[Histoire] Courses d'antan

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2 Mai 1966...

Anquetil paie son monument

Malgré son superbe palmarès, l'un des plus riches de l'histoire du cyclisme, Jacques Anquetil a encore une faille : il n'a jamais gagné de monument ! Cette année, il s'inscrit pour les ardennaises au dernier moment. Au départ de ce Liège-Bastogne-Liège, c'est la canicule et, lors des premières heures, le peloton est totalement amorphe, écrasé par cette chaleur étouffante. Cela a déjà provoqué l'abandon de stars comme Janssen ou Van Looy. Anquetil observe les visages ruisselants de ses adversaires, comprend qu'ils sont tous extrêmement fatigués et décide d'attaquer dans la Côte de la Bourquette. Personne ne peut le suivre. Il rejoint rapidement les trois hommes de tête (Schleck, Genet et Spruyt), qu'il distance dans le Mont-Theux. Dans les quarante derniers kilomètres, "Maître Jacques" fait étalage de tous ses talents de rouleur et, à l'arrivée sur le vélodrome de Rocourt, il repousse Van Schils à 4'53'' et Godefroot à 5'04'' ! Un véritable exploit du français. À l'arrivée, le vainqueur doit être soumis à un contrôle antidopage, mais Anquetil refuse. "J'ai le droit de faire ce que je veux avec mon corps, ces contrôles sont une atteinte à la dignité de l'individu." Les autorités belges menacent de le déclasser, mais il ne bronche pas : "J'espère qu'on parlera longtemps d'Anquetil déclassé dans Liège-Bastogne-Liège." La réglementation étant encore imprécise sur ce sujet, Anquetil parvient à trouver un accord : il conserve sa victoire mais doit payer une forte amende.

Chapeau rthomazo !

Merci Elias

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13 Juillet 1967...

La mort de Tom Simpson

En 1955, le Ventoux avait déjà failli tuer Jean Mallejac et rendu fou Ferdi Kübler. Quelle surprise allait-il réserver aux coureurs en ce 13 Juillet 1967 ? Dans ce paysage lunaire, Tom Simpson grimpe seul entre le groupe de tête, composé de Pingeon, Poulidor et Gimondi, et un autre groupe de chasse emmené par Lucien Aimar. Et soudain, à trois kilomètres du sommet, il vacille puis chute de son vélo. Des spectateurs le remettent sur son vélo, mais, trois cents mètres plus loin, il tombe à nouveau. Cette fois, il ne se relève pas. Un spectateur tente le bouche-à-bouche, mais l'anglais ne se réveille toujours pas. Le médecin du Tour lui applique un masque à oxygène et lui donne une piqûre pour soutenir son cœur, et il est transporté à l'hôpital d'Avignon. Mais il est trop tard. À 17 h 30, Tom Simpson est mort. On retrouvera des traces d'amphétamines dans son estomac. Mais après la mort de l'anglais, Jacques Anquetil explique que "dans le Ventoux, sous 10 degrés, il faut forcément prendre quelque chose, simplement pour respirer." Selon lui, l’interdiction de toute piqûre aurait conduit Tom Simpson à absorber des amphétamines, pas interdites par le règlement mais peut-être encore plus dangereuses.

[Kvelertak]

Il était anglais non ?

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Il était anglais non ?

Effectivement, j'aurais peut-être dû me poser des questions en voyant les drapeaux sur son maillot d'ailleurs

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14 Juillet 1968...

Malchanceux jusqu'au bout !

