Fachleitner accepte et les deux hommes roulent ensemble jusqu'à Paris, où il reprennent plus de dix minutes à Brambilla, ce qui permet à Robic de gagner le Tour sans avoir porté le maillot jaune !
Modifié en dernier par rthomazo le 06 Juin 2017, 11:23, modifié 1 fois.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 05 Juin 2017, 16:17

19 Mars 1948...

La naissance du "Challenge Desgranges-Colombo"


En Octobre 1947, à Milan, les représentants des quotidiens sportifs l'Équipe, la Gazetta dello Sport, Les Sports de Bruxelles et Sportwereld se réunissent et prennent la décision de créer un challenge regroupant les princiaples épreuves ddu calendrier, afin de créer un classement qui déterminera quel a été le meilleur coureur de la saison. Ainsi sont sélectionnées trois épreuves pour chacun des trois pays qui dominent le cyclisme depuis plus de vingt ans : le Tour de France, Paris-Roubaix et Paris-Tours pour la France, le Tour d'Italie, Milan-San Remo et le Tour de Lombardie pour l'Italie, et le Tour des Flandres, Paris-Bruxelles et la Flèche Wallonne pour la Belgique. Le challenge est nommé "Challenge Desgranges-Colombo", du nom des fondateurs du Tour d'Italie et du Tour de France. Les coureurs les mieux placés sur chaque épreuve gagnent des points, le barème est doublé pour le Giro et le Tour de France. Fausto Coppi, vainqueur de Milan-San Remo cette année, est le premier leader de l'histoire de ce Challenge. Mais c'est le belge Albéric Schotte qui s'impose au classement final avec 142.5 points et avec 24 points d'avance sur l'italien Fermo Camellini, grâce notamment à sa victoire sur le Tour des Flandres et à ses deuxièmes places sur la Flèche Wallonne et le Tour de France. Le succès de ce challenge est concluant, et d'autres épreuves y seront ajoutées : le Tour de Suisse en 1949, Liège-Bastogne-Liège en 1951 et le Tour d'Espagne en 1958. Mais il est remplacé en 1959 par le Superprestige Pernod.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar darth-minardi » 05 Juin 2017, 16:59

Cela a surtout participé à un peu plus internationaliser les courses, rajoutant des Italiens dans le Nord et des Belges en Italie.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar Robocrotte 2.0 » 05 Juin 2017, 17:02

rthomazo a écrit:
20 Juillet 1947...

Le coup de Bonsecours


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Arpès plusieurs années de guerre, le Tour reprend enfin en 1947. Et quel Tour ! Que de rebondissements, René Vietto, qui a vu la guerre tronquer une partie de sa carrière, sait qu'en l'absence des italiens Bartali et Coppi, c'est peut-être sa dernière chance de gagner le Tour. Et il prend le maillot jaune dès le deuxième jour en s'imposant à Bruxelles. Il le perd ensuite à Grenoble puis le reprend à Digne. Avant les Pyrénées, il possède une belle avance sur ses rivaux, mais dans l'étape reine, Robic réalise un véritable expoit qui lui permet de revenir à moins de dix minutes du maillot jaune. Brambilla se rapproche également. Dans le dernier chrono, on pense que Vietto va creuser des écarts définitifs, mais il aperçoit un homme en sang sur le bord de la route, et cela le décourage. Il finit le chrono en roue libre, et Pierre Brambilla prend finalement le maillot jaune, 2'28'' devant Robic et 6'26'' devant Fachleitner ! Mais, le dernier jour, entre Caen et Paris, alors qu'on pense le classement général établi, Robic décide d'attaquer dans la côte de Bonsecours, à proximité de Caen. Brambilla suit puis craque, et Robic se retrouve devant en compagnie de Fachleintner. Alors qu'ils possèdent trois minutes d'avance sur Brambilla, Vietto propose un marché à Fachleitner : "Tu ne peux plus gagner le Tour, car je ne te laisserai pas partir. Mais si tu roules avec moi, je te donne cent mille francs." Fachleitner accepte et les deux hommes roulent ensemble jusqu'à Paris, où il reprennent plus de dix minutes à Brambilla, ce qui permet à Robic de gagner le Tour sans avoir porté le maillot jaune !


Attention, Notre Dame de Bonsecours est près de Rouen et non de Caen. La côte grimpe au milieu des falaises de la Seine près du Rocher Saint-Adrien est assez impressionnante.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 05 Juin 2017, 17:02

darth-minardi a écrit:Cela a surtout participé à un peu plus internationaliser les courses, rajoutant des Italiens dans le Nord et des Belges en Italie.

