Le parcoursDôle > Station des Rousses | Moyenne montagne | 187.5 kmUne étape tracée intégralement dans le département du Jura, sur des routes sinueuses et casse-pattes, avec très peu de plat. Cependant, le profil avantage plutôt les baroudeurs que les favoris pour la victoire d'étape.
Le contexteDepuis le départ de Düsseldorf, ce sont surtout les sprinteurs qui ont pu s'exprimer, notamment sur les deux arrivées précédentes à Troyes et Nuits-Saint-Georges. Les grimpeurs ont également eu l'occasion de s'exprimer lors de l'arrivée à la Planche des Belles Filles, les puncheurs lors de l'arrivée à Longwy et les rouleurs lors du contre-la-montre inaugural dans les rues de Düsseldorf. Seuls les baroudeurs n'ont pas encore pu briller sur ce Tour. Au général, le maillot jaune est sur les épaules de Christopher Froome, mais tous ses principaux rivaux sont à moins d'une minute.
La courseComme souvent sur les étapes pour baroudeurs, de nombreuses équipes veulent placer des hommes à l'avant afin de profiter de cette belle occasion pour jouer la gagne. Ainsi, dès le départ, le régional de l'étape Alexis Vuillermoz passe à l'attaque. Mais de nombreux autres coureurs sont motivés, et personne n'arrive vraiment à se détacher. Parmi les plus motivés, on retrouve Sylvain Chavanel, vainqueur aux Rousses en 2010, qui parvient, pendant quelques kilomètres, à se détacher en compagnie d'Alberto Bettiol et de Gianluca Brambilla. Ils prennent un peu d'avance, mais sont rapidement repris sous l'impulsion des Lotto NL et des Sunweb notamment. Les attaques s'enchaînent, et Chavanel est inusable : il repart, cette fois avec Lutsenko et le champion olympique Van Avermaet. Ce trio creuse un écart de vingt secondes puis le maintient pendant quelques kilomètres.
Mais encore une fois, les équipes intéressées par l'échappée sur cette étape sont bien trop nombreuses, et le trio de tête est repris peu avant la montée non répertoriée vers le Belvédère du Fer à Cheval, où le rythme est toujours fou. Alors qu'il se disait remis de ses malheurs de la veille et avoir passé une bonne nuit, Arnaud Démare est le premier et le seul sprinteur à lâcher prise dans cette côte. Attendu par ses équipiers Mickaël Delage et Ignatas Konovalovas, le champion de France vivre une journée galère mais parviendra à rentrer dans les délais en attendant des jours meilleurs. À l'avant, ça continue de relancer, mais les équipes de sprinteurs impriment un rythme élevé à l'approche du sprint intermédiaire pour ne pas laisser échapper les gros points, et sur la ligne André Greipel devance Michael Matthews et Marcel Kittel.
Après le sprint, quelques coureurs comme Michael Matthews et Thomas Voeckler décident de ne pas se relever pour tenter de fausser compagnie au peloton. Mais encore une fois, les relances se multiplient en tête du peloton et tout le monde se regroupe. La bagarre continuent, avec toujours plus d'attaques, chaque équipe veut placer des hommes dans l'échappée, personne ne veut laisser filer un petit groupe et, malgré l'équipe Sky qui tente régulièrement d’apaiser le peloton, le rythme ne faiblit pas. Puis finalement, après soixante-quinze kilomètres de course, c'est un groupe de près de cinquante coureurs qui se détache ! Dans ce groupe, on retrouve plusieurs coureurs à moins de trois minutes au général, comme Latour, Buchmann, Pauwels, Roche, Talansky ou encore deux équipiers du maillot jaune : Landa et Henao. Mais impossible de s'entendre aussi nombreux, et quelques kilomètres plus loin un groupe se détache avec Bakelants, Frank, De Kort, Schär, Van Avermaet, Valgren, Pauwels, Trentin, Buchmann, Burghardt, De Gendt, Barguil, Ten Dam, Calmejane et Bettiol.
Et les coureurs arrivent déjà au pied du Col de la Joux. Dans cette montée, Barguil décide d'attaquer à l'avant en compagnie de Pauwels, les deux hommes creusent un écart d'une minute sur un groupe de poursuivants désormais composé d'une quarantaine de coureurs. Derrière, les Sky impriment un bon rythme dans le peloton afin d'empêcher l'échappée de prendre trop de temps. dans la descente, Barguil et Pauwels sont repris par Matteo Trentin, Jan Bakelants, Greg Van Avermaet, Diego Ulissi, Markus Burghardt et Michael Matthews. Les hommes de tête s'entendent bien, mais derrière l'équipe Direct Énergie fait le boulot pour Lilian Calmejane, qui attaque au pied de la Côte de Viry en compagnie d'Andrew Talansky et revient sur le groupe de tête, où Matthews et Burghardt ont craqué. Et quand le gros des poursuivants revient, Calmejane relance et les hommes forts se détachent à nouveau ! Puis c'est Van Avermaet qui relance à son Tour, et entraîné avec lui un nouveau groupe de tête composé de Calmejane, Barguil, Clarke, Pauwels, Bakelants, Gesink, Roche et donc le champion olympique.
Ils profitent d'une chute de Froome dans la descente pour reprendre du temps sur le peloton et se présenter avec 1'30'' d'avance au pied de la dernière montée, la Combe de Laisia les Molunes. Et, dès le pied de la montée, Warren Barguil attaque à plusieurs reprises pour tenter de faire craquer Van Avermaet, mais le breton est moins à l'aise qu'il n'en a l'air, et quand Calmejane décide de passer à l'attaque, il ne peut pas réagir ! Derrière l'albigeois, Nicolas Roche tente de rentrer mais il a présumé de ses forces et il est repris et contré par Gesink. Pendant ce temps, le peloton ramasse tous les coureurs qui constituaient l'échappée sous l'impulsion des coureurs de l'équipe Sky. À l'avant, Calmejane creuse l'écart et semble s'envoler vers la victoire, tandis que Gesink s'éloigne du français mais repousse de plus en plus loin le duo de poursuivants composé de Pauwels et Roche, bientôt rejoints Par Guillaume Martin, qui est sorti du peloton dans la montée. Dans les derniers kilomètres malplats vers les Rousses, Calmejane est victime de crampes, mais il gère bien la situation et conserve vingt-sept secondes d'avance sur la ligne sur Gesink. Cinquante secondes plus tard, Guillaume Martin prend la troisième place à cinquante secondes. Le peloton est quant à lui revenu au dernier moment sur Martin, et termine donc dans le même temps.