Cette année semble enfin être la bonne pour Poulidor. Après avoir manqué en 1964 une victoire dans le Tour qui lui était largement accessible, puis avoir terminé 2e en 1965, 3e en 1966 avant de se mettre au service de Roger Pingeon en 1967, il arrive en très grande forme sur ce Tour de France 1968. Il est donc le favori logique, et pense enfin pouvoir porter le maillot jaune dans sa carrière, et gagner le Tour. Dans cette étape entre Font-Romeu et Albi, ses adversaires le marquent et cela profite à son équipier Roger Pingeon, qui part dans la Côte de la Chapelle, à 193 km de l'arrivée, qui prend près d'un quart d'heure d'avance sur le peloton ! Mais la malchance va encore frapper "Poupou". Une moto de presse le percute violemment, il chute puis se relève, le visage totalement ensanglanté. Cela provoque évidemment une accélération de ses adversaires, et il termine l'étape avec une minute de retard sur les autres favoris. Et sa malchance se transmet également à ses coéquipiers : l'accélération des favoris a fait diminuer l'écart avec Roger Pingeon, qui ne s'impose qu'avec trois minutes d'avance. Le lendemain, Poulidor abandonnera et Pingeon, épuisé par son échappée de deux cents kilomètres, explosera.

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15 Juillet 1969...

Merckx le surhomme

Dans cette dix-septième étape du Tour entre Luchon et Mourenx, Felice Gimondi, 3e du classement général et vainqueur du Giro cette année, craque dès le Col de Peyresourde, victime d'ennuis intestinaux. Puis, dans le col du Tourmalet, l'équipier de Merckx Vandenbossche impose un rythme élevé qui réduit le groupe de tête à neuf coureurs. Au sommet du col, alors que Vandenbossche sprinte pour le Grand Prix de la Montagne, Merckx sprinte également pour dépasser son équipier ! En effet, Vandenbossche a annoncé deux jours plus tôt qu'il était en contact avec l'équipe Molteni, ce qui a fâché Merckx. On pense que Merckx va se relever au sommet, mais il accélère dans la descente ! À Barèges, il compte vingt-cinq secondes d'avance et, conscient qu'il reste 140 km dans cette étape, Merckx hésite à continuer. Mais, ne voyant personne revenir sur lui, il continue. Au pied du Soulor, il compte 3'35'' d'avance sur ses poursuivants. Il réalise une superbe ascension de l'Aubisque, reléguant le deuxième groupe à 5'15'' au passage du Soulor et à presque sept minutes au sommet de l'Aubisque. Derrière, l'entente n'est pas excellente, et, à l'arrivée, dans la ville de Mourenx créée pour les ouvriers du gisement de gaz de Lacq, Eddy Merckx repousse Dancelli, 2e, à 7'56'', et le troisième groupe, où l'on retrouve Gimondi et Janssen, à 14'47''. Au classement général, Pingeon pointe désormais à plus de seize minutes. À la fin de ce Tour, Merckx réalisera une performance restée aujourd'hui inégalée : remporter la même année le classement général, le classement par points et le classement de la montagne, le tout à seulement vingt-quatre ans !

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19 Mars 1970...

"Je ne savais pas qu'on pouvait être aussi heureux"

Les italiens n'ont plus remporté Milan-San Remo depuis 1953, si bien qu'elle est pour eux devenue une course maudite. En effet, depuis plusieurs années, elle est presque réservée aux belges, et surtout à Merckx, vainqueur trois fois en trois participations (1966, 1967 et 1969). Giorgio Albani, directeur sportif de la Molteni, donne à ses hommes la tactique qui selon lui est la seule capable d'empêcher de gagner : attaquer de loin puis résister. À soixante-dix kilomètres de l'arrivée, Michele Dancelli se détache d'un groupe de dix-huit coureurs dans la commune de Loano en ne coupant pas son effort après avoir disputé un sprint pour une prime. De nombreux nombreux suiveurs pensent que ce coureur peu connu (malgré ses nombreuses victoires sur des courses de seconde zone) ne résistera pas jusqu'au bout. Dans les capi, l'avance de Dancelli atteint quatre minutes. Il résiste encore, et se présente au pied du Poggio, dernière difficulté, avec 2'40'' d'avance. Poussé dans ses derniers retranchements par Giorgio Albani et Pietro Molteni, il résiste jusqu’au bout pour s'imposer avec 1'39'' d'avance sur le groupe des poursuivants, réglé par le néerlandais Gerben Karstens. À l'arrivée, l'italien éclate de joie, et déclare, en larmes : "Je ne savais pas qu'on pouvait être aussi heureux !"