Effectivement, ça a un peu été le début de la mondialisation du cyclisme :ok:

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar darth-minardi » 05 Juin 2017, 17:07

rthomazo a écrit:
darth-minardi a écrit:Cela a surtout participé à un peu plus internationaliser les courses, rajoutant des Italiens dans le Nord et des Belges en Italie.

Effectivement, ça a un peu été le début de la mondialisation du cyclisme :ok:

Dès les années 30, on avait des Australiens, ainsi que des Nord-Africains via les colonies :mrgreen:
Ca n'a rien mondialisé du tout, ça a juste fait franchir un peu plus les frontières aux coureurs pour les courses majeures, participant au développement de certaines au dépends d'autres, ce qui va faire aparaitre LBL comme une course majeure au bout de quelques années (par exemple).


Sinon, attention aux quelques erreurs qui traînent encore et je te conseillerais d'essayer de te détacher du libre de référence que tu prends.
On n'est plus sur du copier/coller, mais presque à chaque fois sur source unique et sans recul dessus. Cela rate quelques anecdotes intéressantes n'y étant pas et c'est parfois trop centré sur le Tour.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 06 Juin 2017, 11:40

24 Juillet 1949...

Le premier doublé Giro-Tour


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Après avoir gagné le Giro en réalisant notamment une incroyable chevauchée de près de deux cents kilomètres lors de la dix-septième étape, Fausto Coppi se présente sur le Tour avec à nouveau l'objectif de gagner. Comme sur le Giro, son principal adversaire est son compatriote Gino Bartali. Mais, dès la cinquième étape, tout semble perdu : Fausto Coppi est victime d'une chute lors d'un ravitaillement alors qu'il se trouvait dans le groupe de tête. Bartali décide de l'attendre, mais à l'arrivée, Coppi concède tout de même beaucoup de temps et se retrouve à 36'55'' du maillot jaune Jacques Marinelli au général. dans les Pyrénées, Fiorenzo magni s'empare du maillot jaune, mais Coppi et Bartali restent assez loin au général. Mais c'est dans la seizième étape, entre Cannes et Briançon, que les deux champions italiens vont tout faire basculer : Kübler attaque dans le Col d'Allos. Derrière, Coppi et Bartali lâchent tous leurs adversaires sans vraiment attaquer. Les deux campionissimi reviennent sur Kûbler puis le lâchent dans le Col de Vars. Au pied du dernier col, l'Izoard, Fausto Coppi, se sentant plus fort, dit à son compatriote "maintenant, Gino, je pars..". Mais Bartali lui répond : "terminons ensemble plutôt. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire". De plus, leur directeur sportif Alfredo Binda leur demande de mener ensemble la course. Coppi accepte, n'oubliant que Bartali l'avait attendu lors de la cinquième étape. Il imprime le train et se retourne fréquemment pour vérifier que Bartali soit toujours là. Dans le descente, "Gino le Pieux" est victime d'une crevaison mais Coppi choisit de l'attendre. Finalement, Bartali s'impose à Briançon et prend le maillot jeune, 1'22'' devant Coppi et 1'24'' devant Marinelli. Le lendemain, Coppi prendra cinq minutes à Bartali pour s'emparer du maillot jaune vers Aoste, avant de conforter ce maillot jaune lors de l'ultime chrono vers Nancy. Ainsi, Fausto Coppi devient le premier coureur à remporter le doublé Giro-Tour, à chaque devant Gino Bartali.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar GrandPlateau » 07 Juin 2017, 08:28

Je connaissais pas cette histoire, sympa

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 07 Juin 2017, 13:40

9 Avril 1950...

Fausto Coppi dompte les pavés


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Cette fois, Coppi est définitivement au-dessus. Après avoir battu le record du Grand Prix des Nations, remporté 4 Tour de Lombardie et 3 Milan-San Remo et réalisé le premier doublé Giro-Tour, c'est sur Paris-Roubaix qu'il va imposer sa loi à tous ses rivaux. Il place une première attaque dans la célèbre côte de Doullens. Puis, peu avant le ravitaillement d'Arras, Maurice Diot et Gino Sciardis prennent trente secondes d'avance sur le groupe de tête. Dans la traversée pavée de la ville, Coppi attaque à nouveau et revient sur les deux hommes de tête. Une fois revenu sur le groupe de tête, il poursuit son effort et fait craquer Sciardis. Il se retrouve donc en tête avec Maurice Diot, qui, respectant les consignes de son directeur sportif Antonin Magne, ne relaie plus. Le campionissimo prévient Diot, lui disant que, s'il ne passe pas de relais, il sera obligé de le lâcher. Diot refuse toujours de passer des relais, et Coppi décide donc de se débarrasser du français à quarante kilomètres de l'arrivée, dans la traversée d'Hénin-Liétard. Puis il rejoint l'arrivée en solitaire, accroissant continuellement son avance sur ses rivaux. À l'arrivée, il relègue Diot à 2'45'' et Magni à 5'24''.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 07 Juin 2017, 16:41