[GrandPlateau]

Anquetil

Molteni #VraiCyclisme

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8 Juillet 1971...

Ocaña fait la révolution

Depuis le début de ce Tour de France 1971, Eddy Merckx est moins dominateur. Dans l'étape du Puy-de-Dôme remportée par Luis Ocaña, il n'a terminé que quatrième. À Grenoble, il perd 1'36'' sur Ocaña, Thévenet et Zoetemelk, qui le devance désormais d'une minute au général ! Et dans cette onzième étape entre Grenoble et Orcières-Merlette, Eddy Merckx craque à nouveau dès le départ. Pendant ce temps, Ocaña attaque dans la côte de Laffrey, suivi par Van Impe, Zoetemelk et Agostinho. Puis, dans le col du Noyer, l'espagnol s'échappe définitivement. Il livre un récital de grande classe, et à l'arrivée au sommet de la station d'Orcières-Merlette, il repousse Van Impe à 5'52'' et Merckx à 8'42'' au terme d'une envolée solitaire de soixante-quinze kilomètres. Au classement général, il prend les devants, 8'34'' devant Zoetemelk, Merckx étant quant à lui relégué à la cinquième place, notamment derrière Pettersson et Van Impe. À l'arrivée, le belge qira "ne pas être un surhomme" et "payer quatre ans d'efforts ininterrompus". Ocaña peut donc sereinement envisager une victoire dans le Tour. Malheureusement, son tempérament l'emportera et il devra abandonner après une chute dans la descente du Col de Menté...

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18 Mars 1972...

La cinquième de Merckx

Deux jours plus tôt, Eddy Merckx s'est incliné sur Paris-Nice, terminant deuxième derrière un surprenant Raymond Poulidor. Certains journalistes parlent déjà de déclin. Le Cannibale compte bien répondre aux critiques sur ce Milan-San Remo. Pourtant, il ne place aucune attaque dans le Poggio. La meute des sprinteurs s'organise donc, chacun cherchant la meilleure place en vue d'un sprint massif qui semble inévitable. Mais, à deux kilomètres de l'arrivée, Eddy Merckx écrase les pédales puis s'extirpe, accroissant inexorable, mètre après mètre, l'écart entre lui et le peloton impuissant. Il remporte ainsi son cinquième Milan-San Remo, au nez et à la barbe de tous les sprinteurs, qu'il devance de neuf secondes. Le record de Costante Girardengo, qui tient déjà depuis plus de trente ans, n'est plus qu'à une longueur. À l'arrivée, il déclare : "Sur Paris-Nice, deux phénomènes imprévus ont eu lieu : mon manque de forme et Poulidor. Aujourd'hui, j'ai retrouvé mes forces et il n'y avait pas de Poulidor."

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15 Avril 1973...

"Mon plus beau et plus dur Paris-Roubaix"

Sur ce Paris-Roubaix, Eddy Merckx a tout simplement écrasé la concurrence. Tout d'abord, dans la Tranchée d'Aremberg, le groupe de tête est réduit à dix-sept coureurs. Puis, à cinquante-quatre kilomètres de l'arrivée, le belge place son attaque. Seul le tenant du titre et spécialiste de l'épreuve Roger de Vlaeminck parvient à accrocher la roue du cannibale, dans un effort absolument surhumain. Merckx ne ralentit pas la cadence, et à plus de quarante kilomètres de l'arrivée, Roger de Vlaeminck doit s'écarter. Il s'écroulera pour terminer finalement septième, à plus de sept minutes du vainqueur. À l'arrivée, Merckx coupe la ligne avec 2'20'' d'avance sur Walter Godefroot et Rosiers Roger pour un triplé belge. Le premier coureur non belge, Régis Delépine, termine 9e à 11'53''. Peu après sa victoire, Merckx déclarera 'avoir rarement autant souffert". Selon lui, il vient de gagner "son plus beau et plus dur Paris-Roubaix."

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15 Juillet 1974...

Poulidor triomphe au Pla-d'Adet

Au départ de cette seizième étape entre la Seu d'Urgell et le Pla-d'Adet, Eddy Merckx domine très largement le classement, et personne ne semble capable de l'inquiéter. Ainsi l'étape est très calme : les cols espagnols de Canto et de la Bonaigua sont montés à une allure modérée, le Portillon n'élimine que les moins bons grimpeurs et Peyresourde ne permet qu'une sélection temporaire. Mais, à la sortie de Saint-Lary, au pied de la dernière ascension, Poulidor s'aperçoit que Merckx n'a pas choisi un développement qui correspond à son habituelle puissance. Puis il apprend que le Cannibale souffre de la jambe gauche. Il décide donc de passer à l'attaque. "Poupou" devient irrésistible, acclamé par un public émerveillé par cette démonstration. Le public en vient même à siffler Eddy Merckx ! Au sommet, Poulidor devance le deuxième, Lopez-Carril, de 41 secondes, et Eddy Merckx, seulement cinquième, de 1'49''. Finalement, Poulidor terminera deuxième du tour à huit minutes d'Eddy Merckx, mais regrettera de ne pas avoir attaqué plus tôt dans cette étape de Saint-Lary : "En 1964, je fus le plus redoutable adversaire d'Anquetil. En 1974, j'aurais pu être le plus redoutable adversaire de Merxkx."

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11 Juillet 1975...

Thévenet abat Merckx à Pra-Loup

Depuis le début du Tour, la lutte pour le classement général se limite à un duel entre le français Bernard Thévenet et le belge Eddy Merckx, qui pourrait battre cette année le record de victoires de Jacques Anquetil. En montagne, Thévenet s'est montré supérieur, mais dans les contre-la-montre, Eddy Merckx lui a repris du temps. Au départ de cette quinzième étape entre Nice et Pra-Loup, le "Cannibale" est en jaune. Dans le Col des Champs, Thévenet multiplie les attaques, mais Merckx résiste, puis place un contre assassin dans le Col d'Allos. Il s'élance ensuite à tombeau ouvert dans la descente, prenant tous les risques, effectuant selon lui la descente la plus dangereuse de sa carrière, pour se présenter au pied de la dernière montée avec une minute d'avance sur le bourguignon. On pense à cet instant que Merckx fonce vers un sixième Tour. Mais, d'un seul coup, Merckx s'effondre, voit revenir sur lui Gimondi, puis Thévenet, qui termine la montée en boulet de canon pour gagner l'étape, reprendre 1'55'' à Merckx et prendre le maillot jaune. À l'arrivée, Merckx déclare : "Depuis des années, on attend que je m'effondre, mais la défaillance n'est jamais venue. Pour être battu, il fallait que je tombe sur plus fort que moi. C'est fait, Bernard Thévenet était plus fort que moi !" Thévenet répondra "qu'il n'est pas de la trempe d'Eddy Merckx". Le lendemain, le bourguignon partira seul dans le Col d'Izoard, reprenant les propos de Louison Bobet : "Pour être un grand coureur, il faut passer en tête au sommet de l'Izoard, tout seul avec le maillot jaune sur le dos."

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15 Avril 1976...