15 Juillet 1951...

La naissance du "Pédaleur de charme"


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Ce n'est que la première participation eu Tour de France du zurichois Hugo Koblet, mais, l'année précédente, il avait remporté le Giro devant Gino Bartali dès sa première participation. cela en fait donc un candidat crédible à la victoire finale sur ce Tour 1951. Et, dans la onzième étape entre Brive et Agen, Hugo Koblet va réaliser un véritable exploit. Il se détache dans une côte située seulement trente kilomètres après le départ avec Louis Deprez. Rapidement, Koblet se débarrasse du français. Il poursuit seul mais son directeur sportif s'intrigue et lui demande de ne pas tout donner. Derrière, ça ne s'organise pas. Les français, conscients que le vent est souvent défavorable dans la région, pensent que l'échappée du suisse est vouée à l'échec et ne roulent pas. Mais, à 70 kilomètres de l'arrivée, l'avance de Koblet devient alarmante, et les français et les italiens se relaient. Mais l'avance de Koblet augmente irrémédiablement, alors que derrière, Bobet, Bartali, Coppi, Géminiani, Ockers Lazaridès ou encore Robic se relaient et donnent tout ce qu'ils ont. Mais rien à faire. À l'arrivée, Koblet leur reprend 2'35'' après 142 kilomètres en solitaire, plus la minute de bonification attribuée au vainqueur de l'étape. Cela lui permet de passer de la sixième à la troisième place au classement général. À l'arrivée, Géminiani déclare que "ce n'et pas possible un coureur pareil. S'il y avait deux Koblet, je changerais de métier". Cet incroyable raid solitaire, combiné à l'élégance physique du zurichois (il courait toujours avec un peigne dans sa poche) lui vaudra le surnom de "Pédaleur de charme". Trois jours plus tard, il prendra le maillot jaune en s'imposant à Luchon, pour ne plus le lâcher jusqu'à Paris.

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Re: Les plus grands moments de l'histoire du cyclisme

Messagepar rthomazo » 08 Juin 2017, 13:10

12 Avril 1952...

Un duel magnifique




Au départ de ce Paris-Roubaix, Rik Van Steenbergen annonce ses objectifs : "Aujourd'hui, c'est pour Rik". Mais pour cela, il devra notamment battre le "campionissimo" Fausto Coppi, qui avait livré une véritable démonstration en 1950 mais n'avait pas participé en 1951. On s'attend donc à voir un beau duel entre les duex favoris de ce Paris-Roubaix. Coppi se sait moins bon au sprint, alors il durcit la course : dès les premiers secteurs pavés, il élimine tous les plus dangereux sprinteurs belges, y compris Van Steenbergen, et se retrouve en compagnie de Kübler, Dupont et Baldassari. Mais Rik Van Steenbergen parvient à revenir sur le groupe de tête. À vingt kilomètres de l'arrivée, Coppi attaque à nouveau et fait craquer Kübler, Dupont et Baldassari, mais Van Steenbergen s'accroche toujours. Derrière, le français André Mahé est tout proche de revenir, mais il est victime d'une crevaison. Puis Fausto Coppi attaque à nouveau, mais Van Steenbergen revient. L'italien insiste, il attaque une quinzaine de fois, mais rien à faire : Rik van Steenbergen parvient à chaque fois à rétablir le contact. Sur sa dernière attaque, Coppi parvient à prendre quelques longueurs, mais à nouveau, le grand Rik parvient à revenir dans la roue du campionissimo. Les deux coureurs pénètrent ensemble sur le vélodrome, et Van Steenbergen remporte logiquement le sprint. Derrière, André Mahé termine à seulement onze secondes. À l'arrivée, Van Steenbergen avouera que "Si Coppi avait attaqué une fois de plus, je restais planté". Et Coppi lui répondra "S'il m'avait resté un soupçon de force, en effet, j'aurais attaqué".

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