L'exploit de Zoetemelk sous les sifflets

Lors du Tour 1969, sur les routes néerlandaises, Eddy Merckx avait été hué par le public. La même année, il dénonçait "ce Zoetemalk qui ne prend jamais de relais." La rivalité entre belges et hollandais va conduire les premiers nommés à un comportement inacceptable lors de cette Flèche Wallonne. Dans la côte de Stockeu, à cinquante kilomètres de l'arrivée, Joop Zoetemelk décide d'attaquer. Personne ne peut le suivre, et il part seul dans un raid solitaire qui semble impossible face à Frans Verbeeck, Freddy Maertens et Eddy Merckx. Pourtant, le néerlandais résiste à la chasse des trois belges jusqu'au bout pour s'imposer à Verviers avec cinquante-sept secondes d'avance sur le trio, réglé par Frans Verbeeck. Le troisième groupe est quant à lui relégué à plus de cinq minutes. Mais, malgré son exploit, la journée de Zoetemelk a été un calvaire : il a été sifflé pendant toute la course, et, à l'arrivée, les supporters belges lui font des bras d'honneur !

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15 Mai 1977...

Maertens treize fois vainqueur

Tout commence par le prologue, où Freddt Maertens s’impose et s'empare de la première place du classement général de cette Vuelta. Puis le belge s'impose également à la Manga puis à Murcie, où il conforte son maillot orange. Il le conserve ensuite les deux jours suivants malgré les victoires du néerlandais Fedor den Hertog et de Michel Pollentier. Puis Maertens réalise une nouvelle démonstration de force, en remportant cinq étapes consécutives. Il conforte donc toujours plus son maillot orange de leader. Après de Cees Priem à Barcelone, Maertens reprend sa marche en enlevant les deux demis-étapes disputées dans la capitale catalane (le contre-la-montre puis l'étape en ligne). Freddy n'est toujours pas rassasié, et il l'emporte deux jours plus tard à Seo de Urgel. Le maillot orange est solidement accroché sur ses épaules avant les Pyrénées, où les coureurs espagnols doivent se contenter de victoires d'étapes. Maertens s'impose à nouveau à Cordovilla, puis il met un point d'honneur, le dernier jour, à enlever un treizième succès à Miranda de Ebro. Remportant ainsi treize étapes en une seule édition, il bat le record de victoires d'étapes obtenues en un seul grand tour établi par Alfredo Binda sur le Giro 1927 puis par Delio Rodriguez sur la Vuelta 1941. Il a également porté le maillot de leader de bout en bout, et remporté ainsi le seul Grand Tour de sa carrière.

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15 Mai 1978...

La tricherie honteuse de Michel Pollentier

Dans cette étape de l'Alpe-d'Huez, le vainqueur du Giro 1977, Michel Pollentier, attaque dès le Col Luitel pour conforter son maillot blanc à pois rouges. Puis il résiste dans la vallée et se présente avec deux minutes d'avance au pied de la montée vers l'Alpe-d'Huez ! Il empoche également vingt secondes de bonifications au sprint de Bourg-d'Oisans. Dans la dernière montée, le belge résiste et s'impose avec trente-sept secondes d'avance sur Hennie Kuiper et 41 sur Bernard Hinault. Cela lui permet même de prendre le maillot jaune avec trois secondes d'avance sur Zoetemelk et dix-sept sur Hinault ! Mais son bonheur sera de courte durée... Au contrôle antidopage, le belge a dissimulé sous son maillot une poire fixée à la peau contenant de l'urine "propre" pour éviter tout risque d'être contrôlé positif. La manœuvre grossière n'échappe pas aux médecins, et Pollentier est déclassé de l'étape, mis hors course et est suspendu deux mois. C'est une véritable honte pour le cyclisme, déjà le dopage en était une, mais maintenant la tricherie pour le cacher...

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27 Mai 1979...

Hinault écrase le Dauphiné

Au départ de cette étape autour de Grenoble empruntant les cols de la Chartreuse, Bernard Hinault est déjà leader du Critérium du Dauphiné, après notamment ses victoires d'étapes à Avignon et dans le chrono de la Bastille. Les conditions météorologiques de cette étape sont épouvantables : une pluie forte, parfois même de la neige en haut des cols ! Et Bernard Hinault va signer un véritable exploit. Le breton commence à imposer son rythme au pied du col du Granier, et fait lâcher un à un tous ses rivaux, Kuiper, Zoetemelk, Van Impe... Un seul homme parvient à suivre le français : le néerlandais Henk Lubberding. Les deux hommes passent en tête au sommet du Granier puis terminent l'étape ensemble. À l'arrivée, Hinault s'impose et conforte sa première place au général. Il s'imposera également dans la dernière demi-étape à Annecy, et remportera le général avec plus de dix minutes d'avance sur le deuxième, Lubberding. À un mois du Tour, le breton confirme qu'i sera bel et bien l'homme à battre.

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24 Avril 1980...

Hinault dompte le froid

Dès le départ de ce Liège-Bastogne-Liège, les conditions climatiques sont déplorables : il neige abondamment et la température avoisine les 0°C. Alors que 174 coureurs se sont élancés au départ, après deux heure de course, on n'en compte déjà plus qu'une soixantaine ! Deux coureurs se détachent cependant du peloton : les belges Rudy Pevenage et Ludo Peeters. Ils se présentent au pied de la Côte de Stockeu avec 2'15'' d'avance sur ce qui reste du peloton. Puis Bernard Hinault décide de sortir du peloton en compagnie de l'italien Silvano Contini et du néerlandais Henk Lubberding. Après vingt kilomètres de chasse, les trois poursuivants reviennent sur les deux hommes de tête dans la Côte de Haute-Levée. Puis, à 80 kilomètres de l'arrivée, Hinault profite d'une éclaircie pour attaquer. Il se livre alors à un récital de grande classe, accroissant constamment son avance alors que la tempête reprend. Finalement, après sept heures de course, le breton s'impose à Liège avec 9'24'' d'avance sur le deuxième, le néerlandais Hennie Kuiper, et sur le belge Ronny Claes, troisième. Sur les 174 coureurs ayant pris le départ, seuls 21 ont terminé la course.

[rthomazo]

30 Août 1981...

L'incroyable retour

Suite à ses comportements étranges, l'équipe Flandria avait dû écarter Freddy Maertens des pelotons et l'envoyer dans une clinique à Philadelphie, aux États-Unis. L'équipe belge déclarait alors que le coureur belge "va rester inactif pendant quelques mois à cause d'un état de santé déficient résultant de trois ans de compétition intensive." Mais tout le monde est presque sûr que le prodige belge ne retrouvera jamais un niveau digne d'un coureur professionnel. Il termine tout de même sixième du Tour des Flandres en 1980 et septième de Milan-San remo en 1981. Puis il revient sur le Tour, et remporte deux des quatre premières étapes ! Il s'impose également lors de la quinzième étape contre-la-montre sur ses terres en Belgique, déclarant que "la forme revient. Je m'améliore au fil des étapes et, si cela continue, je pourrais prétendre à une place en Équipe de Belgique aux championnats du monde à Prague." Il s'impose ensuite aux Champs-Élysées et quitte le Tour avec cinq victoires d'étapes et le maillot vert. Puis il est sélectionné pour les championnats du monde. Il n'est pas favori, mais Hinault, grand favori, se laisse piéger par une échappée de trente-deux coureurs, où figure Freddy Maertens ! Il est également aidé par le comportement des italiens qui, comme chaque année, sont divisés en deux camps qui s'enterrent l'un et l'autre : celui de Moser et celui de Saronni. Et, à l'arrivée, alors qu'un regroupement s'est opéré, l'incroyable se produit : Freddy Maertens, qu'on pensait fini après ses déboires de 1979, remporte le sprint du groupe de tête et devient champion du monde devant Giuseppe Saronni et Bernard Hinault !

[huliop]

Bien écrit comme d'habitude, par contre je trouve que c'est mieux de poster qu'un ou deux récits par jour mais pas plus